Richard Escot passe sur le grill…
par Ovale Masque

  • 09 December 2011
  • 12

Intro par Ovale Masqué, réponses collectées par la toujours délicieuse Ovale de Grace,

 

Après avoir questionné des joueurs, des entraîneurs, des blogueurs, des journalistes et même des présidents de club, les Bouchers accrochent peut être à leur tableau de chasse leur plus belle prise de guerre, du genre qu’on aimerait voir trôner au dessus de notre cheminée. On ne présente plus en effet Richard Escot (mais pas trop), le Don Corléone du journalisme rugbystique français, membre émérite du gang de la Rochelle avec Pierre Salviac et Jean-Pierre Elissalde. Sauf qu’il y en a un des trois qui a vraiment joué au rugby, il paraît. Nous on ne sait pas trop, on est trop jeunes et trop cons.

Pour ceux qui l’ignoreraient encore, Tricky Dickie est le chef de la section de rugby de l’Equipe, où il écrit depuis plus de 20 ans. Il est également auteur d’environ 124 ouvrages sur le rugby, ce qui est bien mais pas top, Daniel Herrero en comptant 426. Richard « buzz in new zealand » Escot s’est également récemment lancé dans le journalisme people, avec un certain brio, ce qui lui a permis de devenir la nouvelle coqueluche des rugbynautes français. Nous-même à la Boucherie, nous ne l’avons pas épargné, par exemple avec la lettre enflammée de Stagiaire, ou encore sa copie revue et corrigée par Capitaine.

Mais Richard est fairplay et nous a fréquemment avoué qu’il appréciait beaucoup notre site. Il a même demandé lui-même à répondre à notre fameux questionnaire. Comme nous aussi, nous sommes fairplay, nous avons naturellement accepté. Ceci n’est évidemment que la première étape de notre corruption, ensuite Ovale acceptera un job de larbin à l’Equipe et lui préparera son café tous les matins, avant de lui masser tendrement la voute plantaire, car il a vraiment trop besoin de fric.

Mais revenons à notre mouton néo-zélandais, car oui, Richard est toujours au pays du long nuage blanc, n’ayant toujours pas trouvé  la porte de la salle de presse que l’ex sélectionneur du XV de France lui avait indiquée au lendemain de la défaite contre les Tonga. Heureusement, il n’y est pas seul car nous avons envoyé sa nouvelle meilleure amie Ovale de Grace pour lui tenir compagnie et lui soumettre notre questionnaire. Enjoyez.

 

 Présentez-vous… présentez-vous ! (parce qu’on ne va pas tout faire nous-même)

Richard Escot est né La Rochelle (Charente-Maritime) le 20 septembre 1959, un jour de grande marée. Envoyé très tôt en mer pour y apprendre les rudiments du cabotage, il prend un coup de rame sur la tête et en garde encore aujourd’hui des séquelles. Son père l’inscrit au rugby, sa mère au piano. Le jeune Richard s’avère être un demi d’ouverture de classe moyenne, mais doté d’un très bon coup de pied du droit. Musicien de bar, il parvient péniblement à décrocher un diplôme de psycho-pathologie à l’université de Poitiers et une place dans l’équipe de rugby de la fac. Après avoir publié, à titre gracieux, quelques chroniques (déjà) pour Centre-Presse, il se tourne vers le journalisme sportif (les séquelles du coup de rame, sans doute). De huit ans à dix-sept ans en jaune et noir (La Rochelle), puis trois saisons à Poitiers (3ème puis 2ème Division), il continue de jouer (mal) au rugby tout en animant une émission de radio à La Rochelle sur les bons conseils de Pierre Salviac, puis intègre en 1982 l’Ecole supérieure de journalisme (pendant trois mois) avant d’entrer par effraction à Radio Monte Carlo (service variétés, de 1982 à 1985). A son actif, la première interview de Mylène Farmer, une tournée au « Bar Alexandre », rue George V, avec Serge Gainsbourg et la rencontre de Jean-Pierre Rives, au festival du film fantastique d’Avoriaz, en pleine tempête de neige.

