Guy Novès, mes 1000 matchs au Stade Toulousain

Par Damien Try,

 

A l’occasion de la nomination-surprise de Guy Novès à la tête de l’équipe de France, nous avons décidé de nous replonger dans le bouquin de l’ami Guytou. Le livre est paru en 2013, peu après le 1000ème match en rouge et noir de l’homme aux trois doigts, et retrace sa carrière. Il s’agit d’une compilation d’anecdotes, sportives et extra-sportives, de la bouche de Novès et de ceux qui l’ont côtoyé.
Ça pourrait tout à fait être totalement inintéressant, lisse et convenu, mais la personnalité de l’homme rend ça très drôle. Donnez la parole 5 minutes à celui qui a gagné 12 Brennus grâce à son aigreur et vous aurez quelques pépites. Faites-lui écrire un bouquin et vous aurez de l’or en barre.
Comme on sait que c’est un peu long pour vous bande d’analphabètes, on vous a fait un petit best-of. Mais si ça vous plaît n’hésitez pas à acheter le bouquin, quelques passages en valent la peine mais sont trop longs pour être pompés intégralement ici, comme la finale de 1997 ou bien sûr l’arrestation à Édimbourg. Et puis y a des belles images, vous aimez ça les images, hein ? J’ai personnellement été choqué de découvrir qu’il y a 40 ans Guy Novès ressemblait à Alain Delon et que Pierre Villepreux avait des cheveux sur le dessus du crâne.
Voici donc une sélection de quelques moments savoureux dans l’ordre chronologique :

 

Un match du Du Manoir, en nocturne, où je réussis le doublé.
Ça commence très fort…

 

Rapporté par JC Skrela :
Durant toute la rencontre, deux supporters agenais, perchés sur un arbre bordant le stade, ont insulté Novès et Gabernet. Ils leur balançaient des noms d’oiseaux, s’en donnaient à cœur joie. Le match n’était pas terminé et soudain je vois les deux, qui s’entendaient comme des larrons en foire, quitter la pelouse et courir vers l’arbre où les deux énergumènes jactaient sur eux. Guy et Serge ont commencé à ramasser des cailloux et à les jeter sur les deux spectateurs. Heureusement pour eux, ils ne sont pas descendus de leur branche, parce qu’ils auraient été bien accueillis…
OKLM, on raconte qu’on lapide des spectateurs. Delon et Trevor sont des petits joueurs.

 

Jean-Pierre est à côté de moi. Il se couche sur un ballon chaud et là, il se fait marcher dessus par le féroce pilier droit Graham Price. Jean-Pierre, je me serais fait tuer pour. Je vois le dos de Price, je me lance dans la mêlée et je lui balance un coup de pompe dans le dos. Un coup de pied à un joueur à terre ! Un truc dégueulasse dont je me souviendrai toute ma vie. Il s’est relevé, comme si de rien était ? Moi, je devais avoir une entorse de l’orteil… J’ai pris une belle leçon d’humilité.
#toujourspasintentionnel

 

Au cours de la saison, je me suis retrouvé être le larbin de Villepreux et Skrela. C’est ce qui a forgé mon expérience. Je faisais certains entraînements, mais, dès qu’il y avait un journaliste dans les parages, j’étais écarté du terrain. Un mercredi, je viens au stade et je me retrouve tout seul… Ils avaient proposé à Christian Deleris [entraîneur de Colomiers] un entraînement avec opposition à Colomiers. Ils avaient juste oublié de me prévenir. J’étais choqué. Je me suis rendu compte ce jour-là que j’étais un peu seul de mon côté… Mais bon c’est bien connu, ce qui ne te tue pas te rend plus fort !
Quand Guytou cite Nietzsche

 

Jean-Michel Rancoule :

Il nous avait ajouté une séance spécifique, un atelier vitesse, le mardi. […] Je peux te dire qu’il y avait des « pattes, derrière » à cette époque-là au Stade Toulousain.
A cette époque-là, à cette époque-là… Eh bien Jean-Michel, cible peut-être un peu ton recrutement. La vitesse c’est mieux que des rouflaquettes, des gros biceps ou des sourcils broussailleux pour un ailier il me semble, non ?

 

Sportivement, cette tournée [1978] avait été bonne pour moi. Mais d’un point de vue humain, les rapports se sont dégradés avec le staff, surtout avec Fernand [Cazenave, directeur de la tournée]. On était capable de faire le mur pour aller boire une bière. D’ailleurs, on l’a fait !
On se demande vraiment pourquoi les rapports se sont dégradés d’un point de vue humain.

 

Lors de sa courte carrière d’entraîneur à Blagnac :
Tout le monde était adorable avec moi. Mais le rugby semblait n’être qu’une excuse pour faire la grosse fête et prendre de grosses charges après les matchs.

 

Vincent Clerc :
Je crois que, lors de cette 1ère rencontre, quand il m’a vu, il a été un peu déçu. Il attendait un ailier au gabarit de Fidjien. Jean-mi [chel Rancoule, le recruteur du Stade] avait dû mentir sur ma taille et mon poids. Je crois que Guy a été déçu par mes mensurations, qui n’avaient rien de monstrueuses…
D’autres personnes de la famille auraient elles aussi étés déçues par les mensurations de Vincent Clerc, mais cela ne nous regarde pas.

 

Eh bien nous, nous n’étions pas là pour promouvoir « le jeu à la toulousaine » mais pour assurer la promotion du… « jeu à la toulousaine » ! Celui que j’ai toujours défendu sur le terrain et que je défends encore aujourd’hui. Un jeu où tu dois être capable de relancer de ton en-but, de jouer au pied pour éloigner très rapidement le danger, mais capable aussi de jouer dans le petit périmètre […].
Si quelqu’un a compris la première phrase, qu’il se manifeste. Si quelqu’un a une idée de la date de la dernière relance « depuis son en-but » du Stade Toulousain, qu’il se manifeste aussi.

 

En parlant de Christophe Deylaud :
On va souvent chercher des joueurs qui sont le reflet de sa propre personnalité. C’était le cas avec Christophe. Je me souviens qu’après les entraînements je restais 20 minutes, parfois plus, avec lui pour qu’il travaille son coup de pied.
Jonny Wilkinson vient de s’évanouir.

