Le diaporama de la Coupe du monde Le Equipe-de-France-bashing sur twitter, ça suffit ! Place au Equipe-de-France-bashing en images ! “Antoine, t’es con ! Allez, remet ton caleçon” France 2019 : 2 joueurs 4 entraîneurs Guy Novès n’étant toujours pas venu récupérer son millions d’euros en petites pièces, il sert pour l’instant à lester le joug des Bleus. Tom Cruise méconnaissable sur le plateau du biopic “France 2019, l’épopée” “Maintenant que je l’ai attrapé je suis censé en faire quoi ?” “Mais non tu n’es pas lent Maxime. C’est ton momentum qu’est pas encore tout à fait dans le rythme, mais ça va venir, les écoute pas.” “Tiens, ça c’est pour le match nul qui a fait virer Guy Novès enculé !” Même s’il préférerait être titulaire, Baptiste Serin prend son rôle de remplaçant très à cœur. On se penche encore un peu en avant et on écarte les fesses. Voilà c’est parfait. Arigato. Il a pas l’air rigolo le remake des trois frères. “GNNNNNN 45° de rotation ! Record battu !” Qu’ils sont bons ces petits jeunes avec leur pookie. Moi aussi je kiffe la vibe comme ils disent ! “Non Wen fais pas le con ! Ne touche pas à ça ! C’est pas fait pour toi !” “Mais non, on n’a pas perdu contre le Japon, c’était qu’un mauvais rêve” J’ai une idée ! Si on marque plus de points que l’adversaire, on va gagner les gars ! Et on se quitte sur cette jolie photo de Jacques Brunel et Guilhem Guirado, plus soudés que jamais !
L’édito de David Reyac’ : “Rendez-nous les hommes, les vrais” Depuis le Japon où il couvre la Coupe du monde, notre correspondant David Reyac’ a un coup de gueule à faire passer. Et attention, il est fort de café. Au pied du Mont Fuji, nous ne sommes rien. Cet immense roc a vu défiler devant lui des milliers d’années sans pouvoir réagir autrement que par ses quelques éruptions spectaculaires. Pourtant, en ce début du mois de septembre, je crois bien qu’il n’avait jamais vu pareille chose. Une trentaine de gamins s’amusaient à se tweeter des messages sur un bruit de fond (je ne vais pas dire musique, ce serait faire trop de mal à de grands artistes comme Johnny), répétant un seul mot qui ne fait clairement pas partie de la langue de Molière : “Pouky”. J’avais honte. Honte que ces jeunots représentent si mal la France dans un pays où le respect est roi. C’est donc ça que les Nippons retiendront de notre patrie ? Du vacarme, des coupes de cheveux plus travaillées que les plans de jeu et des célébrations d’essais incompréhensibles ? Les spectateurs locaux ont-ils une idée de l’existence de l’immense Général de Gaulle? Ou bien se contenteront-ils de taper “toka” sur Internet pour y voir un Cotorep bloquer une autoroute ? Ces mioches ont-ils mesuré les répercussions que leur comportement va avoir sur le tourisme en France ? Avez-vous vu le toupet avec lequel ce garnement boit du café sur une autoroute française ? Entre nous, on sait tous ce qui a manqué dans leur éducation : c’est la peur. La peur de l’instituteur et de sa règle en métal, la peur du père et de la marque rouge qu’il laisse sur le postérieur d’un enfant qu’il cherche à éduquer. La peur du pouvoir. Ces gens-là n’ont jamais craint les forces de l’ordre, bien au contraire, ils les défient. Or, sans ordre, la société n’est plus. Ce constat est triste, mais il est réel. Cette nouvelle génération est en train de tuer notre monde. Hier, devant mon steak de Kobe et bercé par la musique rock et les guitares saturées, mon esprit se mit à vagabonder. Je n’ai alors pas pu m’empêcher de songer à ce qu’un vegan penserait de moi. Ainsi, ils ne contrôlent pas nos actes, ils contrôlent nos pensées. Alors quelle sera la suite ? Quelle triste publicité feront ces joueurs dans 4 ans, au sein de notre beau pays ? Chantera-t-on encore la Marseillaise avant chaque match ? Ou bien la remplaceront-ils par un autre bordel auditif produit par un sans-talent autotuné ? Joueront-ils encore en bleu ? Ou bien feront-ils voter la couleur du maillot sur Snapgram ou autres Instachat ? Ou que sais-je encore ? Voilà un joueur qui, bien qu’il ne soit pas né sur notre sol, savait représenter les valeurs du rugby français. Regardez moi ce regard, cette détermination ! Je ne sais pas s’il est déjà trop tard pour changer tout cela, mais quand je vois cette culture japonaise, où le remerciement est un signe de ponctuation et où les écoliers sont en uniforme, je me demande quelle étape nous avons manqué dans l’évolution de notre nation. Pour conclure ma pensée, je me contenterai de citer un de ces hommes que notre pays ne fait plus, pour mon plus grand malheur : “Ça manque de tripes, c’est à vous faire regretter l’époque de Georges Marchais”.
