Le Top du Taupe 14, journée 11
par Ovale Masque

  • 29 November 2011
  • 14

Merci à Marcel Caumixe (et probablement à son dealer) pour l’illustration.

Par Ovale Masqué (beaucoup) et Capitaine (un peu)

Après deux belles semaines de Heineken Cup, retour au Top 14 et à la vie normale, celle qui nous donne envie de nous tirer une balle pour ne plus jamais avoir à regarder John Senio (ou est-ce Kevin ? Je ne sais jamais) tenter une passe. Oui, je suis un peu déprimé en ce moment, et je vous emmerde, sachant que de toute façon personne ne lit cette intro.

 

Racing – Bého (28 -9)

Il suffit de voir la compo du Bého, réunissant des puceaux du Top 14 et des joueurs qui tentent de relancer leur carrière pour la 18ème fois (oui c’est pour toi, Benoit Baby) pour comprendre que les basques n’en ont rien à foutre de ce match et préfèrent se réserver pour le derby de ce soir. Même Marconnet n’est pas là et préfère se prendre une branlée contre l’Australie avec les Barbarians. La mission des Biarrots est donc de résister le plus longtemps, et après, sait-on jamais, sur un malentendu. Une tactique qui a failli marcher, puisqu’ils menaient à la mi-temps 9 à 7, malgré l’essai de Saubade. Mais à la 45ème minute, le Shane Williams des Hauts de Seine (ne vous moquez pas) double la mise, en prenant bien soin de mettre un cadrage débordement à un Biarrot dans l’en-but, juste pour le plaisir de l’humilier. Trois minutes plus tard, Nallet marque l’essai du bonus dans son plus pur style de ¾ centre et l’affaire est pliée.

 

Bayonne – Lyon (15-9)

Bayonne reçoit le promu lyonnais dans son enceinte magique. L’Aviron aligne fièrement ses nouvelles recrues, une composition qui en devient alléchante (notamment le trio Joe-Heymans-Gerber) mais pas pour autant efficace. On pense voir un match légèrement ennuyant qui se rattrapera par deux trois essais bateau infligés au promu, mais cette année les promus font face. Le commentateur nous le rappelle “Lyon fait un très bon début de saison”, on n’aurait pas dit ça comme ça avec une treizième place devant le BO. On va plutôt dire que Lyon joue bien mais que les résultats ne sont pas là. Bénéficiant d’une bonne mêlée mais d’une touche désastreuse, les coéquipiers de Januarie ne peuvent rien espérer d’un match dans lequel ils ne trouvent des espaces que par l’intermédiaire de leur fidjien Ratuvou, qui ne fait pas dans le détail. Du côté basque ce n’est guère mieux puisqu’ils ne produisent pas grand chose et ne respirent que par des individualités. Heureusement Benjamin Boyet est en forme et affiche un 100% sur ses 5 pénalités. Les Lyonnais n’arrivent pas à raccrocher le score mais s’offrent une dernière pénalité en fin de match pour rapporter le bonus défensif. Une dernière pénalité rendue possible par Mike Philipps qui tape une chandelle au lieu de taper en touche, ils ont la classe ces gallois.

 

Perpignan – Stade Français (16-35)

Il y a quelques points communs entre l’USAP et le Stade Français, en dehors de leur hobby préféré (virer Jacques Delmas) : un grand club à la recherche de son glorieux passé, un début de saison en dents de scie avec des choses intéressantes et d’autres franchement ridicules… puis le tournant : un bon match inespéré et une presque victoire à Toulouse. Le Stade Français a su capitaliser sur ce match et a enchaîné avec 3 victoires consécutives, alors que l’USAP non, en perdant bêtement à Bayonne puis à Newport. Voilà donc ce qui arrive quand une force irrésistible rencontre un objet inamovible (en fait ça veut rien dire dans le contexte, mais cette phrase est classe) : c’est la merde pour l’USAP. Les Catalans ont beau avoir le ballon, tenter et y mettre le cœur, ils ratent tout ce qu’ils font. Les Parisiens eux, touchent le balle 8 fois dans le match et marquent 5 essais grâce à un Contepomi tellement on fire qu’il n’a pas enflammé que la culotte d’Ovale de Grace pour une fois. Résultat, bonus pour le SF qui revient proche du Top 6 pour la première fois depuis longtemps, alors que l’USAP s’enfonce dans la crise et se dirige inexorablement vers une relégation en Fédérale 666. Enfin c’est ce qu’on peut lire sur le forum de l’USAP, nous on sait pas.