 

On perd en demi-finale (39-3 contre le SF en 98). Le Stade Toulousain a servi l’équipe de France comme jamais. Les joueurs internationaux sont épuisés. […] Nous sommes tombés sur une équipe parisienne jeune, pleine de gaz et d’envie. Cette défaite nous a remis les pieds sur terre ! Et puis on voulait faire un cadeau au Stade Français et à Max, son président, que j’aime bien. Je ne pouvais pas l’empêcher de jouer la première finale du rugby au Stade de France.

 

Coupe d’Europe 98, défaite à Ebbw Vale avec un arbitrage contesté par les Toulousains :
Dans le vestiaire je vais voir Vencheri et lui demande sa version des faits, parce qu’il était quand même accusé d’avoir mis un coup de pied à un joueur à terre. Il me jure sur la tête de ses enfants que ce n’est pas vrai… Je suis allé défendre mon joueur auprès de l’arbitre. Je me souviens même lui avoir dit qu’il était malhonnête… Quand on a revu les images du match plus tard, on a également revu le coup de pied de Vencheri sur un Gallois au sol ! Il n’a jamais plus rejoué en équipe une du Stade toulousain et il a dégagé du club rapidement. […] Ce fut son dernier match. Pourtant, c’était un brave mec.

 

A la fin du match, je suis allé saluer nos supporters […]. J’aime bien aller remercier comme ça les gens qui ont eu la chance de faire le déplacement. C’est difficile pour eux d’avoir à soutenir une équipe qui enchaîne les déplacements. En trois ans, ils ont dû faire une finale en Écosse, une autre en Irlande et enfin celle de Twickenham.
C’est pour ça que je suis pour Grenoble : je suis pas emmerdé avec des finales lointaines.

 

On est dans la peau de Jeanne d’Arc encerclée par les Anglais. Avec cette victoire, on renait de nos cendres.
Je suis nul en histoire, mais il me semble que ce ne fut pas le cas de la Lorraine.

 

Victoire contre le Stade Français en ½ :
Alain Penaud jouait à l’ouverture, en face. Notre « ami Alain » a très mal vécu cette défaite. C’est ce jour-là qu’il est devenu « anti-Toulousain » !

 

Le XV de France des invités surprises (1/2)

 

Par Damien Try,

Une fois élu, il est de coutume que le Président de la République française offre à son peuple une amnistie pour les petites contraventions routières. En rugby c’est l’inverse : le sélectionneur français, au crépuscule de son mandat, choisit un ou deux heureux élus un peu au pif et les amène à une Coupe du monde, pour ouvrir leur compteur de sélection. Si l’un de ces derniers perce, le sélectionneur devient le génie qui l’a découvert : on pourra notamment citer Thierry Dusautoir, rappelé de dernière minute dans le groupe de 2007 alors qu’il n’avait que 3 sélections. Mais si ce n’est pas le cas, ces anomalies capées seront vite oubliées dans le bilan. Mais les joueurs garderont chèrement une ou deux caps, d’autant plus qu’ils n’en auront pas d’autres… HISTORIQUE ?

Philippe Saint-André étant un sélectionneur particulièrement surprenant (cf notre PSA selection manager), on peut s’attendre à ce que ses surprises soient particulièrement… surprenantes ? Pour se préparer au pire et au plus débile, étant nous-mêmes plutôt pires et débiles, nous avons cherché qui nous aurions sélectionné… première partie aujourd’hui avec ceux qui feront honneur au French Flair, les arrières. 

 

N°15 : Lionel Beauxis

(choix d’Ovale Masqué)

Lorsque l’on parle de joueurs de rugby à la gestuelle élégante, on dit parfois d’eux qu’ils donnent l’impression de jouer dans un costard. Lionel Beauxis lui, fait plutôt partie de la catégorie des rugbymen qui donnent l’impression de jouer en pyjama. Quand Yoyo est sur le pré, on dirait toujours qu’il se fait un peu chier, qu’il vient de s’enfiler un bon gros cassoulet ou qu’il préférerait sûrement se mater une rediff de Friends sur la TNT en se grattant les couilles sur son canapé. Et c’est principalement ce côté nonchalant qui fait de lui une arme fatale.

Ne vous demandez plus pourquoi Lionel Beauxis parvient si souvent à prendre des intervalles et à casser les défenses adverses. Ce n’est certainement pas grâce à ses appuis ou à sa pointe de vitesse : c’est parce que personne ne s’attend à ce qu’il essaye. Totalement imprévisible, Lionel Beauxis, c’est un tueur au sang froid dans un corps de Métamorph, un tireur d’élite aux allures d’électeur de François Bayrou.

Les demi d’ouverture français sont trop souvent mis sous pression, hantés par le spectre du Grandisse © ? Lionel Beauxis n’en a rien à battre de la pression. Le type arbore toujours le même air mi-mou mi-benêt, qu’il joue contre la Rochelle ou contre les All Blacks. En 2007, il avait disputé les phases finales de la Coupe du monde et son coup de pied phénoménal avait rendu un grand service aux Bleus. Désormais plus mûr, plus expérimenté, libéré de l’influence castratrice de Guy Novès, il est peut-être celui qui peut emmener les Bleus vers le sacre mondial… d’ailleurs, champion du monde, Lionel Beauxis l’est déjà. Chez les -21 ans. Rappelons qu’il avait été élu meilleur joueur du mondial qui s’était tenu à Clermont en 2006. Oui vous avez bien lu, j’ai écrit Clermont et champion dans le même paragraphe, c’est dire le talent de ce jeune homme.

Enfin, atout non négligeable, Lionel peut également évoluer à l’arrière et ainsi délester notre 10 titulaire de la charge du jeu au pied, ce qui ne lui ferait pas de mal, surtout si c’est Camille Lopez. Bref, Philippe, n’hésite plus, au moment d’annoncer ta liste, appelle le nom de…

LIONEEEEEEEEEEEEEEEEL
BEAUXIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIS !

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Tant qu’à faire dans l’innovation, pourquoi ne pas constituer la première charnière mixte de l’histoire du rugby ?

 

N°14 : Christophe Dominici

(choix de Damien Try)

Si l’on songe à rappeler Bernard Laporte à la rescousse en équipe de France, il semble que l’un n’aille pas sans l’autre. Mais à 43 ans, ça a beau aller fort, très fort, la Coupe du monde risque d’être un peu difficile pour le papy des lignes arrières.