J’ai regardé pour vous : Uruguay – Fidji Images par @greub1 La Coupe du monde est synonyme de grandes affiches comme Nouvelle-Zélande – Afrique du Sud dès le premier week-end. Aussi de matchs qui attirent le regard, comme le Japon – Russie d’ouverture. De matchs couperets, comme France – Argentine. Mais la Coupe du monde il faut le dire, c’est aussi des matchs que pas grand-monde ne regarde, ils sont là parce qu’il fallait bien des équipes faire-valoir dans les poules et maintenant qu’elles sont là elles doivent jouer. C’était le cas de ce Fidji – Uruguay, diffusé intelligemment un mercredi à 7h15 sur une chaîne lointaine de la TNT, impliquant que seule une poignée d’acharnés allait le voir. Pour vous, j’ai fait partie de cette poignée. NB à l’intention de mon employeur : ceci est entièrement une œuvre de fiction. J’ai évidemment regardé le match le soir en replay, après avoir quitté le bureau à 18h comme ma fiche de poste le demande. Le réveil à 7h n’est jamais bien agréable, mais j’ai réussi à m’extirper des draps, m’habiller sommairement et remplir mon bol. Cette manœuvre m’a toutefois fait rater les hymnes et la coupure pub, mais pas le coup d’envoi, preuve que la bourde de la veille qui nous avait privés de quelques secondes de Pays de Galles – Géorgie a été surcompensée aujourd’hui. Mais elle m’a surtout fait rater l’émission d’avant-match. Quelque part tant mieux, j’aime l’homo-érotisme autant que tout fan de rugby, mais à 7h du matin c’est peut-être un peu rude. On est donc partis pour 80 minutes de champions olympiques qui vont jouer à la baballe face à des courageux © valeureux © Uruguayens, tellement inexistants sur le plan mondial qu’ils ont dû disputer des qualifications à la seule Coupe du monde à laquelle il suffit d’avoir une fédération pour jouer, avec peut-être le Quiddich j’avoue que je ne me suis pas renseigné. Dès le premier lancement de jeu, les Sud-Américains (il est extrêmement pénible d’écrire le mot « Uruguayens » donc je vais utiliser des synonymes) perdent le ballon au contact par l’intermédiaire de leur centre Vilaseca qui a bien changé depuis son départ de Perpignan. En face les Fidjiens ne sont pas bien plus adroits, mais font suffisamment vivre le ballon pour inscrire un rapide premier essai par leur talonneur Dolokoto. Matavesi rate sa première transformation. Le match est brouillon, et pendant que je me brosse les dents le talon bleu se jette sur une énième passe après-contact tombée au sol, et la refile à son demi de mêlée qui élimine quelques défenseurs et file marquer entre les poteaux, à mi-chemin entre l’exploit personnel et l’essai casquette. Il a forci Carlton, non ? Même si les Fidjiens sont bien peu inspirés aujourd’hui, on sent que dès qu’ils s’appliquent ils débordent facilement les Argentins du pauvre, à qui ils ont passé 47 points à la dernière Coupe du monde. D’ailleurs ils se retrouvent rapidement dans les 5m adverses, et après avoir aplatit le ballon sur la moitié des joueurs de la rencontre, Eroni Mawi trouve un carré de pelouse vide et marque le deuxième essai fidjien. À noter : selon mes informations la défunte franchise italienne n’est pas nommée d’après lui. Matavesi passe la transformation, 12-7 c’est bon il est réglé et rien ne peut plus perturber ceux qui ont fait douter les Australiens, je prends mon sac et file au bureau, pendant que Benjamin Kayser raconte qu’il en connait un sur le terrain et qu’il est très gentil. Le PC s’allume, rapide connexion à mytf1.fr et la pub m’indique que c’est toujours la mi-temps. J’en profite pour relever mes mails et répondre stratégiquement à mon boss pour lui montrer que je suis présent à 8h12, quelle dévotion. Le match reprend, je regarde vite fait le score (12-24) et reviens sur le jeu. Hein ? Et oui, pendant mon trajet ceux qu’on surnomme les Teros (le vanneau téro en français, l’oiseau qui orne leur maillot) ont marqué 17 points ! De beaux mouvements qui ont profité de l’apathie et de la désorganisation défensive des Fidjiens m’apprendront les highlights plus tard. Elai Purtoa, entraîneur des réceptions de chandelles 24 à 12 donc, une des plus petites équipes de la compétition est en train de créer l’exploit face à ceux qu’on voyait bien en quarts, et qui ont par exemple battu la France il y a dix mois. Je paramètre mon double écran et fais semblant de remplir un fichier très important en gardant les yeux sur le match. Matavesi rate encore un coup de pied, mais Api Ratuniyarawa marque un essai. Benjamin Kayser se contente de prononcer son prénom, mais nous apprend qu’il le connait et que lui-aussi, il est très gentil. Matavesi rate encore un coup de pied ce qui le fait bien rigoler. Les compatriotes de Rodrigo Capo-Ortega s’accrochent, donnent tout ce qu’ils ont pour tenir le coup, bien aidés par les ballons perdus et des fautes bêtes que les généreux Fidjiens leur accordent, incapables de s’adapter à la rencontre et qui restent bloqués dans leur idée de jouer au rugby à 7 mais à 15 (forcément y a moins d’espaces dans la défense). Le résumé fidjien : c’est à la fois aérien et bourrin mais au final le ballon tombe par terre Trois points de plus pour l’Uruguay, et oui un buteur c’est utile au XV. Je lève les yeux au dessus de mon écran, c’est bon personne n’a relevé mon petit « Ouh » sur un gros tampon. La 66ème relance le suspense avec l’essai du bonus offensif fidjien, marqué sur une feinte de Matawalu. Le demi de mêlée remplaçant a une tête particulière. On dirait une sorte de troll ou de lutin peut-être, ajoutez-lui un bonnet pointu et il est dans un film d’heroic-fantasy, ouvrant la porte d’un souterrain au Héros contre une pièce d’or. “Ça sera à vos risques et périls, aventuriers !” Vola-Vola remplace Matavesi au but, mais sans plus de réussite. 22-27. Alors que le match était relancé, les Cisplatins creusent de nouveau l’écart à la 76ème, 3 points qui les mettent hors de portée d’un essai, alors qu’un Benjamin Kayser mal inspiré dira qu’ils sont « morts de faim », ce qui m’évitera ainsi de faire la blague de mauvais goût que chaque personne ayant déjà entendu parler de l’Uruguay attendait dans cet article. Ils vont ensuite commettre faute d’anti-jeu sur faute d’anti-jeu, ralentir le jeu autant que possible, toujours aidés par l’intelligence situationnelle des Fidjiens qui font des pick and go alors qu’ils ont un avantage sur pénalité à l’intérieur des 22m, qu’il reste 3 minutes à jouer et qu’il faut marquer deux fois. Ce qui doit arriver finit par arriver, à la 82ème les Fidjiens marquent l’essai du bonus défensif, ce qui permet à Benjamin Kayser (pourtant très bon ce week-end) d’apprendre qu’on peut cumuler les deux bonus. Il demandera aussi si on doit jouer le renvoi, ce qui n’est pas le cas puisqu’après la transformation manquée par Vola-Vola, Pascal Gauzère siffle la fin de la rencontre. Les Teros gagnent donc, et comme à Counter-Strike ce sont les otages fidjiens qui en font les frais : deuxième défaite en deux matchs alors qu’il leur reste le Pays de Galles (et la Géorgie) à jouer, ils risquent fort de manquer la 3ème place de leur groupe, place qualificative à la Coupe du monde 2023. Oublier onze points en route sur des coups de pied et perdre de trois points, c’est un peu dommage, n’est-ce pas ? Les Gauchos des cuchillas (heureusement que ce texte touche à sa fin car je suis à court de synonymes) ont eux déjà réussi leur automne, leur objectif se bornera maintenant à échanger leurs maillots contre une des stars galloises ou australiennes (ou tout du moins avoir un selfie pour une chouette photo de profil facebook), à ne pas mourir contre la Géorgie et à profiter des bars de Shinjuku. Quant à moi j’ai fermé cet onglet et j’ai repris ma partie de Candy Crush. Vivement 17h.
