L’Immonde du Rugby N°14 Pour la dernière, on a sorti les costards. L’Immonde du Rugby est de retour pour son 14ème et dernier numéro de la saison. Rassurez-vous, dernier numéro avant le lancement d’une nouvelle chronique qui sera dédiée non pas à la botanique et aux problèmes modernes posés par les insecticides nouvelle génération, hélas, mais bien à la Coupe du Monde de Rugby 2011.En attendant, concluons une saison riche en émotions, en rebondissements, en scandales, en polémiques, et réjouissons nous de la footballisation rampante du milieu du rugby, qui va sans doute permettre de donner du travail aux gens comme nous qui n’ont rien de mieux à faire que de se moquer. Oui, c’était une intro vachement longue. Affaire Bastareaud, épilogue. Grande nouvelle. Après la libération de Stéphane Taponier et d’Hervé Ghesquière, un autre otage célèbre vient d’être libéré : Mathieu Bastareaud. Le trois quart centre a finalement été relâché par le Stade Français et livré à Mourad Boudjellal. L’échange aurait eu lieu dans un parking, à 3h du matin quelque part au fin fond du Var. On ne connait pas officiellement le montant de la rançon, mais des rumeurs parlent d’une somme de 350 000 euros. Interrogé à ce sujet, le ministre des affaires étrangères Alain Juppé nous a répondu ceci : « Hein ? ». C’est tout à son honneur de garder le secret de la diplomatie française. A part ça, on est quand même un peu déçus que le “feuilleton de l’été” annoncé se termine dès le 11 juillet. Maintenant, on va être obligé de parler de sujets intéressants, bravo… La suite, à lire sur le Rugbynistère, oui oui mes braves amis.
Balle à l’ouest, épisode #2 Erwan avait oublié de nous envoyer sa chronique, il était bourré. Depuis deux mois. Lien vers l’épisode 1 Le show d’avant match était en train de démarrer. Soucieux de révolutionner l’image poussiéreuse de notre club, j’ai organisé un spectacle à la Guazzini avec des pom-pom bigoudaines (des pom-pom girls quasi à oilpé, mais avec des coiffes bretonnes) qui font une chorégraphie sur la reprise de « Tri Martolod » de Nolwenn Leroy. Vu les cuisses de certaines d’entre elles, j’ai cru comprendre que le kouign-amman ne tournait pas que chez les premières lignes du club… penser à en parler au préparateur physique. Après avoir salué quelques pauvres, je me suis installé dans les loges VIP du Stade, c’est à dire sur un banc en bois légèrement surélevé. Goulven m’a rappelé qu’aujourd’hui nous affrontions La Fourastière, un énième trou à rat du sud-ouest, comme on en rencontre 15 par saison. Sur le coup, je me suis dit que ça devrait le faire… en ben en fait, pas vraiment. Bon, pour le match en lui-même, je ne vais pas m’étaler dessus. Il faut que vous sachiez que quand on est un notable comme moi, on n’a pas vraiment le temps de suivre les matchs. Il faut aller serrer la main du maire, lui taper la discute pour continuer à gratter des subventions, aller intimider le président du club adverse, consulter ses messages sur mon Ipad ou au moins faire semblant pour donner l’impression aux autres que t’es quelqu’un d’important, etc. Puis surtout, j’ai préféré me désintéresser du jeu quand j’ai compris qu’on allait prendre une branlée. C’était vers la 8ème minute, alors qu’on encaissait notre 3ème essai. C’était fest noz dans la défense… Goulven m’a expliqué que c’était normal, que c’était le début de saison, qu’il y avait beaucoup de nouveaux joueurs et que ça allait prendre 2-3 matchs avant de se mettre en place. Je lui ai dit que j’étais quand même un peu déçu de la prestation de notre recrue phare, le fameux Jaco Van der Krüger. 