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Toujours en meilleure forme que Maxime Médard, diront les mauvaises langues.

 

N°13 : Félix le Bourhis

(choix de Capitaine A’men’donné)

Le plan du sélectionneur était parfait. Sachant qu’il ne sert à rien de dévoiler ses atouts trop tôt, il avait prévu dès le départ les sélectionnés-surprises. Néanmoins, comme la découverte d’un nouveau groupe et d’un niveau supérieur sont de nature à perturber les joueurs, il fallait que ceux-ci connaissent la sélection avant. Comment faire alors ? C’est aussi simple que tordu : la sélection de Le Bourhis à un poste qui n’est pas le sien fut ainsi une réussite totale. Perdu sur son aile, le Bordelais est complètement passé à côté de son match en Australie. Ainsi, aucun des adversaires du XV de France ne pourra se méfier de ce joueur qu’ils ne connaissent que par vidéo-gag.

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Félix Le Bourhis, c’est aussi un joueur qui porte la moustache avec la même classe qu’Andy Goode.

 

N°12 : Pottoka

(choix de Capitaine A’men’donné)

Avec l’imminence de la fusion Bayonne-Biarritz, le brave Pottoka va se retrouver purement et simplement licencié. Une honte au regard de ses années de bons et loyaux services. C’est vrai aussi pour l’Indien du BO, mais rappelons que celui-ci n’a pas la nationalité française, et que personne ne peut affirmer avec certitude que le BO joue au rugby. Alors que l’Aviron… Non, laissez tomber.

En tout cas, sous la pression de la SPA, PSA sera obligé d’accepter de sélectionner le plus poilu des Bayonnais (depuis le départ d’Huget en tout cas). Mais ce sera pour le mieux. En effet, quoi qu’il advienne, au vu des joueurs potentiels pour le poste, Saint-André ne pourra faire autrement que de faire jouer un bourrin. Et lui au moins, a une excellente excuse pour ne pas savoir se servir de ses mains, puisqu’il n’en a pas. Le plus dur sera de lui apprendre à lutter contre sa nature d’équidé et de ne pas se chier dessus pendant que joue la fanfare. Mais on peut en dire autant pour les Clermontois qui eux se chient dessus pendant les matchs, ce qui n’est pas plus ragoûtant.

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Discrètement, Pottoka fait déjà de l’œil au futur sélectionneur.

 

N°11 : Julien Caminati

(choix de Damien Try)

Regardons les choses en face : selon toute probabilité, si tout se passe normalement, les Français ne devraient pas aller très loin dans la compétition. Défions donc les probabilités et provoquons le chaos. Avec la Wild Card Caminator, tout peut arriver. En bien comme en mal d’ailleurs, mais foutu pour foutu autant qu’on rigole.

RUGBY/ FRENCH CHAMPIONSHIP / PRESENTATION BRIVE

À peine remise de l’affaire Tuilagi, l’Angleterre s’apprête à découvrir le vrai sens du mot “Bad boy”.

 

N°10 : Maxime Petitjean

(choix de Thomakaitaci)

Une éternité à chercher un Grandisse © alors que la perle rare est là, sous nos yeux – enfin à Aurillac, un peu cachée quand même. L’évidence a sauté aux yeux de tous, le 8 mars dernier, quand les Cantaliens ont étrillé le leader Pau dans son antre de Jean Alric. 34-25 ! Une orgie d’essais ! Non ! Un festival de pénalités. Petitjean termine à 29 points inscrits, 9 pénalités et 1 transformation. Imaginez le malheur que les Bleus vont répandre sur tous les terrains de la Coupe du monde : plus besoin de combinaisons complexes, on calque tout sur la stratégie aurillacoise. Tous les joueurs au diapason pour mettre l’adversaire à la faute et le coup de pied magique de Maxime fait le reste. Tant d’années gâchées, alors que tout semblait si évident…

Et puis, dans une logique de protection de la diversité, l’équipe de France se doit d’intégrer un homme à nez proéminent, pour venir compléter les quotas de minorités visibles aux côtés des labradors métrosexuels poilus, des roux grassouillets et autres maghrébins fashion-victims.

Bonus : si PSA s’accorde un hat-trick de surprises, associer le pied de Petitjean, les drops de 60 mètres de Beauxis et l’art du grattage de Armitage, et la France devient injouable.

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Tronche de guichetier à la poste, maillot moche et trop large : Maxime Petitjean est l’incarnation même du rugby vrai ©.

 

N°9 : Ludovic Radoslvjevivjcivjcvijc

(choix de Copareos)

Celui que l’on attendait plus. Lui qui a fait toute sa jeune carrière dans l’ombre de Morgan Parra l’indétrônable. Les seules chances qui lui ont été laissées en club, il les a toutes gâchées, et avec classe. Entre passes ratées et mauvais choix de jeu, le petit formé à l’ASM s’est mis toute l’Auvergne à dos. Et pourtant, quand il jouait, c’était pas le Leinster en face, là on parle plus de Bayonne, Mont-de-Marsan et autres Brive. Seulement voilà, au début du mois de mai, alors que Clermont était en train de perdre son énième finale, Rado a remplacé un Parra sans grandeur.

Et quelle ne fut pas notre surprise de voir Rado faire un bon match ! Le voici qui mettait du rythme, qui motivait ses partenaires. Il n’était pas pour rien dans la bonne forme de son équipe en deuxième mi-temps. Comme le dirait Fabien Galthié, ce match a été le tournant de sa carrière. C’est pourquoi Rado sera le neuf du XV de France pour la Coupe du monde. Et lui, au moins, il tiendra plus de dix minutes en finale. Enfin, espérons que la Serbie ne nous le vole pas d’ici deux semaines.

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Peut-être le seul terrain de jeu où Rado est un match winner.

La suite avec nos 8 avants surprise, dès qu’on a terminé de l’écrire (donc ça peut très bien être juste avant la Coupe du monde 2019).

Et si… les rugbymen pro étaient professionnels.

 
 

En ce 5 juin 2014, sur la terrasse d’un pub du centre-ville de Newcastle, un homme d’une petite trentaine d’années, très athlétique, profite des quelques timides rayons de soleil. Il se fait accoster par ce qui est visiblement une vieille connaissance.

