[ProD2] Les confidences d’un cadre de la LNR

Par l’Affreux Gnafron

Exclusif : la Boucherie Ovalie a recueilli les confidences d’un cadre de la Ligue Nationale de Rugby

 

Coup de tonnerre dans le landernau rugbystique : après celle de Tarbes ce sont les rétrogradations administratives de Biarritz, Narbonne et Bourgoin qui ont été annoncées par la DNACG. Si les clubs cités ont 10 jours pour interjeter appel, c’est toute la ProD2 qui se voit suspendue aux sorts de certains de ses membres.

« On reste attentif aux futurs développements de cette affaire » déclare-t-on à la Ligue Nationale de Rugby, entité organisatrice du championnat. « Bien sûr, on avait un peu anticipé la chose car comme le dit l’adage gouverner c’est prévoir. Et quand on connaît les experts-comptables de Biarritz et Bourgoin, on est enclins à la plus grande prudence. Mais quand même.. 3 d’un coup.. ».

Il n’en reste pas moins que derrière ces propos optimistes, l’inquiétude se fait palpable aux seins des instances dirigeantes. « Pour être franc, on ne sait pas trop comment faire. Il est tellement difficile de trouver un club de rugby professionnel financièrement sain qu’on a été contraint d’accepter la venue d’un club breton (Vannes, NDLR). Alors même qu’on ne sait pas s’ils connaissent les règles de notre sport.

Quant à l’autre promu de Fédérale 1, j’ai déjà oublié son nom (Soyaux-Angoulême NDLR). Et on n’est pas encore certain qu’il soit situé en France. Avec Oyonnax qui nous descend de Top 14, ça fait déjà deux clubs impossibles à localiser sur une carte. Avec un peu de chance, la DNACG n’y parviendra pas non plus et on sera tranquille en fin d’exercice prochain. Au moins pour ces 2 là… »

Reste qu’avec pas moins d’un tiers de ses clubs rétrogradés administrativement, le championnat de ProD2 va devoir revoir sa composition pour l’an prochain.

« On va déjà repêcher Dax sportivement et la mairie de Biarritz saura rester fidèle à sa légende, ce qui ne nous fait plus que 2 clubs à trouver. On pensait à demander à Lille mais curieusement ils n’ont pas l’air très chauds. »

Le candidat parfait à l’intégration de la ProD2 ? « Idéalement, il nous faudrait un club habitué aux passages devant la DNACG, au cas où, et suffisamment éloigné de la civilisation pour que l’organisme de contrôle ne vienne pas fouiner dans ses comptes. Attendez ! Le club de foot ariégeois de Barthez qui défraya la chronique il y a 2 ans avec son accession refusée en Ligue2, ils existent toujours ? On pourrait leur proposer de venir ! Ils ne seraient pas plus ridicules que Bourg-en-Bresse. Et ils ont acquis la montée sur le terrain. »

Et c’est ainsi que Luzenac en ProD2 serait envisagé comme une solution pérenne à l’organisation de la compétition l’an prochain.

Le CSA demande l’interdiction des matches du Top 14 aux -12ans

Par l’Affreux Gnafron,

 

Suite à la diffusion de La Rochelle- Toulon, le CSA prévoit l’instauration d’une signalétique visant à protéger les mineurs de moins de 12 ans des matches de rugby du Top14.

 

Alertés dès hier par de nombreux téléspectateurs ayant assisté au match sur les antennes de Canal+, les membres de la commission de visionnage du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel ont décidé de se réunir d’urgence ce matin pour examiner les solutions disponibles. Après avoir analysé un florilège des charges d’Atonio, Pelo et autres Bastareaud, les sages ont constaté “que ce programme risquait de perturber les repères d’un enfant de moins de 12 ans parce qu’il recourt de façon répétée à la violence physique”. À ce titre, et en vertu des recommandations du 7 juillet 2005 relatives à la signalétique jeunesse des programmes télévisés, un pictogramme rond de couleur blanche avec l’incrustation d’un – 12 en noir sera présent dès la diffusion de la prochaine journée de Top14. “La décision n’a pas été facile à prendre car au départ on s’orientait vers une interdiction aux moins de 16 ans après avoir vu Bastareaud mettre Botia KO” a déclaré Olivier Schrameck, président de l’institution. “Mais quand le centre Toulonnais a délicatement mis son adversaire en position latérale de sécurité et lui a sorti le protège-dents, on a senti qu’il y avait encore un peu d’humanité dans ce sport et on a adouci notre jugement”.

 

Du côté de Canal+, on déclare prendre acte de cette décision que l’on sentait venir. “Il est vrai que les dernières journées ont été éprouvantes pour un public non averti. La vision de ces joueurs sanguinolents ou titubant suite à une commotion cérébrale peuvent avoir un impact fort auprès de nos jeunes téléspectateurs. Mais on fait confiance à nos abonnés pour expliquer à leurs enfants que ces joueurs sont des professionnels entraînés et qu’ils ne doivent pas reproduire cela chez eux ou sur un terrain”. Contactée par nos soins, la LNR n’a pas souhaité s’exprimer et se réserve le droit de poursuivre le CSA pour “atteintes à l’intérêt supérieur du rugby”.

Guilhem Guirado ne serait pas éligible au XV de France

Par l’Affreux Gnafron,

 

Coup de tonnerre à Marcoussis ! A seulement 5 jours de leur périlleux déplacement à Cardiff pour affronter le pays de Galles, le XV tricolore viendrait de perdre son capitaine selon une source fédérale.

En effet, selon ses informations le règlement est clair et l’article 8.2 de World Rugby formel. Toute sélection avec une équipe nationale à 15, à 7 ou à 13 entraîne l’inéligibilité du joueur pour tout autre pays. Or, entre 2006 et 2014, le talonneur Guilhem Guirado a porté à de nombreuses reprises le maillot de l’Union Sportive des Arlequins Perpignan qui fait office de sélection catalane.

A ce titre, les portes du XV de France lui sont désormais fermées et Guy Novès semblerait devoir composer avec ce nouveau coup dur après l’imbroglio David Smith.

Invité à réagir, le manager du XV de France s’est montré quelque peu irrité de cette révélation : « C’est une connerie ! Le mec qui vous a raconté ça, ça serait pas celui qui m’a dit qu’on pouvait sélectionner Smith par hasard ? A la Fédé, ils sont encore plus incompétents que Rancoule à la cellule recrutement du Stade… Mais au fait, j’y pense, Chouly il a aussi joué à Perpignan, non ?»

Du côté de la Fédération, on tente de faire bonne figure malgré de nombreuses inquiétudes concernant le sort d’un autre Tricolore. « Comme on dit, les règlements sont faits pour être contournés, non ? Par contre, si on a bien tout compris, cette jurisprudence d’un joueur à 7 interdit de jouer à 15 nous pose de nombreuses questions quant à Vakatawa. On essaie de voir si on ne pourrait pas avoir une dérogation. »

Alors qu’on ne lui avait pas demandé son avis, Bernard Laporte a tenu à réagir depuis son bureau de campagne de RMC Info, donnant un tour politique à l’affaire : « Quand j’étais sélectionneur, avec Liebenberg, De Villiers et Marsh, on n’a jamais eu le moindre problème de règlements. A la place de Pierre Camou, j’engagerais des avocats et je porterais le pet auprès de World Rugby. Je suis même prêt à lui prêter les miens, ce sont les meilleurs. Et votez pour moi » a-t-il conclu.

Invité à s’exprimer sur l’affaire, le jeune Camille Chat a sobrement déclaré qu’il s’agissait du plus beau jour de sa vie et qu’il n’osait y croire même s’il était très déçu pour Guilhem Guirado.

La Fédération Française de Rugby a « prévu de communiquer le plus rapidement possible même si le calendrier du Top14 est probablement à mettre en cause dans cette triste affaire » selon une déclaration liminaire de Pierre Camou.

Le rugby français est malade ? La Boucherie a des solutions (à boire) pour le sauver.

