Le Labo’ccitan analyse Toulouse – Lyon (51-10)
par La Boucherie

  • 08 January 2012
  • 6

Un résumé qui nous est offert par l’équipe de Keposport, qui a d’ailleurs décidé de lancer une campagne électorale en faveur de Florian Fritz. Retrouvez sa déclaration de candidature, puis son édito. La campagne pour 2012 s’annonce décidément incertaine…


Le contexte

La 15ème journée de championnat a débuté hier par une victoire des Biarrots à Agen, de quoi donner des idées aux Lyonnais. En effet malgré des prestations convaincantes, le LOU squatte le bas du classement puisque visiblement le B.O en a eu marre de racler le fond. Problème, face à eux se dresse l’armada toulousaine, forte des retours de Steenkamp (l’atout charme du ST), Poitrenaud, Millo-Chluski et Albacete. À tout ça vient s’ajouter la titularisation de Giorgadze, venu confirmer que pour être talonneur à Toulouse, le crâne ne doit pas être recouvert à plus de 15% par des cheveux (ce qui met un terme aux rumeurs sur Szarzewski dans la ville Rose). D’ailleurs, il est le dernier talonneur valide puisque Montès prend le n°16.
Pour ce qui est du reste de la feuille de match, Guy Novès a choisi d’aligner une 3ème ligne que l’on qualifierait de mobile, expression de la volonté de proposer du jeu aujourd’hui. Du moins on veut le croire. Doussain et Beauxis sont préférés à Burgess-McAlister, ce dernier assistant même au match depuis les tribunes avec Clerc. Florian Fritz n’est que remplaçant, mais son nom est le plus applaudi lors de l’annonce de la composition. Sur les ailes, le faux Fidjien sera associé à Medard, peu à l’aise lors de ses dernières sorties avec le n°15. Enfin derrière, le chouchou de ces dames est de retour.

Pour le LOU, c’est du très classique avec cependant l’apparition du jeune 2ème ligne Sousa, les mecs sont clairement venus là dans l’idée de faire un coup. Une fine bruine s’est invitée sur Ernest-Wallon, et Shaun Sowerby est sur le programme officiel du match. On ne sait pas vraiment ce que cela présage, mais il va se passer quelque chose cette après-midi.

 

Le film du match

Directement le ton est donné, il y aura aujourd’hui du jeu au pied. Du coup, Médard relance plein axe et se fait poliment accueillir par les Lyonnais. Il n’en fallait pas plus à Beauxis pour lancer la machine et inscrire les trois premiers points après deux minutes de jeu.
Alors qu’un joueur du LOU se fait soigner, Médard prend quelques informations auprès d’Elissalde qui visiblement lui glisse la combinaison gagnante. Trente secondes plus tard, l’ailier aplatit le premier essai de la journée qui sera bien évidemment transformé. Nous sommes à la 8ème minute et le Stade Toulousain mène déjà 10 à 0. C’est alors que les débats vont quelque peu s’équilibrer. D’abord parce qu’on ne veut pas prendre trop de risques sur le terrain gras d’Ernest Wallon, à l’image de Clément Poitrenaud qui décide de jouer très « safe » pour son retour.
Dans ce fouillis général qui s’installe, le LOU se dit qu’il est déjà temps de chercher les points et envoie Thomas taper la pénalité. Mais ça ne passe pas.

Puis à la 15ème minute survient le drame. Le tout frais talonneur, Giorgadze reste au sol après un regroupement. Le stade entier retient son souffle, conscient de la situation compliquée à ce poste. Et le pire arrive, le Géorgien cède sa place à Montès, habituel pilier. Après Elissalde, Yannick Bru va lui aussi pouvoir reprendre une licence de joueur-entraineur.

Cependant, le match continue, et Médard prouve qu’il est définitivement plus à l’aise sur son aile en effectuant une nouvelle percée. Ce n’est pas du goût de Sousa, qui va être invité à passer 10 minutes sur le banc.
Malgré la supériorité numérique, on sent bien que les Toulousains commencent à prendre le match un peu trop facile et n’avancent plus vraiment. Pas de points de fixation, des ¾ arrêtés, et donc du jeu au pied. Pour souligner cette période de moins bien, le LOU va inscrire ses trois premiers points sur une faute contestable. On peut d’ailleurs lever le suspense dès maintenant, Franck Maciello n’a pas effectué la meilleure prestation de sa carrière aujourd’hui.
En tout cas, Nyanga, capitaine en l’absence de Thierry Dusautoir, a décidé de réveiller un peu ses troupes, et quoi de mieux pour ça qu’un essai. Evidemment, il sera transformé par Lionel « 100% » Beauxis ce qui nous amène à 17-3, à 10 minutes de la mi-temps.

Pourtant très vite, le Stade retombe dans ses travers et ne sait plus trop quoi faire du ballon. Du coup, le LOU en profite grâce à un beau geste de Sadourny qui feinte la passe et remet intérieur à Januarie qui sert de relais pour Romanet qui aplatit.

