Le monde à l’envers…
par Kig

  • 19 October 2011
  • 7

Je suis Bretonne et en tant que telle j’aurais du aimer le foot et le cyclisme.
Sauf qu’en tant que Bretonne j’ai également hérité du légendaire esprit de contradiction si bien que je me suis tournée vers le rugby.
Mais comme le sport c’est fatigant et qu’il faut pas que déconner dans la vie j’ai décidé d’en faire faire aux autres.
C’est comme ça que je me suis retrouvée il y a quelques temps déjà à encadrer en école de rugby, que ça me plait suffisamment pour continuer à investir dans des crampons et dans l’intégrale de Guy Cotten.
Mes victimes de prédilection sont les -11 ans. C’est d’ailleurs en leur cherchant une recette qui tient au corps que je suis tombée sur la Boucherie Ovalie.

L’aventure du jour, car le rugby est une aventure, relate des faits réels qui sont survenus en réel lors d’un tournoi réel.
Toute similitude avec des personnages existants serait évidemment peu fortuite.

Episodes précédents :

Le très sérieux sujet du recrutement chez les – 11 ans

Le geste, la parole et la tenue vestimentaire

Pendant qu’il fait beau sur la pointe bretonne alors que les Néo Zélandais connaissent une marée noire, pendant que le président de mon club est en Nouvelle-Zélande parti assister aux demi-finales et à la finale, nous, nous entrons enfin en compétition.

Tout comme Lapinou, nous voici à trembler devant la feuille blanche.
Celle de la compo de l’équipe.
Tout comme Lapinou, nous voici à tenter des associations inédites et surprenantes.
Mais contrairement à Lapinou, nous, nous n’avons pas sélectionné nos joueurs…

On a pris le classeur des licences à jour et le dernier listing de l’intranet de la FFR. On s’est posés en avance (enfin mes collègues, moi j’ai eu du mal à trouver où était le terrain) sur le parking et on a observé avec anxiété les voitures qui arrivaient et surtout qui en descendait: “super Bidule est venu”, “ah, pas de bol, Machin a soigné sa laryngite “, “Bouclier de Brennus, tu as le fils mais aussi la mère !”.
Bref, c’est la loterie.

En attendant que tous les joueurs arrivent et qu’on nous attribue un vestiaire, trop petit pour notre cheptel, on fait des équipes types.
Petit problème de mathématiques:
– en posant A le nombre de licenciés à jour, B les poussins 2ème année qui étaient déjà bons l’année dernière, C les nouveaux, C’ ceux qui viennent de monter, C” ceux qui débutent, C”‘ ceux qui jouent comme s’ils débutaient, C”” ceux qu’on reconnait pas leur tête sur la photo de leur licence
– et X’ et X” les entraineurs des poussins de l’an dernier, sachant que X”‘ n’a pas pu venir, et que Y’, Y” et Y”‘ sont des éducateurs débutants sur cette catégorie et n’ont pas forcément suivi les entrainements
vous me ferez une équipe 1 forte, une équipe 2 légèrement plus forte que l’équipe 3, chaque équipe devant compter un minimum de 9 joueurs, mais prévoir des remplaçants est fortement recommandé. Mais pas trop quand même, sinon c’est dur à coacher.
Vous imaginez bien que vu ce contexte, les états d’âme des journalistes sportifs et les jérémiades de Guy Novès nous font doucement rigoler. Bande de chiffes molles !

Nous prenons place dans le vestiaire, trop petit, nous comptons les présents et là, damned, on en a 26 ! A priori je ne suis pas la seule à avoir galéré pour trouver le terrain puisque quelques retardataires finissent enfin par nous rejoindre.
On refait les équipes, pour de vrai ce coup ci, nos pronostics, à l’instar de certains à propos de la coupe du monde, étant foireux.

On distribue les maillots (“non toi c’est le bleu, pas le noir”), on rejoint les terrains et c’est parti mon kiki !
Enfin presque: “j’ai oublié mon protège-dents mais j’ai mon casque et j’ai pris ma gourde, mais je n’ai pas mis d’eau dedans”…
Voix ON “le casque tu n’en as pas besoin ”
voix OFF “vu que tu n’as rien dans la tête”
voix ON:” tu retrouves ton protège-dents et pour ton cerveau, pardon ta gourde, on va voir si on peut faire quelque chose “.

C’est l’heure du rassemblement de l’équipe, quand on se concentre, quand on donne les dernières consignes: “aujourd’hui, 2 choses: du slip et 1 porteur de balle 1 soutien de chaque côté”.
Comme les joueurs de l’EdF, Guy Môquet eux aussi ils s’en foutent et pareil, faut faire simple, faut rester sur les fondamentaux, c’est-à-dire ce qui a été vu depuis la rentrée, soit pas grand-chose…

Comme la plupart des supporters de l’EdF à la veille de la rencontre contre l’Angleterre, je m’étais préparée à un carnage, à un bazar monstrueux, à du grand n’importe quoi et à des raclées magistrales.
Et pareil que pour France/Angleterre j’ai vibré, j’ai crié de plaisir, pour les guider, pour les soutenir, les encourager et les féliciter.

Le slip il y en a eu, plein, le soutien un petit peu.
Mais ils ont joué, tenté, avancé; ils avaient envie, ils n’ont rien lâché, surtout pas le ballon, même pour un partenaire…

D’ici le prochain tournoi on va avoir du boulot: là l’objectif prioritaire est de boucher les trous avec l’aide des copains.

Tout un programme…