Par l’Affreux Gnafron,
 

Pulvérisé par la horde néo-zélandaise, le rugby français se réveille péniblement, comme Florian Fritz après une énième commotion cérébrale. Bouche pâteuse et mal de crâne nous affectent tous, un peu comme toi juste avant d’aller faire la mise en place dominicale que ton entraîneur, ce stratège, a prévue pour ne pas que tu traînes en boîte jusqu’à 6h du matin (d’ailleurs, la conscience tranquille, tu as pris la peine de commander ton dernier baby-coca à 5h50 pour mieux le siroter au volant, sur la route du retour).

Ton boulanger, ce consultant blancidôlatre qui se découvre une âme de résistant de la 25ème heure, tel journaliste revenu d’entre les morts, ta charcutière, ton beau-frère supporter toulonnais (ou clermontois, ça dépend des matches), ces anciennes gloires auparavant mutiques qui attendaient un poste à la Fédé, tous se sentent investis de la parole divine et porteur de LA SOLUTION© pour sauver le malade.

Comme à la Boucherie, on n’est pas plus con que les autres (ou alors nous au moins on le fait exprès) et qu’il semble indispensable de participer à ce sport national, plongeons-nous dans la mêlée furieuse de ces donneurs d’avis et proposons nos solutions, seules à même de tirer le rugby français du marasme dans lequel LA BRRRANLEE subie face aux Blacks nous a plongé.

 

Partie 1 : Les joueurs

 

Dispositif n°1 : Faire encore plus de physique.

Philippe Saint-André voulait transformer ses joueurs en athlètes de l’ex-RDA ? Il n’est pas allé au bout de son idée en revenant à des entraînements avec ballon sur la fin de sa préparation. Mourir si près du but…

Dispositif n°2 : Soigner l’image des joueurs

Christina Cordula sera régulièrement consultée pour relooker les cas les plus difficiles (ou ceux souhaitant se lancer dans la vente de chemises trop chères et mal taillées à leurs noms). Une “jurisprudence Marler” sera également actée, empêchant tout suicide capillaire ou attentat visuel.

Dispositif n°3 : Modifier les règles

Le nombre de passes sera désormais limité à 3, et les passes en-avant seront autorisées, deux mesures prises en adéquation avec les capacités des 3/4 français. La ligne de hors-jeu sera matérialisée par un filet tendu sur la ligne médiane à 2,43m de hauteur pour éviter tous les contacts ainsi que la plupart des phases de conquête, et sur un terrain réduit à 18x9m pour limiter la longueur des courses et l’importance du jeu au pied. Et retour à un ballon rond, pour le bien de la santé mentale de Damien Traille. Nul doute que l’équipe de France retrouvera vite son statut de meilleure équipe d’Europe, voire mieux !

Dispositif n°4 : Supprimer les entraînements

Tout joueur de rugby vous le dira : « les entraînements ça va un moment », rien ne vaut le frisson du vrai match à enjeu pour s’étalonner réellement et acquérir de l’expérience. Supprimons donc les entraînements ! Et l’on arrivera en 2017 à ce Graal de 146 matches effectués par joueurs du XV de France.

Dispositif n°5 : Naturaliser les joueurs étrangers du Top14

Mais pas tous hein ? Par exemple, en lieu et place d’un Nakaitaci (sans doute un brave garçon) privilégions un Matt Giteau. Alors oui, ils ne jouent pas au même poste mais ce n’est pas grave. On prendra Bryan Habana au pire.

Dispositif n°6 : Développer les filières d’adoption du Pacifique

On profitera des filières clermontoises déjà sur place afin de sélectionner les gamins dans l’intérêt supérieur de la Nation. Samoans, Tonguiens ou autres Japonais viendront enrichir le vivier national. On prend aussi des Néo-Zélandais, mais uniquement s’ils ont dépassé les 16 ans et donc bénéficié d’une formation que l’on est bien en peine de leur offrir ici.

Dispositif n°7 : Restreindre le nombre de licenciés

Pays de Galles, Australie, Nouvelle-Zélande, Argentine, Ecosse. Tous ces pays disposent, à des degrés divers d’un vivier numériquement inférieur au rugby français et, jusqu’à preuve du contraire, une corrélation avec les performances des équipes nationales n’apparaît pas flagrante. Et si la solution était d’instaurer un numerus clausus, une sélection à l’entrée en licence de rugby ? Car, franchement, Kevin, ce petit gros qui voudrait tenter sa chance en benjamin sera-t-il à même de faire briller nos couleurs l’âge adulte venu ? Il aura déjà bien à faire à combattre son obésité (et son prénom) pour pouvoir aller batailler sur les prés.

Dispositif n°8 : Revoir la structure du championnat

Nombreux sont ceux qui ont évoqué le serpent de mer d’un championnat de provinces. C’est une erreur d’accord basique. Il faut évidemment comprendre “un championnat de Province”. Débarrassé des clubs franciliens, non seulement l’économie des clubs consacrée aux déplacements sera colossale, mais en plus, pour les joueurs, ce sera moins de temps perdu dans un bus ou un avion qu’ils pourront consacrer à la sacro-sainte MUSCUUU (voir dispositif n°1). Avec une telle proposition win-win, nul doute que la mesure emportera l’adhésion. Dans le doute de leur localisation, Oyonnax et Castres seront évidemment aussi bannis.

 

Partie 2 : l’administration

 

Dispositif n°9 : Étoffer l’organigramme des instances dirigeantes de la FFR

Il est bien trop facile aujourd’hui de désigner des responsables au fiasco actuel. Sélectionneur, président de la Fédé, Directeur Technique National ou Serge Blanco, chacun peut aisément être désigné à la vindicte populaire comme responsable du désastre. En diluant les responsabilités, en fragmentant la prise décisionnelle, on éviterait d’instaurer de la pression sur des hommes qui n’en restent pas moins faits de bonne chère et donc faillibles.

Dispositif n°10 : Instaurer un délit de dénigrement des compétitions domestiques, fleuron et orgueil national

Toute personne convaincue de dénigrer tout ou partie du rugby français (et notamment sa vitrine #LeMeilleurChampionatDuMonde) sera condamnée à lire l’intégralité de la production écrite de Richard Escot (articles et tweets). Face à un tel risque, on devrait s’arroger une grande période de sérénité, à même de favoriser la reconstruction paisible de nos mêlées écroulées.

Dispositif n°11 : Instaurer un quota de clubs catalans en top14

En effet, il est aujourd’hui évident que l’effondrement de l’équipe de France coïncide avec la chute de l’USAP. On ne sait pas pourquoi ni comment, mais le rugby français n’est plus le rugby français sans être un peu #LECATALAN. Afin de préserver l’équité sportive, un mini-championnat de Catalogne sera organisé afin de désigner l’heureux élu entre l’USAP, Lapinou-land (enfin, Argelès quoi), Céret, Le Boulou, Thuir et Saint-Pierre-et-Miquelon (on sait pas pourquoi ceux-ci sont #LESCATALANS, mais pourquoi pas).

Dispositif n°12 : Interdire Provale

Le bolchévique syndicat de joueurs qui lutte pour l’oisiveté des rugbymen. Comment pourrait-on atteindre le plus haut niveau avec une instance promouvant une limitation du nombre d’occasions pour les joueurs français de se perfectionner ? Ce n’est pas avec des réflexes corporatistes d’un autre âge que l’on va vers le progrès social et l’intérêt collectif.

Dispositif n°13 : Faire de TF1 le diffuseur unique du rugby français (clubs et sélections nationales)

Parce qu’au moins, si ça tourne mal, le ridicule ne sera pas uniquement sur le terrain (coucou Denis Brogniart).

[Portrait] Imanol Harinordoquy

Par l’Affreux Gnafron,

 

Disclaimer : Il n’a pas de portrait dédié au sein du #MeilleurLivreDuMonde et pourtant son esprit et son image en parsèment les pages. Il est celui qui nous guide, Notre Idole. Celui que nous prenons pour modèle quand le Monde nous semble hostile. Celui que nous invoquons quand notre vie nous paraît bien morne et que nous rêvons à une autre destinée. A l’heure du lancement de la Coupe du Monde 2015, saluons le scandale que constitue son absence de la liste de PSA en nous penchant sur son enfance et rendons-Lui hommage. On t’aime.