12 fautes en un seul match, sachant qu’il n’a joué que 70 minutes à cause de son expulsion temporaire, ça me paraît quand même un peu beaucoup. Mais Goulven avait lui l’air satisfait « Ce mec, il est là depuis une semaine, mais c’est déjà un vrai breton dans l’âme. C’est simple, sur le terrain, il m’a rappelé Gregory le Corvec ». Et c’est une bonne nouvelle ça ? Il m’a aussi affirmé que tout irait mieux quand une de nos autres recrues, Vitolio Manu Calin, serait présent pour stabiliser la mêlée. Vitolio, c’est 1m71, 135 kilos. Une bête. Sauf que quand il est descendu – péniblement – de l’avion, il en faisait plutôt 155. Et quand il a découvert la gastronomie locale et la galette saucisse, ça ne s’est pas arrangé… On l’a donc mis au régime sec. Tous les matins, Goulven l’emmenait faire son footing sur la plage de Pen-Ar-Pouillac. Du coup, il s’est fait une entorse de la cheville en glissant sur un galet… il en a encore pour quelques semaines de convalescence. Un autre qui m’a déçu, mais là c’est déjà une habitude, c’est le p’tit Gareth. Gareth n’est pas un mercenaire gallois acheté au club de Gleweleryynn, non. Gareth c’est mon fils, ma bataille. Oui, mon fiston. Il a débarqué dans ma vie à l’improviste : c’était à l’été 87, quand j’étudiais le commerce international à l’université de Cambridge. Alors que je fumais un joint sur le campus, comme on faisait tous à l’époque avant de devenir des vieux réacs, Abby s’est avancée vers moi avec son gros bide. Abby, c’était une étudiante galloise en sociologie, psychologie ou je sais plus quel truc en ogie qui vous donne des diplômes inutiles. Je l’avais sautée dans les toilettes d’un pub après un match du Tournoi des 5 Nations. C’était le bon temps. J’ai tout de suite compris ce qu’elle me voulait : mon argent pour m’éviter un procès en paternité. Mais déjà à cet âge, j’avais le sens des responsabilités. Je lui ai filé 500 balles à cette pouilleuse, et j’ai pris le gosse. Je l’ai élevé moi-même. Je l’ai appelé Gareth, en hommage à Gareth Edwards. J’ai toujours pris soin d’élever Gareth pour qu’il devienne un homme, un vrai, un Tortellini. Et j’ai toujours imaginé qu’il deviendrait un grand rugbyman. Mais c’est vrai qu’avec son mètre 72 et ses 68 kilos, il est pas super impressionnant au premier abord. A se demander s’il a vraiment pris mes gènes de winner. Mais bon, s’il a pas (encore) le physique, je suis certain qu’il a un mental de guerrier. C’est juste qu’il le sait pas encore. En attendant qu’il révèle sa vraie nature, Goulven l’avait positionné à un poste pas trop physique, à l’ouverture, et lui avait donné la charge des tirs aux buts, puisque selon lui c’était « une bonne grosse tapette », ce qui dans le jargon rugbystique veut dire qu’il a un bon coup de pied je crois. Hélas, avec son 0/6 aujourd’hui, il a pas vraiment assuré. Sans doute la pression du public. 13 personnes quand même, on était pas loin du record pour un match de rugby en Bretagne. En plus, son prof de sport de 6ème était venu, « pour rigoler » qu’il disait. Il rigolera moins quand sa femme qui bosse à mon usine recevra une lettre recommandée lundi…
L’Immonde du Rugby N°13 Sauvons le Stade Français. En peignoir. L’Immonde du Rugby revient pour son 13ème numéro. Il paraît que ça porte malheur. Et c’est vrai, puisque Ovale Masqué a perdu un bon ¼ de son texte après une manipulation foireuse sur le PC de l’Ovale-Cave… ce qui explique ce léger retard. Mais l’Immonde est bien là, et il est bien rempli, alors annulez tout vos projets de sorties ce soir et préparez vous à un numéro exceptionnel, qui accordera une grande place aux problèmes du Stade Français, mais aussi à ce grand malade qu’est Alain Penaud, à Mike Phillips, Frédéric Michalak, et bien d’autres encore … A lire sur le Rugbynistère.
