Le Catalabo analyse USAP – Bayonne (47-9)
par Gregory Le Mormeck

  • 04 April 2012
  • 16

 

Par Gregory Le Mormeck

 

Le Contexte

Samedi, 14h05, pas un nuage à l’horizon, le soleil est bien haut dans le ciel Catalan et la température est d’une trentaine de degrés pas loin du barbeuc. L’ambiance du stade est elle aussi montée en température. Les supporters ont chaud, Paul Goze est en sueur, j’ai soif.

En ce samedi de printemps, L’Usap 12ème reçoit Bayonne 13ème au Stade Aimé-Giral pour le compte de la 22ème journée du  Top 14. Ce match, c’est tout simplement celui à ne pas manquer, le combat pour la survie des deux clubs. L’Usap doit absolument gagner pour conserver toutes ses chances de se maintenir. L’équipe Bayonnaise, doit quant à elle réussir une grosse performance et ramener quelque chose du pays Catalan sous peine de se rapprocher un peu plus de la descente en pro D2 qui lui est promise.

Sur la pelouse, l’ambiance est pesante, on sent bien que ce match sera sûrement le plus déterminant pour la suite.

Côté feuille de match, les Bayonnais sont venus avec la ferme intention de faire un coup et ont aligné une très belle équipe, en imaginant qu’ils puissent en avoir une. Ils ont fait le pari de laisser leur première ligne titulaire sur le banc pour amener de la fraîcheur en seconde mi-temps, le pari est risqué mais peut être payant. La seconde ligne de devoir, Linde-Boutaty est de sortie, bien encadrée par sa 3ème ligne Bernad-Baget-Marmouyet. Derrière Potgeiter remplace Boyet laissé au repos, Joe « Flop » Rococoko est placé au centre au côté de Lionel Mazars  tandis que Cédric Heymans couvrira leurs arrières.

Côté Catalan, c’est du grand classique, Nicolas Mas fait son retour, Guirado a pillé l’élasto de la pharmacie et Pulu sera sur sa gauche. Olibeau et Tao sont tenus par une 3ème ligne coureuse Tonita-Chouly-Guiry, derrière c’est la cavalerie des grands jours, Cazenave-Hook à la charnière, Mermoz le barbu-Marty en campagne, Planté-Coetzee sur les flancs de l’attaque et Joffrôme Porichel à l’arrière. (Attention le nom d’un joueur peut en cacher un autre, hommage.)

 

Le film du match

Il ne fallait pas s’oublier devant les merguez, dès le coup d’envoi, les Catalans récupèrent le ballon et cassent la défense des Bayonnais. Après un turn-over sur lequel les Basques ne se dégagent pas, l’Usap enchaîne les temps de jeu et Cazenave arrive à passer sur l’extérieur de la défense pour aller marquer le premier essai de la partie. Trois minutes de jeu et le score est de 7 à 0, on se dit que l’après-midi sera belle. A la reprise, on s’aperçoit que les Perpignanais jouent comme des morts de faim, ils s’envoient dans les rucks comme jamais, la défense monte vite mais une passe sautée du pilier Tialata manque d’envoyer son ailier dans l’en-but car un en-avant est sifflé par Mr Maciello. A La 10ème minute de jeu, ne voyant pas la possibilité que ses coéquipiers sauvent le club, James Hook décide de commencer son festival. Crochet, petit coup de pied par-dessus pour lui-même et il manque d’aplatir le 2ème essai catalan.

 

« Son seul défaut à lui c’est de jouer à l’Usap »

 

Le début de match est vraiment à sens unique, l’Usap joue bien et alterne jeu au près et jeu au large. Le combat est vraiment rude et il laisse des traces, on n’est pas encore au ¼ d’heure de jeu et beaucoup de joueurs restent au sol sur tous les impacts. La première victime est Ovidiu Tonita qui doit sortir et laisser sa place à Gregory Le Corvec, je suis heureux mais saoul, je ne m’en apercevrai que plus tard. Hook commence sa série et porte le score 13 à 0. Après une pénalité réussie de Jacques –Louis (c’est une blague ?) Potgeiter, les Catalans vont continuer le boulot, aidé par l’ogre Tao qui avance sur tous les impacts. Le combat n’épargne personne et c’est le moment que choisit le commentateur pour nous annoncer la sortie de Bernard Baget, touché à l’épaule. J’ai beaucoup réfléchit et puis je me suis dit que CJP avait fait beaucoup de dégâts pendant la coupe du monde.

Les Catalans sont récompensés de leur travail à plusieurs reprises et Hook envoie tout le monde à la bière sur le score de 16 à 9.

