Le C.O. Labo analyse C.O.-USAP (33-6)
par La Boucherie

  • 06 January 2012
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Par Fidel Castro L’impie

Le contexte
Une équipe de Castres dans le doute reçoit l’USAP, en pleine renaissance, et qui regarde désormais vers le haut du tableau. En tout cas, c’est ce qu’on a essayé de nous vendre toute la semaine. A y regarder de plus près, les Castrais sortent d’une prestation solide à Bayonne, avec à la clé les deux points du match nul. Les Perpignanais, quant à eux, savourent encore une victoire bonifiée face aux Bordelais. Victoire sans doute un peu en trompe l’oeil, l’USAP n’ayant en fait joué que les 25 dernières minutes du match.

Le film du match

De la pluie, du vent, du froid, et deux équipes pas forcément réputées pour leur grandes envolées. On se dit qu’on va assister à un grand match, surtout quand on pense à ce que Toulouse a produit comme jeu la veille, dans les mêmes conditions… Et a posteriori, on se dit que c’était pas mal du tout, surtout si on est supporter castrais en fait. C’est pourtant l’USAP qui commence le mieux la rencontre et après une première action presque victorieuse, s’installe dans le camp du CO, et marque 3 points par Hook.

Mais l’ouverture du score par l’USAP, marque également la fin de toute intention de jeu de la part des Arlequins. Une pénalité de Kockott remet les équipes à égalité, et c’est le moment choisi par Christophe Manas, entraîneur de l’USAP et parieur compulsif sur le site de jeux paris-perdants.fr, pour nous donner son pronostic : « Ce match va se jouer à un ballon échappé, une contre-attaque, une chandelle loupée ». Juste pour emmerder Manas, Kockott, sur l’action suivante, offre sa première valise du match à son vis-à-vis Cazenave. Puis il profite d’un hors-jeu pour donner l’avantage au CO : 6-3.

RAS pendant 10 minutes, à part Masoe qui met un cul monumental au frêle Gerrie Britz. La routine en somme. Toujours est-il que l’USAP résiste, jusqu’à une inspiration de Bernard, qui allume une chandelle millimétrée récupérée par Bai (bon en même temps faut pas être un génie pour comprendre l’équation jour de pluie = chandelle + occupation du terrain au pied. Ou du moins, pas un Perpignanais). La balle sort vite, et Kockott envoie la balle à l’aile vers Malonga, qui aplatit en coin.

La deuxième mi-temps commence comme la première avec une domination usapiste d’environ 7 minutes 25 secondes. Et puis plus rien. Jusqu’à la distribution de cartons par Maciello, qui après avoir sorti Tchale-Watchou, envoie le jeune Romain Taofifenua au frigo (oui, il reviendra pour les 15 dernières secondes). Les 10 dernières minutes du match sont un calvaire pour les Catalans : c’est tout d’abord « ce diable de neuf Kockott » (Rodolphe Pirès bien sûr) qui part au ras, passe 3 défenseurs, et crochette Joffrey Michel pour aplatir entre les poteaux. Quelques minutes plus tard, c’est Bernard qui prend l’intérieur de Mermoz, et permet au CO d’obtenir le bonus offensif. De quoi se mettre une bonne murge avec le sentiment du devoir accompli pour les Castrais. Côté catalan, espérons que le passage à la nouvelle année leur permette de prendre la résolution de jouer à fond un match pendant 80 minutes, au moins une fois dans la saison.

 

Les joueurs du C.O

Luc Ducalcon : Un match très solide pour celui qui doit faire face à la rude concurrence de Wihongi. Jouant de moins en moins à Castres, peut-être aura-t-il plus de temps de jeu en Equipe de France ? Oui le CO a toujours du mal à comprendre la logique des entraineurs nationaux.

Scott Murray : Un match exemplaire de la part du guerrier écossais, jamais le dernier dans les rucks, et faisant toujours les bons choix dans le jeu (bon, en fait le bon choix consistait souvent à foncer dans le tas, la tête en avant, chose que Murray maîtrise plutôt bien).