Le petit Guildford édition Coupe du monde 2019 Ca y est, la Coupe du monde est enfin arrivée ! Et qui dit rugby dit bien sûr boire un coup avec les copains… Car si le rugby est avant tout un jeu, le rugby à la télé c’est un jeu à boire ! Vous êtes encore en train de lire ce texte ? Vous avez pas cliqué direct sur le jeu pour l’imprimer et vous mettre une méga-timbale un dimanche matin devant Italie-Namibie ? Étrange. Mais pour récompenser ton attention (oui on se tutoie), laisse-moi te raconter le début d’une merveilleuse histoire : Lionel Beauxis commence le rugby au Rugby Club Louey Marquisat, avant de rejoindre la Section paloise, en 2001, à l’âge de 16 ans. Il y restera jusqu’en 2006. Il devient peu à peu un titulaire indiscutable dans son club, au poste de demi d’ouverture, grâce à son jeu au pied puissant et précis. Il atteint notamment la finale de Challenge européen en 2005. Le club est relégué l’année suivante, en 2006. Cette même année, il est le demi d’ouverture titulaire de l’Équipe de France des moins de 21 ans qui devient championne du monde. Il est l’un des grands artisans de ce succès, notamment en marquant la totalité des 24 points inscrits (6 pénalités et 2 drops) lors de la finale contre l’Afrique du Sud. Il est élu meilleur joueur du tournoi par l’IRB. Grâce à ses performances à Pau et en équipe de France des moins de 21 ans, et à un moment où Frédéric Michalak accumule les blessures et semble au creux de la vague, Lionel Beauxis est alors présenté comme l’un des plus grands espoirs du rugby français. La suite fait partie de l’Histoire. Comment ça va au fait ? David Marty sélectionneur de l’équipe de France en 2023, vous ne l’aurez pas lu en premier ici. Bisous bonne cuite. Cliquez pour agrandir
Boucherie Ovalie présente… La Découpe du monde de rugby Oh merde, encore de la lecture. Chers lectrices, chers lecteurs, À quelques mois du début de la Coupe du monde 2019, la Boucherie Ovalie a une grande annonce à vous faire. À la rentrée, nous ne sortons pas de livre ! Ce qui veut dire que vous pourrez consulter l’intégralité de nos articles sur le mondial japonais gratuitement sur notre site. À condition, bien sûr, qu’on arrive à se motiver pour les écrire. Cependant, si vous tenez absolument à dépenser de l’argent pour lire des conneries, laissez-nous vous conseiller le meilleur ouvrage à paraître sur le rugby en septembre : La Découpe du monde de rugby, par Ovale Masqué. Oui, Ovale Masqué ! Vous avez bien reconnu le pseudonyme du célèbre auteur du mur Facebook du XV de France et de… d’autres trucs probablement. Notre ancien chef vénéré (qui a préféré se retirer de la Boucherie avant d’être victime d’un inévitable putsch) a travaillé pendant de longs mois pour vous préparer ce livre au contenu varié et excitant. Voyez par vous-même : — Des fiche de présentation des 20 pays qui participent à la Coupe du monde en 2019 (les joueurs de légende, ceux qu’il faudra suivre au Japon, le scénario idéal, le scénario catastrophe…) — Des rétrospectives des précédentes éditions de la Coupe du monde, de 1987 à 2015. — Des tutos (comment faire une bonne liste des 31, comment répondre au haka, comment devenir un grandisse…) — Des tops et des typologies (le top des joueurs qui ont fait une drôle de gueule en découvrant la liste du sélectionneur, les différents types de capitaine, les différents type de supporters français/étrangers…) — Des jeux (aide les Bleus à retrouver les fameuses les clefs du camion, Où est Richie…) — Des interviews. Et pas n’importe lesquelles, puisque Marie-Alice Yahé, Pascal Papé, Paul O’Connell et Lionel Beauxis (oui, YIONEL) reviennent sur leur expérience dans la compétition et répondent à des questions plus ou moins sérieuses. — Une préface de Christian Jeanpierre. Le vrai Christian Jeanpierre. Et on peut vous promettre que vous n’avez jamais lu une préface aussi courageuse. — Plein d’autres trucs qu’on ne va pas vous dévoiler, tel le XV de France qui cache son plan de jeu depuis 3 ans pour mieux surprendre ses adversaires au Japon. Outre la plume d’Ovale Masqué, vous retrouverez dans ce livre la patte de quelques bouchers comme le Stagiaire, Damien Try, Marcel Caumixe, l’Affreux Gnafron ou Copareos. Mais aussi des jeunes auteurs inconnus issus de centres de formation aux Fidji, comme Pyody, dont vous allez vite découvrir le talent. Bonne nouvelle pour nos lecteurs analphabètes et pour les piliers, cet ouvrage ne comporte que 144 pages. Et enfin, bonne nouvelle pour les pauvres, il ne coûtera que 14,90 €, ce qui fait une excellente raison d’en acheter 3 ou 4 d’un coup. Il est publié aux éditions Marabout et sera disponible dans toutes les bonnes librairies (et probablement aussi dans les mauvaises) le 18 septembre. Vous pouvez déjà le réserver sur Amazon et sur le site de la FNAC. On vous donne donc rendez-vous en septembre, en espérant que ce livre tiendra en rayons plus longtemps que la France en Coupe du monde.
Le Zapping Podcast Vous avez peut-être eu la chance de passer à côté, mais nous avions déniché il y a quelques temps le Pod’Castres, à notre connaissance le premier podcast de supporters de rugby français. Du temps a passé depuis et les émissions se sont multipliées (même si l’une a disparu semble-t-il). Afin de vous aider à trouver chaussure à votre pied, voici un petit tour d’horizon des différents podcasts disponibles !
