Le Catalabo analyse Stade Français/Usap (35-31)

Tels les Avengers, Gregory le Mormeck et Ovale unissent leurs forces pour commenter un match de légende.

 

Par Gregory Le Mormeck et Ovale Masqué

 

Le Contexte

Samedi 14h15, le ciel est gris, aujourd’hui l’USAP se déplace au Stade Charléty pour y affronter le Stade Français. On s’apprête à jouer la 24ème journée de championnat, putain que c’est long. C’est long pour tout le monde, les Catalans se sont bien sortis de leur position délicate au classement mais ont absolument besoin de ramener quelque chose de la capitale s’ils veulent finir la saison sereinement. Les Parisiens ont eux besoin de points pour espérer se qualifier pour les barrages et offrir une belle sortie à Rodrigo Roncero.
C’est donc le match des adieux pour le Stade Français. Adieu à Roro La Saumure qui prend sa retraite de pénible pilier et qui joue son dernier match dans ce stade mythique, chauffé comme jamais par les 12 spectateurs venus le voir plonger dans les rucks. Adieu à Dimitri Szarzewski qui lui aussi joue son dernier match ici, puisqu’il partira loin vers l’inconnu l’année prochaine, tout là-bas, dans cette contrée lointaine du Métro Racing. Fini les copains, fini les parties de Wii endiablées avec Pascal et Sergio, fini le doux contact d’une crème épilatoire avant une séance photo pour le calendrier, bref, la fin d’une époque.

Côté terrain l’Usap vient pour faire un coup mais pas trop, elle se présente donc avec une première ligne composée de Choux-ster et Kissme Pulu habituellement remplaçants, qui encadrent Guilhem Pizzado. En seconde latte, ça tient la route avec O’libeau (oui un seconde ligne irlandais ça fait beaucoup plus peur) et Tchalé Watchou-tchou-tchou. Riri et Fifi encadrent Ritons pour la troisième ligne, tandis que Mémé et Crochet forment la charnière. Aux ailes le Nain et la Flèche, au centre Le Grand et le Coffre, à l’arrière, l’Arrière. Toute ressemblance avec de vrais joueurs est fortuite. Le plus étonnant vient quand même du banc, puisque aucun joueur qui le compose n’a l’âge d’aller voter ou de conduire une bagnole.

Côté parisien tous les titulaires sont alignés, comme depuis le début de la saison, les remplaçants étant beaucoup trop nuls pour jouer autre chose que Petraca, Padova, Parma, ou toute autre équipe rimant avec Pepito Elhorga. Notons tout de même l’absence de Paul Williams, le seul homme capable d’avoir la classe en portant le bouc en 2012. Il ne manquera probablement pas à l’USAP, à qui il avait marqué un essai particulièrement humiliant à Aimé Giral à l’aller. Un peu moins quand même que celui de Szarzewski sur une course de 30 mètres… et oui, on rigolait bien à Perpignan en début d’année, demandez donc aux Clermontois.

 

Le Film du match

Avant le coup d’envoi, je me suis demandé plusieurs fois ce que je foutais là à regarder ce match plutôt que de profiter du beau temps. Et puis je me suis rappelé qu’il pleuvait dehors et que n’étant pas couché de la veille une bonne sieste devant un match de merde me ferait le plus grand bien.

Je me suis trompé, dès le début, les deux équipes envoient du jeu et essayent presque de faire illusion. Débarrassés, pour cette fois, de cet horrible maillot rose, les Parisiens jouent bien et essayent de casser la défense catalane. Coetzee et Marty sont appliqués et arrêtent toutes les attaques du Stade Français. Roncero a laissé l’émotion de côté et veut s’assurer une belle sortie sous son public. Il fait donc ce qu’il sait faire de mieux : tricher. Ce joueur bénéficie de la jurisprudence Mc Caw. En effet il est invisible pour l’arbitre et il peut quand il le souhaite changer de camp et même d’équipe au cours du match. On m’a raconté que certains matchs il prend la place du 8 adverse sur les mêlées afin d’avoir le gain du ballon plus rapidement, du grand art vous dis-je. Cette fois-ci il n’aura pas besoin de forcer son talent. Guilhem Guirado, répète ses gammes, 3 touches, 3 pizzas, il reprend les fondamentaux. Il me tarde de voir la tournée d’été de l’équipe de France, souvent composée de joueurs de Fédérale 4 parachutés là, juste pour voir, essayant de travailler des combines en touche avec Guirado titulaire et Tolofua remplaçant, une boucherie, on s’en réjouit d’avance.

Pour en revenir au jeu ; touche pour l’Usap à 5 m de son en-but, Guirado lance une spéciale qui lobe le sauteur et atterri dans les bras de… Roncero qui revenait tranquillement des vestiaires de l’Usap pour y voler l’elasto de la pharmacie, et qui n’a plus qu’à plonger dans l’en-but.

