Le Lab’ougnat analyse ASM-MHR (22-9)
par Pastigo

  • 22 April 2012
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Par Pastigo

 

En voilà une belle affiche entre le dernier club français pas encore éliminé de la H-Cup et le jeune trublion qui ne cesse de surprendre. En tout cas plus appétissante que le Lou-Bayonne ou le Bého-Racing également prévus en cette 24ème journée. Sauf qu’on est vendredi et le vendredi, c’est Infamie.
Les paysans sont contents quand il pleut, les abonnés Canal+ beaucoup moins. Afin de s’assurer que la prophétie du non-samedi s’abattra sur nos glorieux bestiaires, Ovalie mère de Dieu ruina ma semaine de vacances en s’appliquant à noyer Zidane dans le cratère du Pariou. Si l’action Volvic a pris 20%, l’intérêt de ce match en a déjà perdu le double.
Soyons honnête, il n’y aura pas dans ce compte-rendu de quoi s’extasier braguette ouverte ni de quoi retenir notre délicieux auditoire féminin faute d’appuis de cuisses galbées et de troncs râblés aux muscles exagérément dessinés par une abondance de sueur évocatrice. Voilà pourquoi ce résumé visera à retenir l’attention de notre public ovarien sur pilotis, puisqu’il est le nouveau cœur de cible de la communication rugbystique dont la boucherie déclenche les tendances et parce que je cherche surtout à accroître le nombre de mes followers féminins sur twitter.

Le contexte :
Jean-Paul Galthié porte élégamment un ensemble jogging doudoune et se déplace avec ses galants hommes en terre auvergnate avec le secret espoir d’en ramener quelques points, enfin au moins un ; dans la mesure où il a toujours pris une bonne trentaine de pions dans le râble lors de ses déplacements chez bibendum. Point qui serait d’autant plus précieux car la lutte est âpre entre le 3ème et le 7ème pour savoir lequel perdra en demi-finale contre Clermont ou Toulouse. Gorgodze ayant appris que Cudmore embrasse désormais les plus gros bourrins du Top14 s’est jeté sur une autoroute la nuit afin d’avoir un bleu et éviter cette confrontation déplaisante, tandis que Trinh Duc qui voulait découvrir l’Italie s’est fait un torticoli.

L’unique motivation de Clermont en top14 actuellement consiste à conserver son invincibilité à domicile, celle-ci tenant autant du symbole que du record puisque les plus jeunes spectateurs ne savent même pas que le règlement autorise toute équipe à venir gagner un match en Auvergne. L’autre mission consiste à préserver les joueurs afin d’éviter d’ajouter quelques noms à une infirmerie bien remplie, c’est raté.

Le film du match :

C’est chaussé de très élégants souliers tendances (139€ chez H&M), alliant l’élégance du dandy citadin à la souplesse du cuir branché que Brock James donne le coup d’envoi du match sous l’œil admiratif de toute la jetset auvergnate. Le jaune sera LA couleur de cet été, et ce sont donc les yellow guys qui veulent imposer leur rythme à une équipe connue pour être joueuse et à laquelle il ne faut pas laisser le bénéfice du ballon. La première mi-temps sera un combat de défense contre défense, sacrément rude à l’impact et violente dans les rucks qui apportera un nombre incalculable de turn-ovaires. Les tentatives d’attaques qui prennent généralement un départ intéressant sont rapidement anéanties par des placages de buffle avec des défenses qui glissent bien et qui entraînent un nombre de suicides offensifs conséquents. A noter l’idée saugrenue de Ouedraogo en début de match qui veut imposer sa force physique sur Vosloo. Fort heureusement, Fulgence ne décédera pas sur l’action puisque Gerhard était sous une chandelle avec un pied encore en l’air, il lui faudra cependant sortir quelques minutes pour saignement et afin de se rappeler du prénom de sa maman. Malheureusement le grand blond mangeur d’enfants revient de blessure, et devra sortir avant la 20ème minute de jeu, remplacé par Bardy son fidèle apprenti couvert d’un casque qui ne laisse pas apparaître ses cheveux Fructis souples et brillants. Entre-temps, et à force de se laminer la tronche dans les rucks, les buteurs ont bien trouvé le moyen d’inscrire 3 points chacun. Amorosino rate un drop, et presque instantanément Brock James lui montre comment faire, avec la grâce et l’efficacité qu’on lui connait.

