“I’ve been a wild rover … “I’ve been a wild rover for many the years … Je le reconnais, je l’avoue honteusement: j’ai vécu durant des mois dans l’erreur. Il est plus que temps de faire mon mea culpa et présenter mes plus humbles excuses. Il s’appelle Jonathan, c’est un – 11 ans 1ère année. C’est mon Bouboule cette saison. Non, en fait cette année j’en ai 2 mais pour illustrer mon propos un seul suffit. Jonny est jeune, très jeune même, dans son corps tout comme dans sa tête et malgré tous nos efforts il reste monotâche: gratter le ballon et courir tout droit devant lui tel un Massey Ferguson dans un magasin de meubles. Il a une motricité sous développée et souffre de plus du complexe d’adipeux * Bon, imaginez ce beau tracteur lancé comme un frelon avec en fond musical “la chevauchée des Walkyries” En 7 mois il a tout juste intégré la notion de “libération de la balle afin d’assurer la continuité du jeu”. D’aucuns diront que pour nombre de joueurs cela reste, hélas, uniquement une représentation générale et abstraite de la réalité d’une situation, c’est-à-dire un vague concept. Si bien que ça fait 7 mois que je ne peux m’empêcher de le comparer à Matthieu Bastaraud. Lors des quelques matchs des Rouge et Noir que j’ai visionnés (ceux des méchants, je ne regarde pas ceux du ST) j’avais systématiquement mis au crédit de D.Armitage toute action pas trop pourrie. Les pauvres qui, comme moi, suivent les matchs via streaming pardonneront aisément ma méprise. D’ailleurs, peut-on dire que cet obscurantisme médiatique envers des personnes de couleur n’est-il pas en fait une forme inconsciente de racisme ? Puis il y eut le 15 mars et le France Irlande du TVI nations. Était-ce le grand écran ? L’excellente bière ? Toujours est-il que la vérité apparut telle la Vierge Marie à Bernadette (Scoubidou). Bastaraud fit une prestation empreinte d’une grande maturité. Faisant sienne la maxime “quand tu as un moustique sur les couilles tu réalises que la violence ne résoud pas tout” il fit montre de toute la large palette de ses compétences. Ce qui ne fut pas sans me rappeler le grand Serge, ancien joueur du BO (Biarritz Olympique, y’a pas encore d’équipe à la Boucherie Ovalie). Betsen jouait au rugby comme un gamin joue avec son camion de pompier: en prenant du plaisir et ça se voyait. Tout comme Serge, ce samedi là Bastaraud prit du plaisir, certes un peu maso car le match fut physiquement “intense” mais le don de soi, l’abnégation, même pas mal c’est très valeurs © non ? Prix moyen d’un protège-dent 3 euros … Ce fut donc le jour des remises en questions: – l’héliotropisme méditerranéen sied-il vraiment à ce joueur ? L’y laisse t’on réellement exprimer tout son potentiel ? – la comparaison instinctive à Serge Betsen ne soulève t’elle pas la question de l’adéquation de son poste ? – si je montre une vierge à Jojo deviendra t’il polyvalent ? Cette femme est née en septembre, elle est donc vierge. Une chose est certaine, je présente mes plus sincères excuses à Matthieu Bastaraud pour l’avoir publiquement comparé àJojo; je lui souhaite également bonne et belle continuation afin que je puisse à nouveau espérer des temps meilleurs où les joueurs penseront à jouer avec le ballon et avec leurs potes. … And it’s no, nay, never No, never, no more Will I play the wild rover No, never, no more” * avec l’aimable permission de Grégory Le Mormeck
Tournoi de merde … La relève est assurée… Par Kig Samedi 16 mars il y avait tournoi. Le dernier du genre pour la saison. Il ne fallait pas se louper, c’était impératif, notre crédibilité pour la suite étant en jeu. Car ça ne sert pas à grand chose d’être les rois du monde en novembre pour se vautrer en mars si ce n’est pour passer pour des branquignolles au final bien sympathiques, du genre qui daignent offrir une opposition parfois intéressante en vue de la préparation finale : les finales justement. Départementales dans un 1er temps puis si – la météo nous aide (terrain sec SVP), – le responsable départemental fait bien son tableau excel dynamique que personne ne comprend (NB : lui envoyer des chocolats pour Pâques), – Mémé fête pas ses 70 ans ou son enterrement pour pas décimer mon effectif de bons pharmacy express joueurs – la gastro et la grippe font un retour intérieur déterminant dans certaines équipes Alors et seulement alors il y aura les finales régionales, notre coupe du monde à nous, la quête du véritable Graal et même si les médailles sont toujours en toc au moins le trophée a de la gueule (le nom du club est gravé dessus !). Mais en attendant, faut pas se louper, se ridiculiser, se trouer, faut rester crédible, assurer. Je ne suis pas plus stressée que ça, je pars confiante : on a des résultats plus qu’honorables pour le moment, le jeu bien que basique est