« Francis ? C’est toi ?

– Hey Darren ! Comment vas-tu ?

– Bien bien. Ca fait un bail qu’on s’est pas vu dis donc. T’es toujours rugbyman en France ? Je ne suis plus du tout ton parcours ni le championnat depuis que t’es parti.

– Ouais ouais, je joue toujours. Là je profite de mes derniers jours de vacances pour passer du temps en famille.

– « Derniers jours » ? Mais le championnat reprend pas en août ? T’as encore de la marge.

– Oulah non détrompe-toi, je reprends le physique lundi. Mais vas-y assieds-toi, tu vas me donner une occasion pour siffler des bières. Patron, deux pintes !

– T’as besoin d’une occasion pour picoler toi maintenant ?

– Ah me fais pas chier, la saison est longue, y a des matchs toutes les semaines, alors pendant mes vacances je peux enfin me faire plaisir.

– Bah pendant la saison aussi je suppose…

– Ben pendant les petits breaks ou les blessures ouais, j’avoue que j’ai pris quelques cuites, mais sinon on peut pas se permettre des vrais écarts. C’est trop fatigant.

– Comment ça ?

– Chaque jour à l’entraînement faut être à bloc pour gagner sa place, on a une pression de dingue sur les résultats. Et de toute façon tu peux pas tricher sur les fractionnés.

– Les fractionnés ?

– Ouais, presque tous les jours. Tôt le matin on fait une séance de course à pied sur la piste. Après seulement on va soulever de la fonte. Donc ouais, si tu t’es mis la tête à l’envers la veille, sur les séances lactiques de bon matin tu prends vraiment cher… Et puis quand tu rentres complètement défait de l’entraînement du soir, c’est dur de sortir. Le pire ce sont les stages : fin juillet on se tape 2 semaines d’entraînement intensif, généralement loin de tout, c’est manger-s’entraîner-dormir-manger-s’entraîner-dormir. T’en sors rincé mais une semaine plus tard t’es au top.

– Ah ouais. Finies les conneries de tes 15 ans et les photos de tes potes enroulés dans du film étirable. Enfin vous devez bien avoir du repos de temps en temps ? Autour des matchs peut-être ?

– Ouais, mais là on se tape les briefings techniques, et c’est limite pire. De temps en temps on a un cours de com’, ça c’est rigolo à la limite. Le moindre écart peut être utilisé comme outil de motivation par un coach adverse, donc on apprend à répéter des phrases bateau. Mais les briefings techniques, ça n’a rien à voir. Faut être vraiment concentré, parce que c’est là que tu apprends à jouer vraiment dans les règles. Si t’es pas dedans et que le samedi tu fais deux ou trois fautes, tu vas passer un moment loin du terrain.

– Deux ou trois fautes ça peut pas être si terrible…

– Tu plaisantes ? Avec le niveau des buteurs aujourd’hui, tu fais une faute en dehors des 22 adverses c’est 3 points dans la minute qui suit. Dans chaque équipe t’as un Bustos Moyano, un ailier intérieur à qui on passe jamais le ballon, il sait tout juste plaquer mais a un gros jeu au pied. A partir des 50 mètres il passe tout, et sinon il trouve une touche aux 22 et dans l’action suivante tu prends un drop…

– Mais sinon tu te débrouilles ? Toujours troisième ligne ?

– Hum oui ça va. Je fais qu’1m90 et donc autour de 90kg, du coup à l’impact face aux gros monstres parfois c’est chaud. Impossible de prendre de la masse avec les exigences limite nazies de taux de masse graisseuse, alors je suis obligé de compenser avec le cardio. Heureusement que mes entraîneurs de petites catégories m’ont incité à faire du demi-fond. J’étais pas dégueu sur 3000. Enfin le cador de l’équipe reste Pierre-Gilles Lakafia.

– Mais l’endurance et le fractionné, ça sert vraiment à quelque chose pour le rugby ?

– Ah oui. Quand en fin de match t’as une action qui dure plusieurs minutes, où ça part d’un côté puis de l’autre, avec des coups de pied à suivre etc, c’est là que tu vois qui s’y file à l’entraînement.

– Ah oui forcément…

– Bon allez je te laisse, faut que j’aille faire assurer mes croisés. Je suis resté fidèle à un assureur du coin, peut-être que tu le connais ? Aujourd’hui il est à moitié alcoolique je crois, mais bon je l’aime bien. Il était au club quand j’étais gamin, dans la catégorie au-dessus de moi. Supportait pas de perdre, c’est ça qui l’a miné. Il bossait autant que les autres, mais vers 16 ans quand il a compris qu’il n’avait aucun talent il a laissé tomber. Jonathan Wilkinson, son nom. A la prochaine ! »
 
 

Et si… nous étions de nouveau en 93 ?

 

Par Damien Try,

 

En ce samedi 4 octobre, l’histoire s’est répétée. En effet, lors du match pour la 8ème journée opposant Castres à Grenoble, tous les esprits se sont tournés vers cette fameuse finale de 1993 et son essai litigieux, mémoire encore douloureuse dans la capitale des Alpes. Pour rappel (mais les Grenoblois n’en auront pas besoin), la rencontre fut entachée d’une regrettable erreur d’arbitrage qui vit accorder un essai à Castres, pourtant préalablement aplati dans son en-but par le Grenoblois Franck Hueber. Bis repetita placent donc, puisque le Castrais William Whetton (hors du groupe castrais la veille de la rencontre et profitant d’une blessure de dernière minute), 21 ans après son père, a marqué l’essai décisif d’une rencontre indécise, malgré le fait indéniable après visionnage de la vidéo que l’arrière grenoblois Fabien Gegenbacher l’ait aplati quelques instants auparavant… Laurent Cardona, arbitre de la rencontre, n’a malheureusement pas jugé utile de faire appel à la vidéo, et l’a validé directement.