Document exclusif : l’échange de mail entre Laporte et la FACEM Là, je crois que tu viens de te faire niquer Bernard. L’équipe de hackers de la Boucherie Ovalie a pénétré dans la boîte mail de Bernard Laporte et a repéré l’échange à l’origine de la désormais fameuse escroquerie subie par le Stade Français. On voit tout de suite que Bernard a eu affaire à des professionnels. Nous ne pouvons pas vraiment lui en vouloir d’avoir été si crédule… Cliquez sur les images pour agrandir. La réponse de Bernard :
Ovale Masqué vous plonge dans les entrailles du Stade de France… Dans les entrailles de Damien Traille, ça aurait été mieux. Jour de finale, Ovale Masqué est sur place. Il a tout vu de l’avant match avant tout le monde et il vous offre son récit ici. La suite ce soir… 16h00 Les supporters commencent timidement à s’agglutiner sur le parvis du Stade de France. Les vendeurs à la sauvette, eux, sont en place depuis le début de l’après-midi et proposent tout un tas de babioles à des prix exorbitants : écharpes, ballons, cotes flottantes ayant appartenues à David Skrela… rien de bien intéressant, comme souvent. 16h30 Le bus toulousain s’engouffre dans le tunnel menant au Stade. Le staff et les joueurs Toulousains en descendent et vont tranquillement claquer la bise à tout le personnel. Le concierge s’en va remettre les clefs du vestiaire à Guy Novès. C’est inutile, il a déjà son trousseau, avec un Bouclier de Brennus miniature en guise de porte-clef. 17h00 C’est au tour des Montpelliérains d’arriver au Stade. Le bus est arrêté par la sécurité. « Montpellier vous dîtes ? Désolé, la finale de la Coupe de la Ligue, c’était le mois dernier . Réveillez-vous les gars. » 17h05 Eric Béchu prend les choses en main et explique qu’il s’agit bien de l’équipe de rugby de Montpellier, qui vient disputer la finale du Top 14. Le chef de la sécurité consulte la liste des invités « Toulouse, ok… Clermont… Perpignan… Biarritz… Stade Français, ah tiens, faudrait que je pense à les rayer eux…. non désolé, pas de Montpellier sur la liste. » 17h15 Après un quiproquo de 15minutes, la sécurité laisse finalement entrer les Montpelliérains dans le stade. L’occasion pour Trinh-Duc, Ouedraogo et Tomas de se la péter un peu. « Suivez-nous, on connait ! ». Les hommes d’Eric Béchu et de Fabien Galthié investissent le vestiaire visiteur. Sur la porte, il y a marqué « ASM Clermont Ferrand ». 17h30 Arrivée de Fabien Galthié, à bord d’une limousine. Le coach du MHRC descend de l’engin tout fringant : costume et coiffure impeccables, Ray Ban sur le nez. Les flash crépitent et les journalistes s’amassent autour de lui. 17h31 « Fabien ! Fabien ! Est-ce vrai que vous revenez du siège de la FFR où vous venez de donner votre accord pour entraîner le XV de France après la Coupe du Monde. » Galthié se contente d’un laconique « No comment » pendant que ses gardes du corps font signe aux journalistes de reculer. 17h35 Pendant ce temps, Eric Béchu déballe les chaussettes de son équipe. La suite, à lire sur le Rugbynistère.
Top 14, la finale avant l’heure Un nouveau venu, Capitaine, nous livre en avance le contenu de la finale. Et nous on vous spoile tout avec cette illustration. La Boucherie Ovalie est fière de vous présenter un petit nouveau. Son nom, c’est Capitaine. Tout simplement. C’est sûr que vous se présenter en societé, ça claque. De lui on ne sait pas grand chose, si ce n’est qu’il est un adepte de la mauvaise foi et qu’il ne supporte aucun club en particulier. Ce qui ne l’empêche pas de ne pas en aimer certains, comme le BO, ou encore Biarritz (dixit lui-même). Capitaine ne possède pas encore le scooter à remonter dans le temps d’Ovale Masqué, mais il a quelque chose de tout aussi puissant : le pouvoir de l’imagination. Enfin en l’occurrence, pas tant que ça puisque selon lui, la finale du Top 14 est déjà pliée. Il a déjà le film dans sa tête et comme il est sympa, il le fait partager à tout le monde, comme ça vous pourrez vous faire un ciné samedi soir… Nous y voilà enfin, après un Top 14 d’anthologie avec des équipes inattendues de la seconde à la 13ème place, une finale Toulouse – Montpellier voit le jour pour la première fois de l’Histoire. Alors que Toulouse a fait le boulot en prenant la première place à la fin de la phase régulière puis a éclaté les 22 vendeurs de chez Lidl en demi-finale, les montpellierains, eux, en ont chié. Un huitième