Casier Judiciaire : Mamuka Gorgodze
par La Boucherie

  • 23 March 2012
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Fufu Bieragogo, certainement inspiré par la chanson de Chistéra “Mamuka”, rend un nouvel honneur au colosse Lelos, Mamuka Gorgodze.

Age : 59 ans (27 ans officiellement)
Taille : 1m95
Poids : 120 kg
Poste : Deuxième ligne, Troisième ligne aile et Troisième ligne centre
Nationalité : Géorgienne
Il aime : Jean-Luc Mélenchon, la Mère Patrie, regarder Man vs Wild, sa collection de clavicules
Il n’aime pas : se raser, les arbitres, Sylvain Marconnet, Pascal Papé et les forces du bien en général

1952 – 2003 : La genèse
1952, Kremlin, Russie. Alors que la confrontation entre américains et soviétiques prend une ampleur planétaire, Staline convoque dans ses quartiers ses plus éminents chercheurs et leur ordonne d’orienter leurs travaux vers la création d’un soldat ultime qui lui ferait gagner la guerre de Corée. Dans leur laboratoire de Grozny, les scientifiques, après 4 expériences infructueuses, parviennent à réaliser l’impossible : faire s’accoupler un homme et une femelle grizzly. Nom de code : Projet Vodkageddon. Hélas, 6 mois plus tard, Staline décède, laissant derrière lui cette macabre expérience. Nikita Khrouchtchev, son successeur, ordonne au responsable du projet, le docteur Dragunov, d’interrompre l’expérience jugée trop dangereuse. Par péché d’orgueil, le scientifique refuse, et laisse la grossesse se dérouler en secret. Le 21 décembre 1953, l’armée américaine bombarde la ville de Grozny, détruisant le laboratoire et laissant comme seul survivant le nouveau-né qui mesurait déjà plus d’1 Pierre Mignoni. Piégé sous les glaces, ce dernier est alors cryogénisé.
Trente années plus tard, Nikolaï Gorgodze, fermier géorgien de son état, de retour de la célèbre foire aux vaches de Krasnodar, découvre les décombres du laboratoire et aperçoit une silhouette anthropomorphe piégée dans un cercueil de glace. Croyant faire une bonne action, le fermier libère l’enfant-ourson. Il s’agit là de la pire erreur de l’histoire l’humanité. Nikolaï emmène la créature avec lui à Tbilissi. Il le baptisera Mamuka. Mamuka Gorgodze.

Deux années passent, et le « petit » Mamuka, comme le veut la coutume géorgienne, est abandonné dans la forêt caucasienne par ses parents pendant 1 an, afin de prouver qu’il est un individu fort, donc digne de devenir rugbyman. Et par rugbyman, j’entends première, deuxième ou troisième ligne. Mamuka se retrouve livré à lui-même. Prenant goût à la vie sauvage, le futur boucher décide de rester seize années durant dans les profondeurs du Caucase, se nourrissant de ses congénères ours et autres sangliers.

La créature identifiée comme étant le Big Foot ne serait en fait que Mamuka Gorgodze à 6 ans.

 

2003 – 2010 : La naissance d’un Empire
En 2003, un démarcheur de l’équipe nationale de rugby à XV découvre le soldat ultime de Staline lors d’une randonnée, et le convainc de venir avec lui, donnant en échange son bras droit en pâture à la bête (un exemple de conscience professionnelle!). Gorgodze débute ainsi le rugby en intégrant directement les Lelos. C’est là la deuxième pire erreur de toute l’histoire de l’humanité. Mamuka se civilisera peu à peu, et sera recruté par le Montpellier Hérault Rugby en 2005, grâce auquel il côtoiera deux fois par an les plus illustres bouchers comme Le Corvec, Florian Fritz et plus tard Bakkies Botha. Il y découvrira également son pire ennemi : Pascal Papé.
Prenant place en seconde ligne, Mamuka Gorgodze ne tardera pas à entrer dans le panthéon mondial des bouchers, collectionnant les biscottes comme certains collectionnent les timbres. Véritable stakhanoviste, le géorgien passe le plus clair de son temps dans la salle de muscu, d’où il ne sort que pour les entrainements, les matches, la chasse et les combats au Fight Club de Montpellier. Sa force herculéenne lui permettra d’évoluer occasionnellement au poste de n°8, qu’il occupe en sélection nationale, au plus grand malheur de ses secondes lignes qui voient leurs arrière-trains se faire littéralement broyer à chaque mêlée.
Hissé au rang de héros national, Mamuka Gorgodze sera le principal artisan de l’essor du rugby géorgien (se joue avec 15 avants), qui impose sa suprématie dans le tournoi B depuis plusieurs années. Il mènera les Lelos jusqu’à la Coupe du Monde à 3 reprises, ce qui lui permettra de se montrer aux yeux du monde en piétinant quelques anglais par-ci par-là, et de s’assurer une place d’honneur au Hall of Fame des bouchers.