 

Les Catalans restent tout de même en place mais se font un malin plaisir à ne pas pousser les mêlées. Oui l’Usap est avant-gardiste. Tout le monde sait bien que ce secteur de jeu est voué à disparaître, Jérôme Schuster le premier. La Barbamêlée Catalane est ridiculisée quelques fois et donne l’occasion à Krusty le Clown de creuser l’écart. Avant la mi-temps, Planté marque un superbe essai suite à une sautée de Marty. Heureusement que la défense parisienne était aux fraises tagada sur l’action d’ailleurs, sinon le pauvre Planté aurait probablement terminé en touche, la sautée ne s’imposant pas tellement vu qu’il y avait un trois contre un. Un essai qui va redonner de l’espoir aux Usapistes et qui aura le mérite de me réveiller. 22 à 13, tout le monde rentre au vestiaire, Szarzewski aussi. (Fernandel inside)
A la reprise, Marty retrouve son niveau habituel et décide de se prendre pour Sonny Bill Williams en tentant une passe après contact en faisant le poirier. Les Malabars récupèrent le ballon et les Catalans enchaînent une belle série de placages fantômes, qui donneront l’occasion à George Smith de prouver que ses crochets sont plus efficaces que ceux de Paul Sackey (qui joue toujours au rugby donc). Pour son dernier match à Charléty, Smith marque également son petit essai donc, un moment fort émouvant qui vient conclure une idylle de trois semaines entre l’Australien et le public parisien.

 

La suite va se limiter à un concours de défense et à une série de coloscopies que Roncero pratiquera sans anesthésie à Schuster sur chaque mêlée. Krusty enquille, Hook joue facile, intercepte quelques ballons pour rigoler et montrer à Contepomi que lui aussi peut tenter et réussir des trucs impossibles. L’écart augmente et les Parisiens vont mener jusqu’à 32-16 à l’heure de jeu. Personnellement c’est le moment que j’aurais pu choisir pour éteindre ma télé et me rendormir. Chose que j’aurais faite si ma télécommande ne s’était pas mystérieusement volatilisée. Et tant mieux en fait. L’Usap ne veut rien lâcher et Hook recolle au score. Candelon, sort de sa boite (à chaussures) pour marquer l’essai qui redonnera l’occasion à tous les supporters catalans qui ont fait le déplacement de montrer qu’ils sont bien présents et plus nombreux que ceux du Stade Français.A noter que sur l’action, Djibril Camara retrouve également son niveau habituel en tentant de plaquer le drapeau de touche à la place de Candelon.

La fin du match est complètement dominée par les Catalans, les avants avancent dans l’axe et les ¾ transpercent la défense à plusieurs reprises. Gavin Hume arrive lancé et fini dans l’en-but, 35-28. Le scénario tourne mal pour les Parisiens et la domination catalane n’est pas finie. Sur la sirène, les gros de Perpignan sont dans les 22m adverses et avancent, la mêlée a repris un peu de couleur avec la rentrée des remplaçants et on se dit que la victoire est proche. Pénalité pour l’Usap à 10m de la ligne, la réalité du Daube 14 reprend le dessus. En recherche de points, Manas et Goutta montrent les poteaux. Hook transforme, 35-31, fin du match.
L’Usap repart avec un point de bonus défensif, le Stade Français souffle et remercie chaleureusement les Catalans.
La bataille pour le maintien est rude mais les Perpignanais ont une fois de plus su faire l’effort pour sauver leur peau.

 

Les joueurs

Les ânes :

La première ligne : Les piliers n’ont tout simplement pas existé en mêlée. Particulièrement Jérôme Schuster qui a décidément de gros problèmes dans ce secteur. Kisi Pulu a mieux tenu mais ne transpire pas la mobilité dans le jeu. Guilhem Gui-radeau de la Méduse sombre de plus en plus dans ses problèmes de lancers mais tient son rôle sur le terrain.

La seconde ligne : Olivier Olibeau et Robins Tchalé Watchou, du combat, du combat et du combat.
La troisième ligne : Bertrand Guiry a été au charbon, grosse défense, tout comme Damien Chouly que tout le monde va regretter. Il part en Auvergne, beurk, bon courage Damien tu reviens quand tu veux. Henry Tuilagi est apparu fatigué et n’a quasiment jamais cassé la défense adverse.

La Charnière : David Mélé a été un bon animateur bien que parfois trop lent à sortir les ballons. James Hook marche sur l’eau.
Les centres : Rudolf Coetzee, solide, gaillard, gros plaqueur, il casse souvent le premier placage, vivement qu’il parte qu’on n’en entende plus parler. David Marty, gros défenseur, un peu discret en attaque, il a réalisé une passe croisée et coup de pied rasant, soit plus que durant toute sa carrière internationale.
Les ailiers : Julien Candelon et Adrien Planté, chacun leur essai, bonne défense.
L’arrière : Joffrey Michel discret mais souvent juste. Est-ce que ce n’est pas ce qu’on demande à un arrière en fait ?

 

Les Pourisiens :

Rodrigo Roncero a tenu à faire un dernier gros match pour prouver qu’à 42 ans, il était toujours un peu moins nul qu’Olivier Milloud. Une mission remplie avec succès, même si Schuster et Guirado, probablement admiratifs, lui ont bien facilité la tâche. Szarzewski a lui tenu à prouver qu’il était moins nul qu’en Equipe de France et que le Racing n’avait pas dépensé ses sous pour un mec juste bon à poser pour des affiches Dove Men Care. On lui souhaite bien du plaisir avec Pierre Berbizier, qui est au moins aussi antipathique que Michael Cheika mais qui fait 40 centimètres et 50 kilos de moins, et qui est donc un tout petit peu moins terrifiant.

George Smith… ah George, c’est une chanson mièvre de Laurent Voulzy à lui tout seul. Il est beau, il est bon, il sent bon le sable chaud. Un amour de vacances, c’était tendre, passionnel, intense… C’était aussi trop beau, on savait que ça ne durerait pas. mais on s’en souviendra tout le restant de notre vie. Parisse a réalisé sa spéciale : je perce la défense sur 30 mètres, je suis tellement bon que personne n’arrive à me suivre, et finalement j’enterre le ballon. Pierre Rabadan lui, c’est bobonne, pas la plus belle, mais au moins elle est fidèle, ça fait 30 ans qu’elle nous fait la cuisine tous les soirs quand on rentre claqué du boulot et on est bien content de l’avoir. Même si on préférerait quand même niquer sa femme.

