Le Rade'Labo analyse un match qui donne envie d'aimer le foot
par Pilou

  • 23 May 2012
  • 8

Par Pilou (les autres membres du Rade’Labo sont sous intraveineuse de pastis, leurs jours ne sont plus en danger).

Le contexte

Après m’être plusieurs fois échappé pour ne pas assister aux derniers matches du RCT pour cause de « pas envie de voir Toulon jouer, car ils jouent comme des pipes », mes camarades du Rade’Labo m’ont gentiment forcé demandé de suivre cette rencontre, qui s’annonçait croustillante.
En effet, ces deux clubs, que j’affectionne, ont pour points communs d’aimer se brancher par médias et présidents interposés, d’avoir des packs musclés, des stars et une très grosse capacité à produire, depuis quelques années, un jeu ignoble à voir, chiant au possible à suivre et souvent inefficace, poussant le plus souvent le public à l’endormissement (endormant du même coup leurs adversaires).
Rien de mieux donc, qu’une bonne vieille rencontre de Top14 sous la pluie pour pousser un dépressif au suicide… Oh wait, c’est une finale ? La A-Cup ? Ah, première nouvelle.

Le film du match

Servir de faire-valoir au BO, comme un club italien en poule de coupe d’Europe, c’est rude.
C’est en tout cas, le bilan de cette première mi-temps, dont nous vous passerons les détails. Le beau mec de la Rade échouera une fois au tir, alors que son adversaire basque réalisera un sans-faute. 12-3 pour les biarrots, à la pause, qui ont bien géré cette première partie de la rencontre, avec un jeu au pied extrêmement précis, une grosse pression sous les chandelles et un bon contre en touche, bien aidé par les pizzaïolos toulonnais. Ces derniers n’ont pas grand-chose à leur actif, hormis la mêlée, dominatrice. Point d’orgue de cette première partie, l’énorme bouchon de Palisson sur Haylett-Petty (Mafileo Kefu approved), qu’il brise presque en deux, alors que ce dernier s’était infiltré dans la ligne de défense toulonnaise pour la seule véritable action sympa de ces 40 minutes (comprenez, avec plus de trois passes et trois temps de jeu).

Nous ne profiterons pas de la mi-temps pour vous poser une question jeu-concours sur le nombre de pénalités réussies par Ramiro Pez et qui vous aurait sans nul doute permis de gagner un apéritif avec Ovale Masqué ou le droit d’insulter le Stagiaire dans les commentaires des articles. Non, simplement un hommage à Donna Summer, décédée la veille de cette rencontre, comme si elle avait su que suivre ce match serait au-dessus de ses forces. Tout un symbole. Ah, si j’avais pu donner à Donna, Ma Donna… Bref, hommage :

Retour des deux équipes sous une bruine typiquement anglaise.

45ème minute de jeu, Taele et Imanol tentent de tuer Captain Joe en l’air, mais se font sanctionner par Waynes Barnes. Wilko n’est pas encore K-O et égalise, 12-12. Les Biarrots semblent un petit peu moins sereins et c’est probablement pour cette raison que Carl Hayman décide d’en profiter, en repliant Ngwenya sur lui-même, comme une valise. Une biscotte lui donnera dix minutes d’introspection sur la touche et offrira aux téléspectateurs la possibilité d’admirer le chatoiement de sa chevelure, qui n’est pas sans rappeler la nuque longue des acteurs pornos des 80’s, des camionneurs et de certains chauffeurs de bus. 15-12 au score puisque Yachvili passe la pénalité.
Forcément, les vils Basques profitent de leur supériorité numérique

