Et si la NRL australienne était la seule compétition épargnée par le Covid ?
par La Boucherie

  • 24 April 2020
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Par NeedforSpedding et Bernard ToutDoux
 
 
Un plan de retour à la compétition dès fin mai présenté par les instances de la National Rugby League, le championnat australien de rugby à XIII, fait jaser dans l’hémisphère sud. Et si cette stratégie audacieuse était le début d’un bouleversement improbable du monde du sport ? Grâce à notre trio de precogs gallois, Dan Biggar, Sam Warburton, et Leigh Halfpenny, dotés du pouvoir d’entrevoir les chemins tortueux de l’avenir à la suite de leurs multiples commotions cérébrales, nous avons exploré les futurs possibles. Une timeline a attiré notre attention.
 
Dans la lutte féroce pour l’hégémonie mondiale qui oppose les plus grands championnats de sport professionnel de la planète, NBA et Champion’s League en tête, ce n’est finalement pas l’engagement de l’hypothétique fan chinois qui aura emporté la décision mais un impact player venu de la province du Hubei : le COVID-19.
Avec le vieux continent peu à peu fermé au cours du mois de mars, avant que l’Amérique ne soit brutalement et durablement frappée en avril, les mesures de confinement prolongé mirent à terre un système de sport spectacle toujours plus démesuré à chaque nouvelle surenchère des droits TV.
 
Au cours de l’année 2020, les faillites de clubs s’enchaînent. Les championnats ne parviennent pas à reprendre durablement au fil des rebonds de la pandémie, dans un monde à la vie hachée par les confinements en stop and go. Le virus mute, le vaccin se fait attendre. Pourtant, une région du monde semble être épargnée : l’Australie, ses espaces, et ses milliers d’espèces animales mortelles serait une terre trop hostile pour le virus.
 
C’est le genre d’opportunité sur laquelle Rupert Murdoch, le Citizen Kane de l’outback à la tête des surpuissants réseaux FOX et SKY, a construit son empire. Et l’occasion rêvée de vendre enfin le sport le plus cher à ses compatriotes à leurs cousins yankees : le Rugby à XIII et son championnat phare, la National Rugby League.
 
Sport encore plus mineur que le rugby à XV, fort de sa Coupe du monde où les bonnes années 3 équipes jouent le titre, le XIII est désormais le seul sport à la télévision. Dans une période où des millions de confinés et de chômeurs frappés par la crise ont fini Netflix et en ont assez de faire du pain, la Rugby League fait une entrée fracassante dans les foyers de près d’un milliard de dépendants lourds au sport en sevrage prolongé.
Il n’en faut pas plus pour que ce monopole draine toute l’attention de ce que le monde du sport spectacle compte de stars. A l’été 2020, les athlètes hors-normes de la NBA ou de la NFL abandonnent Milwaukee ou Los Angeles pour la Nouvelle-Galles-du-Sud. C’est aussi l’exode pour certaines vedettes de la Champion’s League. En ouverture du championnat, on retrouve Kevin Durant en 2e ligne pour les Walmart Brisbane Broncos opposé à Kylian Mbappé, le nouvel arrière fantasque des Leroy-Merlin Sydney Roosters.

 

Surnommé “Chesnut Head” par les fans, il surprend le public australien par ses petits coups-de-pieds par-dessus dévastateurs et ses interviews d’après-match impeccables

 

Cette concentration soudaine de stars mondiales excite les paparazzis et les tabloïds, tel un banc de grands requins blancs détectant une goutte de sang au milieu de l’océan. Dans un sport déjà connu pour ses scandales à faire passer une équipe de football pour la classe des têtes d’ampoules dans Malcolm, c’est la débandade.

 

Quand il y a autant de compiles “OUTRAGEOUS SCANDALS” que “MAD PASSING SKILLS”

 

Habitués à un media-training millimétré, les gendres parfaits Tom Brady et Stephen Curry se retrouvent livrés à eux-même à l’autre bout du monde avec les bad boys que même le Rugby Club Toulonnais n’a pas jamais osé recruter. Immergé dans une culture toxique où le problème d’hygiène de vie à régler en priorité est la murge d’avant-match, l’ex-meneur de jeu des Golden States Warriors achève sa mue en se retrouvant impliqué dans une affaire d’achat de cocaïne en boîte de nuit terminée en bagarre.
 

Je suis désolé de ce qui s’est passé, je suis conscient qu’il ne faut pas donner de mauvaises idées aux jeunes fans. Montrer son « Kiwi » à la serveuse n’est pas okay, faire caca dans l’urinoir n’est pas okay, faire un « limousin » sur le podium n’est pas okay, consommer de la cocaïne sur les fesses d’une prostituée n’est pas okay…

 

L’afflux d’argent réveille les vieux démons. Après seulement une poignée de matchs, Nikola Karabatic est pris la main dans le sac pour une nouvelle affaire de paris truqués. Alors que ses qualités et son expérience faisaient des merveilles en 3e ligne, il quitte définitivement son club et ouvre avec son frère un magasin de planches de surf. On les retrouvera les samedis soir sur les plages de la Gold Coast avec leur groupe de rock, “Nick Karb and the Bad Seeds”.
 

L’album est pas mal, ça fait penser à du Pink Floyd période Syd Barrett, avec du Didgeridoo en plus

 

Les influenceurs et youtubeurs en mal de matière première à commenter s’emparent de ce nouveau sport. Dans sa dernière vidéo, Mohammed Henni fracasse comme à son habitude des vaccins contre le COVID-19 en s’écriant “NUL CONOR MCGREGOR ! NUL”. Le capitaine des PSG Falcons – nouvelle franchise basée à Perth lancée par QSI – a étonnamment raté son dernier “tenu” juste avant la sirène… c’est la 4e fois que l’équipe échoue aux portes des quarts de finale de NRL.
A Paris, on fait son brunch-skype devant le Saturday Night Special pendant que les cool kids de Brooklyn attaquent le match en sortie d’after zoom-party. Depuis peu, les jeunes en jog slim qui trainent devant le seul kebab ouvert portent des maillots ornés du motif col-en-triangle caractéristique des tenues treizistes.
Pour les milliers de joueurs du rang qui n’ont ni la notoriété ni les qualités athlétiques hors-normes pour décrocher un contrat dans cette ligue très fermée, le dur retour à l’ordinaire continue. Sans places de consultants télé ni bars à ouvrir, on n’est plus étonné de croiser des joueurs accomplis comme Yoann Huget en train de remplir les rayons des supermarchés.

 

Vous aussi vous trouverez un prétexte pour aller acheter des Granny Smith, tous les jours

 

Pour d’autres, le charme d’un parcours passé original peut servir à faire parler de soi dans leur nouvelle profession.

 

“INSOLITE Ce sympathique maçon landais a été international en rugby à XV. Aujourd’hui, il réalise les plus belles façades de la région“