Bienvenue à Londres, part 4 : Les Saracens
par La Boucherie

  • 06 April 2012
  • 3

 

Par Serge Simon Pierre,

Rappel des précédents épisodes :

Partie 1 : Intro du rugby londonien

Partie 2 : Les Harlequins

Partie 3 : Les London Irish

 

Les Men in Black : voilà pour leur surnom facile, dû à leur maillots, ou les Sarries plus couramment. Club fondé en 1876 par des étudiants de l’école Philologique c’est-à-dire l’étude de la linguistique historique à partir de documents écrits, ce qui laisse supposer que contrairement à une idée rependue, même les piliers originels savaient lire.
Là encore du déplacement puisque c’est à Watford à 20 miles au nord de Londres qu’ils officient, et où ils partagent le stade des manchots.

Au palmarès : un titre de champion d’Angleterre l’année dernière. Il s’agit d’un club qui a passé le cap du professionnalisme avec une grande ambition sans jamais réellement concrétiser. Toujours bien placé, jamais réellement déterminant, le club espère enfin évoluer avec le titre obtenu la saison précédente. Dommage pour un club racheté par un millionnaire ambitieux en 1995, qui, avant Boudjellal, avait pour objectif de réunir la crème de la crème. Le club rata de peu le titre en 1998 et vit se succéder durant la décennie suivante 9 coaches, parfois fort brièvement. Les résultats faibles prouvèrent les limites des chaises musicales comme stratégie d’entrainement.

Récemment annexé par l’Afrique du Sud (grâce au business man Johan Rupert et ses amis) le club obtient donc enfin des résultats grâce à la patte de l’entraîneur Brendan Venter, également célèbre pour ses sorties médiatiques surréalistes et les problèmes avec la commission de discipline qui en découlent fréquemment. Le champion du monde 1995 a néanmoins pris du recul avec le terrain et siège désormais au poste de directeur technique. L’Irlandais Mark McCall, ancien international et coach de l’Ulster, lui a succédé sur le banc. A noter aussi la présence dans le staff d’Andy Farrell, “père de” et qui est visiblement est meilleur coach que joueur (à XV en tout cas). Intérimaire du XV de la Rose avec Stuart Lancaster et Graham Rowntree, les Sarries luttent actuellement contre la RFU pour le conserver au club.

Le bon :

François Penaar capitaine des Boks champion du monde en 1995, représenté dernièrement sous les traits de Matt Damon dans Invictus. Fade, édulcoré comme son alter ego cinématographique, trop poli, il occupe sans conteste cette place pour avoir joué, entrainé et dirigé le club en l’espace de 5 ans. Après le titre de 1995, il partira sans un mot d’insulte et sans succès…

De nos jours, on peut citer Charlie Hodgson. Joueur exemple à Sale depuis des années, le meilleur réalisateur de tous le temps en Premiership a rejoint les Sarries cette saison. Mais Charlie Hodgson, pour beaucoup c’est surtout le pauvre bougre qui a du succédé à son altesse Jonny Wilkinson après 2003. Auteurs de performance catastrophiques à l’époque, il a réalisé un retour gagnant dans le Tournoi 2012 (deux essais décisifs contre l’Ecosse et l’Italie). Mais à 31 ans, il devrait logiquement céder sa place à l’ouverture à Owen Farrell, qu’il chaperonne déjà aux Saracens.

La brute :

Deux bouchers notoires ont été apercu dans les environs de Vicarage Road ces dernières années.
Danny Grevcok a débuté sa carrière en 1997 aux Sarries où il passa 4 saisons. De son passage il ne reste que peu de traces, pour la bonne et simple raison que ses victimes respectent la loi du silence. Outre le charmant compagnon de mêlée qu’il est, Danny anime avec succès trois tournées en Nouvelle Zélande ou son occupation favorite se résume aux échanges gestuels avec les autorités locales. Connu aussi pour exécuter un contrat à la lettre, il suffit de lui nommer un joueur pour que celui-ci ne finisse pas le match.

Julian White ne fut pas plus fin, il officia ici 3 saison durant lesquelles il fut convoqué pour la première fois en équipe nationale. Il se distingue sur le terrain et en dehors par des actes de violence, le plus souvent éméché (en dehors, le contrôle d’alcoolémie n’étant pas effectué sur le terrain), il traine une réputation où la bêtise brute se conjugue avec l’agressivité bête. Efficace pour le moins pour un pilier puisqu’il compte 69 sélections sous le maillot anglais. Après un court passage à Bristol, il joue à Leicester depuis 2003.

Actuellement, on peut compter sur Schalk Brits, qui est certes un excellent talonneur mais aussi une machine à cartons (9 dans toute sa carrière, dont 2 dans cette Heineken Cup 2012).

Schalk dans ses oeuvres de talonneur – trois quart

 Le Truand :

Gavin Henson, qui a joué 3 matchs pour le club fin 2010. Présenté comme le grand retour de l’enfant terrible du rugby gallois, l’expérience Sarries ne durera que six semaines pour trois matchs, le temps de perdre son bronzage rituel, et d’aller voir à Toulon si les UV étaient meilleurs. Raté là aussi…

Son dernier passage à Cardiff  n’aura pas été plus glorieux.

Les Froggies :

Beaucoup ont été attirer par ce club dont Thierry Lacroix ou Raphael Ibanez. Mais surtout Philippe Sella, qui fut un des premiers à tenter l’aventure anglaise. Christian Califano pour sa signature de retour de Nouvelle Zélande en forme de bras d’honneur à Toulouse et aussi Thomas Castaignède.
En effet, après avoir quitté Toulouse pour l’adversaire castrais, “le petit prince” part à Londres qu’il ne quittera plus. Ici son air de jeune premier lui ouvrira les portes de la finance où sa gouaille landaise y fait merveille. Il reste malheureusement consultant rugby à ces heures perdues. Il est à noter qu’il aurait pu également prétendre au titre de bon pour ses airs de gendre idéal, et à celui de truand pour ses petites mesquineries et provocations sur le terrain…

Un mec qui ressemble à Eric Zemmour en mignon ne peut être que vicieux et mal intentionné

 

Le Plus :

Le stade, encore un terrain de jeu de balle ronde qui semble effectivement adapté pour créer une ambiance.

 Le Moins :

Sarrie la mascotte, un chameau dont on se demande bien l’origine et l’intérêt, et dont la ressemblance avec Alf l’extraterrestre semblait plus évidente. (bon pour les origines du chameau et du nom Saracens, voir ici. On a pas souvent l’occasion de citer rugbyrama alors pour une fois…)