 

En cette froide soirée de Février 1980, les ombres s’allongent sur les collines du pays de Cize. Il neige, le vent souffle en bourrasques et pourtant une silhouette athlétique s’aventure dans ces conditions hivernales. Son pas pressé traduit l’impatience qui étreint notre marcheur solitaire. C’est que l’affaire doit être d’importance pour qu’il ait pris la peine de braver les frimas. Nous sommes aux confins de France et de Navarre, une terre de contrebande et de mystères, où l’on se plait à franchir les frontières hors du regard inquisiteur de ceux qui les gardent. Dans quelques kilomètres, le sol français laissera la place au royaume d’Espagne cependant que c’est le même Pays Basque qui se poursuivra, de l’autre côté des crêtes, une fois le col de Roncevaux franchi.

Soudain, une agitation inhabituelle s’empare de l’atmosphère. Le vent devient brûlant, le sol se met à trembler et une étrange lueur s’immisce dans les cieux. Surpris, le marcheur laisse tomber son makila, lève les yeux et voit une boule de feu traverser l’horizon pour s’écraser tout près de là. Les Soviétiques viennent d’entrer en Afghanistan, la Guerre Froide se réchauffe et le monde ne bruisse que d’armes nouvelles et d’expériences spatiales. Sans doute l’une d’entre elles vient de connaître une tragique fin ici même, au bout du bout du monde.

Mû par la curiosité et le désir de prêter secours, notre randonneur se précipite vers le lieu du crash. Au beau milieu d’une clairière, une capsule métallique d’un mètre de diamètre trône. S’en dégagent des flammes ainsi qu’une importante fumée alors même qu’un vagissement apporte à ce tableau sublime une ambiance sonore apocalyptique. Quelqu’un vit au milieu du brasier ! Vite, il faut l’en extirper au plus vite. N’écoutant que son courage, l’homme plonge ses mains parmi les flammes et parvient à se saisir par les oreilles d’un bébé nu qui s’arrête alors de pleurer.

Ensemble, homme et enfant s’éloignent alors de la capsule qui explose dans une gerbe d’étincelles et de débris. Il ne reste plus trace de l’étrange évènement survenu quelques minutes auparavant.

Demeurés seuls, les survivants se contemplent longuement, sous la clarté désormais apaisée de la lune. ‘C’est le destin qui t’a mis sur mon chemin, Enfant de Lumière. A compter de ce jour, je serai ton père et tu seras la fierté de notre pays. Le monde entier entendra parler de tes exploits et à travers toi, c’est de nous dont on parlera. Et pour cette raison, tu te nommeras Imanol (Fils des Etoiles en basque). Oui, Imanol, c’est un joli prénom’.

Et c’est ainsi que Lucien Harinordoquy baptisa son fils, un soir de Février 1980, quelque part là-bas dans le beau pays des Aldudes.

 

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Image exclusive d’Imanol pactisant sans vergogne avec Pottoka

 

Très rapidement, le petit Imanol se révèle être un bébé doté d’une constitution robuste, bien supérieure à la normale. Il sait courir avant que de savoir marcher, compter avant de savoir parler. Ces aptitudes lui sont bien utiles pour rassembler les troupeaux que papa, négociant en bestiaux, laisse paître dans la montagne. De ce contact précoce avec bêtes et bourrins, Imanol conservera un sens aigu du management de ces hommes de rugby que l’on nomme ‘les gros’.

Elevé au grand air, le gaillard prospère. Pour que le secret de ses origines ne soit pas éventé, Imanol reste à Garazi, fief de la famille Harinordoquy, loin de la civilisation inquisitrice. Lors des traditionnelles séances de force basque lors desquelles les gamins se mesurent, notre jeune héros sent confusément qu’il n’est pas comme les autres. Il remporte systématiquement les épreuves, même face à des enfants plus âgés. Pourtant, un jour qu’il vient à briser involontairement le bras de son professeur de judo, Lucien doit se rendre à l’évidence : il faut dire la vérité au petit. 

L’enfant accueille la nouvelle avec calme. « Je le savais, Père. » Et il s’en va, bondissant, léger et joyeux, comme soulagé de la nouvelle. Imanol a seulement 5 ans et son destin est tracé : il saura rebondir de toutes les épreuves. Le Basque bondissant est né.

Pour qu’on ne jase pas, il faut pourtant continuer à camoufler les qualités athlétiques du garçon. Alors on proscrit les sports individuels, trop voyants, pour se tourner vers un sport collectif qui n’en requiert aucune. Et comme il n’y a pas de clubs de bridge dans le coin, le football se révèle la pratique idéale. Pendant des années, Imanol promène sa grande carcasse sur les terrains. Pour donner le change il se traine, affiche une nonchalance et une maladresse surjouées. Tout va pour le mieux jusqu’à ce que son corps le trahisse. A 14 ans, c’est la blessure. Un an d’inactivité plus tard, il faut se rendre à l’évidence : on ne peut se mentir à soi-même, il va falloir assumer. Imanol pénètre pour la première fois sur un terrain de rugby, la face du monde en sera changée à jamais. 

 

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C’est parce qu’Imanol l’a embrassé que tout le monde veut gagner le Trophée Webb Ellis

 

Les progrès du Fils des Etoiles sont fulgurants. D’abord buteur et centre, Imanol passe à l’ouverture puis se fixe en 3ème ligne. Il assiste, sur le bord des talanquères, aux terribles derbies qui opposent Garazi à Saint-Etienne de Baïgorry. Car nous en sommes encore au temps révolu où les fusions de clubs basques ne sont que de la science-fiction (la création du club de Nafarroa aura lieu en 2003, le derby de Fédérale 2 opposant ce même Nafarroa à l’entente de l’Aviron Biarrot ne se déroulant lui, pas avant 2147).

C’est à un jet de pelote du Pays Basque qu’Imanol poursuit son ascension (alors même qu’il descend vers la plaine). La légende raconte que les recruteurs palois usèrent de fourberies pour convaincre Imanol de quitter son village. ‘Mais non, ne t’inquiète pas, tu ne joueras pas à la ville, on n’évolue qu’au Hameau, nous’. Rassuré, l’enfant de Garazi les suivit. Pau, patrie d’Henry IV, de François Bayrou et d’Isabelle Ithurburu et habituée des succès fulgurants, réussites spectaculaires et autres destins éclatants. Le passage d’Imanol ne dérogera pas à la règle. On ne peut en dire autant de celui de l’édile béarnais.

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Cette photo a-t-elle vraiment besoin d’une légende alors qu’elle en met déjà deux en scène ?

 

Nous sommes en 1998, la France célèbre ses champions. Une foule en liesse envahit les Champs-Elysées, l’Hexagone chavire de bonheur devant l’exploit retentissant que viennent d’accomplir une bande de copains. Les juniors Balandrade palois remportent le titre national à l’issue d’une saison conclue par 33 matches pour autant de victoires.

Le sorcier gersois Jacques Brunel LE CATALAN, alors en charge de la Section, lance dans le grand bain du professionnalisme ce jeune joueur basque au nom imprononçable. Car les Basques sont alors les Fidjiens de l’époque, cauchemars des commentateurs.

Au côté de Damien Traille, le seul couteau suisse pyrénéen, Harinordoquy se fera un prénom dans l’ancienne capitale des Basses-Pyrénées (ça, c’est pour la caution culturo-géographique de l’article) avant de le suivre en 2005 lors d’une mutation biarrote.

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Bon joueur, Imanol joue avec une visibilité réduite pour laisser une chance à ses adversaires

 

La suite est bien connue, Harinordoquy incarnera plus que tout autre la destinée du Biarritz Olympique. Dans la cité impériale, le Prince Hari sera l’un des joyaux de cet effectif où les grands noms Kisi pullullent (Damien Traille donc, Thomas Lièvremont, Serge Betsen, Couzinet, Thion, Peyrelongue, Bidabé, Sireli Bobo, Marcelo Bosch, Nicolas Brusque ou encore Dimitri Yachvili). D’abord triomphateur et omnipotent, ce BO s’étiolera au fil des ans avant de connaître la petite mort de la relégation en ProD2. En attendant de subir la grande mort qui n’est plus qu’une question de temps.

