Le Catalabo analyse USAP-BO (25 – 6)par La Boucherie 20 February 2012 9 Par Grégory le Mormeck Le Contexte : Durant toute la semaine précédant ce match, La Boucherie était en ébullition. En effet rien que le fait de voir s’affronter nos deux présidentiables Damien Traille d’un côté et David Marty de l’autre nous faisait frémir d’impatience. Mais loin des considérations politiques, ce match était surtout l’occasion d’un hommage. Oui, ici, nous avons fortement apprécié l’hommage qui nous a été rendu en sélectionnant les joueurs qui allaient composer la troisième ligne catalane : Grégory Le Corvec, Henry Tuilagi et Jean-Pierre Perez, trois hommes qui chez nous sont proposés en tête de gondole, c’est un peu le All-star game de la Boucherie Ovalie. Le forfait du demi d’ouverture James Hook (intoxication alimentaire), la mise sur le banc du ¾ centre international Maxime Mermoz ne présageaient rien de bon. Les surprises se succédaient puisque côté biarrots les forfaits de Dimitri Yachvili et de Benoît Baby nous promettait un grand duel de buteur entre Kevin Boulogne côté USAP et le jeune Jean-Pascal Barraque côté Biarritz Olympique. Les plus éminents spécialistes du rugby français parlaient de « match de la peur », « de la dernière chance », Francois Trillo commençait même le direct en annonçant « le match de mort ! », quand nous préférions lancer les paris sur le premier carton, le premier joueur en sang, bref nous étions plus sur la technique. Ce match sentait la poudre, le sang et les larmes, de quoi être excités comme des Roumains avant le salon de la caravane. Le Film du match : Dans un stade Aimé Giral bouillant, vêtu de ses plus beaux apparats rouges et jaunes, la 1ère image est saisissante, le président Paul Goze claque la bise au président Serge Blanco et après avoir fait pas mal de place en tribune, ils s’assoient côte à côte. Le silence se fait alors dans les tribunes, le fantôme de Furiani plane. Les joueurs biarrots entrent sur le terrain sous la Bronca, le match peut commencer. Dès le coup d’envoi, on peut s’apercevoir que les intentions de jeu sont là. Les balles sont envoyées au large de part et d’autre et c’est l’Usap qui dès la 6ème de jeu crée le danger par Rudi Coetzee qui transperce la défense en mousse biarrote avant de mettre un coup de pied à suivre pour son ailler, qui sortira en ballon mort. Imanol Harinordoquy nous gratifie de deux passes dans le vide, le match est lancé. La suite verra de belles attaques de la part des Catalans qui vont parfaitement bien jouer l’alternance (Thomas Lombard a les droits d’auteur de cette phrase, je ne l’écrirais donc plus), récompensés par les pénalités de Kevin Boulogne. Le Biarritz Olympique est vite dépassé par la furia catalane, les mêlées sont largement à l’avantage du pack local amené par son capitaine Nicolas Mas qui met son homologue Sylvain Marcochon au supplice (n’en déplaise à un certain spécialiste de canal qui préfère parler de la prise de bras de Mas soit-disant illicite et qui oublie de dire que Mr Marconnet est le spécialiste français de la rentrée en travers). Sylvain Marconnet qui comme à son habitude ne peut se passer de parler et de narguer ses adversaires, sans succès cette fois puisqu’il passa plus de temps la tête enfoncée dans le sol que sur ses 2 jambes. Le score à la mi-temps est de 9 à 6 pour l’Usap. Les Biarrots ont marqués par deux fois sans passer la moindre minute dans les 22 adverse, belle perf ! Serge Blanco passera toute la seconde mi-temps à regarder son équipe sombrer depuis le couloir des vestiaires. Les Biarrots souffrent, les Catalans avancent sur chaque impact, grâce notamment à sa troisième ligne des grands soirs. C’est le moment que choisit Kevin Boulogne pour planter le premier essai au ras d’un regroupement, qui en toute objectivité ne souffre d’aucune contestation possible. Rebelote 6mn plus tard, c’est LE match de Boulogne puisqu’il se permet de mettre son 2ème essai du match en jouant un petit côté de belle manière. Bref, le B-O est asphyxié et s’enlise encore un peu plus dans les profondeurs du classement. Victoire de l’Usap 25 à 6, le muscat coule à flot, Paul Goze desserre un peu les fesses et notre futur Président David Marty peut s’adresser à la nation en toute sérénité. Les déceptions : Le duel tant attendu entre les deux candidats n’a pas eu lieu. David Marty et Damien Traille ne se sont croisés que 3 fois sur le terrain, sans grande conséquence sur le jeu. Un seul carton jaune côté catalan, adressé à Romain Taofifenua. Grégory Le Corvec et Jean-Pierre Perez on malheureusement pour nous préféré se concentrer sur le jeu. David Marty a fait des passes. Vous comprenez notre déception, Ovale Masqué en est encore tout retourné, je n’en dirais pas plus par pudeur. Les Joueurs : Perpignan : La troisième ligne qu’on annonçait comme vieillissante et la plus indisciplinée du championnat a montrée de belles choses. « Riton » Tuilagi s’est remis à avancer sur chaque impact, Le Corvec, qui fait un travail sans ballon monstrueux sur l’essai en réalisant le meilleur bloc/écran de la saison et Perez ont été intraitable en défense et très remuant en attaque. Le tout sans prendre de cartons, un exploit. Nicolas Mas qui a fait un match énorme en mêlée face au pénible Marcochon. Kévin Boulogne qui a réalisé son meilleur match sous les couleurs catalanes. La seconde ligne composée de Robins Tchalé-Watchou(tchouuu) et Olivier Olibeau qui ont été au cœur du combat durant tout le match. La rentrée de Nicolas Laharrague, non je déconne. Gavin Hume, en difficulté sur son jeu au pied avec 6 ballons qui ne trouvent pas la touche mais bon en défense et auteur d’un drop. David Marty, bon défenseur, sobre en attaque mais passeur… Biarritz Imanol Harinordoquy a joué derrière une mêlée qui recule toute la partie, il n’est pas arrivé à casser la défense perpignanaise mais bon en touche, il vole deux ballons. Jean-Pascal Barraque, le jeune 3/4 centre est à créditer d’un très bon match sur le plan défensif tellement il s’est employé à essayer de contenir les attaques adverses et a été un bon animateur offensif. Damien Traille, sobre, deux ou trois coups de pompes de 60 mètres, du Damien Traille. La Fin d’un Mythe : A l’heure où j’écris ces quelques lignes mon cœur saigne comme ses adversaires. En effet mon idole, ma raison de vivre, mon socle, Grégory Le Corvec vient d’annoncer sa retraite. Vous comprenez sûrement toute la tristesse qui m’anime à cet instant. Je pense que ce ne serait pas trop demander que de rebaptiser Aimé-Giral Stade Grégory le Corvec. En effet, avoir une tribune au nom d’un entraîneur qui nous a pratiquement menés en Pro D2 ne me suffit plus à présent. Toutes autres idées de statue au pied du Castillet ou de film sur sa vie me paraissent bonnes à étudier également. Pour tout ceux qui sont passés au travers, en hommage à ce véritable héros, je vous encourage à vous replonger dans ces plus belles heures en consultant le casier judiciaire de Grégory le Corvec. La saison n’est pas finie, il reste 8 matchs ne l’oublions pas, il va continuer à nous faire rêver à n’en pas douter, « c’est Le Corvec ! »