Pierre Albala-Dijo revient sur Leinster-Toulouse
par La Boucherie

  • 02 May 2011
  • 7

Si vous ne connaissez pas encore Pierre, vous pouvez lire son premier billet ici.

 

Leinster-Toulouse, sale journée

 

Bien décidé à pousser de tout mon cœur (pacemaker serait peut être plus juste) le Stade Toulousain, le match a pour moi commencé bien avant l’heure. Reprenons donc par le début. Toulouse tenant du titre devait se farcir des Irlandais, pour pouvoir aller en finale. D’ailleurs pour supporter les Irlandais, il fallait crier « Allez les Bleus », ce qui était très bizarre.

11h45, j’entends une sonnette de vélo, inhabituelle. Je penche le cou et là : le drame. Un nouveau facteur, roux. Jour de match et haine viscérale sur tout ce qui se rapproche de près ou de loin aux britanniques, j’ai balancé un cendrier marqué « Spanghero et fils » dans la tête à l’autre rouquin. Pan, pas loupé l’Irlandais. Le match s’annonce bien. Surtout à l’heure de passer à table (environ 12h30), quand Françoise a posé la galetouze de cassoulet devant moi. Impeccable, les enfants.

Sieste à 14h, trois grands verres de chartreuse à 16h. Pas sur un sucre évidemment, on n’est pas des filles, pas des tafioles, encore moins du Stade Français ou de Perpignan. 16h15, je suis bien calé devant mon écran de « tévévision », comme disait Georges Marchais. Merde, y a pas d’hymnes aujourd’hui, c’est vrai. L’Aviva Stadium est bien rempli, on va bien rigoler.

J’ai pas l’habitude de m’extasier dans le monde du rugby, mais là. Le silence de cathédrale pour les coups de pieds des buteurs, c’est quelque chose qu’on ne voyait pas à l’époque. Quand on allait jouer à Tulle, Cahors, Le Creusot ou encore Cognac, hé bin… Ca y allait à grands coups de casseroles, tambours et cris de mégères en furie. Par contre on revenait toujours avec quelques bouteilles de pinard, et pas de la piquette, soyez tranquilles.

Le match commence très bien après un essai de Florian Fritz, qui m’a étonné par cette intelligence qu’on ne lui connaissait mais alors paaaaaaaaaaas du tout. De là à croire que Skrela a fait exprès de taper sur le bateau pour que son centre puisse marquer, personne n’y croit. Bon, pendant qu’on est dans les louanges, je tiens à tirer mon béret au p’tit Doussain. Un physique à l’ancienne, très très fort. Dire que Burgess King, Beauxis Santiag (je vous expliquerai pourquoi ce surnom un jour) et McDo Allister arrivent… L’occasion de se servir un fond de poire.

Ca joue beaucoup des deux côtés et pour une fois les Irlandais ne cassent pas les couilles à gêner les sorties de balles. C’est vraiment plus ce que c’était. Au finale c’est le Leinster qui gagne, et merde. 32-23. A l’ envers, ça faisait 23-32, dommage. J’ai mal à la tête.

Vraiment, me plomber ma soirée comme ça, c’est bien un coup des Britanniques. Bravo quand même à Jonathan Sextoy, qui les a toutes mises entre les perches. Visiblement, cet Irlandais sait se servir de son instrument. A mon époque c’était, NOUS, les Français, qui étions réputés pour ça. Encore quelque chose qui a bien changé…

 

Nombreuses observations au cours du match :

  • On apprend encore et toujours grâce à Lathieu Martot que Brian O’Driscoll (également appelé (G)BOD, qui va donc bien avec son compère Sextoy) a décliné l’invitation au mariage princier des rosbifs.

  • Où sont passés Cédric Beaudou et Fabien Galthié ? C’est fou de perturber les gens comme ça.

  • David Skrela ressemble à Jean Bouilhou. Pourtant là, c’est David qui a un bandeau.

  • Raphael Ibanez parle de tactique et d’intelligence de jeu. Un talon pour parler de cela, c’est plutôt marrant. Notre talon à l’époque, ne parlait pas ou alors il demandait juste du rab.

  • Cédric Heymans ne baisse plus ses chaussettes au niveau des chevilles, dommage.

  • Qu’est ce que cette expression à la mode : « il va à la corne » ?

  • Toujours Heymans. Il ressemble à un copain du fils d’un ami à ma grand-mère, mais ça je pense bien que ça ne vous intéresse pas.

 

Pierre Albala-Dijo

 

PS: A voir, le blog de l’auteur, en vrai, Rugbystiquement votre.