Le Rade’Labo analyse Brive-Toulon (14-9)
par Pilou

  • 04 April 2012
  • 21

 

Par Daniele Rainault, Pilou et Too-Long-Niaise

 

Le contexte

Aller jouer à Brive a deux intérêts principaux : on peut y faire une troisième mi-temps avec la légende vivante, que dis-je, l’icône culturelle qu’est Patrick Sébastien, mais surtout, on peut avoir la chance d’assister à une belle générale grâce au boucher local, j’ai nommé Julien Caminati. A notre immense déception, le joueur le plus intéressant du CAB avait déjà fait des siennes la semaine dernière et était suspendu pour ce match.

Les mauvaises langues diront qu’il a fait ça pour éviter Bakkies Botha… Nous ne faisons que relayer ces ragots, mais comme on dit chez nous : « je dis ça, je dis rien ».
Caminator risque d’ailleurs de ne pas briser quelques crânes d’ici un bon moment puisqu’un contrôle anti-dopage se serait révélé positif au cannabis… sans doute là, l’explication à toutes ses tentatives de drop pour le moins improbables.
Du coup, beh pas grand-chose. La tactique quelque peu hypocrite de Bernie Le Dingue consistant à faire tourner en prétendant jouer le match à fond est à peu près à l’opposée de celle de Guy de Toulouse qui lui aurait dit qu’il n’a pas un effectif assez étoffé pour jouer tous les matchs à fond, qu’il doit faire des choix, que le doublé est de toute façon impossible et que Thierry Dussautoir n’est plus ce qu’il était. On se demande lequel a fait de la politique.

Toulon n’a pas grand-chose à gagner, comme Castres a perdu au Racing et Brive a pas mal à perdre, la relégation n’étant toujours pas si loin que cela. Malgré cet état d’avant-match peu propice à voir une grande rencontre, le RC Toulon semble fort et le Rade’Labo ne doute pas une seconde de la victoire de son équipe… Et puis bon, on va jouer chez le petit bonhomme en mousse, ce qui n’est pas nécessairement la condition physique la plus pratique pour jouer au rugby.

A défaut de Patrick Sebastien, Bernard Laporte avait invité Michou dans sa loge.

Le film du match

Le film sera un court métrage. La partie débute par un round d’observation entre les deux équipes avec notamment l’échange de nombreux coups de pied et de multiples maladresses de part et d’autre. Pénible à voir donc. Face à des Toulonnais sans imagination (amorphes diront certains), c’est Brive qui tient le ballon. Gros combat en mêlée, petites escarmouches (nous trouvons que ce mot sonne divinement, « escarmouche », oui deux fois).
Brive trouvera la faille sur un dégagement de Fabien Cibray qui ne trouve pas la touche depuis ses 5 mètres. Dubarry réceptionne, Spedding relance vers le grand côté et, trois passes plus loin, l’excellent Claassen marque en coin. Plus ou moins la seule action intéressante du match.

On notera les quelques efforts individuels de David Smith, sacrément en canne cet après-midi, ou de… Non c’est tout en fait. Wilkinson passera la pénalité du bonus défensif à la dernière minute, un cadeau de l’arbitre, Toulon étant une équipe de protégés, lèche-bottes de la LNR (merci pour cette analyse, Jacques « Manpower » « Motherfucking » Delmas).
Grâce à cette victoire probante sur ces terres (la première face à un prétendant au titre), Brive fait un grand pas vers le maintien profitant notamment de la lourde défaite de Bayonne à Perpignan (cf. le Cata’Labo dont nous entendons déjà les raleurs moqueurs sous acides).
Toutes nos félicitations aux Brivistes donc, qui nous apportent la preuve que la gestion d’équipe nommée « la Mike Tindall » dans les écoles de management, consistant à se bourrer la gueule tous ensemble le plus souvent possible, peut parfois marcher.
Merci messieurs.

Condamné à mort parce qu'il a de trop gros bras, Tillous-Borde va être égorgé vif par des intégristes corréziens.

 

Pour conclure, nous ne vous parlerons pas du poisson d’avril made in Mourad, mais d’un micro-évènement bien plus marrant. En effet, notre ami Big Willie Mason a fait parler de lui à nouveau.