Bustos-Moyano prend son élan et passe sa première pénalité

Malgré un score peu flatteur, l’ASM est grandement dominatrice. Avec une touche efficace et une mêlée correcte, et surtout une agressivité qu’on lui connaît désormais, l’intégralité de la 1ère mi-temps se déroulera presque exclusivement dans la partie de terrain montpelliéraine. Les relances des droopytroopers sont toutes irrémédiablement éparpillées avec fracas, et les Auvergnats avancent sans cesse, bien aidés par une bonne occupation du terrain via le pied de Brock James qui fait toujours reculer les Montpelliérains pour peu qu’ils avancent. Mais un déchet beaucoup trop présent et une très bonne défense du MHR lui permettent de rester collé au score avec un petit 6 à 3 au coup de sifflet. Bref, ça a cogné pour pas grand chose des deux cotés.

Julien Bardy s'élance afin de préparer l'un de ces rudes placages dont il a le secret.

Dès le début de la seconde période le MHR va mettre la pression sur les Auvergnats, bien aidé par une réception de Nakaitaci mal négociée. Ça pilonne sec devant la ligne, ça écarte. Brock James, déçu que ses deux précédentes diagonales n’aient pas amené d’essai, décide que ses coéquipiers ne méritent pas sa divine compagnie et vient coller une magnifique cravate en soie (19,90€ chez Devred) sur Bustos Moyanos, qui passera quelques minutes à simuler un triple tassement vertébral. Bingo, biscotte pour James qui s’en va méditer sur le sens de la vie sur le banc.
6 à 6 et là je me dis que ça pue bien du cul. Parce qu’entre Vosloo qui est foutu, l’ASM qui joue sans numéro 10, et le MHR qui se sent plus ça va finir mal.
Et bien non, la pression clermontoise est telle que Montpellier ne sait pas vraiment quoi faire de ses ballons, les relances se font de plus en plus nombreuses de part et d’autre mais l’agressivité clermontoise permet à une bonne mêlée de récupérer 3 points de plus grâce à Parra qui a pris la relève, puis encore 3 points supplémentaires en poussant Montpellier à la faute dans son camp.

Brock James sorti sur carton patiente sur le banc

Au retour de James, les jaunes et bleus n’ont non seulement pas encaissé de points mais en ont en plus marqué 6 portant la marque à 12 à 6. Aucun break n’est fait puisque Montpellier revient vite à 12 à 9 suite à un acte d’anti-jeu de Sivivatu.
Mais ce seront les derniers points qu’ils marqueront, car nous en sommes à la 60ème minute et l’équipe à Fufu accuse le coup après toute une partie à défendre valeureusement contre des Clermontois sauvageons, qui sont en plus bien aidés par le banc qui fait entrer Ti Paulo et Debaty, et qui ont bien l’intention d’en rajouter une couche. Derrière c’est cependant un peu le merdier, entre James qui a laissé temporairement sa place, Fofana qui a souffert et qui laisse sa place à Malzieu qui glisse évidemment à l’aile, donc au centre y’a… j’en sais rien. J’y comprends plus rien, qui fait quoi, va savoir, de toute façon maintenant tout le monde pilonne et quand le moment se présentera celui qui aura la balle prendra le trou. Cette organisation fonctionne d’ailleurs, puisque les Auvergnats avancent sans cesse jusqu’à ce que Vermeulen dans un tas de gros finisse plus ou moins dans l’en-but, pour un essai refusé à la vidéo. D’ailleurs il va falloir finir par piger que faire un tas de gros sacs autour du porteur de balle pour s’écraser tout droit ça ne fonctionne plus, la vidéo est systématiquement demandée et je ne vois pas par quel miracle l’arbitre verra si le ballon est aplati sous 3 tonnes de viande, sachant que la question ne sera jamais « y a-t-il une raison de ne pas accorder l’essai ? ». Parra passera quand même 3 points puisque sur cette occasion la moitié de l’équipe adverse était à la faute.
On en revient à une série de « belles initiatives » systématiquement foirées des deux cotés pendant les dix minutes qui suivent jusqu’à un superbe petit coup de pied de Hines derrière la défense du MHR (ce que James aurait dû faire plus tôt soit dit en passant). Tous les gros viennent mettre la pression sur Amorosino et ses 64kgs qui disparaissent dans la pelouse, Ti Paulo prend le ballon et se fait catapulter par la masse, essai clermontois. Ti Paulo, qui je le rappelle est talonneur, qui joue 20 minutes par match, et qui a probablement mis plus d’essais que Malzieu cette année.