Julien Dupuy n’a pas eu besoin de masque à oxygène, sachant qu’une faute était sifflée toutes les 32 secondes. En mode Yachvili, il a réalisé un impressionnant 9/9 au pied. Docteur Maboule était, comme d’habitude à domicile, complètement dingo mais plutôt inspiré. Maintenant, on aimerait bien savoir pourquoi il envoie toujours son sosie pour les déplacements.

Rodriguez Gurruchaga a réalisé sa spéciale : percer ses 30 mètres puis chier à la gueule de son soutien parce que hey, je suis oune argentin, yé pou marquer tout seul paské yé souis yénial. Savez-vous qui est le joueur favori de Lady Gurruchagaga ? Oui, vous avez deviné, Juan Martin Hernandez. A ses côtés, Turinui continue d’être le remplaçant idéal à Tiesi : jamais bon, jamais mauvais, toujours anonyme. Du coup, on peut pas lui reprocher grand chose. Paul Sackey continue de faire une saison honnête, il fait peu la différence mais se propose bien dans le jeu et est solide en défense. Arias est un peu plus efficace en attaque mais est capable se faire prendre par un cadrage débordement de Sylvain Marconnet. Un duo complémentaire donc. Djibril Camara continue d’aligner des performances correctes même si son magnifique air plaquage sur Candelon nous rappelle beaucoup celui sur Camacho en finale de Challenge l’année dernière. Ca tombe bien, vendredi le SF retrouve cette compétition qui lui réussit tant, pour une branlée programmée à Mayol contre des Toulonnais bien énervés après avoir réalisé une série de matchs dégueulasses.

 

Les déclarations d’après match :

« Je suis coach de la défense parisienne et je ne comprends vraiment pas pourquoi je ne serai pas reconduit la saison prochaine… » Chris Whitaker. Nous, si.

« Nous non plus, on comprend pas pourquoi on a pas été prolongés ». Bernard Goutta et Christophe Manas. Nous, si.

« C’est un scandale. L’USAP a galvaudé ce match. Pas de Perez, de Le Corvec, ni même de Taofifenua… pas une générale. On aurait aimé proposer un meilleur spectacle à notre public pour notre dernier match de la saison ». Pascal Papé.

« Yétais moune dernier match douvant moune poublic et ma familia (ça tombe bien, les deux sont au moins aussi nombreux) et yé souis très émou car… » Nous n’avons pas eu la fin de l’interview car la fille de Rodrigo Roncero avait déjà volé le micro.

 

Les chiffres du match :

42. Le nombre de fautes sifflées au cours du match.

22. Le nombre de fois où j’ai voulu gifler Rodriguez Gurruchaga avec une barre à mine enflammée au cours du match.

60%. Le taux d’abstention dans les tribunes de Charléty.

82%. Le score de Pascal Papé si ces vieux enculés du Conseil Constitutionnel avaient validé la candidature du seconde ligne parisien.

97,6%. Le taux de satisfaction chez mes partenaires sexuelles. Ca n’a rien à voir avec le match mais j’avais envie de le dire, pour me contacter, laissez un comm en dessous les filles.

Le Catalabo et le Labo’ccitan analyse USAP – Toulouse (25-10)

On est sauvés ! TOUS AU DALLAS !

Par Gregory Le Mormeck

 

Le contexte

[pullquote]Sur le plateau des spécialistes, Jacques Delmas, lui-même, est venu assister à la mise mort des Catalans.[/pullquote]

Aujourd’hui c’est vendredi 13, jour de match, l’USAP reçoit le Stade Toulousain dans le stade Aimé Giral pour le compte de la 23ème journée du Taupe 14. Ce match se jouera à guichets fermés, le public catalan s’est déplacé en masse pour venir assister à cette guerre des tranchées censée le sauver d’une descente en Pro D2 à laquelle il ne veut pas croire.

Avant le coup d’envoi, l’ambiance est montée d’un cran quand le groupe des « Alchemist » s’est mis à chanter cette belle balade nommée « LE DALLAS » (personnellement je ne connais pas cet endroit). Les supporters sont chauffés au maximum, ils en sont sûrs, l’USAP vaincra, la soirée sera belle. En cabine de presse Thomas Lombard ne tient plus (la chanson lui rappelant sans doute ses heures de gloire), il a hâte d’encourager tous ses copains toulousains au micro de Canal. Sur le plateau des Spécialistes, Jacques Delmas, lui-même, paré de sa plus belle tenue de chômeur, est venu assister à la mise mort des Catalans qui l’ont pourtant tant aimé lors de son passage. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour que nous assistions à un grand match. Tous, sauf un détail : nous sommes vendredi soir et les matchs du vendredi sont souvent très décevants ; qu’à cela ne tienne, l’important pour nous, c’est la victoire.

Côté terrain, les Catalans se présentent avec une équipe de guerriers. Perry Freswater et Nicolas Mas encadrent Charles Géli. L’attelage Olibeau-Tao est tenu par une 3ème ligne coureuse, Le Corvec-Chouly-Guiry. La charnière Cazenave-Hook jouera devant les deux centres internationaux Mermoz et Marty. Les ailes sont occupées par Sid et Planté, tandis que l’arrière sera couvert par Geoffrey Michel.