Joueur protée à la dextérité remarquable, Imanol saura (presque toujours) mettre ses qualités individuelles au service du collectif, tant dans l’équipe basque que sous le maillot des Bleus. Souvent annoncé comme déclinant, il parviendra toujours à relever la tête et les défis ainsi qu’en témoigne sa renaissance toulousaine à laquelle pas grand monde ne croyait (y compris l’auteur de ces lignes).

Pourtant, derrière le joueur, on distingue un homme entier, fier et profondément charismatique, porteur d’un discours à l’opposé des propos convenus et tièdes de ce rugby professionnel. Incarnation du pays qui l’a vu grandir, Harinordoquy restera comme l’ambassadeur d’un rugby basque toujours vivant (pendant que le pays basque lève les mains du fond de ses petites vallées montagnardes).

Quoi de plus normal pour un enfant des étoiles que d’avoir été Galactique ? 

 

PS : l’ensemble des informations de ce portrait sont tirées d’articles de presse dont je ne saurai que vous recommander la lecture, particulièrement pour ce fabuleux portrait paru dans Sud-Ouest dont est d’ailleurs issue la photo avec Pottoka.

[INSOLITE] Le XV de France à l’assaut de l’Alpe d’Huez !

Par l’Affreux Gnafron

Du XV de France au Tour de France, l’incroyable défi qui attend les Tricolores

Le secret devait rester bien gardé mais la cellule investigations de la Boucherie est en mesure de vous dévoiler l’incroyable prochaine aventure qui attend les joueurs du XV de France lors de leur stage de préparation en altitude à Tignes : la montée mythique des 21 virages de l’Alpe d’Huez ! Et pour faire de cette épreuve un véritable évènement et renforcer la popularité des rugbymen tricolores, l’ascension s’effectuera demain, quelques heures seulement avant le passage du Tour de France. Au programme de ces nouveaux forçats de la route : engagement physique et dépassement de soi au milieu d’une liesse populaire qui devrait marquer les esprits.

Ils nous avaient promis de « sortir les joueurs de leur zone de confort » et nous avoir réservé « de nombreuses surprises » , Philippe Saint-André et le staff de l’Équipe de France auront tenu parole. A l’issue de leur stage d’oxygénation en altitude à Tignes, les Tricolores s’apprêtent ainsi à affronter les 21 virages légendaires de l’ascension vers l’Alpe d’Huez.

Les nombreuses séances de wattbikes, ce vélo considéré par beaucoup comme un véritable engin de torture, avaient donc comme ultime objectif de préparer les joueurs à gravir la célèbre montée alpine ce samedi 25 Juillet, sur le parcours qu’emprunteront l’après-midi même les coureurs cyclistes lors de la 20ème et avant-dernière étape du Tour de France 2015.
« Depuis 10 jours, on ne se déplace plus qu’en vélo. Au point que je ne me souviens plus de la dernière fois que j’ai effectué un trajet en marchant » nous confiait récemment Yoann Huget avant de se voir gentiment repris de volée par son capitaine de club Thierry Dusautoir « T’inquiète pas, ça reviendra dès qu’on retouchera au ballon et qu’il te faudra défendre ».

La bonne humeur du groupe, soudé dans les efforts physiques terribles exigés par une préparation à laquelle les joueurs ne s’attendaient pas, va se voir confrontée à l’une des montées cyclistes les plus exigeantes du massif alpin. 13,8km de pente à 8,6% de moyenne avec des passages à plus de 13%, tel est le programme dantesque qui attend nos Tricolores.

« L’idée est de les confronter collectivement à une épreuve considérée comme impossible. S’ils réussissent, on pourra développer à l’envie l’analogie avec la conquête de ce titre mondial en octobre » semblait penser Philippe Saint-André. « De toutes façons, hormis de la musculation et des exercices physiques, on n’a aucun programme d’entraînement préparé » s’est confessé Patrice Lagisquet auprès de nos confrères de Rugbyrama.

Des indiscrétions glanées auprès de sources bien informées laissent à penser que les joueurs français s’élanceraient aux alentours de 13h de Bourg-d’Oisans pour un passage de la ligne d’arrivée officielle une heure plus tard.

Pour pimenter le challenge sportif et développer la solidarité du collectif, une clause de hors-délais prévoit d’exclure du groupe tout joueur parvenant à boucler la montée en dehors du temps imparti. Le nombreux public, déjà massé sur les bords de la route, aura à cœur de sublimer par ses encouragements la performance de ces cyclistes d’un nouveau genre.

« On avait pensé augmenter la difficulté de l’épreuve en faisant porter des maillots de la Sky aux joueurs mais la Gendarmerie a refusé catégoriquement, les risques d’agression étant trop élevés. Pourtant ç’aurait été un bon entraînement au contexte hostile qui nous attend en Angleterre. Du coup, on va doter les joueurs d’oreillettes et ce sera Christian Jeanpierre qui les encouragera durant toute la montée. Une bonne manière de les pousser dans leurs derniers retranchements. » nous a confirmé Julien Deloire, le préparateur physique du XV de France, jamais à court d’idées pour optimiser les charges de travail imposées aux joueurs.

Qu’on se le dise, ce n’est pas un seul tournant que s’apprête à affronter l’Équipe de France dans sa route vers la Coupe du Monde mais bien 21, ceux de l’Alpe d’Huez.

 

Et si les clubs de rugby étaient des personnages de Game of Thrones ?

Par l’Affreux Gnafron, Ketchup-Mayol, Flora Fritz, Matthieu Lourdot, Xena et tous les autres Bouchers cachés derrière leur écran (dont Arbleiz pour certaines images).

 

Ami lecteur qui te réveille hébété en ce lundi matin 15h30, la bouche pâteuse, des tremblements nerveux agitant frénétiquement tes mains dans ces spasmes caractéristiques d’un état de manque évident, la Boucherie a pensé à toi. Premier lundi depuis des lustres sans qu’aucune image de rugby digne de ce nom ne se soit approchée de tes pupilles de drogué de l’ovale. Non, le rugby à 7 féminin ne compte pas. Sans déconner, déjà du rugby à 7. Mais en plus féminin… Soyons sérieux. Et les Barbarians non plus. Non, toi ce que tu aimes, c’est du jeu restrictif, des mêlées écroulées, des collisions à n’en plus finir, des protocoles commotions à répétition et des arcades qui sautent. Toi tu aimes le rugby quand il ressemble à un épisode de Game of Thrones, ce subtil mélange de bestialité crue, d’érotisme putassier et de cruauté revendiquée. Premier lundi de sevrage donc et te voilà comme un toxico en manque. Pire encore, tu voudrais te jeter sur ton Subutex du lundi matin en visionnant le dernier épisode de la série de HBO mais la cruauté de la vie t’a ôté ce petit plaisir coupable qui pourrait atténuer ta douleur.

Alors, la Boucherie va t’accompagner dans cette douloureuse épreuve, la Boucherie a pensé à toi. Car la Boucherie t’aime (même si tu le lui rends bien mal).

Découvre donc avec nous quel personnage de Game of Thrones serait ton club préféré.

 

Tu ne seras pas d’accord sur tout, tu auras sans doute raison mais si tu n’es pas content, tu n’avais qu’à proposer une version alternative.

Ah, une dernière chose, cet article regorge de spoilers donc si tu n’as pas vu la dernière saison de la série, passe ton chemin ou dépêche toi de la télécharger illégalement puis de la visionner.
Il est possible aussi que tu ne comprennes rien à ce qui va suivre. Et bien, pour une fois, tu auras une bonne excuse à ne pas saisir toute la subtilité inhérente à un article de la Boucherie.

 

Jaime Lannister : Au début on le détestait ce bellâtre arrogant à qui tout souriait. Capable d’une grande cruauté (ah ces victoires en finale face à l’Usap en 98 et 2004, cette tentative de meurtre sur Brandon Starck), il trustait les titres au tournant des années 2000 et révolutionnait le monde si rustre des chevaliers par ses tenues soignées et rutilantes.

