Le Lab’ougnat analyse ASM – Stade Français (25-9)
par La Boucherie

  • 17 April 2012
  • 14

 

Par Pastigo,

 

VVendredi 13 Avril, 20h30.

Alors que j’attends avec une indescriptible impatience le début du match pourri du vendredi soir qui à ma grande surprise ne voit jouer ni Brive ni le Racing, je consulte le programme TV du lendemain afin de savoir quelle sera la chaîne Canal+ qui diffusera la défaite des fiottes chez les quarts de dieux européens. Me voilà plus que perplexe puisqu’en plus d’avoir choisi de diffuser du foot à la sacro-sainte heure du rugby, il s’agit d’un match anglais. Monsieur Canal, on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui en général (et pas avec JBE en particulier).

Pas grave, il sera certainement diffusé sur Canal+ Sport, c’est ainsi que sont les choses dans un monde juste et cohérent. J’épistaxise instantanément. Il me faudra gaspiller quatre litres de précieux sang auvergnat pour prendre toute la mesure de l’impiété cryptée qui rediffusera le match du vendredi, qui n’a finalement pas déçu les amateurs de ce rendez-vous toujours friands de jeu bien dégueulasse. Et que celui qui avait envie de revoir cette immondice une seconde fois me jette la première julien pierre.

L’offense digérée, et ne disposant pas de l’impunité d’un évadé fiscal, je prends un risque démesuré et hautement répréhensible en allumant mon pc à l’heure convenue. A choisir entre le contenu et le contenant, entre un direct en streaming roumain par minitel et une bouse en HD vue la veille, vous auriez fait quoi ?

 

Le contexte :

Suite à sa glorieuse victoire sur le toit de l’Europe le week-end dernier, le Stade Français fera tourner son effectif afin de mettre les cadres au repos lors de cette rencontre qui n’est pas une priorité d’un point de vu comptable.
Trêve de rigolade, les Danseuses viennent évidemment avec leur équipe une puisqu’elles n’en ont de toute façon pas d’autre et parce qu’à défaut de ne plus faire partie des relégables cette année, on est encore loin de caresser l’espoir de revoir un jour le Stade de France. Ils garniront même le banc de leurs meilleurs impact-players, à l’image du jeune Roncero.
C’est aussi l’occasion du retour de Ledesma en terre auvergnate, que les organisateurs auront pris soin d’isoler tout en haut dans une boite en verre afin d’éviter que les fidèles ne viennent éroder en procession les parties de la Sainte Relique. Blague à part, c’est avec une certaine émotion que le Stade Michelin retrouve son égérie argentine.

L’ASM présentera son équipe C, car l’équipe A ne sort plus que pour les matchs de prestige et parce qu’il n’est pas non plus nécessaire de faire transpirer l’équipe B, après tout ce n’est pas Agen ou Bordeaux en face mais juste le Stade Français.

Vous remarquerez que ce compte-rendu aussi partisan qu’à l’accoutumée prend également soin cette fois-ci de bien médire sur l’adversaire, et ce pour plusieurs raisons que voici :

– Parce que. (c’est quand même le Stade Français)

– Et parce que Bayonne-Biarritz se paye le prime-time rugbystique, uniquement au nom de la supposée haine qui oppose ces deux clubs de bas de tableau, alors que chacun sait que ce match va probablement faire partie des plus vilains de l’année. Il me semble donc désormais évident que si je souhaite voir jouer mon équipe à la TV je dois m’imposer d’écrire le plus souvent possible un flot de mépris et d’insultes à l’égard des autres clubs. Ça tombe bien c’est le Stade Français, ce ne sera pas toujours aussi évident.

 
Le film du match :

Le match s’est joué une petite heure avant le début de la rencontre, lorsque Sa Félicité Vern réunit l’équipe afin de dispenser sa sainte parole, et accessoirement quelques éléments de stratégie. En exclusivité voici ce qu’il s’est dit.

Mes fils, asseyez vous, levez vous, asseyez vous, levez vous, écoutez moi.
J’ai décidé de faire s’abattre les flots à la 27 minutes, voilà pourquoi je vous invite à marquer avant la demi-heure. Ainsi nous conserverons toute la partie durant cet avantage au score qui ne pourra être repris.
Le reste de la partie ne sera que hasard, puisque le lot des buteurs, et personne ne sait qui de Brock ou de Dupuy sera le meilleur dans cet exercice.
(rire collégial) Vern sait qu’il est bon de détendre ses hommes avec une bonne blague avant de se rendre au combat. Et ce qui devait arriver arriva.