 

Le Film du match

Les cinq premières minutes sont l’occasion pour chaque équipe de montrer que le match sera bien dégueulasse. Concours de défense, concours de ballons perdus ou rendus, tous les ingrédients du vendredi sont là, je suis rassuré.
Le fait du match arrive très vite. Sur la première mêlée, Nicolas Mas subit complètement l’impact (anticipé) de Jean-Baptiste Poux, ses pieds montent, son dos s’arrondit, jusqu’à qu’il explose comme un « pop-corn » (Mathieu Lartot inside). Le capitaine catalan se retrouve au sol et ne se relève pas. C’est la stupeur dans le stade, le héros, le fer de lance de l’équipe, l’espoir de tout un peuple, qui cède. Bus est solide, heureusement, il se relève, enlève son sourire débile et passe en “mode survie”. Ce regard là en dit long sur la suite des évènements. Les buteurs de chaque équipe rivalisent et manquent chacun la leur, à la 10ème minute le score tient un bon 0-0.
Le jeune talonneur toulousain offre deux de ses lancers aux Catalans, ce qui a le mérite de réveiller un peu tout le monde. Hook ouvre le score sur pénalité, l’USAP essaye de passer sur les extérieurs mais Donguydong veille au grain, l’action est avortée. Côté toulousain, deux choses sont criantes de vérité: les Ecossais ont tué leur jeu en même temps que leurs espoirs de titre européen le week-end dernier et Yannick Jauzion a décidé de sortir de sa retraite pour rejouer un peu au rugby. Sur une attaque plein champ, Jauzion qui apparait filmé au ralenti sur toutes ses actions, arrive à passer les bras, les Toulousains enchaînent dans l’axe et sont stoppés à 5 m de l’embut Catalan. L’essai du bout du monde peut aller se rhabiller, thèse/antithèse, Pato Albacete applatit l’essai le plus pourri de l’histoire du championnat sur une technique de ramping au ras du regroupement, 3-7.
La fin de cette 1ere mi-temps sera pour nous, Catalans, l’occasion de s’apercevoir que l’excellent Mr Berdos est d’une impartialité totale en refusant une pénalité à James Hook, pourtant bien passée entre les poteaux. Je gueule, bois un coup, et ça repart. On peut aussi voir que le jeune usapiste Taofifenua est une bestiole impressionnante, une machine implacable, qui avance sur tous les impacts.
Sur la sirène, Hook arrive enfin à convaincre le corps arbitral de sa bonne foi et ramène l’USAP à 6-7.

A la mi-temps, en toute partialité, Thomas Lombard en profite pour souligner l’excellent début de partie de ses copains toulousains et les maladresses de ces connards de Catalans.

A la reprise du match, on sent quand même que Guytou a dû souffler fort pendant la mi-temps parce qu’il en a fait péter toute sa première ligne.
William Servat, à peine entré en jeu, va réaliser deux grandes choses. Il rendra hommage à son ancien coéquipier David Skrela en se blessant au bout de 3mn de jeu mais il rendra surtout un hommage appuyé à Maxime Medard en y laissant un genou. Une belle histoire de copains.

 

JBE tente d'imiter le chat de Shrek pour apitoyer l'arbitre, sans succès.

 

L’engagement est total, les contacts sont durs et laissent des traces, beaucoup de joueurs restent au sol. Par deux fois, Hook va trouver les poteaux et emmener l’USAP à passer devant au score, 12-7.

C’est le moment que choisit le jeune Tolofua pour prendre un carton jaune et donc laisser la mêlée Toulousaine orpheline de talonneur. A ce moment de la partie, tout se brouille, tout est confus. Sur la sortie de Tolofua, Beauxis fait également son entrée, on se dit alors que côté gabarit il paraît évident que lui seul peut prendre ce poste mais ce n’est en fait qu’un malentendu. Les Catalans commencent à mettre de l’emprise sur le match, les gros avancent bien dans l’axe, Nicolas Mas, vexé comme un Poux fait toutes les misères du monde à la défense du Stade, il avance, repart, entre sur tous les rucks pour tuer un type. Du grand bonhomme! A deux reprises, la mêlée Toulousaine va complètement exploser et travailler sur 20m de marche arrière, du grand art. Jean-Baptiste Poux n’aurait jamais dû réveiller la bête.

A la 65ème minute de jeu sur la même action, l’USAP va augmenter son écart en passant à 18-7 mais en perdant son talonneur, Charles Géli. Vaillant guerrier toute la partie, il va sur une accélération à 5m du camp Toulousain, dégueuler son ballon et se mettre à gueuler. Les talons sont fragiles, Servat, Géli, même combat, moins 2 genoux.
Beauxis, distribue ce qu’il peut et passe tout de même une pénalité pour ramener le score à 18-10. Il aura même quelques minutes plus tard l’occasion de faire rentrer ses partenaires dans le bonus, mais rien n’y fait, le Lémurien n’aime pas la Tramontane.
Enfin, sur la sirène, les Toulousains tentent une relance, mais commettent un en-avant qui atterrit dans les bras de Britz qui peut transmettre à Michel pour une course de 20m qui va définitivement sceller la victoire catalane entre les poteaux. 25-10, le stade explose, les supporters sont heureux, appellent leur familles écossaises pour les remercier. Guytou a la gueule des mauvais jours, Thomas Lombard ne comprend pas, Jacques Delmas ne rit plus, Paul Goze dégonfle, bref la soirée est belle.