Et puis, un gros passage à vide nous l’a rendu plus sympathique, plus humain en quelque sorte. Il a traversé bien des épreuves, perdu une main mais a su se relever pour faire de sa faiblesse une force. Il est de retour, fidèle à un jeu chatoyant et mené par une volonté de fer (dans un gant de fer). Il est le Stade Français.

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Le club des mecs à poil mais papédé

 

Les Marcheurs Blancs : Le cauchemar de Westeros et du Top14. Une horde de morts-vivants/mercenaires que rien ne paraît pouvoir arrêter dans son entreprise de mort et de destruction. Quasi-invincibles, messager d’une terreur infinie qui déferle en vagues innombrables, les Marcheurs Blancs bénéficient d’un recrutement pour le moins agressif (voyez la scène de la signature des contrats !). Emmenés par un monstre authentique, ils sont l’allégorie à peine dissimulée du RC Toulon.

 

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Comment Mourad Boudjellal a signé les 4 Fantastiques, les 7 Mercenaires et les 12 Salopards d’un seul coup

 

Brienne de Torth: Alors certes, elle n’est pas la plus plaisante à voir évoluer. On pourrait même dire qu’elle confine au moche. Mais sa volonté de ne rien lâcher, de respecter tous ses serments quoi qu’il advienne nous la rend infiniment sympathique. Limitée en moyens, elle se retrouve, incarnation d’une féminité incongrue, comme étrangère dans un monde dominé par les puissances masculines (mais aussi par l’argent) et les canons esthétiques. Ses succès sont surprenants et l’installent comme l’outsider sur qui personne ne comptait. Dans son rôle de trouble-fête, elle est bien entendue l’US Oyonnax.

 

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ICI, ICI, à Charles Mathon, parfois, on préfèrerait que ce soient des streakers qui envahissent le terrain…

 

Cersei Lannister: Elle domine (presque) sans coup férir le subtil jeu des trônes. Manigances, bravades, manipulations et coups tordus sont autant de mouvements chatoyants qui illuminent la partie. C’est elle qui fixe les règles, au mépris de la morale et se délecte du spectacle qu’elle organise. Parfois chahutée par le public, elle sait retrouver auprès des siens le réconfort que les masses humbles lui refusent. Sublime et vénéneuse, elle est la LNR. Ses relations incestueuses avec son frère ne sont pas sans rappeler les liens troubles qui unissent ses dirigeants.

 

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“Shame ! Shame ! Shame !” hurlent les employés de l’URSSAF

 

Tyrion Lannister : Il est petit, laid, voue un amour immodéré aux plaisirs de la chair et à la dive bouteille et se révèle un fin connaisseur de l’âme humaine, capable de surpasser sa couardise mais uniquement lorsqu’il y est obligé. Doué d’une grande érudition et d’un sens de l’humour prononcé, il est celui à qui tu t’identifies ami lecteur. Capable de trahir ses couleurs pour épouser la cause d’une autre équipe, il vogue au gré des retournements d’alliance en conservant toutefois un amour des Valeurs qui sont les siennes. Tyrion est le supporter qui sommeille en chacun de nous.

 

Jorah Mormont : Brave parmi les braves, Jorah Mormont était l’archétype de ces chevaliers courageux dont la légende se plaît à conter les exploits. Combattant redoutable et redouté, il eut son heure de gloire dans les joutes guerrières de Westeros. C’est pourtant un succès plus éclatant que les autres (son mariage) qui causa sa perte et vint mettre un terme à sa présence millénaire à Westeros. Condamné à l’exil, il eut à affronter bien des périls dans des territoires inférieurs, tout en rêvant secrètement à un retour triomphal. Mais il lui reste bien des épreuves à sumonter pour ce faire. Jorah Mormont est le revanchard, il rêve de reconquête : Jorah Mormont est LE CATALAN, il est l’USAP !

 

Hodor : On ne sait plus trop pourquoi il est là mais on en est venu à s’habituer à sa présence. Il ne sert à rien, n’est pas très malin mais il peut toujours nous surprendre quand bien même répèterait-il la même chose. Il vire ses entraîneurs, il vire ses joueurs, il vire ses présidents. Et puis il recommence.

Depuis qu’il est parti, on ressentirait presque comme un vide. Mais dès qu’on le reverra, on oubliera aussitôt qu’il nous avait manqué. La fusion de son corps massif avec l’esprit d’un autre accouche d’un massacre.

Hodor est fort comme un Basque, Hodor est l’Aviron Bayonnais.

 

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HODOR

 

Robert Barathéon : Au début de toute chose, il y avait un roi qui régnait sur les 7 Couronnes et dominait sans partage le monde du rugby. Il était parvenu à occuper ce trône par la force, en renversant son prédécesseur. Mais voilà, à vaincre par les armes, on finit de la même façon. Un peu contraint et forcé et subissant un monde qu’il ne comprend plus et qui le rejette, Robert s’en est allé. Et depuis son départ, un bordel sans nom préside à cette lutte à mort pour le pouvoir suprême.

Robert Baratheon c’est le Lourdes des années 50, le grrrrrand Béziers des 70’s ou le Toulouse des années 90.

 

Mace Tyrell : Individu au physique un peu ridicule et au comportement qui ne l’est pas moins, ce membre de la famille Tyrell apparaît comme un personnage fantoche, dépourvu de tout pouvoir. Alors certes sa bourse est bien remplie mais ses interventions naïves et navrantes en font le dindon d’une farce dont tout le monde se gausse.

Vaniteux et tentant de redorer le blason de son lignage, Mace Tyrell est Jacky Lorenzetti.

 

Le dragon: Doté d’un appétit insatiable, il ne poursuit que ses buts propres et sa volonté est toute entière tournée vers la défense de sa protégée Daenarys la Biarrote. Pourvu d’une capacité de nuisance à nulle autre pareille, il utilise ses atouts pour bouleverser toute situation un peu dangereuse pour les siens et la retourner à son avantage (même si ses interventions sont parfois grotesques). Le dragon est prêt à vitrifier l’intégralité du Pays Basque pour tenter de sauver le BO, le dragon a pour nom Serge Blanco.

 

Arya Starck : Au départ juste une petite fille douée mais caractérisée essentiellement par sa grande gueule, Arya s’est donné les moyens de se sortir des moqueries et de prendre en main son destin. Baladée un temps par un type célèbre au passé glorieux attiré par l’appât du gain et pris au piège de son affection pour elle, la petite a grandi grâce à cet homme qui lui a montré où frapper comme une pute de 9 pour être sûre d’achever un adversaire. Leur relation folle entre amour et haine a connu une fin abrupte lorsque, souhaitant s’affranchir sans avoir le cœur de le tuer, elle l’a abandonné sur le chemin. Nul ne sait avec certitude ce qu’il est devenu, et Arya a traversé mers et contrées lointaines avant de se retrouver un mentor digne de ce nom. C’est chose faite, et le nouveau Maître exotique impressionne sans trop qu’on sache ce que ça change vraiment pour elle. Résultat, au moment où on pensait qu’elle allait toucher au but, elle s’est plantée en beauté, a loupé les phases finales, et maintenant, elle est aveugle.

Au loin, on entend un scooter pétarader au son de “Bien fait pour vos gueules, Sans-Visages de mes deux”

Arya Stark est le MHR. On l’aime bien, mais on aimerait davantage encore qu’elle cesse de stagner.

 

Mestre Pycelle : il est vieux (très )vieux, il sent un peu le rance (comme un lendemain de féria) et a connu ses heures de gloire dans un passé ancien. Bien qu’il affirme toujours vouloir protéger le royaume, tout le monde lui tape sur l’épaule en pensant “c’est bien pépé” tout en doutant qu’un vieillard qui sent la pisse puisse encore faire quelque chose de ses 10 doigts. S’il est toujours attiré par les plaisirs de la vie, il se retrouve souvent à parler de vieux titres acquis dans les années 50. Il est Mont-de-Marsan!