Lettre ouverte à Israel Folau Nous avons reçu cette contribution qui n’est pas tout à fait dans la ligne éditoriale classique de la Boucherie, mais on s’est dit que c’était tout de même intéressant. En effet, pour nous qui considérons le Midol comme la Bible et ne reconnaissons que Yionel comme notre Sauveur, lire le point de vue d’un joueur de rugby chrétien est un peu inhabituel. Mais le rugby est grandement peuplé par les alcooliques, les homosexuels, les adultères, les menteurs, les fornicateurs, les voleurs, les athées et les idolâtres, des gens à qui Izzie a envoyé un message très direct mais pas très compréhensible, pourquoi donc ne pas avoir une explication de texte ? La parole est donc donnée au Pasteur (c’est son pseudo), rassemblez-vous les ouailles et écoutez son sermon. Cher Israel, Tu es rugbyman et tu es chrétien. Moi aussi. Alors oui, je ne pratique pas le rugby au même niveau que toi (j’en suis même loin) et je suis un anonyme parmi tant d’autres. Pourtant, j’ai eu envie de t’écrire. J’ai des choses à te dire. Cela fait maintenant plusieurs fois que tu déclenches des polémiques par des déclarations sans concession sur les réseaux sociaux. Tu brandis tellement haut et fort tes opinions qu’il parait évident que tu te sens investis d’une « mission » et d’une responsabilité particulière liée à ta renommée. Dans ce sens, tu as déclaré que l’enfer attendait les alcooliques, les homosexuels, les adultères, les menteurs, les fornicateurs, les voleurs, les athées et les idolâtres. Tu les as même invités à la repentance en pointant Jésus du doigt comme seul sauveur possible. Je présume que tu fais référence au texte connu dans notre milieu « chrétien » d’ 1 Corinthiens 6 versets 9 et 10. Dans le fond, et au risque d’alimenter la polémique plutôt que de l’éteindre, je suis d’accord avec toi. Oui, la Bible dit que le péché des hommes (peu importe sa forme) mérite l’enfer. C’est une des choses auxquelles nous (les chrétiens) croyons. Cependant, c’est la forme de ton (tes) message(s) qui me choque. Non pas seulement moi mais aussi l’ensemble des internautes. Une question intéressante qui mérite d’être posée est : comment se fait-il, puisque nous semblons partager les mêmes opinions, que je me désolidarise de tes déclarations publiques ? Voici une explication brève mais simple. Premièrement, aussi louables que soient tes intentions (alerter, corriger, prévenir les gens sur leur sort ?), il me semble que la brièveté de tes messages, sans contexte et sans explication, n’apporte pas grand-chose au débat qui consiste à savoir si oui ou non Dieu existe. D’ailleurs, pour des personnes qui n’y croient pas, tes propos sont tout simplement horribles. Ils ne te voient pas comme quelqu’un qui cherche à aider mais comme un juge autoproclamé. Tu dis : « Attention, si vous ne changez pas d’attitude, vous allez aller en enfer ! » et je comprends que tu ne veux pas que cela arrive. Mais eux, ils entendent : « Vous êtes des monstres qui méritez de brûler pour l’éternité. » Qui pourrait les blâmer ? Si je n’étais moi-même pas chrétien, je comprendrais la même chose. Deuxièmement, en tant que chrétien, la Bible ne nous appelle pas à détruire ce qui nous déplaît (ou déplaît à Dieu) chez les autres. Elle nous appelle à le faire dans notre propre vie. C’est d’ailleurs notre comportement et notre manière d’être qui amèneront les gens à se poser des questions et à se dire que nous sommes différents. Les grandes déclarations et la virulence peuvent avoir cet effet mais, de ce que j’ai pu observer, c’est rarement le cas. C’est cette volonté de combattre « le mal » qui a déclenché les croisades, l’Inquisition ou toutes les horreurs que l’Église a commises à travers les siècles au nom de Dieu. Toi comme moi savons pourtant qu’il n’a jamais voulu cela. Troisièmement et ce sera mon dernier point. Oui, Dieu nous demande de le faire connaître à tous. Oui, sa colère et sa haine du péché sont décrites dans la Bible. Ceci dit, je ne crois pas que Jésus soit allé hurler aux oreilles des hommes qu’il a connus qu’ils devaient se repentir parce que sinon ils brûleraient en enfer. Souviens-toi de cette femme samaritaine. Il lui a parlé, il a discuté avec elle et lui a manifesté un profond respect alors que sa vie était tout sauf exemplaire (d’autant plus pour l’époque !) Ne devrions-nous pas agir de la même manière avec les alcooliques, les homosexuels, les adultères, les menteurs, les fornicateurs, les voleurs, les athées et les idolâtres ? Si Dieu les aime, alors nous aussi, aimons-les. Le reste, c’est entre eux et Dieu. Israel, j’aurais aimé développer bien des points encore mais, malheureusement, je ne crois pas que tu liras cette lettre et ne suis pas convaincu qu’elle suffira à te faire réfléchir. J’espère cependant que des alcooliques, des homosexuels, des adultères, des menteurs, des fornicateurs, des voleurs, des athées et des idolâtres la liront. J’espère qu’ils comprendront que nous, les chrétiens, n’avons pas pour mission de les juger. Je le répète, je ne suis pas d’accord avec ces pratiques mais je n’ai aucun droit de regard sur la vie des autres. Je fais de mon mieux pour obéir à Dieu mais, franchement, je suis loin d’être le dernier des pécheurs. Je crois cependant que Dieu me pardonne et c’est à cette condition seule que j’échappe à l’enfer. Comme toi. Pour conclure, je ne m’adresserai pas seulement à toi mais à tous ceux qui liront cette lettre : Peu importe ce qu’untel ou untel dit sur internet et sur Dieu. Ce qui importe, c’est ce que Dieu dit de lui-même. Bien sûr, vous avez le droit de ne pas y croire et de ne pas y prêter attention, après tout, nous avons tous nos vies et nos convictions. Mais si vous portez le moindre intérêt au sujet, je vous en supplie, n’écoutez pas Israel, moi ou le premier twitto qui se pointe. Retournez à la source de l’information, faites-vous votre propre idée, lisez la Bible. Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me lire. Au plaisir de vous croiser dans la vraie vie ou pendant une troisième mi-temps, qui que vous soyez et quoi que vous croyiez. PS : Vous pouvez trouver l’histoire de la rencontre entre Jésus et la femme samaritaine dans la Bible, dans l’évangile de Jean, Chapitre 4 versets 1 à 42