 

Don't fuck with Nicolas Mas.

 

Les Joueurs

L’USAP

La 1ère ligne : vous l’aurez compris, Nicolas Mas a reçu l’humiliation suprême en début de match. Touché en plein cœur, il a ensuite livré une partie exceptionnelle, solide, gaillard, costaud, un monstre. Charles Géli a réalisé un gros match, présent sur toutes les phases de ruck, il s’est montré très solide défensivement jusqu’à sa blessure. Perry Freswater n’a pas tenté de drop à la 72ème mais il réalise un superbe en-avant qui fait honneur aux gros. Hormis ça, match correct, surtout en défense. Le mêlée a très bien réagi en mettant au supplice les Toulousains plusieurs fois.

La seconde ligne : Olivier Olibeau a fait un gros match. Il gratte tous les ballons que l’USAP vole au Stade. Un vrai poison. Romain Taofifenua, un joueur qui prend de l’ampleur à chacune de ses sorties, très (trop) solide ballon en mains, beaucoup d’activité offensive, c’est aussi un défenseur incroyable au vu de sa taille. Un vrai balaise.

La troisième ligne : Gregory Le Corvec a dû rapidement laisser sa place après qu’un joueur adverse lui a mordu la rotule. Gerrie Britz s’est lui aussi envoyé comme un malade pour imposer sa masse sur les rucks. Bertrand Guiry a été moins en vue que sur ses dernières sorties mais toujours aussi précieux sur la défense au près ou au large. Damien Chouly, impérial (non ce n’est pas le même joueur) sur toutes ses réceptions, a souvent fait les bons choix.

La charnière : Florian Cazenave a été un très bon animateur. Il a beaucoup joué au ras en trouvant souvent à transmettre dans le bon timing, un bon match pour le nain acnéique. Vivement qu’il ait la majorité! James Hook, 20 points/25, non rien.

Les centres : Maxime Mermoz a gardé son short mais a pourtant essayé de se le faire arracher pas mal de fois en butant souvent sur la défense toulousaine. Il est à créditer de 2 ou 3 jolis travers de 20m qui nous ont mis en danger, un plan de jeu qu’il ne respecte jamais mais qui l’amène à être souvent aussi dangereux pour l’adversaire. David Marty, lorsqu’il réalise une passe sautée, c’est uniquement pour annuler un surnombre qui lui serait favorable, sachez-le.

Les ailiers : Farid Sid, remuant solide sur ses appuis mais bien muselé par la défense. Adrien Planté, rapide, vif, il joue souvent juste et intelligemment.

L’arrière : Geoffrey Michel, propre, bien en place, sobre, juste ce qu’il faut.

Les remplaçants : Jérôme Porical (dont je salue le profil Facebook) est entré à la 62ème, le temps de toucher quelques ballons et de les transmettre à Geoffrey Michel, l’histoire de sa vie en somme.
Tous les autres ont apporté l’agressivité et la fraîcheur suffisante pour contenir les salves toulousaines.

 

La Déclaration :

Après le match, Jean-Baptiste Elissalde a réussi à nous faire rire. Il demanda à Jacques « Pôle emploi » Delmas : « Tu veux que je passe le bonjour à quelqu’un pour toi ici… ? ». Il va même surenchérir quelque minutes plus tard en concluant : « Bon je vais passer le bonjour à Paul Goze de ta part ». Une blague à la con, qui aura eu le mérite de nous faire marrer. Allez JB reviens! c’est bon on t’en veut plus, bise.

 

En conclusion, L’USAP assure quasiment son maintien grâce à cette belle victoire pour laquelle on remercie nos amis écossais, et tout particulièrement Mike Blair, auteur de l’essai contre Toulouse la semaine dernière et futur demi de mêlée de l’USAP. Ou comment réussir son intégration avant même d’être descendu de l’avion. Prochain rendez-vous pour les Arlequins au Stade Français, qui ne prend même plus la peine de nous accueillir au Stade de France. Nous ne verrons donc pas de nichons la semaine prochaine avant le match, si ce n’est ceux de Maxime Mermoz pendant les publicités.

 

Cette semaine, pas de Labo’ccitan puisque selon ses dires, Damien Try a “du travail”. Nous on pense qu’il se fout bien de notre gueule, mais si vous voulez un autre point de vue sur ce match, Ovale Masqué s’est chargé de faire le compte rendu de la partie sur le site d’info Le Carre D’info, sorte de petit frère toulousain de Rue89. C’est par ici.

Le Catalabo analyse USAP – Bayonne (47-9)

Le score n’est pas une coquille.

 

Par Gregory Le Mormeck

 

Le Contexte

Samedi, 14h05, pas un nuage à l’horizon, le soleil est bien haut dans le ciel Catalan et la température est d’une trentaine de degrés pas loin du barbeuc. L’ambiance du stade est elle aussi montée en température. Les supporters ont chaud, Paul Goze est en sueur, j’ai soif.

En ce samedi de printemps, L’Usap 12ème reçoit Bayonne 13ème au Stade Aimé-Giral pour le compte de la 22ème journée du  Top 14. Ce match, c’est tout simplement celui à ne pas manquer, le combat pour la survie des deux clubs. L’Usap doit absolument gagner pour conserver toutes ses chances de se maintenir. L’équipe Bayonnaise, doit quant à elle réussir une grosse performance et ramener quelque chose du pays Catalan sous peine de se rapprocher un peu plus de la descente en pro D2 qui lui est promise.