en place, l’infirmerie est quasi vide, on joue à domicile et personne n’a prépa au baptême ou à la communion à 15h30. La religion fait du tort au sport et pas que le dimanche … Au programme 3 matches contre 1 équipe forte mais prenable, 1 équipe qu’on a battue plein de fois et 1 équipe qu’on ne connaît pas plus que ça mais bon, un peu des Italiens pour donner une idée. 1er match, 1er constat : mes crevettes n’ont pas comblé la différence de gabarit. Et au bout de 2 actions je peux aussi dire que l’eau du bocal devait pas être assez oxygénée… Le résultat est consternant, un festival du n’importe quoi : raffuts « croisés », passivité totale, individualisme forcené et le 10 qui fait l’autiste. Un peu gênant puisque le plan de jeu c’est justement « suivre ce que dit le 10 »… Bref, je suis énervée mais je me rassure en disant que c’est le 1er match, la mise en jambes, pas de bol d’être tombés sur cette équipe d’entrée, que parfois mes joueurs sont un peu diesel et surtout, surtout, que vu la piètre qualité du jeu produit ils vont se ressaisir et avoir un sursaut d’orgueil. how to win back your ex 2eme match : pas mieux, sauf qu’en face ils sont moins forts donc on arrache le nul. Le banc des remplaçants n’est pas très garni et les 1ers bobos arrivent. Entre autre un coup dans le « zizi » qui me prend au dépourvu : les coups je sais gérer mais pas à cet endroit là précisément. cialis online Mon collègue a perçu la tension et ne tente aucune vanne ; il n’aide pas trop non plus. Au moins ça détourne mon attention du spectacle toujours aussi affligeant que m’offrent mes joueurs. Certes ils sont moins passifs mais comme le 10 semble avoir définitivement avalé sa langue c’est toujours du grand n’importe quoi sur le terrain et je vois à nouveau des choses que je pensais définitivement disparues de leur répertoire : un pilier qui bouffe un 3/1 pour tenter vainement d’aller seul planter son essai. J’ai failli finir avec la coiffure de Lapeyre . A ce moment là je suis très énervée, je prends sur moi pour ne pas leur hurler vulgairement dessus. C’est l’instant choisi par un collègue pour me suggérer d’intervertir un ailier avec un centre : mettre mon super ailier qui a des jambes mais ne fait pas de passes et ne plaque pas à la place de mon centre qui sait tout faire. Mon regard en dit suffisamment long, il n’insiste pas. 3eme et dernier match : ça commence mal ou plutôt ils restent constants dans leur médiocrité. Je suis à présent tellement énervée que plus personne ne m’approche. A la mi-temps j’explose, je leur remonte les bretelles si haut qu’ils ont tous le short sous le menton. Et ça m’énerve de m’énerver comme ça, j’ai jamais aimé voir un éduc hurler sur ses joueurs. C’est comme si j’avais perdu ma confiance en eux avec le risque de perdre la leur. Ils m’achèvent dès la reprise en se remettant à jouer, pour de vrai, comme ils savent faire, avec un vrai jeu collectif, construit et efficace ! Sales gosses. Le dernier match sera donc finalement gagné, laissant un espoir pour la suite de la compétition. Mais la journée rugby n’est pas finie ; il est suffisamment tôt pour aller se reposer en matant Galles/Angleterre avant de vibrer pour France/Ecosse*. En fait j’ai eu tout faux sur toute la journée. Je crois que j’aurais pas du étrenner mes chaussettes de l’USAP ce jour là. En plus j’avais commencé en enfilant la droite en 1er ; d’habitude je commence toujours par la gauche. *pour être honnête j’ai vibré devant France/Ecosse ; quand Lartot a dit que c’était normal que Debaty bouffe un 2/1 parce que c’était un pilier et donc pas son secteur de jeu… Les évènements relatés ci-dessus sont réels, il ne s’agit en aucun cas d’une fiction et que toute ressemblance avec des personnes et des faits ayant existé n’est que pure coïncidence. zp8497586rq
Ça pèle ! Lady Glagla, bientôt en concert au Michelin. C’est l’hiver qui frappe à notre porte… » laïlaïlaï Les frimas arrivent. Vous avez pu tous le remarquer. Même ceux qui fréquentent les endroits chauffés tel l’Hôtel de Ville de Paris. La Une va bientôt être aux sujets récurrents tels les SDF, les risques de panne de courant, le port de la fourrure est-il un crime contre l’Humanité et, dans certains cercles plus restreints, les bienfaits de la crème Nivéa. Mais c’est une tout autre question qui taraude les amoureux de la balle ovale, interrogation qui tient en ces vers de rimes pauvres : « Mais pourquoi j’ai pas choisi handball* bordel, on se les pèèèèèèèèèèèèle !!!! » Car voilà, le rugby est un sport d’extérieur, de grand air disent même certains. Il est donc soumis aux lois intrinsèques de Dame Nature et ses participants en subissent directement les aléas. Merde, Jérôme Porical a complètement fondu. Quand on est joueur on a le nez qui coule et pas de