Le Rade’Labo analyse Toulon – Montpellier (19 – 6)par Jonny WillKillSoon 05 March 2012 14 Par le gang (bang) toulonnais Jonny WillKillSoon, Daniele Rairault, Pilou et la petite nouvelle, Too Long Niaise, nouvelle égérie de la Rade après Rémy Martin. Contexte du match Pas besoin de vous faire un dessin pour le contexte de ce match puisque Pilou et Daniele Rairault vous ont parfaitement résumé les quelques « différents » entre ces deux équipes ces dernières années. Si vous ne l’avez pas encore lu c’est trop tard le match est passé et l’article s’est autodétruit par là. Symbole de la tension autour de ce match, les joueurs et le staff de Montpellier sont arrivés au stade en car banalisé et sont entrés par une petite porte dérobée afin d’éviter tout débordement. Ils ont hésité à se faire parachuter directement sur la pelouse mais ont craint une attaque aérienne en représailles. Selon nos informations à Tripoli, Galthié aurait même exigé un rapatriement sous garde rapprochée après le match pour retourner à son hôtel. L’agissement de quelqu’un qui prépare visiblement un mauvais coup, comme par exemple remporter pour la troisième fois consécutive la Scooter Cup. Breaking News avant le match : Wilkinson s’est sérieusement « rougérisé », le Moine-Surfeur a fait son coming out capillaire, Giteau a rejoint l’amicale des porteurs de crête et Pilou est passé au-dessus des 5g d’alcool dans le sang. Détail qui a toute son importance, le Rade’Labo se renforce, avec le recrutement d’une jeune fille, Too Long Niaise, qui a toutes les qualités puisqu’elle aime le rugby (on ne vous filera pas son 06, les gars) et qu’elle pourra faire du charme aux joueurs. On comprend maintenant pourquoi Matt Giteau porte un casque pendant les matchs Le match Les billets pour ce match se sont vendus comme des petits pains de Gorgodze et c’est un public surchauffé qui a accueilli avec ferveur et entrain la troupe à Galthié. Ou peut-être était-ce une bronca, on entend pas très bien dans la cabine de presse. Il faut dire qu’avec le retour de l’été, le public mayolais retrouvait sa chaleur habituelle même si on ne saurait trop que conseiller au gonze qui lance le Pilou-Pilou de remettre son t-shirt la prochaine fois (une pétition circule déjà). Puis les joueurs sont entrés sur le terrain, le public s’est pignolé la nouille, Martin s’est fait sobrement huer, Van Niekerk a fait un triple salto arrière en imitant King Kong, Mignoni a commencé à ronger les ongles de son pied droit (vu qu’il avait déjà fini le gauche) et le match a débuté. Alors que s’est-il passé ? Pas de grandes envolées, aucune combinaison réussie (exit le beau jeu donc), mais beaucoup de curiosités, comme les montées défensives de Bastareaud qui essayait de faire tomber ses adversaires avec l’appel d’air provoqué par sa course. Pas de bagarre, ni de gros accrochage : alors que le mercure était chaud, le mercurochrome est resté au frais. À noter également que Sébastien Bruno réussit mieux les passes sautées que Jonny Wilkinson et que Palisson a failli marquer un essai qui aurait pu être accordé si seulement nous vivions dans un monde parallèle apocalyptique gouverné par l’IRB. Mais reprenons les choses depuis le début. Galthié expérimente le regard de Richard Dourthe pour faire pleurer Alexis Palisson D’abord, il y a une première mi-temps digne d’un niveau technique de 3ème série régionale, sans les bagarres. Aucun franchissement en attaque, soirée Aqualand dans les rucks pour la colonie de vacances emmenée par Fufu et un arbitrage particulier de M. Poite. Et au milieu de tout cela (pas de rivière), mais des chandelles, des