Le début du match part sur un bon rythme, Vern n’ayant comme prévu pas encore décidé d’ordonner à la nature d’obéir à sa toute magnificence. Le Stade Français alterne le jeu à l’aile puis dans l’axe mais se heurte toujours à la défense auvergnate qui décidément aime ça. Milouze se met à la faute à la 5ème minute et offre à Brock James le soin de marquer les premiers points dans un geste d’une élégance libidineuse, trois vagins et une prostate implosent en tribune. Il ne fait désormais plus aucun doute sur le fait que Cabello a bien intégré l’équipe jaune et bleu puisqu’il joue. Et même plutôt bien, nous gratifiant de placages pour le moins esthétiques alors que Nakaitaci comme James transpercent régulièrement la défense parisienne, passent les bras, mais il reste toujours un dernier geste qui met un terme à ces belles avancées. A ce jeu le Stade Français n’est cependant pas en reste, à l’image d’un Pascal Papé qui bouffe un surnombre évident en choisissant de la jouer à la Fritz, rappelant ainsi à tout le monde qu’il ne suffit pas d’être roux pour avoir sa place au Leinster.

Les tentatives à la Super15 étant visiblement destinées à l’échec, les deux équipes vont rapidement s’en remettre au jeu au pied. Là encore la stratégie est bien différente, puisque Brock James choisit de distiller des chandelles dosées et de trouver des touches de qualité, quand Cantepomi s’applique à réussir toutes ses touches directes. Heureusement radoslamachin équilibre un peu l’ensemble grâce à des coups de pied verticaux et la mêlée prend soin de se faire plier régulièrement. L’ASM prend en revanche le dessus sur le contest, permettant d’assurer un turn-over efficace, de garder l’adversaire sous pression et de pousser les Greluches à la faute, ce qui permet de nouveau à Brock James dans un mouvement d’une sexitude déraisonnable d’ajouter 3 points dans la besace.
6 – 0, Bonnaire remplace temporairement Audebert sorti sur saignement, cette phrase méritait d’être dite tant elle est improbable.

C’est alors que Sa Tranquillité Vern, d’un léger hochement de tête, indique à ses hommes qu’il va bientôt prendre possession de ses pouvoirs divins et faire s’abattre le déluge en Terre du Milieu. Nakaitaci transperce et donne pour un Russel très présent depuis le début du match qui repique au centre et passe au sol, Radomachintruc sort vite le ballon pour Buttin, qui donne toujours l’air de faire 50kg, mais qui tient aussi bien sur ses jambes qu’il court vite. Repris sur la ligne, le ballon sera libéré pour Cabello qui mérite d’inscrire son essai au Michelin. Et vu sa prestation à vrai dire, j’aimerais bien l’y revoir plus souvent.
Brock James transforme bien évidemment avec cette grâce virile dont lui seul a le secret, ça fait 13 à 0, le plan se déroule sans accroc. Vern se lève alors, la nature s’arrête. Les mains au ciel il assourdit les tribunes de sa voix roque et puissante : “Que le courroux du ciel, allumé par mes vœux, fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux ! Non je déconne pour le feu, par contre vous allez finir le match en ciré”. Il se rassoit, la nature obéit, il pleut comme bâche qui plisse. Juste le temps pour Dupuy de marquer les premiers points du Stade Français, dans un geste dont le sex-appeal évoque un comptable végétarien. Vexé de la comparaison peu flatteuse, il s’appliquera à rater le suivant alors que la défense agressive des Auvergnats redouble d’intensité, celle-ci malheureusement peu aidée par une mêlée défaillante.

13 – 3 à la pause, ça se passe plutôt bien.

Nakaitaci utilisant ses pouvoirs de Jedi.

 

Le match reprend alors que le public n’a pas fini de détruire les buvettes pour se construire des radeaux (slavbidule).
Les Roses vont rapidement ajouter 3 points via ce faux chauve de Dupuy qui font encore suite à une mêlée fébrile. Le coaching débute, qui fera du bien à la mêlée clermontoise. De leur coté les Fiottes font rentrer De Malmanche, qui va faire honneur à son nom. Heureusement que le jeune et vif Roncero entre également pour dynamiser la première ligne parisienne.

Du coup, c’est l’occasion idéale pour tenter des relances improbables et c’est évidemment Buttin qui s’en charge, pénétrant comme un jeune premier dans une rombière pas farouche, bien suivi par les morts de faim jaunes et bleus. Brock James demande la balle d’un clin d’œil évocateur et passe un drop en laissant apparaître le galbe divin de ses cuisses puissantes mais douces.