face à un Toulon des mauvais jours : facile ; un quart contre le CO, l’arbitrage et la LNR en même temps, à Castres : mission impossible, mais pas pour François Thrin-Cruise : MHR 18 – 17 CO. Enfin, une demie face au Racing, l’ogre parisien, un pack surhumain, des internationaux à chaque poste, second de la phase régulière… Soyons clair, le MHR n’a rien fait, Wisniewski n’aime pas les gros matchs et le prouve, il fait même exprès d’expédier le drop de la gagne direct dans la friterie de Jeannot au lieu de viser entre les perches (se trouvant à 30m en face de lui). Bref, tout ça nous refile une finale en carton avec l’habitué Toulousain face à la révélation montpellieraine. Les « bleus », dans tous les sens du terme, vont en prendre 40… En pleine après-midi, la capitale est aux couleurs habituelles : le noir et rouge. Une teinte de bleu vient s’incruster dans la foule de Toulousains qui sont là comme si c’était chez eux. En fait c’est un peu chez eux, c’est l’équipe de rugby qui joue le plus au Stade de France de la saison finalement. On aperçoit un stand bleu-ciel et blanc où on peut acheter des milliers de place pas cher. Lorenzetti à la caisse, qui pleure encore. Peu à peu le Stade de France se remplit : côté supporter les chants toulousains commencent à se répandre, tandis que côté tribune officielle on aperçoit des maillots du Racing et de l’ASM prendre place. Les commentateurs s’installent et tout le monde pousse un soulagement quand Ibanez et Pelous prennent le micro. Ha non, c’est pas Pelous, c’est juste Lartot qui a pris des baffes… Les commentateurs lisent rapidement leurs fiches à la con avec leurs chiffres à la con dont on a rien à faire : « Et oui Raphael, Yannick Jauzion va jouer son 3256ème match de rugby ! C’est extra-ordinaire ! Pas vrai Raphael ? » « Oui. » « Je t’ai dit de fermer ta gueule pourtant non ? » Lartot ne peut s’empècher de continuer et aperçoit à l’écran Byron Kellher entrain de discuter avec Jacki Lorenzetti et Mourad Boudjellal. Rien de plus banale dans le monde de la criminalité rugbystique me direz vous. Alors que la composition des joueurs défilent, on note finalement l’absence de David Skrela, remplacé par le jeune Nicolas Bézy, 14 ans et demi. On notera aussi la titularisation au centre de papy Yannick et Florian Fritz, un duo d’expérience à Toulouse. Et puis il fallait bien que quelqu’un plaque les mecs que Yannick allait louper. A souligner, côté montpellierain, que c’est toujours la même équipe de Reichel. Il y a juste Ouedraogo qui est équipé d’une moufle. La caméra s’attarde sur Guy Novés, déjà accroupie sur le bord du terrain, puis Fabien Galthié en tribune. Le choc entre les deux grands Monsieur du rugby va être énorme ! Enfin non, on sait que Guy va ridiculiser Fabien : le premier vous exécute juste en vous regardant et l’autre pleur à chaque fin de match alors… Bref, alors que l’odeur de la saucisse/frite se fait plus forte, les joueurs arrivent sur le terrain, la mise en scène est pourrie et on voit rien des tribunes, mais on crie tous ensemble, on ne sait pas pourquoi. Ça y est, le coup d’envoi est donné, le match peut enfin commencer. Je ne vais pas vous faire un détail du match, inutile, on sait tous comment ça se passe, le MHR ne sait jouer qu’un style de jeu et Toulouse fait comme d’habitude. Mais bon, on va pas se passer de commenter les belles action du match, comme le retour intérieur de Bézy sur Thrin-Cruise pour se ramasser l’épaule de Gorgodze en plein sternum et manger 10m de pelouse dans la nuque. Ca c’était beau ! Merci Nico ! A la 12ème minute, Doussain, lancé comme… comme… bah non, pas lancé, départ au ras, évite la première ligne bleue, pose une charge sur Tomas, qui se fait enterrer, et le p’tit Doussain, 1m75 – 95kg, se jette à l’assaut de la ligne d’en-but mais est repris par Captain Courage à 5m ! Dommage ! C’est à la 25ème que Toulouse ouvre le score, Jauzion fait son classique : tout droit sur son vis-à-vis, lève les bras à 3m au dessus du sol et passe après contact pour… Fritzzz l’éclair. Lancé à deux milles, il n’essaye pas d’éviter le 15 adversaire, pour quoi faire, il préfère l’exploser et applatir après la percussion. Grandiose. Après quelques fautes de chaque côté : plaquage sans ballon pour Thrin-cruise, saut de l’ange dans le ruck pour Albacete, hors-jeu de l’intégralité de la ligne défensive de Montpellier… Les deux équipes se