Le Lab’ougnat analyse Clermont – Ulster (19-15)
par La Boucherie

  • 25 January 2012
  • 16

Par Jamie Scud More

 

Le contexte :

C’est simple, l’ASM doit gagner. Un point de bonus offensif placerait les Clermontois dans les meilleures conditions pour recevoir un quart à Michelin.
Malheureusement, les Irlandais ne l’entendent pas de cette oreille (grande et décollée). Jusque-là sous-estimés, ils ont fait exploser Leicester lors de la journée précédente (victoire 41-6). Ils se présentent donc en terre auvergnate avec le statut de premiers de poule et trois points d’avance sur les Jaunards. De plus, la défaite de Toulouse de la veille les a déjà qualifiés. Ils jouent pour un quart à Ravenhill.
Vern Cotter a annoncé la couleur pendant la semaine. Ce ne sera pas du sang, de la sueur et des larmes mais du combat, de l’engagement et une grosse défense. La composition qu’il propose suit cette ligne directrice : un cinq de devant rugueux et puissant en mêlée (globalement hein !), deux scies sauteuses aux postes de flanker et la Skrele en 10, censé apporter plus de sécurité en défense que Brock-plaquages en mousse- James.

 

Le match

L’ASM commence très fort d’entrée. Sivivatu démontre avec brio et sans déambulateur qu’il a retrouvé ses jambes. Il dépose littéralement un défenseur adverse, navigue entre quatre autres et passe à Rougerie en position d’ailier. Celui-ci retrouve avec difficulté ses premiers amours et son débordement se termine par un passe intérieure dégueulasse et légèrement en-avant. Les trois-quarts auvergnats, Sivivatu en tête affolent la défense adverse mais manquent de précision dans les derniers gestes.
Les plus optimistes (ou cons), dont je fais intégralement partie se mettent à rêver du match de la semaine précédente. Malheureusement, les Irlandais ont plus d’expérience et de roublardise que les Italiens et profitent de ces imperfections pour faire tomber le match dans un faux rythme, grâce à un excellente charnière  et une troisième ligne tout irlandaise.

Parra tente de débloquer la situation grâce à une action où il excelle, dit la « Dellape feat Berdos ». Il choisit donc un deuxième ligne irlandais bien con et bien bourrin (notre maître à tous), va le provoquer, le pachyderme lui fait le coup de la corde à linge, le merdeux surjoue et le deuxième latte prend un carton sans avoir rien compris à l’histoire. Ensuite Morgan se recoiffe (mais pas trop) et pour se venger du gros méchant. Parra bute (oui, je sais c’est nul) et passe trois points.
Malgré tout, les Irlandais restent des maîtres es pourrissement du match. Les demis profitent de chaque erreur auvergnate pour renvoyer les Montferrandais dans leur camp. On assiste à un duel de buteurs des plus ennuyeux et qui tourne malheureusement à l’avantage de Piennar, le demi de mêlée sud-africain de l’Ulster.

Le Michelin est moi-même devenons alors parano, redoutant alors un complot irlando-arbitral orchestré par l’ERC et le mage noir Lux, une nuit de pleine lune.
Heureusement, Fofana transperce, les gros sont au relais, pilonnent, et Tii Paulo s’écroule d’en l’en-but. Le Michelin s’embrase et je hurle avec eux « qui ne saute pas n’est pas Auvergnat ! ». Les Irlandais reviennent à un point grâce la botte de Piennar, mais Morgan passe trois points supplémentaires : 19-15. L’Ulster dispose alors d’un pénaltouche à 10 m de la ligne jaune et bleue. La défense tient bon, les Irlandais font un en-avant, la mêlée est stable et Brock tape en touche.
Fin du match, Clermont prend la première place avec 20 points grâce à meilleur nombre d’essai que l’Ulster. Les deux clubs sont qualifiés mais ne recevront pas en quart. L’Ulster se déplacera au Munster. Clermont ira défier les Saracens de Londres et recevront en demi en cas de victoire.

 

Les joueurs

Lionel Faure : discret, comme à son habitude, a globalement bien tenu face à la mêlée de l’Ulster que l’on annonçait destructrice.