Si l’affaire avait fait grand bruit dans les années 90, il est tout à fait probable que le rugby français ait du mal à se remettre de sa redite, dans un contexte difficile. Les déclarations se multiplient ici et là, en voici quelques-unes :
 

Fabrice Landreau :

« Il est très regrettable de voir que les arbitres, par un autoritarisme imbécile, refusent d’avoir le courage d’admettre n’avoir pas tout vu et de demander la vidéo… Ce sont 4 points qui s’en vont pour le club, 4 points qui pèseront lourd à la fin de saison, en mars. »

Bernard Laporte :

« Laurent Cardona ? Connais pas. Un vendeur de voitures, peut-être ? »

Guy Novès :

« Attendez je sors mes petites lunettes et mon PC, j’ai une vidéo de Charlot à vous montrer. Pas Charlie Chaplin, non. »

Paul Goze :

« RESPECTEZ LE PRODUIT ! »

Membre du forum du FCG :

« C’est la première fois que je critique l’arbitrage, mais là clairement on voit que Grenoble n’est pas aimé et que la Ligue est contre nous. Je vais en reprendre pour 10 ans de psychothérapie moi… C’est quoi Devilloose ? Tu nous gonfles, Roland »

Vincent Moscato :

« Mais c’est une grosse pompe à vélo ct’arbitre ! Ma grand-mère elle l’avait vu, qu’il y avait pas essai ! »

Michel Platini :

« Bof on voit rien sur la vidéo. »

Jacques Fouroux :

« No comment. »

Grenoble d’ores et déjà sanctionné pour la saison 2014-2015 ?

Alors que l’EPCR (nouvelle instance européenne, remplaçant l’ERC) n’en est qu’à ses balbutiements, sa commission de discipline pourrait bien faire parler d’elle avant même le début de la saison.

En effet, selon un communiqué de presse annoncé il y a quelques instants à Zurich par son représentant Craig Baltar, « la direction du FC Grenoble Alpes Rugby nous a offert hier (NDLR : vendredi) lors de leur conférence de presse une nouvelle preuve de son intention de galvauder le Challenge Européen, et sera donc convoquée dans les plus brefs délais pour en déterminer les sanctions ».

On se souviendra notamment des cas d’Agen, qui s’était vu interdire de compétition européenne pendant un an en 2002, et plus récemment de Montpellier, condamné à 5000€ en 2010, tous deux jugés coupables d’avoir faussé la logique sportive et (trop) ménagé ses joueurs lors des rencontres du Challenge Européen.

Baltar justifie la sanction à venir : « Le club de Grenoble était dans le viseur de la commission, pour ses manquements visibles et répétés, passant chaque année de façon grossière à côté de sa saison européenne. » En effet, lors de la saison 2012-2013, le FCG s’était mis tout seul hors-course en faisant jouer un joueur non-inscrit sur les listes ERC. L’année suivante, le club dauphinois avait complètement fait l’impasse sur le match à domicile contre les Wasps et encaissé pas moins de 47 points, afin de consacrer toutes ses forces vives au Top14 (avec le succès qu’on sait).

Mais cette année la faute est inédite et le jugement pourrait faire jurisprudence : « En dévoilant ce matin ses maillots pour la saison à venir, le FC Grenoble annonce (si je puis me permettre) clairement la couleur. L’agression des rétines est une véritable provocation envers l’EPCR et ne restera pas impunie. Le Challenge Européen est une très belle compétition, et notre institution récente se doit d’être ferme depuis le début (sic) face à tout manque de respect ».

Si la réaction de l’EPCR semble quelque peu disproportionnée, on y devine l’intention résolue d’envoyer un message fort envers l’ensemble des clubs profitant d’une compétition moins prestigieuse pour tenter des maillots plus audacieux qu’à l’accoutumée. On pensera bien sûr au Stade Français notamment, qui selon nos informations serait déjà sous le coup d’une sanction secrète les condamnant à jouer le Challenge Européen (et non la H-Cup) jusqu’à son retour à la mesure en terme d’esthétique. L’ASM par exemple, désirant éviter un potentiel pareil désagrément, a depuis quelques années choisit de remiser son jaune, historique mais dangereux, pour un plus sobre blanc.

Chacun se fera juge mais quoi qu’il en soit, cette affaire montre bien qu’il ne faut pas abuser de la Chartreuse…

FCG maillot

La Boucherie Ovalie se lance dans le produit financier

 

Par Damien Try

 

De son vivant, Ovale Masqué a toujours eu beaucoup de mal à gagner de quoi vivre. Maintenant qu’il est mort ça règle un peu la question, mais ça ne paye toujours pas les cuites. Lors de la dernière réunion de la rédaction il a donc relancé le serpent de mer de la Boucherie, une plus grosse Arlésienne que la fusion basque, la venue de Jaque Fourie à l’ASM ou le retour au Top16. L’idée est limpide : on a la plus grosse bite 2.0 du rugby français, il serait temps de monnayer tout ça pour de vrai.

La pub ? Hum, nous aimons les Velux autant que n’importe qui, mais il faut avouer qu’on ne voit pas bien quelle marque pourrait s’associer à des « sales gosses » (pour rester gentils et reprendre les mots d’un sélectionneur français) ? Un partenariat avec Kronenbourg aurait de la gueule il faut l’admettre et serait bien pratique : accepter le paiement en nature nous éviterait le regard réprobateur de la caissière du Carrefour Market qui te voit sortir ton 5ème pack de 24 de la semaine (un mercredi à 18h), malgré le paquet de chips-prétexte « mais non je ne suis pas alcoolique j’ai aussi pris à manger ». Mais nous aimons trop nos tweets de la honte.

Les t-shirts et autres produits dérivés ? Deux façons de faire : soit par spreadshirt mais on prend pas de bénéfice ce qui était le but à la base, soit à l’ancienne, à base de petits paquets par la poste, mais ça c’est vraiment chiant et ça ressemble trop à du vrai travail à notre goût.

Faire payer l’accès au site ? Vous accepteriez de raquer pour lire un compte-rendu publié une semaine après le match ou une contribution pourrie reçue sur notre boite mail, parcourue en diagonale et à peine mise en page ? A la limite on pourrait le faire pour les diaporamas, ça vous apprendra à être des gros cons illettrés (mes excuses aux supporters toulonnais).

Non, toutes ces idées sont des solutions d’amateurs, que dis-je de blogueurs de supérette. Pour voir les choses en grand, il faut s’inspirer des meilleurs. Voici donc la transposition d’une idée de génie pour la Boucherie, inutile de citer ses géniaux auteurs initiaux, ça ne se fait pas.