Débarqué à Toulon l’été dernier en provenance du rugby à XIII, Willie Mason n’a jamais réussi à s’adapter aux exigences du XV. Officieusement, la vie douce de Toulon lui allait trop bien ou trop mal (c’est selon), comme le résume plutôt bien cette équation : plages + nanas + vodka pomme = condition physique en bois. Dur de jouer après ça, même en Flop14.
Par conséquent, il avait été décidé de le libérer de son contrat, il y a plusieurs semaines de cela (certains tenanciers de bars toulonnais pleurent encore la perte de la moitié de leur chiffre d’affaire hebdomadaire).
Récemment, l’Australien a brillé sur la toile, en proférant plusieurs insultes à des supporters toulonnais (dont l’un des auteurs du Rade’Labo) sur son compte Twitter, après que ces derniers l’aient ironiquement houspillé, car le joueur avait publié avoir palpé la coquette somme de 500 000 € pour être libéré par le RCT. Nous sommes incapables de vous retranscrire ce que le joueur a dit car nous avons des difficultés avec l’argot australien, surtout lorsqu’il est écrit par un analphabète. Quoi qu’il en soit, Toulon aura tout de même dépensé un demi-million d’euros pour un joueur qui n’aura disputé que… 74 minutes sous le maillot Rouge et Noir. Santé Willie. Pour plus d’infos sur cet évènement, voici un article intéressant sur ensembleaveclexv.

Ca c’est juste pour le fun et on remercie bien Adrien de Sudrugby qui nous a fait découvrir ce moment ImaLOL sur Twitter

 

Les joueurs

Toulon
Suivant la prestation de l’équipe, il est possible d’en déduire qu’il n’était que cinq à jouer :

Botha a été costaud. Il monte toujours en puissance, d’ailleurs nous pensons qu’il jouait seul dans le 5 de devant.
Senatore, pour son dernier match, n’a pas brillé. N’est pas Lobbe qui veut (nous reprenons ici une formule que Thomas Casteignède avec Jonny Wilkinson utilise à chaque fois que quelqu’un loupe un drop).

Cibray n’est décidément pas en confiance. Le grand espoir au poste il y a 6 mois n’est plus que l’ombre de lui-même après avoir joué 1 minute 32 en une saison. Un petit sentiment de gâchis… En même temps, Tillous-Bordes a encore une fois prouvé qu’il n’avait que peu d’équivalent en Taupe14, beaucoup plus dynamique que son prédécesseur.
Wilkinson ne fut que l’ombre de lui-même, multipliant les en-avants et ratant même des coups de pied ! Il avait sûrement mangé quelque chose qui lui a fait mal (dédicace à Abraracoursix, et là, on ne pourra plus dire qu’on ne fait pas de culture sur ce site). Manque de perdre la vie en fin de partie suite à un coup d’épaule de Swanepoel, plus proche du bélier tournoyant de Zangief que du plaquage rugbystique.
David Smith, malgré sa coupe de cheveux qui est une réelle erreur fut le meilleur Toulonnais. Vif, intelligent, et surtout essayant de faire quelque chose, il n’a pas eu de mal à se différencier de ses adversaires et partenaires.

Powerbomb !

Brive
Les gros ont tabassé ceux d’en face. Ils gagnent le match à eux seuls, sur l’envie, la rudoyance et le courage.
Belie marque la quasi-totalité des points de son équipe, grâce à une série de tirs au but bien tapée.
Le public coujou a supporté son équipe absolument tout le match, avec pour preuve sa capacité à utiliser ces espèces de petites réglettes qui, lorsqu’on les frappe l’une sur l’autre, produisent un son métallique et strident, tel un vuvuzela corrézien. A minima, ça rend juste timbré.

 

Le chiffre-clef

0 : c’est le nombre de drop réussi cette saison par Brive. Sans rancune les gars, c’est cadeau.

La phrase du match

“Non mais y’a quand même quelques individualités dans s’te équipe toulonnaise. Ils peuvent peut-être arriver à faire quelque chose, y a les bases pour travailler.”
Jacques Delmas… Sans dec’, merci Jacques.