coups de pieds improbables, des pénalités et des en-avants. Top14 Power. La première grosse action interviendra à la 14ème minute avec une tentative de strangulation en rotation arrière parfaitement exécutée par Leleimalefaga coin-coin pouet-pouet sur Tillous-Borde. Sir Jonny passe les trois premiers points du match. Rebelote dix minutes plus tard avec Mamuka, bien décidé à effacer définitivement le sourire sur le visage du troisième ligne Steffon Armitage. Plaquage avec prise d’élan mais ça manque de tranchant. Dourthe ira même jusqu’à qualifier ce plaquage de régulier dans un élan de bonne foi déconcertant. Explication : Armitage fait 1,82m (1,75m ndlr), Gorgodze fait 3m (un peu moins ndlr) donc le plaquage à l’épaule est autorisé. CQFD. Cette pénalité est l’occasion de parler du cas Sir Jonny Wilkinson (le dieu de tout un peuple. Amen). Rétabli d’une torsion de la cheville seulement deux semaines après le match contre le Stade Français, divisant ainsi sa durée de convalescence par deux, tel Wolverine (pas Médard, le vrai) ou plus incroyable encore, Aurélien Rougerie. Deux pénalités ratées, un coup de pied directement en touche et un renvoi de seulement 9,9m (David Skrela private joke), soit autant de fautes techniques en un quart d’heure, que de toute la saison. Pendant que Julien Dumora cherche à se barrer d’un club qui ne le fait plus jouer, entre la 25ème minute et la mi-temps, les Toulonnais (les moins imbibés en tout cas) s’interrogent : Wilkinson n’est-il pas revenu trop tôt ? Les deux ans et demi passés aux côtés de Matt Henjack n’ont-ils pas finalement déteint sur lui ? Mais bon sang, qui a titularisé Ramiro Pez ?! De son côté, Montpellier présente les mêmes stats avec un 1/3 au pied, faisant que les deux équipes tournent à la mi-temps sur le score étriqué de 3-3. Sinon 2-0 pour Montpellier au niveau des plaquages dangereux et 1-0 pour Toulon pour les cartons jaunes avec l’exclusion de l’outsider Samson juste avant la pause. Dans le couloir des vestiaires, Laporte donne sa vision des avantages à M. Poite (qui lui confisquera sa licence à la fin du match) et vu sa tête, on peut imaginer que les joueurs toulonnais ont eu droit aussi à un échange philosophique sur le sujet “comment garder la balle plus de trois temps de jeu”. Pilou, désespéré par les échecs de son buteur fétiche, braque la buvette du stade tandis que Daniele Rairault change les piles du ballon téléguidé du dit buteur. La deuxième mi-temps sera à sens unique, les Montpelliérains ne voyant pas le jour. On ne retiendra pas les drops ratés et la centaine de mêlées refaites (en même temps un match avec des Géorgiens et des Argentins en première ligne…Claude Guéant approuve) mais plutôt l’essai refusé à Palipanda à la 55ème minute après une merveille de coup de pied à suivre de Wilko. L’ailier toulonnais, rasé par Botha dans la semaine pour qu’il ait moins l’air d’un fan de Justin Bieber (ou du Stagiaire, on ne sait pas encore), aplatit parfaitement le ballon dans l’en-but mais a son genou dehors. L’arbitre vidéo refuse l’essai et on aurait pu en rester là. Et puis non, Thomas Lombard content de ne pas avoir lu les 155 pages du règlement pour rien, revient sur la fameuse règle 22.4. Au point G, dur à trouver, on y apprend que « si un joueur attaquant est en touche ou en touche de but, il peut marquer un essai en effectuant un touché à terre dans l’en-but de l’adversaire, à condition qu’il ne soit pas porteur du ballon ». Question : combien de feuilles de thé ont fumé les Anglais pour nous pondre une règle pareille ? On ne reviendra pas sur le débat d’après-match avec les