Alors que les Auvergnats s’apprêtent à faire rentrer une nouvelle vague de sang frais, les organismes parisiens commencent à montrer quelques signes d’usure à l’image d’un Parisse qui fait comme si de rien était devant l’arbitre avec le doigt dans le trou qui remplace désormais son arcade.

Dupuy qui a réussi à obtenir le numéro de téléphone de la dame des toilettes ne se sent plus et passe 3 points suite à une pénalité provoquée par Brock James, dans l’unique but de rappeler qu’ici seul Vern a le droit de s’adresser directement aux Dieux. L’arbitre désormais aveuglé ne verra plus les en-avants parisiens et n’arrivera pas à repérer les fautes au sol, même quand celles-ci sont commises par le seul crâne chauve présent sur le terrain. Rougerie est entré pour en rajouter une couche dans la gueule des hommes en rose, ce qu’il fait d’ailleurs sacrément bien, en bon capitaine qu’il n’est d’ailleurs pas aujourd’hui. Les Clermontois prennent toujours un peu plus le dessus sur les Parisiens, et même la mêlée auvergnate se met à renverser ceux qu’on ne devrait décemment pas publier nus dans un calendrier, permettant à Brock James d’ajouter 3 points supplémentaires et d’amener le score à 19 à 9.
Du coup, supériorité au sol, jeu au pied efficace, placages destructeurs et mêlée à son avantage, il n’en faut pas plus pour que Brock James s’entraîne en tapant un petit drop de 40m alors que le jeu s’est arrêté, afin d’être chaud pour la pénalité qui va suivre. Et voilà, 22 à 9. On ne s’en lasse pas.
Le match est plié, mais Bardy qui n’a visiblement pas assez mangé décide de coller un monstre de placage à Contepomi qui ne comprend toujours pas pourquoi il a refusé de balancer un grand coup de pied, les jaunes lui tombent dessus. Boum, Brock James clôture ce match par un 25 à 9 en se caressant les tétons dans un mouvement d’une intense sensualité que Dupuy reproduira aux toilettes en vain.

Et voilà comment Clermont reste invaincu à domicile avec une équipe qui s’est vaguement croisée dans les couloirs, devant des Parisiens qui ont bien tenté d’être joueurs sans succès et qui ont fini le souffle coupé par la deuxième vague jaune et bleue. Certes les problèmes en mêlée et les erreurs en touche ne sont toujours pas résolus, et cela reste un défaut qui risque de coûter cher par la suite.

Ah oui : à la fin du match, il s’est arrêté de pleuvoir.

Brock James est tellement génial que même Paris le porte en triomphe.

 

Les joueurs :

 

Cabello, en tout cas sur ce match, mérite de jouer plus. Si ce n’est pas pour remplacer Ti Paulo, il m’a semblé pouvoir faire réfléchir au cas Kayser aujourd’hui. Brock James a été impérial, sur la lancée de son dernier match. Nakaitaci est fidjien, dans le très bon sens du terme. Buttin est Buttin, donc un type qui va tenter là où tout le monde trouverait ça débile mais ça marche presque toujours, en plus d’être sacrément solide sur les impacts et en défense. Malzieu n’a pas vraiment eu de ballons d’attaque, et comme il a toujours le potentiel défensif d’un joueur de ping-pong on peut dire qu’on ne l’a pas vu. Rougerie s’est encore bien foutu de la gueule de PSA en décapsulant l’adversaire sur des placages de buffle.

A part Parisse qui sort un bon match, les Parisiens n’ont pas beaucoup brillé. Contepomi a bien dynamisé le jeu en début de partie mais a balancé des coups de pied de Fédérale 3. Dupuy a sorti un match à l’image de son physique ingrat, donc le match d’une blette avec 3 cheveux. S’il continue, De Malmanche peut etre un running gag de grande qualité. Roncero est décédé il y a deux ans et le Stade Français ne montre aucun respect pour sa dépouille.
Paris doit faire le dos rond en attendant d’avoir un effectif plus solide, ce qui ne saurait tarder étant donnée l’arrivée l’an prochain de ce tant attendu demi de mêlée japonais (ahah!).

A noter, devant les vestiaires en fin de match :
Papé n’ayant pas pu se battre sur le terrain, il commet l’irréparable en levant le doigt devant Bardy. Celui ci le regarde tout à coup fixement, comme le lui a appris Vosloo devant la carcasse d’un boeuf prêt à cuire. Papé fait demi tour, tente de lever le meme doigt devant Rougerie qui n’en peut plus de rire, puis s’en va.
Un moment en or.