En 1984, il publie « Rugby au centre » et pose délicatement l’ouvrage sur le bureau du directeur de la rédaction de L’Equipe, Robert Parienté. Le 1er juillet 1985, il finit par intégrer la rubrique rugby. Entre temps, il a joué un peu ouvreur à Paris (Fontenay-aux-Roses, Palaiseau) et entraîné les trois-quarts du club des Finances dont le président s’avère être pour une courte saison… Bernard Lapasset (ça ne s’invente pas).

Reporter, puis gros reporter, il suit aussi la F1 et la rallye pour se faire de nouveaux amis, chante à tue-tête La Marseillaise dans les locaux de la rédaction d’ « Aujourdhui Sports » avec Thierry Bretagne, son maître ès-chronique, avant de gérer depuis juillet 2009 la rubrique rugby de l’Equipe qui s’occupait déjà très bien toute seule sans lui. Au milieu de tout ça, une quarantaine de bouquins, dont la biographie de Philippe Saint-André, avec douze ans d’avance. Dommage.

Marié, trois filles. Qui aiment Aurélien Rougerie, David Skrela et Dan Carter. Et aucune Pascal Papé. Il s’interroge : leur a-t-il donné une bonne éducation ?

 

  • 1. Un club ?

Le Stade Rochelais

 

  • 2. Un technicien ?

Mon électricien. Je suis incapable de réparer une prise de courant. Et il vient dès que je l’appelle. Je crois bien aussi que c’est pour parler rugby. Il a joué à Périgueux.

 

  • 3. Une équipe ?

L’équipe de la presse (1987-1995), avec Francis Delteral, Henri Bru, Julien Schramm, Philippe Maria, Olivier Margot, Patrick Lemoine, Jean-Louis Calmejane, Gérard Holtz, etc… Invaincus. Du lourd…

 

  • 4. Un match ?

Finale de la Coupe du monde 1995, à l’Ellis Park de Johannesburg. Afrique du sud – Nouvelle-Zélande. Quand Mandela pénètre sur la pelouse avec le maillot bok et que 80 000 spectateurs, pour la plupart Afrikaners, scandent « Nel-son, Nel-son », on avait tous les larmes aux yeux en tribune de presse. J’étais à côté de Daniel Herrero. Je l’ai vu chialer comme un môme, lui aussi.

 

  • 5. Une action ?

La relance de l’en-but.

 

  • 6. Un geste ?

Relever le col du maillot. Et relancer de l’en-but.

 

  • 7. Un poste ?

Demi d’ouverture. Pour la référence musicale. Ouvrir. Lancer. Inspirer. Diriger, comme un chef d’orchestre. Je crois bien que je jouais ouvreur parce que j’ai toujours voulu devenir chef d’orchestre. Ca doit être ça, maintenant que j’y pense.

 

  • 8. Un stade ?

Celui de l’émerveillement. A 52 ans, j’en suis toujours à m’exalter pour un Tournoi à venir, une Coupe du monde à vivre, un voyage, parfois un match, ou une rencontre. Mais pas tous les jours, hein, faut pas déconner, non plus…

 

  • 9. Une victoire ?

1979, la France de Rives à l’Eden Park d’Auckland dans le jour finissant, le soleil au ras de l’herbe. Pour la voix de Couderc et celle de Bala, pour les passes de Codor et une certaine idée du panache.

 

  • 10. Une défaite ?

Finale de Coupe du monde 2011, Eden Park d’Auckland, again. 8-7. Nouvelle-Zélande – France. Pour un tas de raisons.

 

  • 11. Devise de club favorite ? Ou devise tout court ?

Carpe diem. Ou alors “Allez, un petit dernier ! ” Cela dit, c’est la même chose.

 

  • 12. Le joueur avec qui tu aurais aimé jouer sur le terrain?

C’est fait. Jean Trillo. En 1984. Au centre. Avec l’équipe des Sherpas de feu Haroun Tazieff, face à l’ACBB. Match amical mais des passes des rêves, des intervalles qui s’ouvrent par magie, des ballons dans le berceau des mains. J’ai gardé en souvenirs, intactes, toutes les actions. Jouer aux côtés d’un mec que tu as badé, gamin, devant ta télé, je n’ai pas mieux en magasin.

 

  • 13. Celui que tu n’aimerais pas croiser sur le terrain, et encore moins dans une ruelle sombre et étroite ?

Fabrice Estebanez

 

  • 14. Celui avec qui tu ouvrirais bien un bar à putes à Bogota ?