spécialistes de Canal, on notera juste la remarque intelligente de Thomas Lombard en vous proposant un petit cas pratique, spéciale Boucherie : Soit un ballon pourri, sorti d’un ruck et tapé à suivre par Wilkinson, entre deux défenseurs. Sachant qu’au Stade Mayol, la ligne de touche est séparée des vestiaires par 12, 89 mètres, que l’âge du capitaine est de 39 ans et qu’il faut à Willie Mason, 1 minute et 37 secondes pour dessaouler et s’arracher de la buvette. En appliquant la règle 22.4-G résoudre les cas suivants, en indiquant s’il y a essai ou non et en justifiant vos réponses : 1) Si Willie Mason arrive par les vestiaires et aplatit en passant par la touche. 2) Même situation avec Matt Henjack (attention piège). 3) Envahissement du terrain par Richard Dourthe. Indice : le ballon ne doit pas être pris en compte pour cette question. 4) Si le mec qui chante le pilou-pilou tente d’envahir le terrain pour aplatir. Répondre également en configuration torse nu. 5) Imaginer la même action avec Rory Lamont, en lieu et place de Palisson. Conclusion : on est amoureux d’un sport complètement con. Mais on le vit bien. Essai ou pas essai ? En exclusivité la réponse de l’arbitre-vidéo : “Tu m’emmerdes avec ta question !” Donc seconde période toulonnaise avec un 3/3 pour Wilko et une mêlée qui a broyé sa vis-à-vis avec un nouvel essai de pénalité (les plus beaux pour le public toulonnais) à 10 minutes de la fin qui scelle la victoire varoise. Pénalité qui confirme son statut de meilleur marqueur du championnat cette année devant Donguy et Matanavou. On retiendra également le carton jaune pour Bustos, les choix tactiques d’Olivier Azam qui a décidé de faire du social en refusant d’humilier la mêlée adverse à 9 à 3 (et de prendre le risque de voir Wilkinson rater une pénalité ce soir-là) et le public de Mayol ; sûrement conquis par le nouveau tube de la Boucherie, qui demande à Fabien Galthié de nous faire une interprétation a capella de « Mamuka ». Avec cette victoire, Toulon prend ses aises au classement et relègue les Montpelliérains à huit points à sept journées de la fin. Pour terminer ce CR sur une touche d’humour, Matt Henjack a déclaré vouloir rester au club. Les joueurs Toulon Une première ligne toulonnaise qui destronche les Montpelliérains comme s’il s’agissait de vulgaires Ecossais, on approuve. Un pack dominateur dans l’ensemble du côté de Toulon avec un excellent Botha (les Editions Soleil vont prochainement sortir une BD comptant les différents échanges verbaux entre Gorgodze et Botha durant cette rencontre), un Hayman qui remplit parfaitement son rôle (Too Long Niaise aspire toujours à avoir trois petits barbus avec ce joueur), un Bruno bavard, comme au pub un jeudi soir, Samson tout à fait acceptable jusqu’à son carton, un bon Shaw, Van Niekerk retrouvé au moins dans l’engagement, Armitage toujours au dessus de la mêlée. Et Missoup s’est bien tenu. Malgré une touche perfectible, la mêlée conquérante a été la principale (qui a dit unique ?) force du RCT. La charnière a rendu une copie correcte. Tillous-Bordes a été propre dans ses déplacements et ses éjections de balle, même s’il réalise plus de départs au ras que ses avants. Wilkinson, par contre, était en-dedans, commettant des fautes inhabituelles pendant 15 minutes. Juste assez pour nous montrer qu’il est bien humain. De retour trop tôt sans doute mais décisif au sortir des vestiaires. Giteau a tenté de créer le danger, par sa vitesse et ses appuis, sans pour autant percer. Bastareaud a fait du Bastareaud : je prends la balle sous le bras et j’essaie d’écraser le mec en face de moi. Le