Où regarder un match du VI Nations ? Le saviez-vous ? A la Boucherie, on accepte tout le monde. Genre vraiment tout le monde, comme le laisse suggérer le profil de certains rédacteurs de l’équipe. En fait, pour être publié sur le site, c’est simple : il suffit de nous envoyer un texte drôle. Et c’est justement ce qu’a fait Thomas, qui nous donne quelques conseils pour trouver un endroit où regarder le Tournoi des VI Nations. Parce qu’il reste quand même deux matches, et le plus drôle est à venir. Bonne lecture ! C’est cette période de l’année où les jours se rallongent trop lentement. Las, les raclettes et les vins chauds ne réchauffent plus si bien le cœur, tout le monde reste mater Netflix chez soi après les excès des fêtes, les projets de vacances au ski se sont envolés loin de votre compte épargne vide. Vous n’avez pas trouvé de mec/meuf pour passer l’hiver au chaud et votre occupation habituelle du week-end – traîner avec votre bande de 40 mecs/meufs vaguement costauds en prétendant faire du sport – tombe littéralement à l’eau. En effet, les terrains aux airs de banquise qui font scrac sfrac ou de rizière qui fait sploutch sploutch sont déclarés impraticables un dimanche sur deux, alors que c’est là, quand c’est que le terrain est « bien meuble » – marécageux – que c’est le mieux. Enfin, c’est ce que m’ont toujours dit les vieux piliers reconvertis de la mêlée au comptoir du club house. Cette période, c’est celle du Tournoi, ode proustienne à la nature cyclique du temps et à l’éternel recommencement nietzschéen (je n’ai aucune idée de ce que je raconte). Le Tournoi, preuve définitive du génie commercial du peuple britannique, véritable pieds de nez aux concepts marketings du sport moderne à l’ère des Champion’s League, NBA et autres Coupe du Monde de Football à 48. Oui, il est possible de remplir des stades et des pubs dans un déluge de livres sterling avec un sport au règlement victorien, un logo MS Paint Rouge Vert Bleu et 6 équipes dont 4 alimentées par le même Etat à l’avenir douteux, accompagnées de 2 nations de neuneus qui aiment la bouffe pour faire le nombre et égayer les banquets. Le béni tournoi est là. Il vous berce. Il occupe vos samedi après-midi, moment bâtard de la semaine. Il fait prétexte à boire plus de bière sur des plages horaires plus étendues. Pendant 1 mois et demi, il y aura une quantité disproportionnée de rugby sur la télévision publique et de la lecture pour égayer le lundi matin. Dans un mois et demi, les beaux jours reviendront et le tournoi vous laissera sortir de votre hibernation en déposant un baiser sur votre bidou rebondi, comme un vieux camarade veille sur votre carcasse saoule en attendant les premiers métros. Mais il y aura des embûches. Des non initiés chercheront à vous gâcher ce moment, à vous traîner dans leur hiver ordinaire, sans buée sur les vitres et sans gaillards aux joues rougies et aux oreilles décollées. On vous empêchera de regarder le match ou à peine moins pire, on vous imposera de mauvaises conditions. Des choix s’exposeront à vous. Passons les en revue ensemble. Pendant une soirée Vendredi 21h. L’oubli classique: vérifier que le match n’est pas déplacé à un créneau de télé. Pas de bol, il y a une soirée, un anniversaire, des collègues, peu importe, il faut y être. Vous faites abstraction. Du regard en coin de votre partenaire alors que vous essayez de caler votre téléphone contre un verre. Ou de votre target qui essaie mollement de s’intéresser à votre sport mineur ringard. Vous les oubliez. Vous avez trouvé un copain. Chance. Il s’y connaît, il est sympa et fait quelques bonnes vannes. il vous aide à gérer les normies qui posent des questions sur Chabal et France – All Blacks 2007. ça change du relou de la dernière fois qui bouclait sur “les Fidjiens en équipe de France” et que “ça envoie plus de jeu en Fédérale 1“. Le frigo est plein d’IPA de hipsters, il n’y plus qu’à gérer votre débit pour éviter d’être trop bourré à 22h et donc de traiter Owen Farrell de “toy boy qui fait la page centrale de WaffenSS Magazine” trop fort devant des gens que vous ne connaissez pas assez. Le déplacement Malgré l’attrait évident d’un weekend dans le doux hiver romain, vous voulez voir un vrai match de rugby dans un stade vibrant et humide comme un sexe de femme. Vous êtes donc dans les îles Britanniques. Vous ne ressemblez à rien dans votre cape de pluie et vos pompes Quechua, les probabilités de s’encanailler ce soir avec des autochtones aguicheuses sont faibles, mais vous ressentez un peu de la satisfaction de l’aventurier qui a bien étudié son terrain. Le B&B est potable, le papier peint moche fait partie de l’expérience. Votre bande hétéroclite mêlant famille, coéquipiers, amis, collègues et supporters rencontrés dans l’après midi au pub a fière allure. Vous êtes intouchables. C’est ce que vous croyiez jusqu’à la 4ème minute et la première montée défensive de Yoann Huget. Dans le train Ce petit Italie – Pays de Galles que vous n’aviez pas prévu de regarder se rappelle à vous alors que vous rêvassiez mollement le regard perdu dans les vallons meusiens sur la route de chez Mamie. Béni soit le XXIe siècle et les réseaux 4G qui marchent mieux que le Wi-Fi. Au fond, la perspective de regarder Sergio Parisse tenter des enchaînements petit par dessus/drop n’est pas si déplaisante. Au Stade de France A chaque fois. Chaque année. Les anciens du clubs du Paulo, le CE à Didier Planchard de la Sogé, Clément et Camille qui ont eu des places pour Noël. Vous debriefiez sans conviction la dernière journée de BeIn Cup et ce petit 3/4 gallois de Newport ou Llanelli qui bouge bien. “Eh au fait, je vais voir France – Irlande, il reste une place, Foquart peut plus venir, ça te chauffe ?“. Le piège. On parlait rugby, impossible de refuser sans passer pour un thermo-connard snob : “Ouais grave ça peut me chauffer“. Non. Mensonge. Tu mens. Ca te chauffe pas du tout, au contraire tu es méga-froid, congelé à l’idée d’aller voir une défaite encourageante dans le vent polaire entouré de supporters apathiques. Bon, c’est même pas si cher. J’accepte avec un sourire hypocrite et je commence à me préparer mentalement pour le RER of Shame au sons des 5 supporters Irlandais bourrés qui ambianceront la rame. Chez ses parents L’ambiance était bonne. Ta petite soeur a décidé de se mettre à bosser à la moitié de l’année de Terminale, ton petit frère a commencé à comprendre qu’il pouvait rentrer de soirée à 6h plus discrètement, résultats immédiats : les parents sont moins stressés. Tout le monde a repris du rôti et des haricots, tu as apprécié le vin pour une fois que t’avais pas la gueule de bois. Défoncé à la mollesse du dimanche aprem, tu ne te rendras pas compte avant plusieurs minutes que tu es train de mâchouiller le reste de glaçage qui colle à ton doigt. Un Ecosse – Irlande remuant se termine en attendant de tester notre médiocrité face à l’Italie. Le beau-frère