 

Et maintenant à la demande d’un de nos lecteurs dans les commentaires de l’article consacré à l’Aviron Bayonnais, un interlude hors sujet avec “Le temps des fleurs” par Ivan Rebroff. L’occasion de vous dire que la Russie me manque beaucoup, bien que je n’y sois jamais allé.

 

Castres – Toulon (22-22)

Match compliqué pour les Castrais qui, après 4 défaites consécutives, reçoivent les Toulonnais, qui eux viennent d’enchaîner 5 victoires malgré un niveau de jeu aussi douteux que les choix capillaires de Mathieu Bastareaud. Et on a bien pensé que la dynamique du moment serait respectée après une première mi-temps pas brillante mais maîtrisée de la part des Toulonnais, notamment grâce au jeu au pied de Sir Wilko, auteur d’une passe au pied sur l’essai de Lovobalavu et de quelques missiles qui ont renvoyé les Castrais jouer chez eux. 19-6 à la pause, ça fait beaucoup mais les Castrais se rebellent en envoyant enfin du jeu. C’est donc la suite d’une belle action collective et de plusieurs temps de jeu que le flanker/centre/ailier castrais Chris Masoe marque son essai syndical. A noter aussi le bon match de l’ouvreur Rémi Talès (ex-joueur de la Rochelle, élu meilleur public de France lors de la dernière nuit du rugby, oui c’est une précision utile) qui s’est bien repris après sa bourde contre le Munster. Son remplaçant Pierre Bernard s’est également distingué en convertissant la pénalité du match nul à 80ème minute, alors que Kockott et Teulet étaient présents sur le terrain. Ce qui nous prouve donc qu’on peut en avoir une grosse paire sans pour autant avoir mué.

 

Brive – Toulouse (9-9)

Après la Heineken Cup et le stade de 16 places du Connacht, Toulouse continue son voyage au bout de l’enfer en se déplaçant à Brive. Forcément leur motivation s’en ressent. Luke Burgess a la bouclette qui déprime, Beauxis rate ses drops, McAlister joue enfin à son vrai poste mais s’en branle complet, David enchaîne les passes de maçon à vous en faire regretter Florian Fritz et Médard est visiblement resté en Nouvelle-Zélande : le spectacle de la ligne de trois-quart toulousaine nous rappellerait presque les meilleurs moments du XV de France contre le Tonga. Au terme de cette bouille de rugby, de courageux Brivistes ramènent un nul satisfaisant grâce au pied du poète des prés Caminati, qui aurait même pu faire gagner son équipe avec plus de réussite. Les rouges et noirs restent quand même premiers et tout le monde est content finalement, un peu comme à la fin d’un épisode de série TV quand les principaux protagonistes se font des câlins au ralenti avec une petite balade sirupeuse au fond sonore.

 

Montpellier – Clermont (29-23)

Les Montpelliérains ont enfin retrouvé Fufu le meilleur capitaine de l’univers, et Donald Duc le meilleur trois-quart centre qui joue 10 du Top 14 : ils peuvent donc recommencer à faire comme avant et battre tout le monde à domicile. D’ailleurs Clermont n’avait pas placé grand espoir en ce match, comme le prouvent les titularisations de Senio, Skrela et Malzieu. Le trio magique ne nous décevra d’ailleurs pas entre transmissions lentes, renvois foirés et air-plaquages. Du coté du MHRC, on continue sur la lancée de la H-Cup avec un jeu agréable fait de multiples temps de jeu, le tout entrecoupé par des séquences où l’anomalie génétique Gorgodze joue au bowling avec ses adversaires. A noter aussi, le bon match de Benoit Paillaugue (né à la Rochelle, tiens) qui semble avoir piqué sa place à Julien Tomas à la mêlée.  En deuxième mi-temps, ça va mieux pour l’ASM : Parra rentre en 9, Saint Brock à l’ouverture et ça va tout de suite mieux pour les Clermontois qui marquent deux essais et viennent chercher un bon bonus défensif. Là aussi tout le monde est content, sauf moi car j’ai plus de bières au frigo, mais ça vous vous en foutez pas mal non ?

L’avis du coach Vern sur ce match. Comme il le dit si bien lui-même, pourquoi tant de haine dans un monde déjà si cruel ?