C’est malheureusement pour les visiteurs, l’arbre qui cache la forêt. Les Lyonnais commencent à montrer leurs limites, et tentent de la jouer McCaw pour s’en sortir. Une chance pour eux, Fritz est encore sur le banc, sinon il aurait expliqué au filiforme Januarie ce qu’il pense de son antijeu. Très vite, Beauxis les punit à deux reprises pour envoyer tout le monde aux vestiaires sur le score de 23-10.
Après une première mi-temps tranquille, on s’attend à voir le LOU un peu plus en difficulté sur cette période. En tout cas sur les touches, Montès lance simple sur son premier sauteur, et ça fonctionne puisque le Stade se retrouve rapidement devant la ligne d’en-but lyonnaise. Pendant 5 minutes, les locaux vont naviguer de droite et de gauche sans trouver la faille, la faute à des joueurs lyonnais sérieux en défense et souvent à la faute. Finalement, Sowerby arrive à s’extraire de la 4ème mêlée rejouée sous les poteaux pour aplatir. Devinez-quoi ? C’est transformé ce qui fait 30-10.
Pendant ce temps-là, Florian Fritz est parti à l’échauffement, provoquant des cris dans le stade.
Pour s’accorder au niveau de jeu général, Doussain commence à envoyer quelques briques à son demi d’ouverture histoire de ne pas trop lui faciliter le travail au pied.

C’est alors que commence la valse des remplaçants. C’est d’abord Shrek Steenkamp qui fait son entrée sur la pelouse, après que le service d’ordre ait pris soin d’évacuer les enfants de moins de 12 ans, recommandation du CSA oblige. Puis enfin, le stade explose, exulte. Trois jeunes femmes sont évacuées de l’enceinte du stade dès que Florian retire sa chasuble. Les « Florian, Florian ! » retentissent pour saluer l’entrée du garçon.
Histoire de montrer qu’il est vraiment bien en numéro 11, Médard traverse le terrain tout entier d’un coup de pompe qui envoie le ballon en touche après un seul rebond, juste devant le drapeau de coin. Mais malgré toutes ces animations, le match se joue sur un faux rythme, même si avec Montès en talon, le Stade continue à dominer les débats en mêlée fermée.

Alors que l’on s’approche tranquillement des dix dernières minutes, et que l’on commence honnêtement à s’ennuyer, Matanavou est plaqué sans ballon dans l’en-but, juste sous les yeux de l’arbitre assistant. Maciello préfère demander l’arbitrage vidéo qui visiblement a choisi de se repasser le match en intégralité. Et qui rend finalement la balle au LOU…
Ça énerve Florian qui en informe l’arbitre, mais sera simplement rappelé à l’ordre. Nouvel incident ensuite avec la blessure, apparemment sérieuse de Millo-Chluski. Burgess le remplace pour nous offrir une organisation plus que surprenante : Fritz en 3ème ligne, Médard en 12, et Beauxis à l’arrière. Les Lyonnais n’y comprennent plus rien et vont commencer à ramasser sévère.

D’abord un essai de Donguy, puisque apparemment Picamolès a décidé d’arrêter sa course 15 centimètres avant la ligne. Beauxis songe sans doute à taper le prochain coup de pied d’une talonnade tellement il réussit tout ce qu’il tente.
Deux minutes plus tard, Médard fournit encore un bon boulot et amène le danger dans le camp adverse. Fritz, toujours plus vite, toujours plus fort, aplatit après avoir déposé Van Gisbergen à la course, et passe le bonjour à PSA par la même occasion.

Médard en a un peu marre, et balance le ballon en dehors du stade sur un dégagement. Enfin, pour signer la fin de ce match, il va conclure la série d’essais du jour qu’il avait initié. Beauxis clôt les débats. 51-10.
Le stade entier se lève et offre une standing ovation à la nouvelle idole, Florian Fritz.

Les joueurs du Stade Toulousain

Pour faire simple, les gros ont parfois fait preuve de suffisance. En retard au soutien, certains semblaient surtout vouloir inscrire leur nom au tableau de marque. A noter cependant le bon retour de Pato Albacete, et la prestation encore très solide de Nyanga. Sowerby lui s’est régalé en touche et sous les ballons lyonnais. Pour les 3/4, il faut encore saluer le sans-faute de Beauxis auteur de 21 points cette après-midi. L’homme du match est certainement Médard flamboyant pour son retour à l’aile comme la saison passée. Problème, Heymans n’est plus là pour se partager le poste d’arrière avec Poitrenaud.

Les joueurs du LOU

Soucieux de ne pas lâcher le match, les Lyonnais ont été agressifs, parfois trop et se sont souvent mis à la faute, en plus de quelques maladresses gênantes quand il s’agit de jouer. Sadourny a animé l’attaque du LOU et semble affectionner la feinte de passe et crochet. Un peu trop malheureusement, puisqu’après la quatrième, la défense toulousaine a compris le stratagème. Son compère de la charnière, Januarie, n’était pour sa part pas vraiment dans son match même s’il offre l’essai à Romanet. Il réussit un en-avant en voulant jouer vite une pénalité… À noter que la première ligne a souffert face à 3 piliers toulousains, légèrement inquiétant.