Sur la pelouse, l’ambiance est pesante, on sent bien que ce match sera sûrement le plus déterminant pour la suite.

Côté feuille de match, les Bayonnais sont venus avec la ferme intention de faire un coup et ont aligné une très belle équipe, en imaginant qu’ils puissent en avoir une. Ils ont fait le pari de laisser leur première ligne titulaire sur le banc pour amener de la fraîcheur en seconde mi-temps, le pari est risqué mais peut être payant. La seconde ligne de devoir, Linde-Boutaty est de sortie, bien encadrée par sa 3ème ligne Bernad-Baget-Marmouyet. Derrière Potgeiter remplace Boyet laissé au repos, Joe « Flop » Rococoko est placé au centre au côté de Lionel Mazars  tandis que Cédric Heymans couvrira leurs arrières.

Côté Catalan, c’est du grand classique, Nicolas Mas fait son retour, Guirado a pillé l’élasto de la pharmacie et Pulu sera sur sa gauche. Olibeau et Tao sont tenus par une 3ème ligne coureuse Tonita-Chouly-Guiry, derrière c’est la cavalerie des grands jours, Cazenave-Hook à la charnière, Mermoz le barbu-Marty en campagne, Planté-Coetzee sur les flancs de l’attaque et Joffrôme Porichel à l’arrière. (Attention le nom d’un joueur peut en cacher un autre, hommage.)

 

Le film du match

Il ne fallait pas s’oublier devant les merguez, dès le coup d’envoi, les Catalans récupèrent le ballon et cassent la défense des Bayonnais. Après un turn-over sur lequel les Basques ne se dégagent pas, l’Usap enchaîne les temps de jeu et Cazenave arrive à passer sur l’extérieur de la défense pour aller marquer le premier essai de la partie. Trois minutes de jeu et le score est de 7 à 0, on se dit que l’après-midi sera belle. A la reprise, on s’aperçoit que les Perpignanais jouent comme des morts de faim, ils s’envoient dans les rucks comme jamais, la défense monte vite mais une passe sautée du pilier Tialata manque d’envoyer son ailier dans l’en-but car un en-avant est sifflé par Mr Maciello. A La 10ème minute de jeu, ne voyant pas la possibilité que ses coéquipiers sauvent le club, James Hook décide de commencer son festival. Crochet, petit coup de pied par-dessus pour lui-même et il manque d’aplatir le 2ème essai catalan.

 

« Son seul défaut à lui c’est de jouer à l’Usap »

 

Le début de match est vraiment à sens unique, l’Usap joue bien et alterne jeu au près et jeu au large. Le combat est vraiment rude et il laisse des traces, on n’est pas encore au ¼ d’heure de jeu et beaucoup de joueurs restent au sol sur tous les impacts. La première victime est Ovidiu Tonita qui doit sortir et laisser sa place à Gregory Le Corvec, je suis heureux mais saoul, je ne m’en apercevrai que plus tard. Hook commence sa série et porte le score 13 à 0. Après une pénalité réussie de Jacques –Louis (c’est une blague ?) Potgeiter, les Catalans vont continuer le boulot, aidé par l’ogre Tao qui avance sur tous les impacts. Le combat n’épargne personne et c’est le moment que choisit le commentateur pour nous annoncer la sortie de Bernard Baget, touché à l’épaule. J’ai beaucoup réfléchit et puis je me suis dit que CJP avait fait beaucoup de dégâts pendant la coupe du monde.

Les Catalans sont récompensés de leur travail à plusieurs reprises et Hook envoie tout le monde à la bière sur le score de 16 à 9.

En ce début de seconde période, je me fais une réflexion nécessaire, et je me demande comment cette équipe Catalane arrive à jouer de cette manière à la vue de son début de saison sous Lexomil. Les joueurs sont partout, malgré la chaleur insoutenable. A la 46ème minute, le ton du match est donné, Mike Philips tente SA tactique foireuse de prédilection, il ramasse et se barre et… prend un énorme carton qui le renvoie directement à ses études. Le festiv’Hook continue, 5/5, ça rentre. Les Bayonnais sont asphyxiés et ne voient plus le ballon. David Marty, qui doit sans doute me lire, en profite pour me montrer à quel point je me suis trompé, et nous ressort sa tenue de coffre pour bouffer un essai qui paraissait tout fait. La mêlée Usapiste a repris des couleurs et elle est en confiance. Sur une pénalité, les Catalans nous rejouent leurs grandes heures de gloire. Pénalité à 5 m -on prend la mêlée-pénalité-on reprend la mêlée. Le 3ème ligne Marmouyet est sanctionné d’un carton jaune pour liaison inexistante. Pénalité-on prend la mêlée, Chouly ramasse et s’en va aplatir la gonfle dans l’en but. Hook enquille, 26 à 6,  je m’ouvre une boîte de moules à l’huile et le public se prend à rêver. On est à l’heure de jeu et la domination Catalane est sans partage. James «la poupée » Hook est sur un nuage, un crochet, une feinte de passe, il va marquer entre les poteaux comme papa dans maman :

« Une photo de James au réveil, ça fait pas rire»

Ces pauvres Bayonnais sont complètement à la rue, la rentrée de leur 1ère ligne titulaire ne leur apporte rien, le pari est perdu. La suite du match est un mirage. Guiry pointe son nez au ras d’un regroupement et n’a plus qu’à plonger dans l’en but. 8/8 pour Hook, 25 points à lui tout seul, il marche sur l’eau, 40 à 9. Il est immédiatement remplacé par Nicolas Laharague qui  est  bien décidé à monter qu’il le meilleur demi d’ouverture du club (si si, je vous assure, il fait les omelettes comme personne). Le stade est en feu, les joueurs Usapistes se regardent dubitatif et ne croient pas à ce qu’il leur arrive. Rudi Coetzee lui-même à l’air surpris lorsqu’il marque le dernier essai de la partie, en coin, tout seul. Le temps s’est arrêté sur Aimé-Giral, David Mélé passe la transformation et le tableau de marque affiche 47 à 9. Le public Catalan est abasourdi mais dans un esprit de communauté et de grande solidarité il commence à entonner le fameux Vino Griego en l’honneur des vaillants guerriers Bayonnais. Ah le fameux esprit rugby !