Chris Masoe : Il a fait du Chris Masoe. Il se distingue d’abord en récupérant 2 coups de pieds par dessus de Bernard. Il faut dire que c’était facile pour lui, les Perpignanais n’étant que 4 à la retombée du ballon. Puis il sauve son équipe en fin de match en remontant un ballon dangereux de sa ligne, tout ça en provoquant l’expulsion d’un adversaire. 10 minutes pour le Perpignanais, et Masoe peut se relever avec le sourire (après en avoir rajouté un peu, juste ce qu’il fallait). A son passif, une triple sautée en début de match pour son pote Tekori, qui réussit à récupérer la gonfle allée 12, rang 4, siège 45. Une cagade tellement inhabituelle de la part de Masoe que M. Maciello siffle une pénalité pour le CO, afin de ne pas froisser le capitaine castrais.

Steve Malonga : Pas souvent épargné par les blessures, l’ancien Biarrot est en train de réaliser une très belle saison. Sur ce match, il nous gratifie d’un bel essai après avoir fait semblant d’échapper le ballon, juste pour narguer le dernier défenseur. Un Malonga que l’on retrouve le soir même sur France 2 dans le Plus Grand Cabaret du Monde, avec un superbe numéro de jonglage acrobatique avec ballons glissants

Ibrahim Diarra : Le 3e larron a réalisé une performance très solide. Moins bling-bling que ses deux compères de la 3e ligne, il a été au charbon, et a été précieux sur les phases de rucks. Une véritable cisaille au plaquage.

Rory Kockott : 21 points, 3 percées, 25 « levages » de bras vers l’arbitre. Une bien belle performance pour le numéro 9 Sud-Af’. Il marque même un très bel essai et a droit à sa minute de gloire. Ce que nos amis anglo-saxons appelleraient « The Kockott Minute » (Jean-Pierre Elissalde ayant quitté son poste de consultant à Canal, il a, par là même, renoncé au copyright sur cette blague)

Pierre Bernard : Remplaçant, il rentre très vite suite à la blessure de Cabannes. De très bons choix, autant au pied qu’à la main, et l’essai du bonus en fin de match. Plus qu’un remplaçant de luxe.

Les 3/4 : Pas de grandes envolées, pas d’erreurs monumentales. Pas un match pour briller.

 

Les joueurs de l’USAP

Nicolas Mas : Jamais le dernier pour s’y filer, on a vu un Nicolas Mas solide en mêlée fermée (avec ses compères Schuster et Guirado). La mêlée, seul point positif du match pour les Usapistes. Le Bus faisait peine à voir à la fin du match, quasiment résigné devant le jeu indigent de son équipe

Robins Tchale Watchou : Un carton jaune mérité à la 55e pour Tchale Watchou. Ou peut-être était-ce Chouly. En tout cas, Erik Bonneval n’est pas sûr et ne prend pas de risques, en citant à plusieurs reprises un joueur dénommé Tchouly.

James Hook : 100% de réussite au pied, c’est déjà pas mal pour Hook. Il a bien animé le jeu pendant 10 minutes, en allumant notamment 2 belles chandelles. Puis, plus aucun jeu au pied, notamment durant la 1e mi-temps, alors que l’USAP avait le vent dans le dos. Pas mieux à la main, mais à sa décharge, les mauvais choix et autres passes de maçon de Cazenave.

David Marty : Pas la fête pour les arrières, et encore moins pour le candidat Marty. A noter tout de même une action de classe internationale : une magnifique course en crabe vers les tribunes, conclue par un coup de pied de pilier directement en touche. Pour le féliciter de cette action, le petit – mais très costaud – Sanchou lui distribue un tampon au niveau des chevilles, qui envoie valser le pauvre David. Un envol sur la pelouse castraise, qui, on l’espère pour lui, pourra se traduire par un décollage dans les sondages.

Maxime Mermoz : Pas plus brillant que son compère, il nous fait apprécier sa défense « portes automatiques chez Auchan » sur le dernier essai castrais.

Joffrey Michel : Après avoir signé une prolongation de contrat dans la semaine, Joffrey Michel peut enfin laisser retomber la pression, et faire un bon match tout pourri.