Les bouchers se lancent donc dans un grand emprunt obligataire. L’idée est simple : le lecteur, le fan, le follower (c’est-à-dire vous) achète par le biais du don du sang une obligation à la Boucherie Ovalie pour un montant de 10 000€. On limite l’offre à 499 unités pour bien montrer que c’est VIP. Pendant 50 ans, il ne se passe rien. On aurait pu mettre une rémunération, comme c’est dans le cas dans la plupart des produits financiers (genre ton livret A), vous filer un peu de pognon tous les ans, mais franchement, bof. On est là pour prendre de l’argent, pas en donner. En échange, vous aurez le privilège d’un accès prioritaire sur nos articles : on vous préviendra par mail quand un nouveau texte sera en relecture, ce qui indique une publication imminente. Imminente à la Boucherie ça signifie « dans les deux prochains jours ». Peut-être.
Au bout de 50 ans, on vous rend votre argent. Rien de plus, rien de moins. Comment ça l’inflation, la dévaluation, les risques économiques ? Ecoutez, nous écrivons des textes sur le rugby qui se veulent humoristiques, nous ne sommes pas des experts financiers, ce genre de choses nous dépassent. Nous avons pris exemple sur des mecs qui savent ce qu’ils font, si c’était complètement abusé leur deal ça se saurait. Et pi tfaçon si la Boucherie existe encore dans 2 ans ça sera un miracle mais ça chut faut pas le dire.

Allez, faites chauffer les CB et rendez-vous en 2064, j’ai une tireuse à commander.

 

Blessure du Stagiaire lors d’une bagarre

Par Patrick Baltar

Le Stagiaire s’est durement blessé lors d’une réunion de la rédaction de la Boucherie Ovalie (aussi connue sous le nom de BO) jeudi dernier. Cette blessure était passée relativement inaperçue, le site s’étant contenté de la signaler au milieu de sa rubrique infirmerie, une des fonctionnalités du nouveau site qui ne marche toujours pas.

Mais cette communication minimaliste autour de la blessure sérieuse d’un rédacteur cadre de l’effectif cachait en réalité une réunion particulièrement houleuse. Lors d’une relecture de texte dans les bureaux toulousains de la rédaction, un petit regroupement a, comme cela arrive parfois, tourné à l’accrochage.

Le Stagiaire a renversé du café brûlant sur les genoux de Grégory Le Mormeck. Ce dernier s’est alors levé, et l’a traité de « petite fiotte de merde » avant de lui cracher au visage. La réplique n’a pas tardé de la part du Stagiaire, qui a aussitôt répondu « Hey ce n’est pas très sympa ». Et de simple accrochage entre deux chroniqueurs-stars (!), la scène s’est alors transformée en début de bagarre générale. Les uns voulant séparer, d’autres voulant protéger un copain, jusqu’à se menacer les uns les autres, dans un genre d’affrontement jeunes contre anciens.

Silence radio

Hier, les deux principaux acteurs présumés de cette altercation ont minimisé la chose, quand ils ne l’ont pas, tout simplement, démentie. « Il y a eu un petit accrochage, mais rien de méchant », s’est d’abord défendu Grégory Le Mormeck. « Je née rien a dire dotre, étang donnez quil ni a rien eue », a-t-il confirmé dans la soirée par SMS. « Je me suis pris par mégarde une porte dans la figure. J’ai donc les deux yeux au beurre noir, trois côtes fracturées et une oreille arrachée, voilà… J’en ai pour au moins quatre semaines », s’est contenté de résumer Le Stagiaire.

Le Stagiaire, beau joueur, garde le sourire.
Le Stagiaire, beau joueur, garde le sourire.

 

Cette bagarre pourrait n’être qu’un petit incident de parcours dans une saison. Les réunions sous tension existent partout. Mais celle-ci est intervenue dans l’équipe d’un site vivant une vraie crise rédactionnelle.

Cela ne s’est d’ailleurs pas arrêté là. Damien Try, en lideure par intérim, a bien tenté de ramener un semblant de calme et de crever l’abcès aussitôt. Mais il s’est alors attiré les foudres d’Ovale Masqué en dirigeant ses reproches vers le chaife historique, coupable à ses yeux de n’être pas assez présent et de vendre son cul au Rugbynistère. Un règlement de compte en bonne et due forme. Les mots échangés pourraient laisser des traces qui seront difficiles à effacer. On aurait entendu les mots « Considère qu’on est plus amis, Damien Try ! ».

Damien Try allume Ovale Masqué

Hier soir, Damien Try a refusé de commenter ces événements. « J’ai certes essayé de ramener le calme. Pour le reste, je n’ai rien à dire. » Quant à Ovale Masqué, passablement énervé, il n’a pas lui non plus souhaité confirmer ou infirmer ce qui s’était passé. « Je manage un groupe, et ce qui se passe à la Boucherie ne regarde pas la presse. »

Cette ambiance particulièrement délétère peut-elle déboucher sur une révolte et un regain de motivation à très court terme, voire soyons fous la publication de plus de trois articles en une semaine ? Mais sur internet, il faut aussi de la solidarité pour publier des textes : une équipe soudée est nécessaire, avec un créatif initial, des relecteurs aux avis productifs, une plante verte relectrice, un larbin metteur en page et un désœuvré ayant accès aux réseaux sociaux. Cette solidarité peut-elle revenir sur un site où un exode massif de contributeurs est déjà en vue, notamment de par Pastigo qui écrit désormais pour Sports Auvergne et la récente mort d’Ovale Masqué ? Faudrait-il encore que cette fameuse solidarité ait réellement existé cette saison…

Le bêtisier 2013 de la Boucherie Ovalie

Le mailleure de le pire de 2013. Mais le mailleure quand même.

Par Damien Try, avec un peu d’aide de tout le monde et toute l’aide d’un peu de monde. Dont Ovale Masqué. Et d’autres.

Pendant les fêtes de fin d’année, plutôt que de rester à table et d’écouter mon grand-oncle raconter combien les Juifs sont omniprésents à la télé et que Dieudonné est un antisémite qui mérite la peine de mort (on ne manque pas de contradiction chez moi), j’ai préféré regarder la télé.