Fulgence Ouedraogo montrant force et robustesse devant ses troupes affaiblies

Grosse tuile cependant puisqu’entre temps Bardy a poussé un cri de bête dans un regroupement et semble avoir perdu un bras, après Vosloo voilà le deuxième teigneux qui sort, mais on en est 22 à 9. Là par contre c’est plié. D’autant que les Montpelliérains n’en peuvent plus. La mêlée clermontoise commence à écraser son homologue, les impacts sont de plus en plus durs à supporter pour le MHR qui court tant qu’il peut mais qui en est plus à attendre que ça finisse plutôt que d’envisager un éventuel point de bonus. Ils finissent même par perdre Fernandez pour lequel il semble plus raisonnable de sortir plutôt que de mourir si jeune, et pour en finir avec les chaises musicales et les échanges de postes improbables de l’arrière-garde Nakaitaci tentera même un dernier drop à la 80ème minute. Il s’agit peut-être du premier de sa vie, et donc évidemment ça ne passe pas.
On en reste donc là sur une victoire de l’ASM 22 à 9 face au MHR, qui aura été un valeureux combattant pendant 60 minutes mais qui aura craqué face aux rugueux hommes des montagnes.
Un match qui aurait probablement été plus sympathique sans pluie, avec moins de déchets. Bref, pas un vendredi soir en Auvergne. J’ajouterais juste qu’on vient de perdre quelques joueurs alors que ce match ne servait à rien, Vosloo c’est sûr et j’ai de gros doutes sur Bardy et Fofana, youpi rien que ça.

Les joueurs :

C’est un match de combat, de turn-ovaires, de barbus. Ce que signifie que les bons joueurs sont toujours cachés par un tas de gras. De ce fait je ne vais pas faire semblant de chercher lequel a été meilleur que l’autre parce que je n’ai pas non plus l’intention de regarder ce match dix fois de suite, d’autant qu’on a vachement mieux à faire vous allez voir :

Trêve de commentaires, passons à ce qui nous intéresse mesdames.
Fulgence Ouedraogo porte un Slip Dim 100% coton pull-up, qui assure la tenue de bourses bien rondes et rebondies tout en mettant astucieusement en valeur un matériel généreux. 14,99€ le lot de trois

Amorosino préfère le boxer long de chez Jules (5,90€ l’unité) lui permettant de faire la jonction avec ses chaussettes, ce qui lui assure une élégance rare.

Bardy préfère jouer nature, permettant à ses attributs de se frotter au sang de ses victimes dans les rucks. Il conserve cependant sous son maillot jaune et bleu un tricot de peau fétiche en peau de 3ème ligne, qu’on ne trouve qu’en importation malheureusement.

Brock James porte un élégant costume 3 pièces en plus de la tenue réglementaire dont le coût n’a d’égal que la classe du seigneur, taillé sur mesure par un célèbre couturier italien. C’est ainsi que ses prises d’élan joignent la grâce du golden boy de bonne famille au naturel du surfeur australien.

Et pour toutes celles qui voudraient en savoir plus, n’oubliez pas @jeancassette (donc moi, je m’adapte à la schizophrénie locale), qui vous fera découvrir cette semaine et en exclusivité les secrets de la manucure de Zirakashvili ainsi que toutes les meilleures recettes shampoing et masques de Mamuka Gorgodze.

Bien à vous,