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et poussent dans les 22 toulonnais. Une succession de fautes viendra mettre un terme à une attaque qui n’avait pourtant pas réussi à décaler la défense toulonnaise, c’est dire l’efficacité biarrote en attaque (On rappelle que Patrick Lagisquet entraîne désormais à temps plein les trois-quarts du XV de France). Armitage récolte un autre carton jaune et Yach’ ajoute trois pions.
Le BO mène donc 18 à 12 et joue à 15 contre 13, ce qui ne devrait pas poser trop de problèmes pour tuer le match. Etrangement, les Basques vont encaisser trois points et montrer des signes de fatigue. Yachvili, s’il est toujours à 100% aux tirs au but, est moins précis sur le jeu au pied d’occupation et moins tranchant dans ses choix de jeu (en même temps, il joue seul depuis presque une heure, on peut comprendre que le bougre soit fatigué).
Quelques minutes plus tard, les Toulonnais sont à l’attaque, c’est-à-dire, pick and go deux fois, puis une brique dans les mains de Jonny qui n’a d’autre choix que d’allumer des chandelles comme à un concert de Johnny (mais Hallyday). C’est durant l’une de ces phases, que ce même Wilkinson réussira à balancer un Excoset des 40 mètres basques. Egalité, 18-18. On croirait presque au miracle, avec un RCT en pleine bourre et un BO au fond du seau.

L’heure de jeu est maintenant passée depuis quelques minutes, quand survient le meilleur moment de cette rencontre, celui pour lequel vous vous êtes tapés la totalité de ce compte-rendu : l’instant ping-pong rugby. Il s’agit d’un concept curieux, parfois marrant, mais souvent chiant, faisant que chaque ailier et arrière (non pas toi Porical) balance des vieilles mines aux quatre coins du terrain dans l’espoir de trouver une hypothétique touche ou que le mec d’en face se troue en réceptionnant la balle (la vérité, c’est qu’en fait, les trois-quarts se marrent à faire courir les gros qui doivent sans cesse être en mouvement pour suivre la balle et, dans le pire des cas, éviter d’être hors-jeu).
Le mercato étant ouvert, Boudjellal aurait, un temps, pensé recruter Jean-Philippe Gatien, mais ce dernier étant en retraite sportive depuis 2004, MB aurait abandonné l’idée. Des sifflets émanent (pas Carl) du public, qui s’est quand même tapé une heure d’avion, a posé une RTT et a claqué deux milles euros pour voir un match de merde, sous la pluie.
Cette phase durant laquelle les Toulonnais auraient pu tenter de mettre la pression sur les Basques autrement que par un jeu au pied inefficace, se solde par une pénalité contre le BO, que Wilkinson ratera. Tout ça pour ça.
Six minutes avant la fin du match, Yachvili passera une dernière pénalité, montant le score à 21-18. Le RCT s’essayera une dernière fois au pick and go, mais en multipliant les temps de jeux, cette fois-ci, au lieu de passer la balle à Wilkinson, bien positionné pour un drop.

Les joueurs
Toulon

Il est facile de leur trouver toutes les excuses (peur de se blesser pour le quart, mauvais arbitre, absence de motivation pour gagner la coupe à Toto, pas envie de porter la crête, etc.) mais le fait est que les joueurs n’y étaient pas ; pas d'envie, pas de fond de jeu, pas de touche, aucun temps de jeu et plus de cent coups de pied pour rendre le ballon aux Basques. Au moins, au bar, certains sont plus vaillants. D’un autre côté, déclarer toute la semaine que cette coupe n’est pas importante est sans conteste la meilleure idée du staff, puisqu’elle a magnifiquement démotivé les joueurs. Stratégie d'autant plus curieuse qu'il parait difficile de vouloir gagner la H-Cup (ou au moins bien y figurer) quand on est incapable de gagner la petite Coupe d'Europe.

Biarritz

Yachvili a été sollicité pour tondre la pelouse du Stoop et déplacer les mottes de terre, mais Serge Blanco a précisé que Dimitri n’accomplissait ce type de tâche qu’à Aguilera. Pour le reste, Yach’ a tout fait, même l’impardonnable (Pichot’s style) :

Un geste digne des fameuses valeurs du rugby, puisque l'arbitre n'a pas sifflé.

Félicitations aux Basques donc et courage à Toulon, ça sera bien plus rude, contre le Racing.

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