quittent à la pause sur le score de 16 à 9 pour Toulouse. Lartot ne peut s’empècher de prendre la parole : « Hé bien c’est un avantage aux Toulousains, mais la seconde mi-temps peut nous réserver des surprises ! Pas vrai Raphael ? » « Ben si par surprises t’entends des essais et des pénalités, ouai. » « Merci Raphael ! » Pendant les dix minutes d’abrutissement, France2 a pensé aux grands absents avec une pub pour Renault avec Gladianol, Parra et Marcochon. Suivie de celle avec les Racingmen, pour Dove ? Oui c’est ça. Au retour des vestiaires, les deux équipes sont comme neuves. Coup d’envoi long de Thrin-Cruise dans les bras de Vincent Clerc, il tente le cad’deb sur Nagusa qui arrive comme une flèche mais à 5m de l’ailier fidjien, le fils à Novès s’écroule. Après diagnostic des médecins : c’est les croisés ! Pauvre Vincent… encore une fin tragique. A dans 1 an. A sa place, ils font rentrer la boule, Caucaunibuca, la bave aux lèvres. Le jeu rebondit côté Montpellier et c’est Gorgodze qui trouve le trou entre Millo et Doussain, les deux mecs les plus denses du ST, allez comprendre… Après une course de 25m derrière la ligne de défense toulousaine, Gorgodze tente un petit coup de pied à suivre pour lui même mais envoie le ballon directement en tribune. Non décidément, un deuxième ligne reconverti en flanker ; ça va tout droit, ça joue pas au pied. On commençait à se faire un peu chier à regarder Bézy aligner les pénalités avec Moyano quand soudain : remplacement, Guy prend l’initiative tactiquement et fait rentrer Poitrenaud : papy Jauzi sort en déambulateur, puis Picamoles vient se placer en 8, Nyanga en 6 et Poux et Lecouls à la pile. Galthié fait pareil mais on les connaît pas les mecs, alors on s’en fout. Bref, le jeu commence à redevenir intéressant, du dynamisme et de la fraîcheur, on revoit un peu de combat. Un peu trop d’ailleurs, alors que Doussain tente une échappée au ras, il est plaqué, Millo et le grand géorgien du MHR vont au combat, l’un avec la tête, l’autre l’épaule. Les deux sortent, l’un sur carton jaune, l’autre sur K.O. On lui avait dit à Romain de faire attention… A partir de là c’est l’hécatombe au MHR, le n°9 se plaint du genou, Fulgence pleure en se tenant la main, les deux piliers restent sur les genoux après chaque contact… En même temps, c’est une équipe de Reichel. Alors forcement, les vieux briscards toulousains en profitent, Heymans fait son coup de génie de l’année, tant pis pour la Coupe du Monde, et dépose 7 adversaires avant d’aller marquer entre les perches. Cinq minutes plus tard, c’est au tour de Caucaunibuca de venir faire le show, en retour intérieur sur Fritz… Non le second centre n’a pas fait la passe, il a échappé la balle, nuance. Bref, Caucau lancé comme une twingo vient percuter le 15 de 80kg du MHR, se fait rattraper pour Ouedraogo et Moyano mais arrive à jeter la balle entre ses jambes pendant son salto avant pour Médard, qui n’a plus qu’à aller aplatir. Un essai à la Médard : les toulousains font le boulot et lui aplati, quel joueur ! Alors que les Noir et Rouges enfoncent les bleuets dans tous les domaines du jeu sur cette fin de partie, Thrin-Cruise a un éclair de génie : il raffute le minot Bézy et envoie une passe à Naguza arrivé à hauteur. Mais heureusement, le boucher toulousain des îles veille ! Et c’est avec grâce que Caucaunibuca attrape la glotte de l’ailier fidjien et le dépose à terre avec la douceur d’un CRS en temps de grève lycéenne. L’arbitre n’hésite pas à sortir un carton jaune. Mais là encore, les Toulousains s’en foutent. Même Elissalde se marre. C’est donc sur un score de 38 à 18 que Toulouse s’impose. Le stade est en feu, la Ville Rose aussi, tout le monde chantent et dansent. C’est super. Enfin non, les toulousains vont nous bassiner encore plus avec le rugby et continuer à dire que le ST est intouchable, au-dessus de tout le monde et blablabla. Un toulousain qui gagne un titre c’est comme un américain qui gagne une guerre… on a beau lui expliquer, il nous fait chier. Guy Novès reste accroupi et regarde au loin, Galthié pleure, comme d’habitude et les joueurs de Montpellier dansent avec les toulousains. Tout le monde est content finalement, les gagnants comme les perdants, il y a juste en tribune où l’on a l’impression d’avoir perdu la finale… côté tribune du Racing et de Clermont. C’est une belle fête du rugby encore une fois. Capitaine.