En ce début de seconde période, je me fais une réflexion nécessaire, et je me demande comment cette équipe Catalane arrive à jouer de cette manière à la vue de son début de saison sous Lexomil. Les joueurs sont partout, malgré la chaleur insoutenable. A la 46ème minute, le ton du match est donné, Mike Philips tente SA tactique foireuse de prédilection, il ramasse et se barre et… prend un énorme carton qui le renvoie directement à ses études. Le festiv’Hook continue, 5/5, ça rentre. Les Bayonnais sont asphyxiés et ne voient plus le ballon. David Marty, qui doit sans doute me lire, en profite pour me montrer à quel point je me suis trompé, et nous ressort sa tenue de coffre pour bouffer un essai qui paraissait tout fait. La mêlée Usapiste a repris des couleurs et elle est en confiance. Sur une pénalité, les Catalans nous rejouent leurs grandes heures de gloire. Pénalité à 5 m -on prend la mêlée-pénalité-on reprend la mêlée. Le 3ème ligne Marmouyet est sanctionné d’un carton jaune pour liaison inexistante. Pénalité-on prend la mêlée, Chouly ramasse et s’en va aplatir la gonfle dans l’en but. Hook enquille, 26 à 6,  je m’ouvre une boîte de moules à l’huile et le public se prend à rêver. On est à l’heure de jeu et la domination Catalane est sans partage. James «la poupée » Hook est sur un nuage, un crochet, une feinte de passe, il va marquer entre les poteaux comme papa dans maman :

« Une photo de James au réveil, ça fait pas rire»

Ces pauvres Bayonnais sont complètement à la rue, la rentrée de leur 1ère ligne titulaire ne leur apporte rien, le pari est perdu. La suite du match est un mirage. Guiry pointe son nez au ras d’un regroupement et n’a plus qu’à plonger dans l’en but. 8/8 pour Hook, 25 points à lui tout seul, il marche sur l’eau, 40 à 9. Il est immédiatement remplacé par Nicolas Laharague qui  est  bien décidé à monter qu’il le meilleur demi d’ouverture du club (si si, je vous assure, il fait les omelettes comme personne). Le stade est en feu, les joueurs Usapistes se regardent dubitatif et ne croient pas à ce qu’il leur arrive. Rudi Coetzee lui-même à l’air surpris lorsqu’il marque le dernier essai de la partie, en coin, tout seul. Le temps s’est arrêté sur Aimé-Giral, David Mélé passe la transformation et le tableau de marque affiche 47 à 9. Le public Catalan est abasourdi mais dans un esprit de communauté et de grande solidarité il commence à entonner le fameux Vino Griego en l’honneur des vaillants guerriers Bayonnais. Ah le fameux esprit rugby !

L’affaire est entendue, l’Usap s’impose sur ce score incroyaPle de 47 à 9 en ayant marqué plus d’essais au court du match que depuis le début de la saison.

« Oups la boulette ! »

Les joueurs

Perpignan

La première ligne : Nicolas Mas est apparut un peu fatigué, notamment en mêlée fermée, avant de se reprendre, mais il a réalisé un gros match dans le jeu sans ballon. Guilhem Guirado a été bon, mais il a surtout gagné un titre. A défaut d’être champion de France cette année ou même champion du monde, il a en effet remporté le titre du plus gros bandeau du top 14. Depuis quelque temps le titre suprême était détenu par le pilier Biarrot, Fabien Barcella. Guirado s’est dit très fier d’avoir eu les ressources pour arracher ce titre. Kisi Pulu est sorti à la 36ème minute de jeu, peu à l’aise en mêlée mais il s’est lui aussi repris lorsqu’il est re-rentré.

« Après mesure, le record est amélioré de 2.5cm. La tête de con c’est juste pour faire marrer les copains »

La seconde ligne : Romain Taofifenua ne cesse d’étonner tout le monde au fur et à mesure de ses matchs. Il est très solide ballon en main, essaye de faire jouer ses partenaires et assure un rendement défensif très satisfaisant. Son compère Olivier Olibeau a été relayé à des tâches obscures dont il s’est acquitté brillamment.

La troisième ligne : Damien Chouly a fait un joli match, solide et toujours juste dans ces relances. Gregory Le Corvec a tenu son rôle à la perfection tandis que Bertrand Guiry a été vraiment énorme sur ce match. Présent en attaque et souvent bien placé, une défense hors normes et une présence dans les rucks impressionnante.

La Charnière : Florian Cazenave se pèle son essai tout seul et réalise un bon match. James Hook a montré tout son talent et le pire c’est qu’on dirait qu’il joue toujours sans forcer, effrayant.

Les Centres : David Marty a redonné de l’espoir à tout un peuple et m’a fait mentir en croquant deux ballons d’essais tout faits. Rien que pour ça il mérite notre respect. Il crée de belles brèches sur le terrain comme dans les sondages. Maxime Mermoz, des cannes, de la défense, et il monopolise à chaque fois au moins 2 joueurs sur chaque attaque.

Les ailiers : Rudi Coetzee a été moins présent que d’habitude mais tout aussi décisif. Adrien Planté a été débordant d’énergie et a réussie à prendre plusieurs fois le dessus sur la défense, super match.

A l’arrière : Joffrey Michel, sobre, sur de lui, bien installé.

Bayonne

Jean-Pierre Elissalde a vraiment su tirer toute les valeurs de ce groupe, oh wait…

Le week-end prochain prochain, c’est Bière Cup. Le samedi suivant l’Usap reçoit les loosers du Stade Toulousains. Remettre 47 points me paraît un moindre mal face à cette petite équipe. Bayonne reçoit Biarritz et Lucien Harinordoquy, un grand moment de rigolade à ne pas louper.