 

Varys : Maître des chuchoteurs, il est aussi discret qu’une ombre mais s’invite régulièrement à la fête lorsqu’il s’agit de diriger le royaume. Il a été enlevé dans sa jeunesse par un prêtre mystique qui lui a coupé Labit. Maître de l’intrigue, il a réussi à se rendre indispensable et à quitter sa modeste condition pour devenir un personnage influent. Malheureusement, il a misé sur le mauvais cheval et semble avoir disparu totalement des écrans radars. Il est le Castres Olympique.

 

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Un supporter castré demande un autographe à Romain Teulet

 

Gregor Clegane dit La Montagne : Il est grand, bourrin et aime la castagne. Derrière sa barbe broussailleuse et sa longue chevelure se cache un homme à la cruauté sans limites. Sa force surhumaine lui a permis de vaincre de nombreux ennemis dont le prince Oberyn Martell en finale de coupe d’Europe. La Montagne est le CA BRIVE (ainsi que le quotidien local, il n’y a pas de hasard).

 

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Mélisandre : En dehors de son amour pour le rouge et noir, elle possède son acolyte de toujours, le si souriant et jovial Stannis Novès. Organisatrice de sacrifices de pucelles sur la Place du Capitole pour réussir le doublé ( alors qu’on sait tous bien que c’est impossible depuis le début de la saison 2), elle n’hésite pas à se séparer d’anciens compagnons, de façon bien cruelle. Mais las, elle lira mal les pronostics et foirera son recrutement, ce qui va l’amener à échouer piteusement en demi -finale de la coupe de Westeros face du RCT Bolton. Mélisandre est le Stade Toulousain.

 

Robb Stark : Fin stratège, beau garçon, doué en tout, Robb éclipse les autres par les promesses qu’il augure. Il va succéder à son père et régner sur le Nord de Westeros (territoire qui ne fait rêver personne). Quand la guerre éclate, il se révèle encore une fois prometteur et remporte assez vite de belles batailles. Mais la guerre, comme le rugby, c’est le marathon de la filade, suffit pas de claquer deux types, moucher un peu rouge et rentrer couvert de sueur et de gloire à la maison. Non, faut briller toute l’année, toute la saison. C’est là qu’arrive les premières défaites, les choix douteux, les conneries et la relégation. Robb Stark, c’est le LOU (oui je sais).

 

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Allez hop, assez rigolé, en ProD2, maintenant !

 

Stannis Baratheon: Austère et peu engageant, Stannis estime que son droit d’aînesse prévaut sur les prétentions de son frère, plus gai et plus flamboyant, à régner sur la capitale. A la tête d’une armée pourtant puissante, s’attachant les services d’un rouquin monothéiste au caractère imprévisible, Stannis va aller de déconvenues en déconvenues pour finir défait, seul, abandonné en rase campagne par une partie de son armée rentrée chez elle. Il finira à la merci de celui qui s’était fait le champion de son frère ennemi. Stannis Baratheon, c’est le Racing Métro 92.

 

Samwell Tarly : Obèse, couard et sans charisme, son seul mérite est d’être là. Il sert pas à grand chose, se retrouve toujours dans des endroits aux climats rugueux. Regardé de haut par les autres, il ne peut prétendre à rien de capital, n’a pas d’amis, mais comme il est sympa n’a pas d’ennemis non plus. Juste un parmi d’autre, et quoique mal armé pour accomplir quoi que ce soit, il parvient néanmoins à survivre jusque là, ce qui suffit amplement à ses maigres ambitions. Samwell est le Stade Aurillacois.

 

Eddard Stark : Il est fort, sage et puissant. Ses bons résultats ont amené le roi à en faire l’un des prétendants les plus sérieux à la régence. Malheureusement pour lui, Eddard est un homme issu du froid royaume du nord. A l’arrivée des beaux jours, il perd tous ses pouvoirs et finit décapité. Il est le FCG.

 

Oberyn Martell: Oberyn Martell était un des combattants les plus redoutables et les plus redoutés de Westeros. Il avait tout pour lui: beauté, agilité et rudoyance dans le combat (c). Lors du duel qui l’opposa à la Montagne pour venger la mort de sa soeur et de ses enfants, il parvint à mettre à terre son adversaire et sa victoire paraissait inéluctable. Pourtant, elle lui échappa lorsque dans un mouvement d’orgueil, il se rapprocha trop près de son adversaire agonisant et finalement, c’est lui qui mourut de façon absolument grotesque. Son frère, le roi Doran essaya de maintenir la paix entre les royaumes, mais des partisans d’Oberyn ruèrent dans les brancards, lui reprochant son attitude de bisounours. Pas de doute, Oberyn Martell, c’est l’ASM.

 

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La fourchette® !

 

Les Sauvageons : Peuplades rejetées au-delà du Mur et obéissant à leurs propres règles, les Sauvageons (qui se nomment eux-mêmes Peuple Libre) sont à fois craints et méprisés par l’ensemble des habitants de Westeros. Du fait de leur faible niveau technologique et de leur relatif dénuement, ils survivent de rapines et semble-t-il de troc. Pour les habitants du Westopcators, les Sauvageons sont des pillards d’une grande cruauté, qui forniqueraient avec leur propre mère (quand ils ne s’adonnent pas au sexe anal entre eux).

Les Sauvageons sont le corps arbitral.

 

Jon Snow : Il a le charisme d’une huître, ne bénéficie pas d’une légitimité criante mais pourtant on s’est pris d’affection pour ce personnage que personne n’a vu arriver. Plutôt sexy ,il bénéficie d’une sympathie généralisée (aisément compréhensible quand on le compare aux autres tarés sociopathes qui l’entourent). Pourtant, au moment de franchir un seuil, il reste accroché à sa virginité malgré tous ses efforts pour quitter ce rôle de puceau grommelant qui lui colle au corps. Et quand bien même parvient-il à s’en défaire qu’un des siens vient le couper dans son élan. On n’est jamais trahi que par les siens (ah cette pénalité de Lionel Beauxis…). Jon Snow est Bordelais, Jon Snow est l’UBB.

 

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“You know nothing, Lionel Beauxis”

 

Quand le sage montre la une…

 

Des maillots de joueurs en noir et blanc placardés un peu partout sur les murs, une bibliothèque intégralement remplie de ses propres ouvrages, la collection des deux plus grandes unes du Midol surplombant un bureau sur lequel trône un superbe Minitel, Jacques Merdier nous reçoit en ses locaux de l’avenue Jean Baylet.

Alors Jacques, tout le monde ne parle que de ça depuis ce matin, Vous avez frappé un grand coup avec cette dernière une !

Je dirais que nous n’avons fait que notre travail, peut-être même notre devoir. Vous savez quand on dirige comme moi un journal de la trempe de Midi Olympique, on se doit de traiter avec le plus grand respect nos fidèles lecteurs, de leur fournir l’information sans concession qu’ils sont en droit d’attendre de nous. Trop de choses se savaient dans le landernau depuis trop longtemps, il fallait que la vérité éclate. Mais toujours dans le plus grand respect de la dignité humaine qui est, j’oserais le dire, le credo de notre publication, et un combat sans cesse renouvelé dans nos colonnes.

Tout de même, certains lecteurs nous ont fait part de leur étonnement, voire de leur déception,

(il nous coupe)

Mais enfin ! En ces temps troublés pour la liberté d’expression et alors que de bien funestes évènements ont frappé notre noble profession d’amuseur public, aurions-nous le droit de nous censurer au nom de la bien-pensance ?
L’art délicat de la caricature a été affecté récemment et il était du devoir du Midi Olympique, premier journal caricatural du rugby français, de frapper un grand coup pour afficher sa solidarité avec nos confrères de Charlie Hebdo. Oui cette une fera date dans l’histoire du Midol, tout comme celles de nos estimés confrères le firent en leur temps.
Vous savez, et je l’ai toujours dit, le rugby n’est pas hors de la société, il est la société. Avec ses amitiés, ses envolées belles comme une relance de Serge Blanco, sa fraternité qui trouve son incarnation chatoyante dans celle des frères Boniface, Ah, je me souviens encore des arabesques chaloupées de Guy à l’Arms Park alors que nous étions menés sur le sco..