L’Immonde du Rugby N°2,21 gigowatts Si Ovale Masqué avait eu ce jouet à son Noël 1993, il serait devenu bien moins aigri… Ca y est, la Heineken Cup est terminée. Nous avons assisté à une des plus belle finale de l’histoire de la compétition, sûrement même la plus belle avec celle de 2004 entre Toulouse et les Wasps. Mais il semblerait que tout le monde s’en foute. Un petit encart sur la une d’un Midol consacré à 95% aux demi-finales du Top 14, et rien du coté de l’Equipe où on a préféré fêter le titre de Lille en Ligue 1. Le constat est terrible : quand il n’y a pas d’équipe française en finale, personne n’en a rien à carrer de la Heineken Cup. Nous, on trouve ce manque d’ouverture d’esprit regrettable. Mais comme on veut quand même avoir plein des lecteurs, on va vous proposer un article 100% français et 100% science fiction : Ovale Masqué a chevauché son scooter à voyager dans le temps. Revenu dans le passé, il a usé de ses pouvoirs pour faire gagner Toulouse et l’USAP en demi-finales de H-Cup, créant ainsi un paradoxe temporel majeur et un futur alternatif. Et c’est donc en direct live (pourquoi dire direct live d’ailleurs ? ça veut dire deux fois la même chose…) depuis une dimension parallèle qu’il vous livre le résumé de la finale de Heineken Cup que vous ne verrez jamais entre Toulouse et Perpignan… C’est à lire en intégralité, comme d’habitude, chez nos amis du Rugbynistère. Clique ici, lapin.
Faites connaissance avec Don Erwan Tortellini… Erwan Tortellini est un riche industriel breton, président du petit club de Pen-Ar-Pouillac dans le sud ouest. De la Bretagne. Son objectif ? Monter en Top 14. Suivez ses aventures en notre compagnie… Erwan Tortellini dit le « Don » est un riche industriel breton d’origine sicilienne, né en 1957 à Plouyé dans le Finistère. Self-made man à succès, il est le PDG d’une usine de parapluie à motifs marins et le fondateur de la chaîne de fast-food Beurre-Kurr King. Mais Erwan est avant tout un passionné de rugby. Souhaitant fermement implanter localement ce sport si populaire chez les lointains cousins irlandais, gallois et écossais, cet ambitieux golden boy a récemment racheté le club de Pen Ar Pouillac, petit village du sud-ouest (de la Bretagne) dont il est également conseiller municipal. Le RC Pen Ar Pouillac vient de louper la montée en 4ème série régionale, mais Erwan compte bien accéder au Top 14 d’ici 5 à 6 ans. Son plan ? Recruter un max de joueurs issus de l’hémisphère sud, faire pression sur les arbitres et offrir des bouteilles de cidre brut à ses joueurs en guise de primes de victoire. La Boucherie Ovalie vous propose de suivre son journal intime… C’est le grand jour. Le tout premier match de la saison. D’ici quelques minutes, un nouveau chapitre de ma vie va s’ouvrir. Un nouveau défi. J’ai beau réussir absolument tout ce que je fais, ce soir, j’ai une sacrée boule dans le ventre. Alors que ma limousine traverse les étroites rues moyen-âgeuses de Pen Ar Pouillac, je tripote nerveusement mon smartphone, et consulte mes derniers mails. Encore un message du délégué syndical de l’usine. Et blabla augmenter les salaires, et blabla conditions de travail inacceptables… cause toujours ducon, delete. Un autre, plus intéressant, de la part de Goulven le Merdeff. Goulven, c’est le nouvel homme fort du club. Il cumule les 4 plus haut postes dans la hiérarchie du club : Conseiller du président, chargé du recrutement, entraîneur et responsable de la buvette. Quand je suis arrivé à la tête du conseil d’administration, j’avais besoin de m’entourer d’un mec légitime, charismatique, un homme de terrain, un vrai stratège. Goulven était cet homme. Car figurez vous qu’il fut le premier breton sélectionné en Equipe de France… c’était en 1974. Le XV de France partait en Tournée en Pologne cette année là. Et comme la fédé avait trop peur d’envoyer les meilleurs au casse pipe – les polonais, en troisième mi-temps, ils sont imprenables sur les jeux à boire – le sélectionneur de l’époque avait décidé de leur envoyer les pires raclures de l’hexagone, les mecs qui avaient la réputation d’avoir la meilleure descente du pays. Incontestablement, pour la Bretagne, c’était l’occasion