trio d’arrière a relevé le défi sous les chandelles. Palisson et Smith ont porté le danger sur les rares ballons qu’ils ont touchés. Lapeyre a été bon sous les ballons hauts, a soulagé les Toulonnais au pied et, à l’image de Giteau, a tenté d’apporter le danger sans réellement prendre à défaut la défense héraultaise. Un petit mot d’ailleurs pour Benjamin Lapeyre qui a fait son coming-out en nous expliquant la raison de sa coupe de cheveux ici. On a aimé : son sens de l’humour et de la répartie. On a moins aimé : le fait qu’il soit malade (à la Boucherie, tous les cœurs ne sont pas sur la table de découpe) et surtout le fait que sa coupe ne soit pas volontaire, on trouvait que c’était sacrément la classe. Donc bon courage à lui ! On verra les images du match sur Youporn qu’il disait Montpellier Gorgodze s’est fait un nouvel ami (à moins que ça soit Botha qui vient de s’en faire un nouveau) et a été fidèle à lui-même. Rémy Martin s’est fait plein de nouveaux amis ce qui l’a un peu perturbé pendant le match. Il a arboré un beau et grand sourire à sa sortie du terrain. Fakate et Leleimalefaga ont réalisé une très bonne première mi-temps avant de s’éteindre progressivement. Ouedraogo, quant à lui, a l’air un peu fatigué de jouer au même poste et dans le même pays que le meilleur joueur du monde. Derrière, excepté Doumayrou qui est sorti du lot, pas grand-chose à retenir. Beaucoup d’approximations entre Audrin qui aide les ballons toulonnais à sortir en touche et Paillaugue qui a décidé d’avoir le même rendement au pied que Trinh-Duc. Conseil d’Ovale Masqué à Amorosino : « Sers-toi de tes pieds exclusivement pour courir ». On notera tout de même que Yohann Audrin a réalisé le fantasme de beaucoup de personnes à la Boucherie : passer délicatement sa main dans les cheveux de Lapeyre. Et pendant ce temps, il peut être intéressant de se demander à quoi sert Jean-Baptiste Peyras, au sein de l’effectif héraultais. Chiffres clés : 2 : C’est le nombre de mois de suspension que risque de prendre Bernard Laporte pour son altercation avec M. Poite et la critique de son arbitrage. En même temps, il s’en fout il est déjà dans les tribunes. 5 : C’est la quantité de postérieurs vu pendant le match et dans les vestiaires : soit environ 25 kilos de rond de gîte, (déformation professionnelle). Il faisait chaud à Toulon… très chaud 8 : C’est le nombre d’incantations géorgiennes lancées par Mamuka Gorgodze à l’encontre de M. Poite, Botha et Shaw. Les autres n’en valaient pas la peine. 14 : C’est le nombre de mètres de strap qui entouraient la cuisse de Botha à la fin du match. 15 : C’est le nombre d’ongles rongés au final par Pierre Mignoni durant le match. Il a fini son pied droit, ainsi que les deux mains de son président. 19 : C’est, en millisecondes, la durée moyenne laissée par Romain Poite sur les avantages. 39,59 : C’est le nombre de minutes qu’avait tenu Christophe Samson sans se prendre de carton. Si près et pourtant si loin. 1 047 892 : C’est le nombre d’internautes connectés sur le site de l’IRB à 22h15 pour prendre connaissance de l’article 22.4 point G. 2,5 : C’est le nombre d’internautes qui ont compris ledit article. Jonny (le boucher, pas l’autre) l’a à moitié comprise (à ce qu’il dit). 1 047 892 (bis) : C’est le nombre de personnes qui n’ont pas eu la patience d’aller au bout de l’interview de Fabien Galthié lors des réactions d’après-match. Etait-ce sa stratégie ? NB: Les bouchères regrettent l’eau chaude des douches qui floute l’arrière plan de ces interviews. Fabien Pelous en train de regarder l’épisode de Mister Bean où il est présentateur sportif.