Benjamin Kayser : gros boulot en mêlée fermée, plutôt propre en touche, un peu moins actif dans le jeu courant

Clément Ric : il n’en finit pas de progresser. Il a été très puissant en mêlée. Malheureusement pas encore assez roublard, il s’est fait pénaliser. Un gros match et des promesses.

Julien Pierre : On ne l’a pas vu. Il paraît que c’est bon signe. Je n’en suis pas trop convaincu…

Nathan Hines : Puissant, et surtout à démontré à quel point il était un vieux briscard. Il est l’auteur de gestes à la limite de la faute. S’il se fait sanctionner une première fois (il retient ouvertement deux joueurs sans ballon), son déblayage sur le défenseur au ras amène l’essai de de Tii Paulo. Du grand art !

Gerhard Vosloo : Partout. De nombreux et gros plaquages. Il a même réalisé de nombreuses percées au ras. Un des hommes du match.

Julien Bardy : Présent dans le même registre que le Sudaf’, il a été un niveau en dessous, mais quand même très bon. A commis sa faute à la con habituelle.

Julien Bonnaire : Comme d’hab’ : bon en touche, puissant. S’est parfois retrouvé en 10, pour pallier l’incurie de Skrela. Quand on vous dit qu’il sait tout faire !

Morgan Parra : Grand match (100% au pied), bon éjecteur, a fait péter les plombs à un deuxième ligne adverse. Il ne manque qu’un essai de rat (avec franchissement dans la zone arbitre par exemple) pour réaliser le match parfait.

David Skrela : Mauvais match pour l’international français. S’est cantonné à un jeu stéréotypé, entre du jeu au pied (moyen) et des retours intérieurs inutiles. Les acclamations qui ont suivi l’entrée de James sont éloquentes.

Julien Malzieu : Excellent, puissant, opportuniste sur les rares ballons qu’il a eu à négocier. A noter : un cul mis au 2ème centre irlandais alors que le Zen est arrêté et un superbe percée au ras suivie d’un cadrage débord où il est malheureusement rattrapé par le bout de la chaussette.

Wesley Fofana : puissant, tonique, technique, que demander de mieux. L’action qui ammène l’essai clermontois est éloquente. Il perce, navigue, est pris va au sol, transmet le ballon à Malzieu dans sa chute. Du SBW sans les tatouages, la gonflette et la grosse tête.

Aurélien Rougerie : S’est retrouvé plusieurs fosi en position de débordement, sans succès. A toujours un problème avec ses plaquages. En fait il cherche toujours à prendre le joueur au ballon. Si le joueur n’est pas lancé ou n’a pas eu le temps d’anticiper un carnage s’ensuit car Roro est quand même gaillard (et ce sans être briviste). Dans le cas d’un joueur lancé, il est aussi efficace que Brock.

Sitiveni Sivivatu : S’améliore de match en match, sauf au pied… Pèse vraiment sur les défenses, rappelle un certain Napolioni aux Clermontois.
Lee Byrne : Du solide. Précieux en l’air, puissant au pied, tranchant lorsqu’il s’intercale. Un vrai bon joueur.

 

Les remplaçants :

Vincent Debaty a apporté son dynamisme dans le jeu, en faisant reculer les Irlandais à chaque impact, tout comme Tii Paulo, récompensé par son essai. Kotze a été à son habitude, propre. Jamie est rentré trop tard pour coller des tartes, dommage, certains Irlandais auraient mérité. Lapandry a continué le boulot de ses prédécesseurs.  Saint Brock a fait une bonne rentrée même si il n’a pas eu de chance avec un rebond. King a quant a lui fait une rentrée mitigée. A noter pas une seule connerie de Senio sur ce match. Comment ça il n’est pas rentré ?

 

Les Irlandais :
Un cinq de devant costaud, qui a posé des problèmes aux Clermontois en mêlée, mais pas bien malin en la personne de ses deuxièmes lignes. Une troisième ligne pénible, dont on a envie de crever les yeux (Julien et David, c’est au sens figuré ! Laissez ce monsieur Ferris !), une charnière excellente dans la gestion. Des trois quarts un peu à la peine car sevrés de ballons.