L’affaire est entendue, l’Usap s’impose sur ce score incroyaPle de 47 à 9 en ayant marqué plus d’essais au court du match que depuis le début de la saison.

« Oups la boulette ! »

Les joueurs

Perpignan

La première ligne : Nicolas Mas est apparut un peu fatigué, notamment en mêlée fermée, avant de se reprendre, mais il a réalisé un gros match dans le jeu sans ballon. Guilhem Guirado a été bon, mais il a surtout gagné un titre. A défaut d’être champion de France cette année ou même champion du monde, il a en effet remporté le titre du plus gros bandeau du top 14. Depuis quelque temps le titre suprême était détenu par le pilier Biarrot, Fabien Barcella. Guirado s’est dit très fier d’avoir eu les ressources pour arracher ce titre. Kisi Pulu est sorti à la 36ème minute de jeu, peu à l’aise en mêlée mais il s’est lui aussi repris lorsqu’il est re-rentré.

« Après mesure, le record est amélioré de 2.5cm. La tête de con c’est juste pour faire marrer les copains »

La seconde ligne : Romain Taofifenua ne cesse d’étonner tout le monde au fur et à mesure de ses matchs. Il est très solide ballon en main, essaye de faire jouer ses partenaires et assure un rendement défensif très satisfaisant. Son compère Olivier Olibeau a été relayé à des tâches obscures dont il s’est acquitté brillamment.

La troisième ligne : Damien Chouly a fait un joli match, solide et toujours juste dans ces relances. Gregory Le Corvec a tenu son rôle à la perfection tandis que Bertrand Guiry a été vraiment énorme sur ce match. Présent en attaque et souvent bien placé, une défense hors normes et une présence dans les rucks impressionnante.

La Charnière : Florian Cazenave se pèle son essai tout seul et réalise un bon match. James Hook a montré tout son talent et le pire c’est qu’on dirait qu’il joue toujours sans forcer, effrayant.

Les Centres : David Marty a redonné de l’espoir à tout un peuple et m’a fait mentir en croquant deux ballons d’essais tout faits. Rien que pour ça il mérite notre respect. Il crée de belles brèches sur le terrain comme dans les sondages. Maxime Mermoz, des cannes, de la défense, et il monopolise à chaque fois au moins 2 joueurs sur chaque attaque.

Les ailiers : Rudi Coetzee a été moins présent que d’habitude mais tout aussi décisif. Adrien Planté a été débordant d’énergie et a réussie à prendre plusieurs fois le dessus sur la défense, super match.

A l’arrière : Joffrey Michel, sobre, sur de lui, bien installé.

Bayonne

Jean-Pierre Elissalde a vraiment su tirer toute les valeurs de ce groupe, oh wait…

Le week-end prochain prochain, c’est Bière Cup. Le samedi suivant l’Usap reçoit les loosers du Stade Toulousains. Remettre 47 points me paraît un moindre mal face à cette petite équipe. Bayonne reçoit Biarritz et Lucien Harinordoquy, un grand moment de rigolade à ne pas louper.

 

Casier judiciaire : Julien Caminati

Un rugbyman s’appelle Barraque, lui aurait pu s’appeler Bagarre.

 

Par Gregory le Mormeck,

 

Tout d’abord sachez que pour ma propre protection, j’ai dû enquêter sous couvert d’anonymat. Malgré cela, au cours de mes recherches, j’ai reçu plusieurs menaces d’atteinte à mon intégrité physique. Je vous parle aujourd’hui d’un repère secret dans lequel je me nourris exclusivement de pizzas avec mes amis tortues qui assurent ma protection.

Je vous présente ici le personnage attachant qu’est Julien Caminati.

Nom :  Julien Caminati
Date de naissance :  28/10/1985
Lieu de Naissance :  Nice
Nationalité :  Niçoise
Poste :  Arrière, Centre
Il aime :  Le Jack Daniels, Le Rakia (une eau de vie Serbe), les parties de bière-pong, tremper ses tartines dans une petite Suze le matin en lisant Planète Chasse et regarder les rediffs du « Destin de Lisa »
Il n’aime pas :  Le ketchup allégé, Questions pour un champion, l’injustice et les films avec Gwyneth Paltrow

Né de père et de mère rugbymans, Julien a eu très vite le choix entre faire du rugby ou du rugby. Pour ne vexer personne il commença son apprentissage à l’âge de 5 ans à l’école de rugby de Nice. Tel un requin qui goûte au sang, Julien n’en démordra jamais : le rugby sera sa vie !