Seulement voilà, en fin d’année, y a bien que les rugbymen qui bossent (BOXING DAY), les télé préfèrent grandement diffuser des bêtisiers vus et revus 100 fois, c’est bien moins cher et plus facile à produire. J’ai donc eu le plaisir de voir “Le grand bêtisier de Noël” de M6, suivi des “Plus grandes gaffes en direct” sur TF1, avant de zapper sur NRJ12 pour tomber sur “Les plus belles chutes de l’année”. Et ça ce n’était que mon 24 décembre après-midi, re-belote le soir, le lendemain, le sur-lendemain, puis pour le nouvel an, ainsi de suite ad nauseam.

Une fois la nausée du 1er Janvier passée (pas entièrement due aux bêtisiers je dois l’avouer), mon esprit est resté bloqué sur ce concept. Quelques jours plus tard (bon ok, pas mal de jours plus tard, ça reste la Boucherie), voici ce qui en est sorti : le bêtisier rugbystique de l’année 2013. Spoiler : à un moment y a un en-avant.

PS : Mais y en a vraiment qui lisent le texte d’intro à une vidéo ? A ceux-là je souhaite une bonne année, que la chasse soit bonne et que la viande coule à flots. Aux autres, ben de toute façon ils lisent pas ce texte alors je peux bien leur souhaiter de passer une aussi bonne année que l’équipe de France en 2013 ou l’efficacité de Sofiane Guitoune, ça change pas grand chose. Allez, vas-y, clique sur la vidéo.

Top14 J14 : Les pronostics de Damien Try

Comment rassembler un tel trésor de guerre autrement que grâce à des prono ?

 

Par Damien Try

 

Alors que j’étais bien tranquille dans mon lit, j’ai eu ce matin sur les coups de 7h30 le déplaisir de me faire réveiller par le téléphone. Ovale Masqué. Il m’appelle tout le temps en ce moment.

– Damien ! Qu’est-ce tu fous ?

– Ben euh quoi je me lève je vais au boulot.

– Au boulot ? Ah oui je connais le concept j’en ai déjà entendu parler. Bon bref on n’est pas là pour parler science-fiction, il faut que tu sortes les prono du week-end.

– Euh je sais pas, j’avais pas prévu d’écrire un truc là… Y a pas quelqu’un d’autre qui pourrait s’en occuper ?

– Nan. Le Stagiaire est parti acheter du café pour la réunion de demain, Pastigo est parti à la chasse au Top Tweet, Ovale de Grâce est en HP pour avoir essayé de faire rimer cosmogonie et sodomie et Marcel est devenu fou en essayant de coller une tête de Mandela sur un gif de chaton jouant avec une pelote de laine.

– Et toi ?

– Oulah moi j’ai Nicolas Blonde-Vénitienne à côté de moi qui ne me laissera pas une seconde de répit tant que j’aurai pas terminé la saga « Mais qui a tué Richie McCaw ? ». Nan, cherche pas, c’est à toi. Et puis allez, c’est le début des matchs retour du top14, ça serait bien d’avoir aussi le retour de Damien Try. Il date de quand ton dernier CR ?

– Euh… septembre ?

– De quelle année ?

– …

– Donc je veux tes prono sur mon bureau pour midi. Bisou.

J’étais donc coincé, il me fallait pondre un texte. Le problème, c’est que ça fait un bon bout de temps que j’ai un peu pris du recul avec le rugby, comme on peut dire. En fait je regarde carrément plus, parfois quelques bouts de matchs, ou alors le début de Stade2, mais ça pisse pas loin. Il va donc falloir faire illusion, je vais ressortir quelques poncifs, répéter ce que j’ai entendu Matthieu Lartot dire, pomper allègrement wikipédia pour faire du volume, et roulez jeunesse.
Mes prono donc :

 

Vendredi 20h45, Canal+ Sport :

Stade Français – FC Grenoble

Dans sa forteresse INVINCIBLE du NOUVEAU JEAN BOUIN (qui, je vous le rappelle, est né à Marseille le 24 décembre 1888 et mort pour la France le 29 septembre 1914 à Xivray dans la Meuse et était un athlète français de haut niveau, spécialiste de la course de fond), le Stade Français et sa pléiade d’internationaux (Dupuy, Arias, Papé, Attoub, Rabadan, …) ne devraient faire qu’une bouchée de la petite équipe de Grenoble. On peut mesurer la différence de niveau par l’Amlin Cup, dans laquelle le Stade Français occupe la 1ère place de sa poule quand Grenoble se remet à peine de deux grosses défaites face au Wasps.
Je vois donc une victoire à domicile des Bleu et Rouge, possiblement bonifiée.

 

Samedi 15h, Canal+ :

RC Toulon – Montpellier HR

Le duel des nouveaux riches, Mourad vs Mohed, la bataille du Sud-Est, le derby du Soleil.
Deux équipes pleines d’ambitions, l’une ayant déjà fait ses preuves et l’autre étrennant son gros recrutement. Deux équipes joueuses, portées sur le rugby d’attaque, les courses flamboyantes et la précision technique. Les stars toulonnaises, aux carrières internationales sans pareilles. Les jeunes loups montpelliérains, au futur prometteur. Un coach qui fut le mentor de l’autre, l’un qui fut à la tête de l’équipe de France, l’autre qui le sera probablement un jour. Vous me dites quand ça se voit trop que je n’ai rien à dire. Voici un gif de chat du coup, il parait que vous aimez bien ça.

Je vous laisse le soin d’imaginer la légende de cette animation dans les commentaires (la Boucherie vous donne la parole, c’est complètement interactif, à vous de jouer, élisez le talent d’or Société Générale)

 

Victoire de Toulon, pas de bonus.

 

Castres O – USA Perpignan

Face aux vice-champions de France, les hommes de Nicolas Mas vont avoir fort à faire pour ramener des points de l’Aveyron. Le maître à jouer de cette belle équipe castraise, Rory Kockott, est en pleine forme. Transfiguré par ses phases finales de l’année dernière, il est bien loin des atermoiements du printemps, lorsque depuis l’Afrique du Sud il annonçait son intention de quitter son équipe. La réussite surprise et inespérée des Castrais l’année dernière lui a remis les idées en place et lui a fait retrouver la fidélité : il porte et continuera à porter fièrement le maillot bleu et blanc, Pierre Fabre peut être fier de lui.
En face, les Catalans auront donc fort à faire. Il faudra un gros match de la charnière, jouant avec les appuis de Camille Lopez (dont on attend beaucoup lors du prochain Tournoi des 6 Nations) et la vision de Florian Cazenave, pour que les Perpignanais puissent espérer ramener quelque chose du voyage.
Cela me parait toutefois trop difficile, victoire de Castres, pas de bonus.