mouchoir à usage unique dans le short, de toute façon y’a pas de poches dans le short, les doigts engourdis mais les moufles viagra online sont déconseillées et on bénit la mode du casque même si c’est très laid, voire on en rajoute sur des blessures anciennes afin de grapiller un millimètre d’élasto, en épaisseur bien sûr. On scrute la météo pour savoir quelle longueur de crampons on va sortir, on pique discrétos les Damart de mémé pasque bon, faut pas déconner on ne va tout de même pas acheter ça et on se rassure en pensant aux regroupements, rucks et cialis prices autres sources de chaleur humaine. Saluons l’abnégation de l’ailier, pauvre hère frigorifié qui patiente 80 minutes sans jamais toucher un ballon et qui se fait copieusement siffler s’il rate un placage. On s’attache à oublier que le moindre choc fait beaucoup plus bobo que d’habitude en faisant l’apologie des bienfaits du froid sur les entorses et le fameux retour veineux. Après l’effort, le réconfort. Pour ce dernier, passez directement à la case buvette. En effet, les douches collectives sont certes à l’origine de nombreux bons souvenirs mais pas en hiver. Car après avoir réussi plus ou moins à vaincre le froid extérieur à force de courses et autres gesticulations vous devez vous mettre nu dans un endroit qui n’est pas chauffé. Surtout le carrelage. Ah l’épreuve des pieds enfin chauds sur le carrelage glacé … Vous courez sous la douche afin d’en apprécier l’eau chaude et abondante. Ben non, ce soir ce sera un filet tiédasse. Les ablutions seront donc vitalement minimales, les fringues jetées dans un sac poubelle étanche et vous prenez votre sac qui à présent pèse un âne mort direction le lieu des libations post tortures. Petit mémo : ne pas oublier de vider régulièrement le dit sac et d’accessoirement, mettre le susdit linge dans la machine à laver après un trempage soigneux. A l’opposé, mais si proche dans cette lutte acharnée contre les éléments se trouve le spectateur qui vient coûte que coûte encourager son équipe favorite face à l’adversité, c’est-à-dire les méchants d’en face et les éléments déchaînés. Car c’est bien connu qu’il ne pleut et vente que sur les siens. Lui aussi a le nez qui coule mais il a généralement à sa disposition la paraphernalia mise en vente par le club : parapluie, blouson, coupe vent, bonnet, chaussettes, moufles et certains supporters ont même la chance de pouvoir venir au stade avec un truc en plumes rose sans dénoter. Les mieux lotis bénéficient d’un accès à des loges où le champagne frappé coule à flots sans que cela ne gêne, l’endroit étant généreusement chauffé. Mais l’arme principale du supporter dans ce combat pernicieux contre courants d’air et autres gouttières fuyantes reste la buvette. Ah ce petit vin chaud qu’on boit sous les tonnelles …Il en use et abuse mais c’est pour la bonne cause : vaut mieux attraper une cuite qu’un rhume, c’est bien connu. A noter qu’un même geste low cost levitra n’a pas les mêmes effets selon les saisons. Ainsi le bel éphèbe qui retire son maillot fait se pâmer le public : en été pasqu’il est beau, en hiver pasque tout le monde pense qu’il est fou à lier. Le plus beau trollage de l’année 2012. A mi chemin entre le joueur et le spectateur assidu se trouve l’éduc. Tout comme le joueur il est sur le terrain et tout comme le spectateur il ne bouge pas, ou très peu. Mais il n’a ni accès à la mêlée, ni à la buvette. De plus, sa problématique est double. Il doit rendre aux parents une progéniture cuite à point ou légèrement rosée mais surtout pas bleue, l’objectif des parents est de mettre rapidement leur rejeton au lit sans avoir à passer par la case médecin. Pour le nez qui coule je rappellerai brièvement que les enfants sont souvent appelés morveux, que c’est pas sans raison, c’est physiologique voire un stade indispensable à leur développement psychomoteur (c’est Piaget qui l’a dit, si, si). L’autre souci de l’éduc est sa propre survie. Lui aussi a le nez qui coule mais il ne bénéficie ni des avantages des joueurs ni de ceux du spectateur. Si bien que lui en revanche a lourdement investi dans l’intégrale Damart et Cotten. Remercions Guy d’avoir quelque peu élargi la gamme de couleur disponible pour ses cirés. Car pour ne pas ressembler à un esquimau gelé sur son bâtonnet, l’éduc a certes peu d’ego mais quand même, la bienséance veut qu’il évite, même accidentellement, de porter les couleurs du club rival. Qui qu’il soit, de retour chez lui, l’amoureux de la balle ovale n’a qu’une obsession en tête : déployer les moyens nécessaires afin de faire remonter rapidement à 37° sa température corporelle, en particulier au niveau des doigts de pieds tandis que revient perpétuellement cette lancinante question : Mais pourquoi le rugby ? POURQUOI ???????