ou jamais de briller sur la scène internartionale. Faut être honnête, Goulven a pas trop assuré pour sa première (et dernière) sélection en Bleu. Trop consciencieux, trop pro, il avait attaqué la vodka dès l’échauffement pour préparer la 3ème mi-temps contre les polak. Du coup, sur le terrain, il était complètement saoul. Sachant qu’il jouait arrière, c’était particulièrement fâcheux : même Poitrenaud aurait eu un meilleur sens du placement. La France a perdu le match 3-0. Les polonais ont bien eu des occasions d’essais, mais eux aussi étaient bourrés, du coup ils enchaînaient les en-avants dans l’en-but. Leur ouvreur a quand même réussi à passer un drop (il voulait trouver une touche, en fait) pour offrir une victoire historique à la Pologne. Etrangement, vous ne trouverez aucune trace de ce match dans les archives de la FFR… Du coup, on ne peut pas réellement dire que Goulven ai été international. Mais bon, je lui fais confiance quand même. Le gars a l’air compétent : comme moi, c’est un mec qui a l’esprit d’entreprise. Après sa carrière, il a monté sa boîte de sportswear. Un vrai innovateur : c’est lui qui a ramené de nouveaux tissus sur le marché. Avec les vieux maillots en coton, tu pouvais pas jouer au rugby en Bretagne : avec la pluie ça se gorgeait d’eau, ça pesait 15 kilos et tu te retrouvais avec la même vitesse de déplacement que Jerôme Thion. C’est aussi un des premiers gars a avoir compris qu’il fallait délocaliser à Madagascar. Les petits chinois, les petit thaïlandais, ils se sont embourgeoisés, maintenant ça veut des salaires de 200 euros par mois. Le petit malgache se contente de 50 euros mensuels, et comme il est francophone, c’est plus facile de lui crier dessus quand il n’est pas productif. Ah sacré Goulven. En plus du monde de l’entreprise, il aussi des contacts dans le monde du rugby : il m’a dit qu’il essayait de recruter Jack White comme conseiller technique au club. Pour moi, Jack White c’était un chanteur de rock, mais parait-il qu’il a été entraîneur des champions du monde de l’Afrique du Sud. Waouh, la classe. Il a aussi plein de touches avec des joueurs de là-bas. Il a réussi à en recruter un, un gros poisson parait-il. Un certain Jaco Van der Krüger. J’étais là quand il a signé son contrat. Grand, blond, 125 kilos à vue d’oeil, une tête de nazi dans un film d’Indiana Jones… un vrai tueur le gars. Techniquement, c’est peut être pas vot’ Richie Mescouilles, mais je sens que j’avais là un mec qui allait terroriser toute la série régionale 5 ou 6, je sais plus exactement où on en est. De toute façon le Top 14 n’est plus qu’une question de temps, j’vous le dis ! Moi, niveau recrutement, j’avais plutôt pensé à Yohann Gourcuff. Il paraît que le gamin vaut plus rien au foot, qu’il est juste bon à tirer des corners, alors il peut bien venir chez nous pour taper les pénalités. Il servirait qu’à ça, un peu comme Beauxis au Stade Français. Puis c’est surtout le potentiel commercial qui m’attirait : le mec c’est quand même la seule icône sexy de la Bretagne, enfin avec Patrick Poivre d’Arvor mais lui ça ne fonctionne que sur les plus de 60 ans. Je te le fous à poil dans un calendrier le Yohann, je me fais un max de thune et je ramène plein de pucelles en tribunes, tout simplement. Enfin, quand y’aura des tribunes, puisque pour l’instant, on a juste un champ de patate avec des vieux bancs en bois, et une buvette qui vend du chouchen frelaté à 3 euros le verre. Ouais, y’a encore du boulot… mais rien n’est impossible pour le Don. Allez, le match va pas tarder à commencer. Je vous reparle après pour le compte rendu. Kenavo les bouseux, Erwan
