Jean-Pierre Elissalde, la bio interdite
par Ovale de Grace

  • 22 December 2011
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Par Ovale de Grace,

Jean-Pierre Elissalde n’a pas toujours été ce sympathique presque-sexagénaire qui égaye de ses jeux de mots facétieux les studios compassés des chaînes cryptées. Avant d’être le « père de », le truculent Jean—Pierre fut, et il sera certainement encore.

 

L’enfance :

Aussi loin que la légende rochelaise s’écrit en ovale, il y eut des Elissaldes, plus qu’un nom, c’est un pedigree, une AOC!

C’est donc dans un berceau de forme ovoïde que le (déjà) petit Jean-Pierre voit le jour le 31 décembre 1953, scellant ainsi un destin fortement marqué par les cotillons, serpentins et confettis !
Arnaud, le père, charismatique demi de mêlée, puis entraîneur « fondateur » du Stade Rochelais, enjoint les fées familiales à se pencher sur le nourrisson qui, petit, remuant et bavard, semble présenter toutes les dispositions pour perpétuer la lignée.  Jean-Pierre est bien trop occupé à agacer ses camarades et ses instituteurs de ses jeux de mots qu’il est souvent le seul à comprendre pour contredire son père.  Il s’exécute, disons-le, de bonne grâce et avec un talent certain.
Sympathique trublion, c’est donc au Stade Rochelais qu’il arme ses cannes où son père règne. Ce dernier peut ainsi surveiller de près son adolescent dont l’œil frise et qu’il faut sans cesse protéger de ses coéquipiers des premières lignes qu’il provoque avec des blagues de vestiaires qu’il est le seul à trouver drôles.  « Entre ici coussin péteur avec ton terrible cortège de poil à gratter ! »

 

Le joueur :

Dans les années 70, l’humour se réforme, le rugby aussi.
Jean-Pierre Elissalde n’est pas que le « fils » et le « petit-fils de », il n’est pas encore le « père de », il affirme sa personnalité sur le terrain et en dehors aussi.  Car quand il ne fait pas péter le dance-floor des folles nuits rochelaises ( le disco, qui aurait pu être inventé pour lui est alors à son apogée) , JPE fait péter le ballon ovale et de jolie manière ! Il le fait tellement bien qu’il devient, l’espace d’une saison, comme le fut son père et comme le sera son fils, entraîneur-joueur.

 

A 25 ans, il décide de s’affranchir de la tutelle paternelle, il fait deux saisons à l’Aviron Bayonnais… où son grand-père fut talonneur. Et c’est probablement dans ce club que Jean-Pierre fut à l’honneur. Heureux qui comme Jean-Pierre a fait un long voyage… mais revient quand même dans le giron familial dans les années 80. C’est le moment où il connaît ses premières sélections dans le XV de France, il y fait des apparitions correctes, mais il subit la concurrence de Pierre Berbizier, pas le genre de mecs à se laisser piquer sa place ! Et puis  à quoi sert-il de parcourir le monde quand on peut le contempler depuis le port de La Rochelle ?

 

L’entraîneur :

Home sweet home, Rochelle sweet Rochelle, JPE devient entraîneur. C’est une époque où on n’est pas encore dans des considérations de rentabilité, être entraîneur peut s’avérer une charge agréable et stable qui laisse du temps pour affûter son verbe et élever des enfants.  Jean-Pierre y officie pendant 15 ans.
2003, Jean-Pierre décide de faire un truc de ouf ‘ : il laisse ses charentaises au port et installe ses cartons à Béziers.
C’est la grande aventure, l’exotisme, l’inconnu… on ne reconnaît plus JPE qui se prend à se rêver des destins de grand explorateur,  Vasco De Gama, Marco Polo, Christophe Colomb… JPE va marcher sur leurs pas ou plutôt naviguer sur leurs flots ;  il surprend tout le monde en partant découvrir et entraîner L’Empire de l’Ovale Levant durant une saison en 2005-2006 !
Le Japon, pays où l’on exporte le mieux nos has-been stars, fuyant le Trésor Public parties en mission promouvoir la culture française… comme Alain Delon, Mireille Mathieu. Jean-Pierre a trouvé son destin: il veut devenir le Salvatore Adamo du ballon ovale! Pouvoir revenir au pays écumer les plateaux d’émissions ringardes pour “Stars au Japon” faire des tournées triomphales dans des stades combles !
Le nouvel employeur est tatillon et apprécie modérément que JP Elissalde garde un pied à Bayonne qu’il continue à entraîner. Il fait un sepukku professionnel et s’apprête à revenir sur la plancher des vaches, ou plutôt dans les studios Canal !

 

Le consultant :

De déjà « père de », JPE s’offre un statut de samouraï, dont les saillies humoristiques sur les plateaux TV qu’il rejoint rapidement rappellent parfois le style des aviateurs japonais se crashant héroïquement  à Pearl Harbour ! Car JPE se sacrifierait pour un bon mot… Tora ! Tora ! Tora !
C’est d’ailleurs ce qu’il fera parfois, quand notamment Pierre Berbizier, qui n’est pas sensible aux elissaldismes (et probablement imperméable à toute forme d’humour) le clashe violemment.  Il y a des gens avec lesquels il ne vaut mieux pas plaisanter, sur les traces de JPE, les bouchers l’ont aussi éprouvé récemment !
2009, la Boucherie est créée, elle sera résolument placée sous le signe de l’elissaldisme, et s’incruste même, un an plus tard, sur le plateau !
JPE est alors à l’apogée de sa créativité, il multiplie les formules qui font notre bonheur comme « Wilkinson, c’est à double tranchant »…

Mais JPE n’est pas qu’un amuseur public et il garde des liens étroits avec ses deux clubs de cœur et surtout de l’Aviron Bayonnais qui rame en queue de classement. Les Lièvremont ne sont plus à la mode et c’est naturellement que Jean-Pierre est appelé par Alain Aflelou, fashionisto sur la côte basque et grand amateur de gaudriole, orphelin du rire furtif de Bernard Laporte, pour un CDD de manager.

Et pour vouloir entraîner l’Aviron cette saison, de l’humour, il en faut…