 

Agen – Bordeaux Bègles (24-15)

La LNR est bien sympa de programmer le match dont tout le monde se fout le samedi soir : on va pouvoir sortir se bourrer la gueule sans regrets. Là je vous vois venir, « bande d’élitistes de merde à la con, vous ne suivez que les équipes avec des gros budgets et des stars, vous aimez pas le vrai rugby bande d’enculés ». Bon d’abord calmez vous sur le langage, vous êtes vachement vulgaires. Secondement c’est pas vous qui vous êtes infligés ce match de merde alors fermez vos gueules. Les joueurs avaient eux aussi hâte d’aller en boite de toute façon, à voir le niveau de jeu. A moins que ce ne soit cette exception culturelle de l’arbitrage français (vous savez, siffler toutes deux minutes pour bien passer à la télé) qui n’ait pourri la rencontre. Au final, plus de 40 points marqués et 0 essai. Agen continue son bon début de saison et reste dans les 6 premiers (ce que personne ne semble remarquer d’ailleurs) alors que Bordeaux peut regretter de pas avoir accroché le bonus.

 

Le joueur de la semaine : Felipe Contepomi

On s’est assez foutu de sa gueule après l’inoubliable épisode du Drop de la mort, rendons donc aujourd’hui justice à Philippe Contepomi (comme dirait notre sauveur Pascal Papé) qui après ses très bons matchs contre Clermont et Worcester, a encore brillé face à l’USAP. Mourad Boudjellal a maintenant sans doute du se rendre compte qu’il avait engagé un vieux type chauve se faisant passer pour lui il y a deux ans.

 

L’essai de la semaine : Timoci Nagusa

On voulait surtout féliciter Gonzalo Amorosino d’avoir accompli un de nos fantasmes en humiliant Lee Byrne et Julien Malzieu sur une même action, le tout pour envoyer Nagusa à l’essai.

 

Le point Movember de la semaine :

Cette semaine, difficile de lutter contre l’effectif du Racing Métro, qui prend le Movember très au sérieux, sans doute plus que le rugby d’ailleurs si on se souvient de leur match à Edimbourg.

 

Le point David Skrela / Fail de la semaine

David Skrela, on t’aime. Tu es mignon, tu es gentil, tu es un bon joueur de rugby, un bon défenseur, un bon buteur et un bon ouvreur quoiqu’en disent les mauvaises langues. Mais on a quand même deux questions qu’on souhaite te poser depuis déjà dix ans :

1) Sérieusement, c’est quoi ce duvet que tu as sous le nez ?
2) Pourquoi n’as tu toujours pas appris à taper un renvoi ?

Ne fais pas l’innocent, rien que contre Montpellier tu as réussi à en louper deux de suite ! Et encore tu nous a épargné ta spéciale, le renvoi à effet rétro directement en touche dans ton propre camp…

 

 

L’investigation de la semaine

On félicite ce journaliste de Canal+ qui demande à Dimitri Szarzewski si les joueurs du Stade Français souhaitaient aller fêter leur victoire contre l’USAP en Espagne. Il lui demande donc implicitement s’il souhaite se taper des putes à la Jonquera et acheter des cigarettes de contrebande. Notre grand reporter Bernard Deladernièrebière n’aurait pas fait mieux.

 

 

L’hommage de la semaine : Simon Mannix

Ma Simone. On voulait que tu saches que ta coupe de cheveux improbable, tes colères mémorables et ton accent merdique nous manqueront. Tu ajoutais un peu de fun au milieu des frères Berbizier (qui sont quand même presque plus terrifiants que les jumelles dans Shining) et nous allons amèrement te regretter sur le banc du Racing. Même si on est aussi contents de l’arrivée de Gonzalo Quesada, l’homme le plus classe du monde après George Abitbol. Mais moins contents que Juan Martin Hernandez sans doute : le pauvre n’avait plus de nounou depuis le départ à la retraite d’Agustin Pichot, et son niveau de jeu s’en ressentait un peu….

 

L’autre adieu de la semaine : Rory Lamont

Rory, on t’aime bien aussi, principalement parce que tu as l’air sympa, que tu es un peu sexy et aussi un peu moins nul que ton frère. Par contre on est pas vraiment certains que tu aies vraiment joué à Toulon, mais dans le doute, on te souhaite quand même bon vent et bonne chance.

Si vous avez vu cet homme disputer un match avec le RCT, soumettez vous votre témoignage dans les commentaires