footeux commence à te poser de fausses questions innocentes sur la Coupe du Monde à venir. Peine perdue, tu es un pacha, imperturbable. Avant une soirée Samedi, fin d’après midi. Rassemblement chez le Guigui avant une grosse soirée dans la coloc de Mathilde. Match à la maison, on se prend à rêver d’accrocher les Anglais ou les Irlandais. Le coeur y est parce qu’il faut bien. A peine la bise claquée et le palier franchi, tel Kassovitz dans le Bureau des Légendes, tu captes instantanément des signes indiquant une mission à hauts risques. Une clameur t’accueille. Le salon est bien rempli : …5, 6, 7, 8 camarades, déjà forts guillerets. Le son du frigo qui s’ouvre s’accompagne d’une symphonie de “cling cling” dans le bac à bières. Le breuvage jaune dans le gobelet de Rémi est fort opaque. Le match commence, ça joue bien. Les packs de 1664 s’enchaînent facilement. C’est une victoire inespérée ! C’est trop rare, il n’y aura pas de modération ce soir. “La flemmeuh de se faire à manger, y aura à bouffer là bas normalement, on décolleuh” balance l’hôte des lieux. Tu te souviens que sur le coup, tu avais acquiescé avec enthousiasme et englouti ton pastis yaourteux. Après une soirée Il n’y a pas de match du 6 nations le samedi matin. Sois ton after a bien trop duré, sois l’excès de substance t’as fait oublié que c’est le mois de juillet et que tu es devant un match du Four Nations. Bonne astuce pour le USA – Tonga de cet automne cependant. Au pub Finalement, le lieu idéal à défaut des autres plans. On boira de la pression, et on essaiera d’impressionner des inconnus en balançant ses meilleures punchlines à la cantonnade. On branchera peut-être un anglais de passage pendant la pause clope. Mais où aller ? N’allez pas au Bombardier, c’est chiant, c’est moche, c’est trop cher, les bières sont tièdes, la rive gauche c’est ringard et les bonnes places sont déjà prises, je suis arrivé il y a une heure pour réserver la place à mes potes. N’allez pas au Highlander, c’est chiant, c’est trop cher, c’est petit, les bières sont tièdes, Saint Michel c’est le pire endroit de Paris et les bonnes places sont déjà prises, je suis arrivé il y a une heure pour réserver la place à mes potes. N’allez pas au French Flair, c’est chiant, c’est surcoté, les Triple Karmeliet tabassent trop fort, Pigalle ça craint c’est pleins de touristes et de putes et les bonnes places sont déjà prises, je suis arrivé il y a une heure pour réserver la place à mes potes. N’allez pas au Cork and Cavan’s, c’est chiant, c’est petit, ça parle à peine français, le canal saint martin c’est rempli de bobos qui aiment pas le sport et de sales jeunes qui prennent de la D, et les bonnes places sont déjà prises, je suis arrivé il y a une heure pour réserver la place à mes potes. Spécial Province : N’allez pas au Phoenix à Nancy, c’est trop cher, la moitié des gens regardent pas le match, l’autre moitié c’est des rugbyman en mousse d’école d’ingénieur, et les joueurs du NSR ont pris toutes les bonnes places.
Virtua XV de France Simulator Des compositions d’équipe WTF, des défaites improbables, des éléments de langage absurdes, on a l’impression que les cerveaux derrière l’Equipe de France redoublent d’imagination pour nous offrir toujours plus de surprises et d’inattendu. Ceci risque de déboussoler le spectateur qui ne sait plus où donner de la tête. Heureusement, la Boucherie Ovalie veille sur vous. Nous avons pris de vitesse la FFR et vous avons concocté un générateur capable de prévoir l’imprévisible. Avec ça, vous serez prêt à tout. Enfin, on l’espère… De quoi ? récupérer du code et mettre à jour les images pour un article facile ? n’importe quoi… Préparez-moi au pire Encore ! Tweet #BoucherieOvalie
Procès Novès / FFR : le livetweet Jeudi après-midi a eu lieu le procès opposant Guy Novès à la FFR, au tribunal des prud’hommes de Toulouse. La Boucherie Ovalie s’est trouvé une petite place dans la salle et a commis ce compte-rendu live sur le réseau social Twitter, comme tout grand procès de notre temps l’exige, #Prudhommico. Voici la retranscription de cette pièce majeure du journalisme contemporain, pour les endroits reculés pas encore desservis par le réseau social au petit oiseau bleu, tels que le Puy-de-Dôme. Une copie papier sera adressée aux régions qui n’ont pas encore de connexion internet, comme le Cantal. Bonjour à tous et bienvenue pour ce live-tweet de l’audience tant attendue des Prud’hommes de Toulouse qui va opposer Guy Novès, ex-sélectionneur du XV de France à son ancien employeur, la Fédération Française de Rugby. Licencié pour « faute grave » en décembre 2017, Guy Novès réclame aujourd’hui 2,9 millions d’euros à la @FFR au titre de divers préjudices et indemnités et conteste les modalités et raisons de son licenciement. Du côté de la FFR, on se prépare à une rude empoignade et on tentera de faire requalifier le CDD du manager toulousain en CDI afin de minorer les indemnités. On annonce également la présence d’une personnalité surprise. Qui ne serait pas Alexandre Benalla selon nos informations. Chacune des parties a appelé des témoins à comparaître. Guy Novès sera défendu par Maître Julie Novès, sa fille, et Maître Laurent Nougarolis. Pour la FFR, ce sont maître Joseph Aguera et Serge Simon, pluriactif autodidacte qui officieront. Une manifestation se déroule à l’entrée du tribunal. Vêtus de tee-shirts à l’effigie de Guy Novès, porteurs de banderole réclamant ‘Justice !’ 200 personnes scandent des slogans hostiles à la FFR. Un portrait de Bernard Laporte est brûlé sous les vivats de la foule. La salle du tribunal est pleine. L’ancien entraîneur porte un survêtement de l’équipe de France siglé ‘Staff’. Il a apporté avec lui une partie de ses pièces à convictions : 10 Boucliers de Brennus, 4 Coupe d’Europe et un DVD des 13 derniers matches du XV de France. Le Président récapitule les faits et appelle le plaignant à la barre pour qu’il décline ses identités et profession. ‘Novès Guy, né le 5 Février 1954 à Toulouse’. ‘Et votre profession ?’ Les larmes aux yeux, Guy Novès prononce un poignant ‘Chômeur..’ puis s’effondre, foudroyé. On cherche un médecin. Serge Simon, avocat de la défense se précipite ‘Je suis docteur ! Je suis docteur !’ et se rue vers la victime inanimée au sol. L’entendant, Guy Novès se relève, écumant de rage en hurlant ‘Judas !’