 

Episode 1 : La Génèse

Déjà petit les qualités du gamin ne passent pas inaperçues et il est vite repéré pour intégrer le centre de formation du Racing Club Narbonnais (qui en ce temps là avait encore l’accent français) à l’âge de 16 ans. Disons le franchement, à 16 ans, loin de papa et maman, l’envie de frétiller du goujon et de ce rincer l’arrière-gosier est carrément plus forte que celle de se cogner des efforts… Alors Julien profite de cette liberté pour s’autoriser quelques petits excès style beuveries et autres réjouissances, qui deviennent vite régulières, jusqu’au jour où se sentant plus proche du Jack Daniel que de Jack Fouroux, il est viré du centre formation au cours de sa deuxième année chez les oranges et noirs.

 

Episode 2 : L’âge d’or

Malgré tout, il est appelé pour intégrer l’effectif des Juniors Reichel de Castres. Il devient vite un joueur essentiel et il est surclassé en Espoir. Et puis, au cours d’une soirée philo, assis tranquillement à discuter de Nietzsche avec un ami première ligne, il est bousculé par un érudit qui ne supporte pas ses idées sur la relativité et le malheureux emplafonne le susnommé. Résultat de l’opération : une garde à vue, une condamnation avec sursis et une amende. Julien est placé dans un foyer mais rien n’y fait, il sera renvoyé.

 

 Episode 3 : La tragédie 

Il a 18 ans, il est de retour chez lui à Cannes-Mandelieu et joue en équipe première le championnat de Fédérale 2. Loin de s’être assagi, de retour parmi les siens, Julien va alors réaliser le rêve de beaucoup de joueurs et explique sa façon de penser à un arbitre un jour de match. Il crache sur le malheureux ! La sentence tombe : trois ans de suspension ! Pour ajouter un peu de piment dans sa vie qu’il trouve déjà trop monotone, Julien s’autorise quelques triples lutz piqués avec son scooter (Fabien Galthié n’a qu’à bien se tenir ), résultat : fracture de la rotule ! A ce moment là, le gamin sent bien que pour retrouver un jour le plaisir de fouler la pelouse ou la gueule d’un adversaire, il va devoir aller cramer pas mal de cierges à Lourdes ou s’acheter le bio-genou de Ronaldo.

 

Episode 4 : Grandeur et décadence

Après 2 ans de rééducation à regarder les copains se mettre des grandes marmites sans lui, Julien rejoue sous ses couleurs d’origine. A force de patience, son club de cœur, le Rugby Nice Côte d’Azur lui obtient une remise de peine (quoi ? qui a parlé Mafia ?). En 2007 il reprend du service. Il est plus calme soi-disant, comme assagi, et s’aguerrit alors des joutes de la Fédérale 1 jusqu’en 2010 où il est repéré par Brive. Il mute dans la foulée et enchaîne les bonnes performances, bien fixé à son poste de titulaire à l’arrière de l’équipe du CAB, tout semble alors aller au mieux pour lui.

Et puis un jour, notre ami Julien « Goupille » Caminati, se sentant à nouveau pousser des ailes, décide de ressortir du bois et de s’offrir une petite virée à l’ancienne…
Un soir de victoire, en Septembre 2011, munit de son désormais compère Arnaud Mignardi, il s’autorise un petit excès de colère à l’entrée d’un boite de nuit toulousaine… Dans un élan de générosité, un jeune qui se trouve dans la file d’attente se retrouve l’arcade « mignardisé ». L’entrée refusée à ses Messieurs par quatre videurs bien plus gaillards, Julien, agacé et ne comprenant pas cette décision injuste, va alors, par prudence, s’acharner sur un passant en lui assénant croche-patte et coups de poings, vite rejoint par « l’excellent » Arnaud qui n’aura plus qu’à finir le boulot… Bref une bien bonne soirée comme on en fait plus ! 3 plaintes à la clefs ! Seul Michael Youn avait réussi un tel exploit. Quel bonheur !

Le soucis quand on est rugbyman professionnel, habillé aux couleurs de son club, dans une ville qui n’est pas la notre, c’est qu’on risque vite d’être reconnu… Du coup « l’affaire » est exposé au monde de l’ovalie qui bien sûr crie au scandale et promet une longue enquête poussive et répressive pour les coupables ! Bon en fait, à ce jour il n’y a toujours rien mais il paraît que les deux gosses, qui bouffent encore à la paille, ne désespèrent pas de voir un jour leurs bourreaux prendre quelques chose… une condamnation ? Une amende ? Une suspension par la FFR ou le club ? Pourquoi faire ?

Revenons au terrain, car Julien Caminati c’est surtout un joueur talentueux plein des gestes techniques fabuleux, jugez :

 

Il est capable de se surpasser et de réussir des matchs références… :

 

C’est aussi l’assurance d’avoir un guerrier à sang froid dans l’équipe, quelqu’un de réfléchi qui a apprit à gérer son impulsivité :

 

Bref avec un joueur comme ça, il est facile de partir à la guerre.
Son seul talon d’Achille reste les drops. En effet, ses statistiques personnelles avoisinent les 886 tentatives par saison pour 4 réussites.

Mais Juju c’est aussi un type engagé, prêt à se mettre au service de grandes causes :

Caminati contre son pire ennemi, une MST.

Désormais Julien a mûri, et il promet à qui veut l’entendre que « tout ça c’est fini ! ».
Ici à la Boucherie on ne peut que lui déconseiller d’arrêter, car il faut l’avouer, on l’aime. Récemment, nous n’avons pu faire autrement que d’en faire le fer de lance de notre XV du banc (des accusés).

Juju, on t’en prie régale nous encore.

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