Présentation Taupe 14 : Toulouse
par Le Stagiaire

  • 02 November 2011
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Après vour avoir présenté les 20 équipes engagées lors de la Coupe du Monde 2011 dans les numéros hors série de la Coupe de l’Immonde sur le Rugbynistère, l’équipe des Bouchers s’attaque cette fois-ci au Top 14 et vous propose de découvrir ou re-découvrir de façon décalées les 14 écuries de notre championnat national qu’on aime tant… et pour commencer, honneur au champion avec le Stade Toulousain, dont la fiche a été réalisée par le très impartial Stagiaire de la Boucherie, cet incompétent notoire au coeur rouge et noir.

 

Le club :

Le Stade… Toulousain, bien sûr. Je précise au cas où mais tout le monde sait qu’il n’y a qu’un seul « Stade »en France de toute manière. D’ailleurs faites le test sur Google, tapez « Stade »dans la barre de recherche et vous verrez quelle est la première suggestion.

 

L’histoire :

Le rugby à XV fait son apparition à Toulouse à la fin du 19ème siècle et les premiers clubs se forment dans les années 1890 (ce qui équivaut à la date de naissance de Daniel Herrero, à peu près). Ce sont les étudiants qui contribuent le plus à l’implantation du sport dans la ville au travers de diverses associations sportives. S’en suit tout un tas de changement de noms, de fusions, d’acquisitions et de trucs louches comme le regard d’Alexis Palisson qui finissent par déboucher en 1907, à la création du Stade Toulousain. Le Stade remporte son premier titre en 1912 après avoir battu le Racing Métro 8-6. Lors de cette saison, le Stade finit invaincu et se fait surnommer la « Vierge Rouge » (ce qui aurait probablement particulièrement plu à Byron Kelleher).

Il faudra ensuite attendre le milieu des années 80 pour que le club redevienne l’élément-phare du championnat français. On notera tout de même une année de gloire en 1947 où le stade finit invaincu et se fait surnommer «l’équipe des Bouchers». Autant vous dire qu’on aurait beaucoup aimé vivre en 1947. Depuis, les rouge et noir ont ainsi soulevé le Brennus à onze reprises, dont quatre consécutives de 1994 à 1997. Il est également le premier club à gagner la Coupe d’Europe en 1996. Avec 4 titres continentaux, le Stade toulousain est le club le plus titré en H-Cup. 103 ans après sa création, le Stade c’est donc tout simplement 18 titres de champion de France et 4 coupes d’Europe, soit le plus beau palmarès de France. Et ça, n’en déplaise à certains, c’est mathématique.

 

La ville : 

Chef lieu du département de la Haute-Garonne et de la région Midi-Pyrénées, elle est aussi la capitale de l’Occitanie, ce qui concrètement, n’apporte rien, si ce n’est la traduction exaspérante en occitan de toutes les stations dans le métro. C’est aussi la quatrième plus grosse commune de France après Paris, Marseille et Lyon (et donc la seule à avoir une équipe de rugby à la hauteur de son rang).

On l’appelle ville rose (à cause des briques hein, rien d’autre) mais les joueurs ont toujours accompli leurs exploits en rouge et noir. Et en blanc aussi des fois. Parce que certains autres clubs revendiquent les mêmes couleurs et nous obligent à nous adapter. Enfin généralement, ils ne vont même pas en barrage alors on est tranquille pour les matchs de phase finale.

Toulouse, c’est aussi la ville d’Airbus, les avions qui volent (oui, oui !) comme des oiseaux (et qui font travailler la moitié de la région). Donc à Toulouse, on fait comme les oiseaux, on chante et on vit d’air pur et d’eau fraiche. Sauf les jeudis et samedis soirs Place Saint Pierre et les jours de match dans les bars. A ce propos, on vous recommande le De Danu (le bar d’une idole de la Boucherie, Trevor Brennan). Un des bars où vous êtes sûrs de ne manquer ni de bière, ni d’écrans pour voir le match. Sinon, pendant qu’on parle des joueurs qui font leur business, vous pouvez faire un tour à La Pergola à Labège, le resto très sympa de Poitrenaud ou encore à La Cantina, celui de Servat. Vous aurez peut-être une chance de les croiser. A croire qu’ils s’entrainent jamais, ces feignasses. D’autres joueurs ont leurs bars/restos mais bon on va pas tous les dire, on n’est pas les pages jaunes non plus.

Pour finir, on peut rappeler que Toulouse a été élue ville la plus dynamique de France en 2009 par l’Express. On n’a pas confirmé les années suivantes mais bon, faut dire que ce pauvre Jauzion n’est plus tout jeune et qu’il nous ralentit un peu.

