Bilan d’une saison : le BO
par Aguilera

  • 21 June 2012
  • 12

Par Aguiléra

J’aime bien le BO, mais quand même : plus jamais ça. Cette saison 2011-2012 fut jusqu’au 31 décembre une lente descente aux enfers ponctuée par des branlées à l’extérieur et des défaites indignes à domicile. Rien n’allait, rien ne fonctionnait. Friables devant, maladroits derrière. Les supporters n’en revenaient pas. En ville, les mines funèbres s’affichaient et les conversations à voix basse sur un ton navré se multipliaient sur le thème : ça y est, nous sommes en D2, les Bayonnais vont encore faire les merles (il faut dire que pour un supporter biarrot, le désastre sportif ou financier d’une descente n’est rien en comparaison de ce que les voisins vont lui faire subir en terme de chambrage, chaque jour et 24 heures sur 24).

Tout le monde s’interrogeait sur l’optimisme apparent de Serge : du bluff, de l’inconscience ? A moins qu’il n’ait des infos privilégiées sur un futur Top 16, mais de toutes façons, c’était fichu pour la H Cup. Bref, tout allait mal et personne ne voyait comment redresser la barre, vu le niveau de jeu de l’équipe. Même le rédacteur du blog Côte Basque People (oui, nous ne sommes pas à Castres ou à Brive, Biarritz a un blog people) s’inquiétait des répercussions des mauvais résultats du club sur la vie nocturne de la cité.

Mais c’était compter sans les arbitres, euh… Je voulais écrire Toulon. Merci Toulon. Longue vie à Toulon, cette grande équipe injustement dépossédée du Bouclier de Brennus par une commission de discipline celtique et forcément alcoolique et une équipe coachée par un gredin sans vergogne.
Toulon aura en effet sauvé Biarritz deux fois cette saison.
La première fois, en championnat, le 31 décembre. Un stade plein, festif et animé malgré l’inquiétude générale : tout le monde savait que perdre ce match revenait à signer son arrêt de mort.
Et là, miracle. De toute évidence, Toulon avait décidé de ne pas se fatiguer dans la perspective du réveillon et a donc joué comme le ravi de la crèche, c’est-à-dire la tête ailleurs et à 3 à l’heure. Du coup, Le BO a passé la surmultipliée pour atteindre le 5 à l’heure, ce qui fut suffisant pour remporter le match. Cette victoire a apporté un regain de confiance qui, conjugué au retour en forme olympique de Dimitriii, à permis au BO de terminer 4ème de la phase retour et 9ème du championnat. Bon, côté championnat, c’était fait, mais restait la H Cup.

Non qualifié en H Cup, le BO est toutefois reversé en Amlin du fait de résultats il est vrai plutôt corrects. Blanco menace les joueurs : si pas de H Cup la saison prochaine, pas de sous, plan social, diminution autoritaire des salaires, entraînements militaires. Finis la plage, le surf, la bringue, les 4×4, les Casetas, les filles enamourées. Vous allez en baver les gars, vous allez vous taper des matchs de Challenge dans des bleds où il n’y a même pas de Relais et Château, des voyages de dix heures en bus. Serge a même menacé de refaire signer Marconnet pour encadrer et former les jeunes, ce qui a provoqué un vent de panique dans le vestiaire.

Dès lors, il n’y avait pas d’autre solution que de cravacher : le scalp des Wasps à Londres, celui de Brive à Aguiléra, et se profile la finale contre Toulon. Pour la seconde fois, l’admirable RCT (grâces lui soient rendues) sauvera la mise à Biarritz. Arrivés à Londres en ayant oublié leur cerveau en Provence, les Toulonnais se font enfumer par la maestria de Yachvili, qui a le mérite de comprendre que quand il faut donner le dernier coup de rein, ça passe souvent par lui, pas la peine de trop compter sur les copains. Match somptueux, haletant… Non je confonds avec la finale de H Cup de la saison dernière, là. En fait, un match détestable, sous la pluie et sans essai, et certains se demandent encore de quel sport il s’agissait au juste.

Peu importe, comme le dirait Novès, une finale, ça se gagne (je n’ai jamais compris le sens de cette formule péremptoire et définitive : une finale, on fait tout pour la gagner, mais il y aussi des chances pour qu’on la perde). Le BO valide donc sa l3ème participation en H Cup.
En résumé, une saison abominable qui se termine quand même sur un titre, certes de seconde zone, mais qui fait bien dans le palmarès du club. Les supporters sont apaisés, l’Aviron finit encore derrière le BO (sachez que le seul classement qui intéresse les supporters biarrot est celui qui du BO par rapport à l’Aviron. Même si deux équipes avaient dû descendre, le rang de 13ème aurait été âprement disputé).

* Conclusion :

Certes les esprits chagrins, bayonnais (normal, c’est dans leurs gènes) ou toulousains (je soupçonne chez une rancoeur persistante bien moche, à la manière de la Première Peste de France, depuis une finale en 2006), ricaneront sur la magnanimité avec laquelle le BO est arbitré et les supposées largesses dont Blanco fait bénéficier les instances dirigeantes de notre beau rugby sous forme de prestations thalassothérapeutiques, hôtelières et gastronomiques. Mais que tout ceci est bas, petit, mesquin. Blanco est l’autre fils de Dieu, bande de mécréants. La bonne fortune du BO, ça ne s’explique pas, c’est du domaine du sacré, de l’intervention divine, comme le tirage des poules de H Cup ou un arbitre subitement devenu aveugle devant une faute grossière de Thion. Cette protection divine permet à Blanco de dire que le BO peut battre n’importe quelle équipe. Avec la Mano de Dios, tout est possible.
Bon, revenons maintenant sur les évènements marquants de la saison