Pierre Albala-Dijo n’aime pas les Anglais… C’est son droit le plus strict. Je n’aime pas les Anglais et je ne les ai jamais aimés. Vous êtes vous aussi supporters de rugby – du XV de France très probablement – donc vous me comprenez. Puis, on ne va pas se cacher, on a de quoi les détester, ces gens qui habitent où il fait froid et gris 350 jours par an. Ces maudits Anglais ont toujours été là pour perturber les plans, toujours glorieux, des Français. La Coupe du Monde 2007, LA Coupe du Monde des Bleus. Les Britishs ont battu les hommes de Bernie le Dingue en demi-finales. Pour cela, un grand merci à Jonny Wilkinson, artisan-bourreau-buteur de la couronne, au terme d’un match qui restera dans les mémoires. Et merci à Damien Traille, un biarrot, tu m’étonnes. Ou l’autre demi-finale de 2003 en Australie. Si seulement Michalak n’avait pas été élu joueur le plus sexy du Mondial juste avant ce match… Des matchs qui restent en travers de la gorge de beaucoup. Joueurs comme supporters. Et surtout dans la mienne. Car pour les faire passer ces défaites, c’est au tonneau que je me suis mis à boire. Je sais pas si vous voyez le genre. L’Anglais éprouve envers le Français une haine semblable à celle que le Français voue à son homologue britannique. Qu’on se le dise franchement hein, les duels France-Angleterre (et inversement), le fameux Crunch, ça n’a pas de prix. On s’y prépare au moins une semaine à l’avance. Toutes invitations à quelques repas ou autres mondanités sont poliment (quoi que) refusées. Sur le terrain, non il n’y a plus de Will Carling qui viendra dire, avec un sourire arrogant, ce “Sorry, good game “ qui atteint au plus profond de soi. Mais quand même. C’est un duel fratricide. Allez y comprendre quelque chose. Les Britishs sont venus nous aider pendant les deux guerres mondiales. Vaillants, qu’ils étaient sur les plages normandes, ces gars-là. Mais quand il est question de rugby, on oublie tout ça. C’est ingrat, ouais, mais on s’en fout. Ca me fait penser j’ai moi-même eu la chance de jouer deux matchs de cette trempe. C’était lors d’une tournée en Angleterre, il y a bien 40 balais. On s’était cassé les dents toute une après-midi sur un paquet d’avants rude comme jamais j’en avais vu. En plus, il pleuvait comme vache qui pisse, on était loin d’être dans notre élément. Mais ! Mais ! Il y a eu revanche les petits, évidemment. Un an plus tard, ces mêmes types sont venus à leur tour découvrir les joies et plaisirs à la française. En trois matchs, l’équipe anglaise (les mêmes avec deux gaillards de 120 kilos en plus) avait fait tomber la glorieuse réputation des clubs de l’Hexagone. Ne restait plus que nous. Toute la semaine a été dantesque. Trois entrainements, les combinaisons répétées à foison, du physique à en cracher ses poumons et à roter du sang. Mais on était prêts. Prêts à venger l’honneur français, face à ces maudits anglais. Ces enculés d’Anglais, comme ça c’est clair. Dans le vestiaire un calme froid, plat et pesant. Pas un seul mot, pendant les 30 minutes précédent le coup d’envoi. Rien de chez rien, nada, fifre. Les gros se sont parlés (sujet, verbe, complément et encore, faut pas pousser), nous on est resté sur les bancs, la tête posée sur les bras, à attendre… Encore attendre… Tout le village était au courant de ce fameux match, et la main courante était comblée de monde. Les vieilles du village, les familles, les commerçants, les petites sœurs et les copines. Un seul mot d’ordre pendant la semaine quand on rodait en ville. « Vendredi soir, il faut gagner les gamins, hein ! Faut les bouffer ces Anglais ». Oui Madame. Même la Jaja dans son bar, ne voulait plus nous servir à boire. Question de préparation avant le match, qu’elle disait… Bref, il fait nuit dehors, c’est un mois de novembre frisquet. Messieurs les Anglais sont en vacances rugbystiques, mais pas question qu’ils s’amusent sur le terrain. La guerre de tranchés, on se l’est promis avec les gars. Une heure et demie plus tard, on a gagné. La joie est extraordinaire. J’ai joué des demi-finales de championnat de France, des tournois importants, mais ce match « amical » contre les Anglais reste comme le plus beau souvenir. On s’est farci les joyaux de la couronne, on a sauvé l’honneur de la France. Santé !
L’Immonde du Rugby, épisodes 6&7 Marco a trouvé ça trop LOL. L’odyssée rugbystique d’Ovale et ses amis continuent sur le rugbynistère. D’abord avec l’épisode 6 avec un retour sur les faits saillants de la dernière journée du Top 14, puis l’épisode 7 qui revient sur la fameuse liste de l’Equipe de France pour la Coupe du Monde avec l’analyse exclusive de l’imbibé Pierre Villegueux. Bonne lecture les lapins, et n’oubliez pas… merde, on a pas de slogan tout préparé. Rien en fait.