 

ASM Clermont – Biarritz O

J’ai bien envie de dire que les Biarrots, étant les derniers à s’être imposés au stade Michelin (il y a tellement longtemps que Jean Bouilhou était encore en école de rugby), sont bien placés pour interrompre la gigantesque série de victoires à domicile des Auvergnats, mais bon… soyons sérieux…
Biarritz est sportivement au fond du gouffre. Ramener un point de bonus défensif serait déjà miraculeux pour les Serge Blanco boys. Il serait peut-être temps de remettre sur le tapis le serpent de mer qu’est la fusion entre les deux clubs basques. Je comprends les réticences des supporters, mais il serait dommage de ne pas essayer ! Cette idée est d’ailleurs probablement dans les tuyaux des deux clubs, j’imagine bien que des rencontres sont régulièrement organisées afin de discuter des modalités de cette opération dans un climat apaisé, loin de communiqués de presse retentissants et unilatéraux, qui ne font rien avancer.
Victoire bonifiée de l’ASM.

 

US Oyonnax – Aviron Bayonnais

Pour la présentation de ce match, je vais vous raconter une anecdote. J’ai vu le match aller dans un bar à Dax, pendant les férias. Comme si ça ne suffisait pas de voir cette affiche que je n’avais évidemment pas choisie (Bayonne-Oyonnax, sérieusement ?), j’ai pu assister à quelque chose d’inouï. Non seulement j’étais en compagnie du Stagiaire, mais en plus IL A BU UNE BIERE (c’est moi qui ai dû commander, le patron refusait de le servir). Perso j’en reviens toujours pas, je pense avoir eu une hallucination due à mon haut degré de… d’hydratation on va dire (je sais que ma mère me lit, coucou maman, bisou).
Après la victoire bonifiée à l’aller, pour le match retour je pense que Bayonne va faire un grand pas vers le maintien en s’imposant face aux Oyonnaxois, emmenés par un excellent Mike Phillips.
Victoire de l’Aviron Bayonnais, bonus défensif pour Oyonnax.

 

Samedi 18h, Rugb y+ :

CA Brive – Racing Métro 92

Il est cette année très rare de s’imposer à l’extérieur, le public semblant offrir à l’équipe locale un regain d’énergie et de motivation faisant chaque week-end la différence. Seule une équipe n’a pas ce problème de baisse de niveau à l’extérieur : il s’agit du Racing, de par une caractéristique toute particulière qui est l’absence de supporters de cette équipe. Si les pessimistes interprèteront ceci comme jouer toujours à l’extérieur et les optimistes (L’Optimist est un petit voilier solitaire, conçu en 1947 pour l’usage des enfants jusqu’à 15 ans. Généralement construit en fibre de verre, l’Optimist est utilisé pour l’initiation à la voile et pour la pratique de régates) comme toujours à domicile, on notera que le Racing, sur la phase aller, a réussi à compenser sa défaite à domicile contre Grenoble par une victoire à Bayonne.
On peut donc s’attendre à ce que les Racingmen aillent « jouer un coup » à Brive, à la lutte pour le maintien. J’annonce donc une victoire des visiteurs, en laissant tout de même le bonus défensif aux Corréziens.

Samedi 20h35, Canal+ Sport :

Stade Toulousain – Union Bordeaux-Bègles

Après une première saison très encourageante, l’UBB cale quelque peu. A l’extérieur, il me parait compliqué pour eux de faire face à l’armada toulousaine, les Clerc, Albacete, Lamboley et autres McAlister.
Empire byzantin (en grec moderne : Βυζαντινή αυτοκρατορία / ByzantinèN 1 autokratoría) est le nom donné à l’un des deux États issus du partage au IVe siècle de l’Empire romain : l’Empire romain d’Orient (en latin Imperium Romanum Orientale, en grec médiéval Ἀνατολική Βασιλεία Ῥωμαίων / Anatolikè Basileía Rhômaíôn), avec pour capitale Constantinople, anciennement appelée Byzance.
En effet, à la fin du IIIe siècle, l’Empire romain est séparé en deux par Dioclétien et il est définitivement divisé à la mort de Théodose Ier en 395. L’Empire romain d’Occident disparaît en 476, mais l’Empire romain d’Orient subsiste presque mille ans de plus, jusqu’à la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453.
Qui plus est, le Stade est intraitable à domicile cette année, ramenant bonus offensif sur bonus offensif. J’annonce donc une victoire des Haut-Garonnais, très probablement bonifiée, et un retour à la maison avec les valises pleines de points toulousains, mais sans le bonus défensif.

Délocalisation à Colombes pour le RM92

Voyage en terre inconnue

 

Par Jacquie (et Michel) Forts-en-Yeti

 

Après le stade Marcel-Deflandre à La Rochelle, le Stade de France à Saint-Denis et dernièrement la Beaujoire à Nantes, la quatrième délocalisation de l’année pour le Racing-Métro 92 vient d’être annoncée. Cette fois-ci le public ciel et blanc devra se déplacer au stade Yves-du-Manoir de Colombes, pour la réception du RC Toulon le 29 décembre, comptant pour la 15ème journée du Top14.

Les avantages des délocalisations ne sont plus à présenter :

• jouer dans un stade plus grand et pourtant complètement rempli, par exemple comme l’a fait le RC Toulon au stade Vélodrome de Marseille

• un afflux d’argent important, comme en 2009 lors du match de coupe d’Europe du pionnier en délocalisations le Stade Français, disputé au stade du Roi Baudouin à Bruxelles

• un regain de motivation pour les joueurs, le match délocalisé se suffisant à lui-même, comme vu à Hong-Kong lors de la rencontre Racing Métro-Stade Toulousain

Ici, nul doute sur les ambitions du président Lorenzetti dans le choix de l’enceinte. Il s’agira de toucher un public profane, peu habitué à voir du rugby, en suivant l’exemple donné par l’équipe de France qui joue régulièrement à St-Denis.

Les spectateurs parisiens, quant à eux, pourront accéder au stade en transports en commun, avec un temps de déplacement proche de celui de la précédente délocalisation à Nantes.