* Les joueurs de l'année :

En number one, incontestablement Dimitriiii qui mériterait une tribune à son nom ou une statue à l’entrée du stade. Ce garçon a la faculté de gagner des matchs à lui tout seul, ce qui est quand même utile quand on a l’effectif bizarre du BO.
Après, quelques bonnes surprises chez les jeunes qui, malgré un début de saison calamiteux, ont grandi avec le retour des internationaux au bercail : Héguy, petit talonneur tonique et volontaire (et seul basque de l’effectif avec Imanol), Guyot, souvent épatant, Lauret, qui confirme, Kodela, bonne mentalité de

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pilier argentin, Gray, technique, Watremez, qui part à Montpellier. Lesgourgues et Barraque ont fait également plaisir à leurs entraîneurs. Bon, rien de transcendant, mais c’est du JIFF made in BO et ça peut progresser.

Le moment le plus incroyable de l'année : le BO qui marque un essai de 80 mètres contre Montpellier

* Le flop de l’année :

Prendre 40 points à Clermont, là, j’avoue, j’ai encore du mal à l’avaler.

* Le Lol de l’année :

Attribué à Imanol pour ses propos au lendemain de la finale de l’Amlin. Tendant la Coupe à Héguy, il prononce ces paroles qui ont mis le feu aux poudres sur le BAB : « Enfin, un Bayonnais qui remporte un titre ».

* Focus sur le derby basque :

Le match aller a vu l’intrusion sur le terrain du désormais célèbre Lulu, qui a certes mis la honte à son fiston adoré, mais qui a fait rire la France entière à part Afflelou. Après avoir pris la présidence de l’Aviron, celui-ci annonce publiquement (et pour caresser ses supporters à bout de nerfs dans le sens du poil) qu’il va saisir ses avocats (notez bien qu’Afflelou a des avocats, ça en jette) pour déposer une plainte en justice contre le BO. IL aurait dû consulter lesdits avocats avant de dire une bêtise puisqu’il n’y avait aucune base légale envisageable pour inquiéter le BO. Seul Lulu aurait pu être éventuellement poursuivi devant une juridiction de droit commun, mais il s’était excusé publiquement le lendemain du match et le président précédent avait accepté ses excuses.

Comme toujours avec l’Aviron, on montre ses muscles et ses petits poings, mais ça se finit en eau de boudin. En l’espèce, reconnaissons le sens de l’humour de certains supporters bayonnais qui ont livré au domicile de Lulu un troupeau de vaches gonflées à l’hélium, ce qui permettra à notre inénarrable padre-maquignon d’envoyer un mot de remerciements en indiquant qu’il n’avait jamais eu un aussi beau troupeau. Finalement, l’incident s’est terminé d’une manière conforme aux Valeurs du Rugby.

Valeurs du rugby qui furent aussi respectées lors du match retour. Le BO, habituellement en forme en fin de saison (il faut dire qu’ils ne se fatiguent pas trop en phase aller), avait une occasion unique d’envoyer son frère ennemi en D2. Las, des déclarations de Lagisquet et d’Imanol avant le match mirent la puce à l’oreille des supporters biarrots. De toute évidence, certains n’avaient pas envie de prendre cette responsabilité historique. Effectivement, jamais nous ne vîmes un derby basque à ce point bisounours : accolades entre joueurs, et que je te relève l’adversaire que j’ai plaqué (au match aller, je lui aurais mis une torgnole ou un coup de genou), et que je vais faire un petit tour dans les vestiaires adverses, et que je signe des autographes aux petits enfants bayonnais… Bref, victoire de l’Aviron et bonus défensif pour le BO, tout le monde était content. La meilleure recette de la saison pour les deux clubs est de nouveau assurée pour la saison prochaine. Et puis, ils aiment tant se détester.

* L’arnaque de la saison :

Il fallait bien sanctionner l’invasion du terrain d’Aguiléra par cette horde de supporters haineux, euh non, par Lulu. Donc, un match de suspension pour Aguiléra. Le BO fait un appel dilatoire, uniquement pour éviter de recevoir Toulouse sur terrain neutre. La sanction est confirmée et le BO reçoit l’UBB à Dax, à quarante kilomètre d’Aguiléra. Pour ceux qui ne le savent pas, entre Dax et le BO, c’est du sérieux. Cent ans d’amitié rugbystique avec échange de joueurs, d’entraîneurs, matchs de gala. Et les mêmes couleurs. Donc, un samedi de mars presque caniculaire, une meute de supporter biarrots, en manque de déplacements à Anoeta, prend la route de Dax. Ils sont accueillis par leurs copains dacquois qui les accompagnent au stade. L’UBB pensait jouer sur terrain neutre, le stade était rouge et blanc et l’ambiance digne d’un quart de finale d’H Cup. Dimitri (en congé de l’EDF…) survole les débats et Biarritz gagne avec le bonus offensif. La faute de Lulu n’aura donc eu aucune conséquence fâcheuse pour le BO. Il y a une justice en ce bas monde pour les négociants de bestiaux partenaires de clubs de Top 14.

* Et l’avenir ?
Le BO pourra toujours compter sur la protection divine du vrai père de Blanco. Par définition, pour des siècles et des siècles. Ses joueurs sont des anges nimbés d’or. Ses entraîneurs, de sages prophètes. Rien ne peut leur arriver. Ils traversent les saisons comme Moïse la Mer Rouge. Inclinez-vous devant tant de grâce. Amen.

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