Oui, oui Jacques. Revenons à notre propos. Les joueurs professionnels, personnages publics, n’auraient donc pas le droit à une vie privée, qu’il conviendrait de respecter ?

Vous savez, et si vous ne le savez pas, je m’en vais vous en informer, je tiens le respect comme le fondement de notre jeu. Dans ce jeu de rugby, il convient de placer la notion de respect au frontispice de nos valeurs de l’Ovalie. Respect des règles, du coéquipier, de l’adversaire et parfois aussi de l’arbitre même si ce sont des hommes et donc sujets à toutes les défaillances inhérentes à la nature humaine.

Je dois quand même vous confesser que le choix de cette une a provoqué un intense débat lors de la conférence de rédaction. Une fracture très nette opposait les tenants de celle-ci avec ceux qui préféraient mettre l’affaire Chiocci-Armitage en avant. Les échanges ont été vifs mais toujours marqués par le profond respect que nous nous portons tous. Grâce à la force de persuasion de tous, et j’incline à penser que ma propre position a pu y contribuer, nous avons pu aboutir à cette réussite totale : la cohabitation des deux informations en ouverture de notre journal. Une légère déception cependant, malgré mes efforts le titre ‘Un secret de polichinelle dans le tiroir’ n’a pas été retenu…
Vous savez, chez Midi Olympique, nous respectons une ligne éditoriale claire et affirmée : l’information, toute l’information, rien que l’information. En divulguant sur papier une information jusque-là de notoriété publique, le Midol peut s’enorgueillir d’être resté fidèle, et d’avoir respecté car c’est important le respect (cf supra), sa ligne éditoriale. 10 ans de retard : tel est notre leitmotiv.

Oui mais la vie privée, c’est important Jacques ?

Mais la vie privée elle est morte avec vos réseaux sociaux ! Tout le monde s’y affiche, au mépris des convenances. Pire même, cachés derrière des pseudonymes, bien au chaud derrière leurs écrans, on peut tout dire sur tout le monde. On ne respecte plus, et c’est important le respect, les usages de politesse et de préséance qui avaient court au temps jadis.
Et puis, il faut bien vivre. Avec la crise de la presse, causée par la gratuité de l’information, des fleurons du journalisme sont aujourd’hui en péril. Il nous faut nous battre pour notre survie.

Vous auriez donc monté un coup marketing ?

Je n’aime pas beaucoup ce terme empreint d’une trop forte connotation anglaise. (un ton plus bas) D’ailleurs, si nous avons publié cette une, c’est un peu à cause de la perfidie légendaire des sujets de Sa Glorieuse Majesté. Ils portent une large part de responsabilité dans toute cette affaire. (plus fort) Disons que nous avons considéré la santé florissante d’une certaine presse. Les tirages exceptionnels et le succès de ces exemples que sont Voici et Closer prêtent à réfléchir et nous en avons tiré les enseignements en nous conformant à leurs principes déontologiques, à savoir le néant ou ce qui s’en rapproche le plus.

Mais vous n’allez pas, ne pouvez pas continuer ainsi ?

Non bien sûr. Midi Olympique Jaune et Midi Olympique Vert doivent continuer à traiter de leur domaine de prédilection, le rugby à travers les âges. D’ailleurs, je constate avec ravissement que nous avons donné une nouvelle visibilité à notre édition du vendredi qui souffrait d’un déficit de notoriété.

Certains disent d’intérêt également

(très vite) Et d’ailleurs nous pensons lancer une édition le mercredi, probablement de couleur bleue (ou rouge, des experts bossent dessus en ce moment) pour couvrir au mieux toute l’actualité de la planète rugby et être plus réactifs face aux polémiques. Cette édition serait intégralement consacrée aux rumeurs de mercato, de coucheries et de 3ème mi-temps et comporterait deux rubriques : transfert et insolite. Le premier numéro est déjà en cours de finalisation : une série exclusive de révélations autour des liens familiaux entre Jean-Baptiste et Jean-Pierre Ellisalde. Et l’interview sans tabou du père d’Alain Rolland, qui parle un français parfait figurez-vous.

Nous avons déjà monté une rédaction intégralement composée de stagiaires et établi un partenariat avec le site inforugbymercatotransfert.com qui l’abondera en infos exclusives. Il faut savoir réagir au monde qui nous entoure, un monde qui va de plus en plus vite, et nous pensons que la marque Midi Olympique saura s’adapter au mieux tout en conservant son credo : l’information. C’est à ce titre que je dois vous annoncer le lancement de notre nouveau site internet midi-olympique.fr. Grâce à cet outil performant, le groupe Midi Olympique entre de plein pied dans la modernité de ces années 2000 qui s’annoncent surprenantes à plus d’un titre.

Mais nous sommes déjà en 2015, Jacques.
Oh, vous savez les chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut. Mais l’interactivité va plus loin encore. Dans ce monde 2.0, il est essentiel de communiquer avec ses lecteurs. Nous avons donc créé une adresse mail rugby-olympique@wanadoo.fr grâce à laquelle notre lectorat pourra nous faire parvenir toutes les infos qu’il souhaite voir publier dans notre journal. Photos de joueurs en soirées, copies de procès-verbaux d’auditions des stars du Top14, rumeurs entendues ici ou là, nous sommes preneurs de tout. Bien sûr nous ferons un tri avant publication. Nous avons une éthique quand même.
A ce titre, je dois d’ailleurs vous faire une confession, vous nous avez servis de modèle pour cette une.


Ah oui, comment ?

Nous sommes un peu jaloux de la ligne éditoriale de votre site. Ecrire des vulgarités sur le rugby pour s’assurer une audience, ça aurait dû rester notre apanage.

Imanol à Toulouse : les dessous d’un transfert

 

Par L’Affreux Gnafron, envoyé spécial à Toulouse (banlieue de Castres),

 

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans le milieu du rugby. Entre l’annonce d’une potentielle IRM négative d’un footballeur quelconque et la controverse sur la taille d’un grelon ordinaire, elle aura eu le mérite de secouer les réseaux sociaux de leur torpeur pré-estivale.

Une fois n’est pas coutume, c’est le marché des transferts du rugby français qui se retrouve au centre de l’attention mondiale. Car ce transfert n’est pas un transfert ordinaire. La somme annoncée apparaît même tellement extravagante que nombre de supporters affichent un solide scepticisme. Et tous les protagonistes de cette grandiloquente affaire semblent s’être concertés pour faire de ce qui aurait pu n’être qu’une péripétie de plus dans ce grand marché qu’est devenu le Top14, un évènement hors du commun.

Reprenons les faits : Imanol Harinordoquy, ancien international français aurait signé un contrat d’un an avec le Stade Toulousain. En elle-même, l’information apparaît tellement énorme qu’elle ne saurait être qu’un canular de mauvais goût.

Et pourtant, selon une source bien informée, elle ne reflète que la stricte vérité. En ces temps de révisions des épreuves du bac de philo, beaucoup objecteraient que la vérité n’est qu’un concept. Qu’ils cessent illico la lecture de cet article et retournent donc à leurs fiches.
Quant aux autres, ils s’attarderont sur le montant annoncé de ce transfert. On parle de 480 000 € ce qui paraît d’une indécence cynique quand on voit la vétusté de l’infrastructure achetée. A l’annonce de cette somme, les Brésiliens sont de nouveau descendus dans la rue pour crier leur colère devant un monde qui aurait perdu la tête et le sens de la raison.

Mais là où réside le plus sordide de cette histoire, ce n’est pas tant dans le montant concerné que dans le sens de la transaction.
Ah ils ont été prompts à s’indigner les supporters stadistes ! Ils ont déversé des flots de hargne et de colère contre leurs dirigeants dispendieux ! Mais quand bien même le Stade se serait-il offert les services du Basque Bondissant pour un demi-million d’euros, qui sont-ils pour fixer le prix d’une antiquité ?

Et que diront-ils quand ils apprendront que cette somme de 480 000€ viendra renflouer les caisses de leur club ?