 

Le stade :

Pour réécrire l’histoire, il faut remonter au début du 20ème siècle et la création du Stade Toulousain. Quelques notables, et notamment Ernest Wallon et Charles Audry, achètent un terrain de sept hectares (oui, c’est un grand terrain) dans le quartier des Ponts Jumeaux et y font construire le premier stade du club, le Stade des Ponts Jumeaux qui sera remplacé par l’actuel stade Ernest Wallon en 1980 (entre temps nommé les Sept Deniers).

Lors des grands rendez-vous, le Stade se délocalise au Stadium de Toulouse, habituellement réservé aux footeux mais qui ne réussissent jamais à le remplir. Au rugby, en moins d’une semaine, le match est à guichets fermés. Et si vous êtes aussi organisés qu’une défense fidjienne, vous vous retrouvez sur le carreau et donc contraint d’aller acheter votre place au black sur Internet, permettant ainsi aux employés de la Dépêche qui revendent leurs places offertes tous les WE de préparer leurs prochaines vacances.

 

Les supporters :

Ils parlent avec l’accent, ont un goût prononcé pour le maquillage (pour le plus grand bonheur des mecs qui font les génériques de Canal), ne doutent de rien, et encore moins de la victoire de leur équipe. Ils sont bruyants et reconnus comme étant parmi les meilleurs supporters de France. On ne peut que frissonner à l’écoute des «Toulousaings, Toulousaings !», qui font vibrer le stade au rythme des tambours du KOP. Et malgré le fait que chaque toulousain ait l’impression de changer de pays ou de fuseau horaire à chaque fois qu’il monte au dessus de Bordeaux, ils assurent aussi le spectacle en déplacement, bien aidés par les nombreux supporters exilés un peu partout en France. Et puis de toute manière, faut admettre que y’a pas beaucoup de clubs de rugby au dessus de Bordeaux donc c’est en quelque sorte, un faux problème.

 

Les joueurs clés :

On pourrait, dans cette section, citer une grande majorité de l’effectif tant il est complet et de haut niveau. Mais on ressortira du chapeau les noms des incontournables Thierry Dusautoir (Capitaine), William Servat, Vincent Clerc ou Maxime Médard. Mais en cette année de coupe du monde, ce début de championnat a été l’occasion de renforcer l’effectif à tous les postes et donc de créer une concurrence encore plus forte. Les modialistes auront fort à faire à leur retour pour confirmer leur légitimité sur la feuille de match, surtout vu le très bon départ en championnat réalisé par le club et ses intérimaires.

 

Les recrues :

Cette année, le Stade Toulousain a du ratisser large et sortir le porte monnaie pour combler l’absence des nombreux internationaux à la Coupe du Monde (Huit). Un recrutement important, mais surtout quasiment exclusivement international, ce qui est un peu plus inhabituel. 8 recrues (en comptant le joker médical Guinazu), sept joueurs étrangers, presque tous internationaux. Hoeft a apporté son expérience en première ligne durant cette première partie de saison, mais est déjà reparti, tout comme Delasau et Basualdo, pourtant présents de longue date dans l’effectif mais non conservés.

Toulouse a également misé sur le recrutement de Matanavu, meilleur marqueur d’essais de Pro D2 l’année dernière et qui a déjà fait forte impression lors des matchs de préparation et sur les premières journées de Top 14. Enfin, attention à la jurisprudence Lakafia, très bon l’an dernier à la même période. Venant lui aussi de Pro D2 (enfin d’une équipe de niveau équivalent), Beauxis aura quant à lui à cœur de faire taire ses détracteurs en montrant qu’il sait faire une passe des deux côtés. On attendra de voir pour juger. De plus, il devra faire face à la concurrence de Mc Alister, non retenu avec les Blacks pour la Coupe du Monde (dommage, il avait bien servi les français en quart il y a quatre ans) et qui est donc arrivé plus tôt que prévu.

Au retour de leur voyage au pays du long nuage blanc, les sud-africains Botha et Steekamp auront pour mission de densifier qualitativement et quantitativement la première ligne. La charnière comptera donc elle cette année sur l’arrivée de Mc Alister les néo-zélandais et de Félicie, l’Aussie. Non j’déconne, le nouveau demi de mêlée est bien australien mais il s’appelle Burgess. Mais je voulais vraiment faire cette blague, avec laquelle j’ai fait un bide l’autre jour sur Twitter.

De l’autre côté, le club a perdu les vieillissants Skrela, Heymans, Lecouls, Kelleher (auxquels nous seront éternellement reconnaissants malgré tout, parce qu’on n’est pas au foot) et qui vont se reposer dans des clubs de secondes zones. Les éternels espoirs Lamérat, Lacombe, Lakafia… et Michalak vont eux tenter de faire leurs preuves ailleurs. On leur souhaite le meilleur. Après tout, ils ont des raisons d’y croire, même Huget a réussit… Enfin, en quelque sorte.

