Les Blacks dans la boue, par Brian O’Picole
par La Boucherie

  • 24 September 2011
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Vous l’ignorez sans doute, mais la Boucherie Ovalie, c’est un bon gros bordel. On est au moins une quinzaine dans l’arrière boutique, tout le monde se marche dessus et les accidents de travail (des démembrements, pour la plupart) sont fréquents. Pourtant, nous continuons tous les joueurs de recevoir de nouvelles candidatures… nous avons donc décidé de les réunir ici, dans la section Apprentis Bouchers. Les meilleurs textes seront postés ici toutes les semaines. A vous de nous dire dans les commentaires, si nos amis ont l’étoffe de vrais bouchers… 

Comme chaque année de Coupe du Monde, la planète rugby écarquille les yeux devant la toute puissance des All Blacks. Comme chaque année de Coupe du Monde, ce sont les légitimes favoris. Et comme chaque année de Coupe du Monde, 1987 à part, ils vont s’étaler de tout leur long dans la boue.

Les Néo-zélandais ont une dent contre nous. Depuis que la DGSE s’est amusée à faire un feu d’artifice dans le port d’Auckland, et depuis qu’on les empêche de gagner les Coupes du Monde. Ils nous le pardonneront peut être jamais, à moins que l’équipe nationale soit championne dès cette année. Malheur oh malheur, qui donc se profile tranquillement dès le troisième match de poules? Les Frenchies. Ca commence mal. Vu la pression populaire sur les hommes en noir, (non pas les arbitres, quoi que Poite….) les Blacks auront sûrement des envies de meurtre. Bien sur, si ils s’acharnent tous impitoyablement sur Marty, c’est pas grave. Sinon, l’équipe de France doit s’apprêter à passer un mauvais moment.

Mais l’espoir subsiste. D’abord parce que nous français sommes complètement utopiques (on a voulu emmener Huget à la Coupe du Monde), puis car ces damnés Blacks nous ressemblent. Ouf, en fait ils sont mauvais, et personne n’avait remarqué. Mauvais peut être pas, mais comme nous, le statut de favoris, ils n’aiment pas. Durant l’année, ils arrivent pourtant à trimballer leur titre de super héros du rugby tant bien que mal. Mais quand on en arrive aux matchs qui comptent réellement, et que tout un pays se réveille, ils se ratent. Ils ont même réussi à perdre contre une France ne jouant qu’ au pied en 2007. Pour les premiers au classement mondial, ca craint.
La France qui arrive au Mondial tranquilou, avec le statut d’outsider, huée par ses supporters, défaite par l’Italie et pénible vainqueur du Japon. En gros, au top de sa forme, dans le meilleur état d’esprit pour nous sortir un bon gros exploit. Si l’histoire se répète inlassablement (ah?) , on va défoncer les Blacks pour s’écrouler au match suivant. C’est à dire face au Tonga. Dit comme ca, ca apparait assez plausible. Les Bleus au sommet de leur art en somme. Du coup, on voit déjà Papy Henry frémir dans sa loge.

D’autant plus que cette année, c’est l’année du jeu. Pour de vrai cette fois, Angleterre, Argentine, et Dan Parks à part évidemment. Et que depuis que la compétition a commencé, on remarque un resserrement des écarts. Les Springboks ne sont pas foutus d’écraser impitoyablement les Poireaux, les Japonais foutent une peur bleue aux Français et le Canada bat des Tongiens qui rament sec. Les Fidjiens et Samoans ont eux déroulé face à la Namibie et semblent prêts à s’enquiller les joueurs comme les cartons jaunes. Autant dire que côté pronostiques, c’est flou, Etats-Unis non compris évidemment. Du coup, pour des Blacks qu’on imagine à fleur de peau en permanence, les embuches risquent d’être très nombreuses sur la route de la rédemption. D’autant qu’ils n’ont pas l’air si forts que d’habitude, ces Blacks (il est où le gros ailier qui défonçait les anglais? ). Plus homogènes diront certains, arguant d’un match à quatre centres face au Tonga. D’un autre côté, comme y’a pas de vrai terrain au Tonga, ils avaient confondu la ligne des quinze mètres et la ligne de touche, et se sont mangés quatre essais sur l’aile. Il n’y aurait, et encore, que les Japonais pour faire telle erreur.
Alors pour la suite, je vois bien Sonny Bill Williams la tête dans la pelouse après un quatrième en avant, Ritchie Mc Caw cherchant son souffle et ses jeunes années, Nonu se bouffant les dreds de rage et Ben Francks la gueule démolie après s’être mangé une énorme patate méritée par son vis-à vis, genre Roncero en quarts. Et la victoire finale pour les Français. Avec un essai de Traille en finale suite à un cad’ déb’ somptueux, précédé d’une passe sur un pas de Marty. Comme dans un rêve.

Brian O’ Picole