Mamuka dispose de plus de 3000 techniques pour anéantir ses adversaires. Ici, le Spoutnik Crush sur Iosefa Tekori.

 

En club, le parcours de Gorgodzilla va crescendo. Durant ses premières années en France, le géorgien, ayant tendance à réfléchir avec les poings, ne parvient pas à « percer », étant donné qu’il passe plus de temps au frigo que sur le terrain (sans doute cela lui rappelle-t-il sa cryogénisation). Mais à l’instar d’une cuvée de rouge, le boucher bolchévique se bonifie avec le temps. Ainsi, plus les années passent et plus la spirale de chaos engendrée par la « bête de Tbilissi » s’intensifie. Entre 2005 et 2010, la liste des victimes de Mamuken le survivant ne cesse de croître et ressemble de plus en plus à un annuaire téléphonique. Parallèlement, notre Moundir le l’Est, à défaut d’être plus calme, devient plus discret, et hausse de ce fait considérablement son niveau de jeu.
Les prouesses du guerrier rouge attirent les convoitises, et arrivent jusqu’aux oreilles d’une autre hyperpuissance maléfique du top14 : Mourad Boudjellal, qui parvient à faire signer au géorgien un pré-contrat de trois ans au RCT. Mais les muscles étant plus forts que les lois dans la société géorgienne, Mamuka décide malgré tout de se ré-engager avec le MHR. Sans doute valait-il mieux qu’il en soit ainsi pour le bien de l’humanité : imaginez si Gorgodze et Botha avaient évolué dans la même équipe…
Arrive alors l’an de grâce 2010, durant lequel l’Empire ténébreux du Démon du Caucase, en pleine expansion, va connaître son apogée.
 

2010 – ???? : Mamukalypse Now
Durant la trêve estivale, Fabien Galthié rejoint le Montpellier Hérault Rugby. Ce dernier décide de repositionner Mamuka Gorgodze au poste de flanker. Troisième pire erreur de l’humanité. Depuis le flanc de la mêlée, le Chuck Norris soviétique révèle son potentiel caché et s’impose comme l’un des tout meilleurs troisièmes lignes du Top14, décrochant même l’Oscar Midi Olympique du meilleur joueur étranger 2011 devant Masoe et Vosloo. Aujourd’hui, avant les matches, l’aura noire provenant du vestiaire montpelliérain terrifie les pauvres inconscients qui ont eu l’insolence de profaner cette terre de désolation. Accompagné de ses sbires Jgenti, Shvelidze et Nariashvili, Mamuka Gorgodze sème la terreur sur tous les terrains de France. Se nourrissant de violence et de haine, « le poing vengeur de Moscou » participe grandement à la réussite de son club, qui s’est hissé jusqu’en finale l’an passé. Véritable bête noire des demis d’ouverture, Mamuka est aussi le cauchemar des arbitres, avec lesquels il ne partage pas la même vision du rugby. Pénalisé, il n’hésite pas à user de sa magie noire pour lancer des incantations d’un autre âge sur les hommes au sifflet et les maudire sur plusieurs générations. Psychologiquement instable, il arrive à l’artisan boucher d’user de ses bras montés sur vérins hydrauliques pour imposer sa philosophie du rugby, particulièrement lorsqu’il affronte l’un des rares adversaires qu’il juge à sa hauteur.

Gorgodze lance son sortilège de calvitie sur Felipe Contepomi et toute sa descendance. Vous connaissez le résultat.

 

Le Tsar sanguinaire de l’Hérault apparaît désormais comme l’une des quatre hyperpuissances actuelles du Top14, partageant la moitié Sud du pays avec Bakkies Botha, laissant le Centre à Jamie Cudmore et le Nord aux forces du bien, emmenées par Pascal Papé. Cependant, contrairement à ses trois ennemis, Mamuka Gorgodze malgré son physique de mammouth, demeure relativement jeune. L’empire maléfique au parfum de Vodka n’en est qu’à ses balbutiements, et Mamuka, repoussant sans cesse ses limites, semble de plus en plus inarrêtable. Le ciel du Top 14 s’assombrit inexorablement. Tremblez, pauvres mortels, et priez pour ne jamais croiser le chemin du tyran de Tbilissi.


Sa vie, son oeuvre. Âmes sensibles s’abstenir.