 

Les bouchers :

On pourrait signaler dans cette catégorie Yoann Maestri, qui est le digne successeur de Pascal Papé au niveau du prorata fautes/minutes, le toulousain ayant tout de même l’excuse de la jeunesse. Même si le fait de côtoyer Albacete ne risque pas, sur ce point en tout cas, de lui montrer l’exemple. On se tournera donc davantage pour l’encadrer vers Millo-Chluski, ou un avocat, qui lui expliquera un peu les règles et lois de base. Difficile de trouver d’autres vraiment grands violents dans cette équipe, malgré la présence de plusieurs “iliens” du pacifique. Bref, vivement que la suspension de Trevor Brennan prenne fin, qu’on rigole à nouveau encore un peu.

 

Le joueur au nom imprononçable :

Décidément, ces catégories sont choisies pour que j’ai rien à mettre dedans. (Enfin, je ne veux pas faire de paranoïa Berbizienne pour autant.) On citera donc Millo-Chluski qui fera probablement galérer les présentateurs étrangers pendant la coupe d’europe ou le petit nouveau Matanavu auquel on pourrait vite avoir tendance à inverser les syllabes. Après trois ou quatre pintes (en plus du taux d’alcoolémie autorisé), ça peut vite arriver. Et puis Eric Bayle n’a pas besoin de grand chose pour se tromper de toute manière. Enfin, on peut citer Census Johnstone pour son prénom, et uniquement quand c’est Pierre Villepreux qui en parle.

 

Le Staff :

Est-il encore nécessaire de présenter Guy Novès, chevalier la ville rose, pourfendeur de doublons et vicomte des Comminges. L’entraineur toulousain est sûrement l’entraineur le plus couronné de France, voire du monde, voire plus. Finalement assez reconnu pour que la FFR daigne s’intéresser à lui, il a par convictions et amour du club, refusé de prendre la succession de Marc Lièvremont. Parfois controversé, il ne laisse pourtant personne insensible. Intègre et fidèle à ses convictions jusqu’au bout… même quand il se trompe, il a refusé le poste de sélectionneur pour les contraintes que cela représenterait : pour Toulouse mais aussi pour lui, la mission de sélectionneur étant quasiment du suicide dans les conditions du rugby professionnel français aujourd’hui.

Et si Jean Baptiste Elissalde continuera sa quête au côté de son manager cette saison, il n’est pas exclu que l’entraineur des avants toulousains Yannick Brune cède aux appels du pied de la FFR et du nouvel élu PSA. La question angoissante pour les supporters rouge et noir serait alors de connaitre son remplaçant, quel entraîneur aurait les épaules pour prendre la succession de Yannick Bru. Certains parlent de Christian Labit… Mais Labit sera-t-il de taille ?

 

Les objectifs :

Tout le monde y pense, mais quelqu’un osera-t-il prononcer le mot ? Ce mot qui fait frémir toute la ville d’excitation et de crainte. Beaucoup de légendes ont été écrites sur ce scénario dont rêvent tous les toulousains, ces rêves d’exploits que les parents utilisent pour faire dormir leurs enfants le soir et qui est une source de motivation pour tous les jeunes licenciés de la région. Oui, osons en parler, osons nous poser la question, même si c’est un brin blasphématoire… 2012 sera-t-il l’année… où on verra Florian Fritz faire une passe ??? Non je déconne, la vraie question, c’est évidemment celle du doublé qui sera, cette année encore, l’objectif inavoué. Enfin n’en parlons plus, de toute manière, tout le monde ici sait que c’est impossible. *clin d’œil entendu* Car, au final, n’est ce pas là la clé du stratagème de Guy Novès sur ce point ? Faire oublier ces espoirs fous à ses joueurs pour mieux mettre en application la célèbre phrase : « Ils ne savaient pas que c’était impossible. Alors ils l’ont fait. »

 

Scénario Idéal :

Une victoire en Coupe d’Europe après avoir battu des anglais. Un maximum d’équipes anglaises. Et pareil en Top 14. Champion après avoir battu un maximum d’équipes anglaises. Et les autres, du coup.

 

Scénario Catastrophe :

Perdre la finale de H-Cup face à des anglais ou au Stade Français. Mais bon, ça reste très improbable cette saison le Stade Français en finale de H-Cup non ? Par contre en Top 14…

 

Le bonus :

Si vous l’avez raté il y a quelques mois, le Mur Facebook du Stade Toulousainpour la saison 2010/2011 est à ne pas manquer.