. C’est le premier incident de séance. Non sans mal, les gendarmes sont parvenus à séparer Guy Novès et Serge Simon. Le Président demande à ce qu’on nettoie le sang sur le sol de la salle. Le Docteur Serge Simon s’auto-recoud la jugulaire et enlève 3 dents de Guy Novès qui y étaient incrustées. ‘La séance peut reprendre’ annonce le Président. ‘Pour la bonne tenue des débats, je vous informe qu’un arbitre vidéo assiste à l’audience et qu’une commission de discipline pourra statuer sur tout évènement qui se produirait désormais’. Guy Novès est rappelé à la barre pour prêter serment et jurer de ne dire que la vérité. Il lève la main droite mais ne peut lever que son pouce, son index et son majeur. Il explique ne pouvoir déplier les deux autres doigts et présente un justificatif médical au juge. Des cris retentissent dans le fond de la salle, un petit homme dégarni tente de se frayer un chemin parmi la foule de journalistes. « Laissez-moi passer, bande de cloportes » hurle-t-il à l’encontre de ses ex-collègues. « Qui est-ce? » entend-on de toutes parts. « Moi aussi, j’ai été odieusement calomnié, vilipendé, souillé, licencié, humilié alors que j’étais au faîte de ma gloire. Ayant consacré ma vie au rugby français et à son retentissement, je veux du brouzouf, du pognon, du flouze, de l’attention et de l’amour ». Le trouble perplexe qui s’empare de l’assistance est levé par un petit vieux malicieux qui s’exclame : « Je le reconnais ! C’est le pénible qui commentait les matchs sur Antenne 2. Foutez-moi le dehors ! ». Pierre Salviac est expulsé de la salle sous les quolibets et les crachats. Un calme (précaire ?) semble revenu. L’accusation détaille ses exigences : une qualification de licenciement ‘abusif’ et tout un panel d’indemnités pour un montant total de 2,9 millions d’euros. ‘Et un Mars ?’ s’exclame Serge Simon, la gorge bandée d’un foulard Hermès comme strap. Le détail des sommes réclamées se poursuit. C’est assez technique, il y a les salaires non versés (900000€), l’indemnisation du préjudice moral et de notoriété (300000€) et le paiement de 1782 heures supplémentaires non perçues. Président : « À quoi correspondent ces heures ? ». « Au visionnage des 7 matches de #Top14 par week-end puis à leur analyse » répond Novès. Il y en avait pour 3 à 4h par match, c’était une tâche très chronophage. « Vous voulez dire que vous visionniez les matches plusieurs fois ??!! Du Top14 ?! Chaque semaine ? » Novès acquiesce. Le Président réclame une expertise médico-légale du plaignant , au motif « qu’on ne peut sortir indemne d’une telle épreuve ». Maître Julie Novès saute sur l’occasion et demande qu’on requalifie les heures supplémentaires en prime de pénibilité. Du côté de la défense, on tire la gueule. Maître Aguerra (surnommé la panthère pour la suavité de son timbre de voix) tente de reprendre la main. «Monsieur Novès, votre contrat a été signé sous le mandat de Pierre Camou n’est-ce-pas ?» Novès acquiesce. « Sauf que Camou n’est plus en poste, donc le contrat est caduc donc pas d’indemnités. Merci, au revoir tout le monde ! » l’interrompt Serge Simon, sous les lazzis de l’assistance. Maître Aguerra, effondré, demande à être dessaisi de la défense de la FFR. Une suspension d’audience laisse Me Aguerra quitter la salle. Il sort sur le parvis où il est immolé illico par les manifestants pro-Novès. Une délicate odeur d’avocat grillé se répand dans les airs, un blogueur immortalise l’évènement sur Instagram. #GuacamolePlusFortQueLaDouleur Guytou, aussi calme et sûr de lui qu’un pilard qui essaie de rentrer en boite à 3 grammes. (photo par David Saint-Sernin @dstsernin) Serge Simon assurera désormais seul la défense de la Fédé Française de Rugby. Dans une tentative de rush-défense, il annonce l’arrivée imminente à ses côtés de Bernard Laporte pour l’instant « retenu sur un tournage publicitaire d’équipements d’électro-stimulation ». A l’extérieur de la salle, un manifestant part chercher du petit bois et des bidons d’essence, « au cas où on en aurait besoin dans les prochaines minutes ». Dans la salle les premiers témoins se rapprochent du pupitre. Vincent Clerc est le premier appelé : ” Monsieur Novès est un homme bon et gentil mais depuis un an il est bougon. Lors des repas de famille, il ne veut même plus cuire les chipolatas. Une petite aide de la FFR pour qu’il achète un barbecue Weber pourrait lui redonner le sourire « Objection votre Honneur ! s’exclame Serge Simon. Le témoin entretient des liens familiaux avec le plaignant ! Je l’ai lu dans les journaux. Je demande sa révocation et l’annulation de son témoignage partial. » Et boum ! poursuit-il en direction du clan Novès. Le Président valide la requête et convoque le second témoin de l’accusation. C’est au tour de Bigflo & Oli : « Nous sommes très contents d’être ici. Merci à tous ceux qui ont rendu ça possible, notamment nos parents, qui sont dans la salle aujourd’hui pour ce moment spécial » Me Nougarolis proteste et dénonce une usurpation d’identité. « On avait demandé Zebda…» « Les Zebda de 2019, c’est nous ! lui répondent malicieusement les deux frangins toulousains ». Et ces garnements d’entamer un Tomber la Chemise où l’on voit que Guy Novès est toujours affûté. On se rhabille pour accueillir Yoann Huget. Mais le joueur refuse de s’avancer à la barre et reste dans l’arrière-salle. « Il faut que je couvre le fond de terrain, il ne faut pas que je découvre le fond de terrain. Aaaaah, je vois des coups de pied partout. » Le Président décide d’interner le jeune Ariégeois, manifestement dans un état de grand trouble. « Hey Guy, ta défense laisse à désirer » lui lance Serge Simon, goguenard. « Tu veux qu’on la compare avec celle de ton XV de France ? » lui rétorque le sorcier de Pibrac. « Tu vois ces mains, Serge ? Ce sont plus que des mains, ce sont des outils avec lesquelles j’ai construit ma maison. A mains nues, je l’ai construite la baraque. Et bien, avec ces mains, et alors que ce n’est pas ma spécialité, je te défie dans un octogone. Juste toi et moi ». Un silence glacial accueille ce défi prononcée d’une voix blanche par Guy Novès. Le Président juge urgent d’appeler le prochain témoin: Vincent Moscato et sa faconde inimitable. Vincent Moscato s’avance à son tour. «Moi, Bernard je le connais bien, je peux pas en dire du mal mais bon, vous voyez, c’est un ancien 9 mon Bernard. Il a gardé ce côté sacripant, sacripouille, sacré vaurien, fouineur, petite pute dont sont faits les demis de mêlée» « Je lui ai fait à mon Bernard, ‘mais qu’est-ce que tu t’es emmerdé à prendre ce casse-couilles de Novès. On pouvait pas rester entre nous, avec le gros Serge, le beau Denis et tous les copains ? On était pas bien là, à la fraîche ? Décontracté du gland. » Moscato poursuit : « Ca marchera jamais entre vous que je lui ai dit, ça va péter à la première défaite. Et