Gregory le Mormeck, Ovale Masqué et Pastigo analysent USAP – Munster
par Gregory Le Mormeck

  • 18 December 2013
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Par Gregory le Mormeck, Ovale Masqué et Pastigo

 

Mise en bouche

Ce week-end était l’occasion pour une partie de l’équipe de la Boucherie de se réunir dans un pays étranger. Au vu des moyens colossaux dont dispose le site, nous avons choisi de nous retrouver sur mes terres, en Catalonie dans la sacro-sainte ville de Perpignan. Pour tous les autochtones non initiés Perpignan c’est l’étranger. Sans parler des odeurs des égouts du centre ville qui ont pour vocation de faire rentrer les gens dans les bars, Perpignan était surtout composée d’Irlandais en ce week-end retour de Haitchcup. En arrivant dès vendredi soir nous avons très vite pris la mesure de ce qu’il allait se passer. Pour vous situer un peu, la réunion de quelques personnages comme Ovale Masqué, Pastigo et moi-même peut s’apparenter à une sorte de syndicat du crime contre le bon goût et le raffinement. Faisant fi de toutes les mises en garde de notre hôte (la désormais célèbre Prune) nous avons pris le Marty par les cornes et avons décidé de nous mélanger à la population locale.

Pour ceux qui ne savent pas, sortir en centre ville à Perpignan c’est l’assurance de tomber soit sur des Gitans saouls qui tirent en l’air soit sur des joueurs de l’Usap qui cherchent de la cohésion (notez ici qu’un joueur de l’Usap tirant en l’air n’est pas à exclure). Vendredi soir fut décevant dans la mesure où seuls des Irlandais de 190kg arpentaient les rues de la capitale roussillonnaise en quête d’une cuite à la bière. Pratiquant un irlandais bourré impeccable et connaissant par cœur les paroles du Connnemara nous fûmes vite acceptés par les Munstermen. J’ai personnellement réussi l’exploit de ne pas parler une seule fois anglais et à nous faire inviter à la « Fête de l’Escargot » (ne riez pas bande de cons), tout ça dans la même soirée. La soirée s’est terminée avec un bonus offensif arraché sur le fil sur une belle action initiée par Ovale Masqué conclue par une accélération ravageuse de Pastigo et transformée par moi-même.

Le lendemain, jour de match, fut d’un tout autre niveau. Tout avait commencé par une merveilleuse quiche, puis tout à basculé dans l’improbable. Un coup de fil a rapidement transformé notre lendemain de cuite en conte de fées. Il m’est interdit ici d’en parler mais nous avons été invités à aller chier chez un joueur emblématique de l’Usap. Nous n’avons pas été déçus, lui non plus. Nous reviendrons sur cet événement plus tard dans un article, mais tout de suite place au match.

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 Perpignan la magnifique.

 

Le grosso merdo du match

Une semaine après avoir été humiliés par les Irlandais, le corps arbitral, l’ERC, Jean-Pierre Lux et sans doute aussi un peu par eux-même à Limerick, les Perpignanais attaquent la rencontre pied au plancher. Ici, dans la cathédrale d’Aimé-Giral, l’Usap ne se laissera pas marcher sur les pieds !

C’est donc assez logiquement que le Munster inscrit son premier essai après 4 minutes de jeu. L’arbitre est tout aussi gêné que nous et demande la vidéo, histoire de voir si une petite faute ne pourrait pas épargner aux Catalans un nouveau moment de honte. Gagné ! Une légère obstruction d’un Irlandais a en effet permis à Dougall de se frayer un chemin vers l’en-but. Ce n’est pas flagrant-flagrant, mais notre voisin de tribunes Jean-Michel Céquelchaine est satisfait, car lui avait très bien vu cette action litigieuse.

Donc si vous connaissez un catalan très con qui s’habille en bleu, on s’est retrouvés à côté de lui. En revanche si tu ne te reconnais pas dans cette description et que tu t’habilles en bleu, sache que tu es très con.

Car oui, le célèbre Jean-Michel Céquelchaine, l’homme aux yeux bioniques, est capable de voir une main irlandaise ralentissant un ballon même lorsqu’il est situé à plus de 2 kilomètres de l’action – oui, Jean-Michel Céquelchaine est mal placé au stade car il est pauvre, fait assez surprenant tant il semble doté d’une intelligence hors du commun. Je suppose que vous avez tous connu un Jean-Michel Céquelchaine vous aussi, mais nous tenions à rendre hommage à celui-ci, qui avait sans conteste le niveau requis pour jouer l’Europe. A l’inverse Pastigo apprécie le match, il ira même jusqu’à dire que la prestation des Catalans est plutôt honnête, avant de s’isoler sur twitter en comprenant qu’ils ne jouent pas en rouge.

L’Usap s’en sort bien et prend même les devants au score grâce à Tommy Allan, cet ouvreur italo-écossais qui a fait une partie de son apprentissage rugbystique en Afrique du Sud : un Gitan pareil ne pouvait garer sa caravane qu’en pays catalan. Ensuite, une petite générale éclate sur le terrain (à l’initiative de Paul O’Connell selon Jean-Michel – nous décidons de lui faire confiance) ce qui permet à Terrain et à O’Mahony d’aller se reposer dix minutes sur la touche en compagnie de Philippe Lafon, le George Clooney du service public. Dans la foulée, Richard Haughton se fait ouvrir la gueule en deux par les crampons de Sébastien Vahaaminaha, et repart aux vestiaires avec la tronche d’un prétendant au Ballon d’Or. Ce pauvre Richard, qui part déjà avec le handicap d’être anglais et pas très très bon, avait au moins pour lui d’être beau gosse avant cet incident. Espérons qu’il sache bien faire la cuisine, auquel cas le reste de sa vie pourrait s’avérer pénible.