Car l’originalité de ce transfert hors du commun réside dans cette curieuse particularité. Ce n’est pas le Stade Toulousain qui acquiert Imanol Harinordoquy. C’est le joueur qui a proposé ses services à de nombreux clubs du Top14 pour continuer d’exister au plus haut niveau. Dans des enchères à l’envers, il s’est d’abord vendu gratuitement à qui le voudrait bien. Mais devant le peu d’entrain des structures professionnelles, il a lentement augmenté les enchères. Jusqu’à atteindre ces 480 000€ qui auront fait fléchir le président Bouscatel. « C’était exactement la somme qu’il nous manquait pour finir de payer les indemnités de formation d’Antoine Guillamon au LOU » a déclaré l’avocat toulousain. « Et puis la perspective de réunir Imanol et Thierry Dusautoir au sein d’une 3ème ligne qui fit les beaux jours de Biarritz a également pesé ».

Contacté par nos soins, l’enfant de Garazi s’est déclaré « honoré qu’un grand club comme le Stade Toulousain ait décidé d’unir sa destinée à un grand joueur comme Imanol Harinordoquy. C’est un nouveau départ pour ma carrière oui. » Interrogé sur un éventuel avenir avec les Bleus, le Basque a ajouté non sans malice « Avouez qu’une troisième ligne de club comme Nyanga-Imanol-Dusautoir pourrait faire profiter de ses automatismes l’Equipe de France ».

Une fois encore, Imanol Harinordoquy n’aura pas fini de nous surprendre.

Confessions d’un enfant du siècle dernier

Lundi 2 Juin 08h45 Clinique du Val des Cygnes

 

C’est à l’appel d’un homme en détresse que la Boucherie Ovalie a décidé de répondre. Dans sa chambre de repos où il récupère d’un gros coup de fatigue subi samedi soir, il est là, blessé dans ses certitudes les plus affirmées mais toujours combatif. Car jamais Guy Novès ne plie devant les éléments contraires.

 

Bonjour Guy, tout d’abord cette question pour rassurer tous vos fans  : comment allez-vous  ?
Comme un Lundi, connard. C’est Laurent Bellet qui t’écrit tes questions  ? Et pas n’importe quel Lundi en plus.. Un Lundi de triomphe toulonnais alors que je suis attaché à ce putain de lit, que la bouffe est dégueulasse et que l’aide soignant qui m’a amené la compote ce matin a cru bon de me faire remarquer que cette victoire de Toulon ‘ça restait un succès pour des Rouge et Noirs’. Dès qu’ils me détachent, je l’égorge avec mes dents, ce con. Et ensuite ce sera ton tour. (il s’agite sur son lit et fait grincer les cordages)

 

Euh oui… alors… racontez-nous comment vous en êtes arrivé là  ?
Si je te dis Burgess, Guillamon, Montès, Gear, Yann David, ça te parle  ? Voilà où on en est aujourd’hui. Et encore je passe pudiquement sur Elissalde entraîneur, faut que je fasse attention à ma tension.

 

Euh non, je parlais de votre situation actuelle, dans cette maison de repos de la banlieue toulousaine.
Ah ça… Tout a commencé samedi dernier, au coup de sifflet final de Toulon/Sarracens. Je sentais confusément que quelque chose clochait, j’étais à 34 de tension et

 

34  ?
Oui, mais bon rien de grave puisque j’ai naturellement une tension un peu élevée, autour de 28/29. Quand on passe plusieurs saisons à essayer de faire comprendre l’intérêt d’effectuer des lancements de jeu à Jean-Ba, ça devient normal. Je suis donc allé voir le docteur Boussaton dès le lundi pour faire une prise de bile.

 

Vous voulez dire une prise de sang  ?
Non, de bile. Contrairement à un corps humain classique, le mien est constitué à 70% de bile, c’est un déséquilibre hormonal que les médecins n’expliquent pas. Il existe très peu de cas dans le monde. Il paraît que seul Pierre Salviac dépasse ce taux. C’est son côté dauphin qui ressort  : la bile de Flipper.

 

…Guy, vous venez de faire de l’humour.. vous vous sentez bien  ?
Ben non, connard, sinon je ne serai pas ici. C’est la faute à tous ces médocs., je ne suis plus moi-même.
Donc le docteur m’a dit que je couvais un truc grave mais il n’arrivait pas à déceler quoi. Il m’a prescris une semaine de repos total. ‘Mais je ne peux pas, j’ai une finale de Top14 à préparer’ que je lui ai répondu. On s’est marré comme des gosses et je suis rentré à la maison. En courant pour me calmer les nerfs. D’ailleurs il va falloir que je pense à ralentir devant le radar des Pont-Jumeaux la prochaine fois. 

 

Et comment s’est passée cette semaine  ?
Je sentais poindre une sourde angoisse que je ne m’expliquais pas. Et puis l’annonce des internationaux français qui ne devraient pas jouer plus de 30 matches la saison prochaine est tombée jeudi. Et soudain tout est allé mieux  : pas de Fickou ni de Fritz. Et en plus Maxime Médard et Yannick Nyanga étaient dans la liste  ! Et Michalak aussi  ! J’ai vérifié sur mon calendrier, mais non, ce n’était pas mon anniversaire. J’ai envoyé illico un texto à Max et Yann pour leur dire que je devrais les ménager l’an prochain. Yannick a pleuré et Max s’est préparé un second burger. Ça me donne enfin une excuse valable pour ne plus les mettre sur le terrain.

 

Et puis samedi est arrivé…
Oui, Wilkinson par-ci, Wilkinson par-là. On a eu droit à une overdose de Jonny. Toby Flood m’a dit qu’au bout d’un moment, on s’y faisait. J’ai tout de suite vu que Lamerat n’était pas dans un bon jour. Je le savais bien qu’il était surcôté ce joueur. Dès 2011, je l’avais dit au père Rancoule et on avait décidé de garder Yann David à la place d’ailleurs. 
Kockott aussi est passé à travers. Mais ça je le savais aussi. C’est pour ça qu’on a refusé qu’il vienne l’an dernier. On a bien fait.

 

Guy, vous semblez être dans le déni…
Oui, c’est ce que disent les médecins. Grégory Lamboley aussi est dans le déni, 32 ans qu’il se prend pour un joueur de rugby. Pour l’instant, je suis dans le choc et le déni. Viendra plus tard le temps de la colère mais comme je suis en colère depuis que je suis né, on risque de ne pas voir la différence.

 

Parlez-nous de votre blessure, Guy. Si ce n’est pas trop douloureux bien sûr…
Le plus dur est passé. Je suis en phase de cicatrisation. Au moment où Delon Armitage passe la pénalité du 18-10, j’ai senti une immense douleur en moi et j’ai entendu comme un bruit d’os cassé. Ensuite plus rien, et je me suis réveillé ici, dans cette chambre.

 

Les pompiers venus sur place ont diagnostiqué un simple choc post-traumatique mais aux urgences on a vu sur l’IRM que c’était bien plus grave, non  ?
En même temps, ils sont pompiers les mecs, pas chirurgiens. Sinon, ça se saurait. J’étais semble-t-il prostré, éteint comme Florian contre le Racing.  A la radio, le docteur a décelé une double fracture de l’égo. Une blessure très rare et difficilement soignable par la médecine traditionnelle.

 

Et maintenant, comment voyez-vous la suite  ?
Je vais peut être faire un petit séjour au Tibet, pour me ressourcer au contact des vraies valeurs. Et puis on m’a parlé d’un talonneur népalais de 56 ans, qui a pris sa retraite internationale que j’aimerais contacter. Au retour, je n’exclus pas non plus de passer aux Fidji pour proposer un dernier challenge sportif à Caucaunibuca. La vie continue et le Stade Toulousain est plus fort que les épreuves de la vie.

 

Guy, une dernière question pour finir  : pensez-vous que le doublé soit possible  ?
Aaaaaahhhhhhhhhhh grrppmhjb fjhjjtikbhrhgeh jfhgrkithjitueftgefghhr (un docteur arrive en courant et lui administre un sédatif)

 

Et c’est sur l’image de cette forme humaine, écumant de rage, la bave aux lèvres que prit fin cette interview-confession poignante.