vous savez ce qu’il m’a répondu, monsieur le Président ? -Je sais ! qu’il m’a dit. Putain le con. Il est trop fort Bernard. Il sait toujours tout à l’avance. » La tirade de Moscato continue : « Il m’a dit : « Je sais mon gros, tout est prévu, t’inquiète pas. » Mouvement dans la salle. « Qu’est-ce qu’il y a mon Serge ? Pourquoi t’es tout rouge ? Que je ferme ma gueule ? Y en a qu’ont essayé tu sais, z’ont eu des problèmes. Ah ah. » Serge Simon, en sueur, interrompt le témoin : « Euh, monsieur le Président, nous n’avons pas appelé Monsieur Moscato à la barre ». Du côté de la défense, un petit sourire rusé éclaire les visages. Le malaise est palpable dans la salle. Serge Simon en profite pour rappeler qu’il est docteur et qu’il peut intervenir. Son téléphone sonne : « C’est Bernard ! Un léger contretemps le retient à Paris mais sitôt l’enregistrement d’Hanouna terminé et il rapplique ! » Mourad Boudjellal est appelé à la barre, cité comme témoin par la Défense : “Monsieur le Président, en accordant de telles indemnités à un entraîneur licencié, vous créeriez une jurisprudence fâcheuse à même de mettre à mal le modèle économique du Rugby Club Toulonnais” « Et de l’Aviron Bayonnais ! » entend-on au fond de la salle. « Et du CA Brive aussi! », les exclamations commencent à venir de toute la salle. « Sans parler de l’USAP des années 2010 ! » rigole Marc Delpoux, assis au premier rang, des bagues en or à chaque doigt. « Et du Biarritz Olympique! » « Et de Bourgoin! ». Une réplique fuse dans le fond : « Ah, parce qu’il y a un modèle économique à Bourgoin ? ». Des rires éclatent dans la salle, les sourires se répandent, l’ambiance se détend. La misère d’autrui comme vecteur de son propre bonheur. Face au brouhaha qui s’installe, le Président décide d’une suspension de séance. Le public en profite pour sortir bronzer au soleil radieux de cette mi-février. On sort l’écran total et les journalistes parisiens souffrent sous les 24 degrés habituels sous ces latitudes. Reprise de l’audience : le Président annonce qu’il ne reste désormais que deux témoins à entendre avant les plaidoiries des avocats: Monsieur Bernard Laporte et un témoin surprise, inconnu de tous. Il demande à Serge Simon de lui annoncer le prochain intervenant. Serge Simon se lève : « Bernard Laporte a eu un léger contretemps. Entre ici et l’aéroport de Blagnac, il est passé devant le terrain du TEC. Figurez-vous que la main courante de ce stade était en si mauvais état que Bernard a entrepris de la repeindre au blanc d’Espagne. Car toujours, et dans n’importe quelle situation, Bernard n’aura eu de cesse de placer l’intégralité de ses actions sous le sceau de la défense, de la préservation et de la promotion du rugby amateur. Et on ne saurait en dire autant de tout le monde dans cette salle. Et toc ! » « Soit, je prends acte de cette absence. J’invoque donc la venue de la personnalité mystère » annonce le Président. La salle bruisse de 1000 rumeurs, on entend les noms de Fabien Galthié, de Christophe Urios, de Max Guazzini, de Jo Maso, de Pierre Villepreux, de Didier Codorniou. Dans un éclair étincelant et alors que résonnent les trompettes divines, on distingue une silhouette émerger d’un nuage arc-en-ciel. Une aura de bienveillance accompagne chacun de ses pas, son visage est la promesse du bonheur éternel. Le silence se fait. « Au commencement était le Verbe » entame une voix rocailleuse « et je peux vous assurer que si l’Éternel avait su ce qu’il serait advenu de cette parole, il aurait conçu l’Homme plus muet et stérile qu’une attaque italienne. Au cœur de cette salle ou la meilleure société rugbystique prend place, nous assistons au délitement d’un idéal de fraternité. Alors que la tunique Bleue devrait fédérer énergies et enthousiasme, nous voyons le contraire se produire. Le pourrissement toujours naît de la tête. Qui êtes-vous, petits hommes de peu, pour engager ainsi la destinée d’un sport aux yeux du monde sur la voie de la calomnie, du dénigrement, de la bassesse matérielle et d’une opprobre que l’on devine déjà utilisée par nos adversaires ? Des querelles d’hommes, de clochers, de paroisses, le rugby français en a connu des palanquées. On peut même penser qu’il s’en nourrit, les digère pour mieux grandir. Mais aujourd’hui, cette audience mortifère pourrait sceller le glas de nos espérances . Quelle que soit l’issue de cette mascarade médiatico-financière, les victimes seront bien trop nombreuses pour qu’on puisse les enterrer dignement. Et l’odeur du charnier ainsi abandonné ne manquera pas de faire proliférer des moisissures à même de recréer une vie foisonnante. Je ne peux que vous inciter à poursuivre dans cette voie, que ce chaos puisse aboutir à la renaissance de notre sport. Poursuivez les propos indignes, les attitudes déplorables, que le fond soit atteint au plus vite. Je vous laisse, j’ai à faire.» Après cette envolée de DANIEL (car c’était bien lui), la salle s’est tue. Après une poignée de secondes, un sanglot a brisé le silence, rapidement accompagné d’un deuxième. Scène à peine croyable il y a quelques instants, l’ensemble de l’assistance a fondu en larmes. Chacun s’est levé de son banc et allé étreindre un inconnu, un ami, un adversaire. Car après avoir entendu la parole du Sage, il n’y a rien d’autre à faire que de s’aimer. Alors que Guy Novès était fixé dans une langoureuse accolade avec Serge Simon, le téléphone portable de ce dernier s’est mis à sonner. “Bernard !” s’exclame-t-il ! Apercevant le visage tant haï sur le téléphone du Docteur, un rictus de haine s’empare de son visage. Il se redresse, retrouve ses esprits, et assène un grand coup de poing sur le smartphone ! Une générale confuse et violente s’est déclarée ici dans le tribunal ! Olivier Missoup et Pascal Papé, apparus d’on ne sait où, avoinent à tour de bras. Trevor Brennan, jusqu’alors avec les parties civiles, a enjambé la barrière pour frapper un membre du public. Il me semble que Novès a pris un KO, mais Florian Fritz assure qu’il peut continuer à se battre, “il en a pris des KO et ça va, il se tient devant nous” selon lui. Je pense aussi avoir reconnu Sylvain Nicolas qui a profité de la confusion générale pour escamoter un banc du tribunal. “Souvenir de Toulouse”, a-t-il dit en partant. Le président siffle la fin de la rencontre et ordonne de rejouer le procès sur terrain neutre. La commission de discipline se réunira le 4 avril prochain afin de déterminer les sanctions.Les spectateurs quittent les lieux et s’en vont non loin de là à la buvette place St-Pierre. C’est bientôt l’happy hour en plus…