Pascal Papé.

 

  • 15. Celui avec qui tu aurais aimé faire une 3ème mi-temps?

Pascal Papé

 

  • 16. Celui avec qui partir à la chasse à mains nues dans la forêt Amazonienne ?

Pascal Papé. Si t’as pas compris, après ça…

 

  • 17. Ta boisson préférée avant le match? Après le match?

J’ai trop bu étant jeune. Alors maintenant je reste à jeun avant. Et je bosse après, alors c’est un peu compliqué pour vite monter à deux grammes.

 

  • 18. La première fois…

…à la télé ? France – Nouvelle-Zélande 1968

… au stade ? La Rochelle – La Voulte 1969, avec les frères Camberabero en blanc et le Stade Rochelais en noir. Un match en noir et blanc, donc.

… sur le terrain ? d’honneur. La Rochelle – Cognac en juniors Crabos, Marcel Deflandre. En lever de rideau d’un match de Première Division disputé par le Stade Rochelais contre je ne sais plus quel club puisqu’on a filé direct à la buvette avec les copains.

 

  • 19. Thé ou Café ?

Café. Dix fois par jour.

 

  • 20. Levrette ou 69 ?

C’est pas quand le troisième ligne aile côté fermé part avec le demi de mêlée ?

 

  • 21. Il reste 10 minutes à jouer… cagade dans ses 22 qui offre 5 points à l’adversaire ou expulsion pour plaquage cathédrale?

Relance de l’en-but et cagade, bien sûr. Sinon, c’est pas drôle.

 

  • 22. Se faire enfoncer en mêlée ou se prendre un cad’déb d’école?

Je n’ai jamais joué devant. Je n’ai jamais pris de cad-deb. Question suivante ?

 

  • 23. Damien Traille ou McGyver ?

Damien, parce que comme lui je suis un gros, un très gros râleur.

 

  • 24. Pour la 3ème mi-temps: Byron Kelleher ou Paris Hilton ?

Lord Byron au Hilton

 

  • 25. Pour partager ta cellule ?

Paris Hilton

 

  • 26. C’est qui le plus fort, Jamie Cudmore, Bakkies Botha ou l’hippopotame ?

Cudmore a dépassé sa date de péremption, Botha marche sur une jambe. Il ne me reste plus beaucoup de choix.

 

  • 27. Tu préfères te faire plaquer par Chabal ou par ton(ta) petit(e) ami(e) ?

Chabal, c’est pas le mec des abris-bus ? Ca fait longtemps qu’il n’a pas plaqué quelqu’un…

 

  • 28. La chanson paillarde que tu aimes secrètement ?

« La danse du Limousin ». Et pas secrètement. Immortalisée par l’équipe de rugby de la fac de Poitiers début 80. En moins de dix minutes culs nuls. Même les Pucistes n’ont pas trouvé mieux. Et en plus elle est particulièrement bien chorégraphiée. Heureusement, les vidéos ne circulaient pas sur You Tube à cette époque, sinon…

 

  • 29. David Marty ou Marty McFly ?

Je possède l’intégrale des matches de David Marty en équipe de France sur DVD. Cadeau de Jo Maso. Je suis certain que Philippe Saint-André va lui donner sa chance. Marty, c’est vraiment retour vers le futur.

 

  • 30. Explique la règle du plaqueur/plaqué sans utiliser de ponctuation.

Tu lâches le ballon ou tu prends mon genou dans ta gueule

 

  • 31. Ca t’ étonne Ovale Masqué qui mange un yaourt ?

Normal, a force de faire le con, il a pris un coup de genou. Fallait lire la réponse à la question n° 30.

 

  • 32. Bon alors, c’est qui qui a pété la gueule à Bastareaud en fait ?

Jonah Ikea, un maori blonde.

 

  • 33. Pourquoi avoir perdu ton temps à répondre à ces conneries, franchement ?

Suis fan de Boucherie Ovalie depuis le début. Avant, c’était l’Os à Moelle. Je suis passé de Dac à Dax, en somme.

 

  • 34. Un oubli ? Un mot à ajouter ?

Faut toujours enlever le gras.

 

  • 35. A qui voudrais-tu que ce questionnaire soit posé ?

Marc Lièvremont. Non, j’déconne. Encore que…