 

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 « Toujours plus baisable que David Marty », selon notre panel d’expertes.

 

L’ouvreur du Munster, Ian Keatley (ou « Ian Quitte-les » en français, ce qui ressemble furieusement à un message subliminal envoyé à Sébastien Vahaaminaha, Guilhem Guirado et sans doute bientôt Sofiane Guitoune) égalise et tout devient plus flou au fur et à mesure que la mauvaise bière et les commentaires éclairés de Jean-Michel s’appliquent à faire fondre nos cerveaux. Tommy Allan rate tout un tas de pénalité, tandis que James Hook savoure tranquillement une assiette de tapas dans un bar cosy du centre-ville. Pardon, LE bar cosy du centre-ville. Les Irlandais ne sont pas brillants mais ils mènent au score car leur buteur est moins nul. Les Catalans, eux, s’entêtent à faire du large-large, une stratégie de jeu ayant porté ses fruits puisque toutes les équipes qui la pratiquent (l’UBB, le Stade Français et Mont-de-Marsan) luttent pour éviter la relégation chaque saison.

Alors qu’on se dirige vers une défaite honorable, voire même une défaite à l’italienne, comme un symbole des pieds carrés de Tommy Allan et Tommaso Benvenuti, le miracle se produit. L’Usap joue enfin intelligemment, change radicalement son plan de jeu et réussit à surprendre la défense irlandaise. Non je déconne : ils font encore du large-large, sauf que bizarrement cette fois ça marche, un des joueurs du Munster étant sans doute en pause clope à ce moment. David Marty réussit sa première passe depuis 2009, Michel fixe deux défenseurs et Benvenuti, ce Hosea Gear rital, marque enfin un essai cette saison, justifiant presque son transfert. Il pleut du sperme sur Aimé-Giral, Camille Lopez lâche ses béquilles et part en footing, Guilhem Guirado appelle Mourad Boudjellal pour annuler son pré-contrat à Toulon.

Puis c’est le drame. Les Irlandais décident de jouer pour la première fois de l’après-midi. Chose qu’ils auraient dûe faire bien plus tôt au vu de la qualité de la défense usapiste. Geoffrey Michel se fait fumer comme une pucelle par le cadrage-débordement de JJ Abraham (et oui, en plus d’avoir réalisé Lost et Star Trek, ce mec est également joueur de rugby au Munster !) et le Munster vient arracher sa victoire, et probablement sa qualification pour les ¼ de finale, dans les ultimes instants du match.

Ce soir-là à Aimé-Giral, nous étions tous clermontois : gageons que Sébastien Vahaaminaha n’aura aucun mal à s’adapter à sa nouvelle équipe. L’Usap quitte donc la grande coupe d’Europe par la petite porte, celle de la sodomie arbitrale selon Jean-Michel Céquelchaine, qui a vu au moins 5 en-avant de passe sur l’essai du Munster. Frustrés, nous décidons de lui casser la gueule pour nous défouler et de l’enterrer sous la pelouse d’Aimé-Giral, avant d’aller finir la soirée dans un jacuzzi rempli par notre urine et notre vomi.

 

Les phrases clefs

« A Clermont tu vas dans un restaurant, ils te donnent une patate avec du fromage dessus »

Pastigo

« Coucou the Munstermunch ! I’m from Clermont Ferrand. You remember, Nalaga ? »

Pastigo

« Bad public, they’re violent here. One of my friend has been punched. »

Un Irlandais (fan de Paul O’Connell)

« Je vais vomir, il me faut une bière. »

Le Mormeck

« Il est sympa le gros, je le connais il m’a tabassé la gueule pendant un match. »

Le Mormeck

« Sans déconner on fait l’interview chez lui ? JE VAIS CHIER CHEZ **** ***** ??? »

Le Mormeck

« C’est pas des pantoufles connard, c’est des espadrilles. »

Le Mormeck

« Qu’est-ce qu’elle est bonne ta quiche. »

Le Mormeck

« Merci pour l’accueil, on file t’as du ménage à faire. »

Le Mormeck

« Y’avait des trucs moches dans la boutique mais j’aurais dû prendre la grosse pendule Nicolas Mas. »

Le Mormeck

«  … »

Ovale Masqué

 

Bonus track :

 

Mormeck

 Un sympathique supporter du Munster prend la pose avec son idole, Gregory le Mormeck. 

 

Conclusion 

La suite de notre week-end fut somme toute classique. Nous avons pu déguster ces merveilleuses bières si dégueulasses que ce petit club de top14 ose servir à la buvette, d’ailleurs payables encore en pesettes. Il a d’ailleurs fallu en boire 6 fûts pour en venir à cette conclusion. C’est comme le jeu de l’Usap, t’as beau regarder à chaque fois, tu en reviens tout le temps à la même conclusion. Venus avec des intentions, il nous était impossible de quitter Perpignan sans un passage dans son antre la plus honteuse. Une boite que seuls les vrais © connaissent, un truc où danser sur du Jean-Luc Lahaye te parait naturel tellement t’es imbibé d’alcool. Un truc duquel tu ressors jamais tout à fait le même que quand t’es rentré, en ayant foutu des réso une nuit entière en buvant du wisky frelaté.

Encore une fois la Boucherie Ovalie repart de Perpignan avec le bonus offensif en se promettant d’y re-vomir très vite.

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 Sofiane Guitoune garde le sourire malgré tout.