BO-RCT, ou "la balle au prisonnier" Et si c’étaient les spectateurs, les vrais prisonniers ? A la Boucherie on aime bien les trucs idiots : faire des blagues de mauvais goûts, dire des méchancetés sur des gros balèzes, lancer des défis idiots etc… Dans cette dernière catégorie, ou pénultième si on compte les “etc”, il y a eu je cite “Le mec qui arrive à écrire plus de 200 mots sur cette finale de Challenge est un putain de génie” et comme c'est souvent le cas des défis idiots, il y a des gens encore plus idiots pour les relever. Je réclame votre indulgence car c'est mon 1er compte rendu d'un match où il y a plus de 9 joueurs. Voici donc le CR RCT/BO AC (Compte Rendu Rugby Club Toulonnais/Biarritz Olympique Amlin Cup, je détaille, c'est pour être sûre d'avoir les 200 mots). La balle aux prisonniers, ballon prisonnier, balle au camp ou encore ballon-chasseur, est un jeu sportif qui se joue en deux équipes, avec un référent rebondissant à trajectoire aléatoire, généralement dans une collectivité comme une école, un centre de loisirs, un club de rugby et généralement sur terrain ouvert. Le terrain est partagé en quatre parties contigües : les camps des deux équipes et leur en-but; n'oublions pas les poteaux qui permettent de scorer. Le but du jeu est de faire faire des fautes à l'adversaire, en touchant le moins possible le ballon avec les mains. C'est un jeu qui est souvent joué dans les cours de récréations des écoles primaires et parfois dans des cours de récréation pour adultes. Règles du jeu La zone de jeu est divisée en deux camps, un par équipe, et chaque camp est divisé en deux parties. Les deux zones centrales sont les zones libres de chaque équipe. Enfin, les deux zones situées les plus à l'extérieur de la zone de jeu, sont les en-buts et surtout l'endroit où il y a les poteaux, là où on peut scorer. order generic viagra online stify; font-size: small;”>Le but du jeu est de faire prisonniers tous les membres de l'équipe adverse en fatigant le minimum de joueurs de son équipe. Un joueur est fait prisonnier lorsque le ballon, envoyé par un joueur de l'équipe adverse, le touche et retombe en-avant . S'ensuit une mêlée gagnée par le RCT. Si le ballon ne touche pas le sol, est maîtrisé par le joueur ou un de ses coéquipiers non hors jeu, il n'est pas prisonnier. Le possesseur du ballon en zone libre ne doit pas se déplacer ou alors uniquement dans l'axe, dans la technique dite du “pick and go”; il peut faire autant de passes nécessaires afin qu'un buteur puisse tirer une chandelle. Lorsque le ballon sort du terrain, il est remis en jeu par une touche que le BO gagne. Les joueurs peuvent se faire des passes, de n'importe quelle zone vers n'importe quelle zone, y compris la même que celle du passeur. Il semblerait que cette partie du règlement soit restée trop obscure pour les 30 participants qui n'ont pris aucun risque avec le dit règlement en choisissant de ne pas, ou peu, se faire de passes. Le joueur éliminé à le droit à un coup de pied (généralement à trois points) pour essayer de se délivrer. Fin du jeu Le jeu se termine au bout de 80 minutes quand les surveillants en ont marre. Cas d'égalité à la fin du temps de jeu réglementaire Un fût de bière est sacrifié avant le match afin que cette situation ne se produise pas: tout le monde a envie de faire pipi et un buteur finit par craquer. Score de la partie : Jonny 18 – 21 Dimitri Une pensée pour les 28 autres + les remplaçants qui auraient pu faire le pont. Petit message à Lapeyre : je suis contente pour toi que ça repousse, néanmoins c'est pas une raison pour faire n'importe quoi ! zp8497586rq
Dans un voyage en absurdie… La Boucherie est dans le pré. Kig divague et nous parle de ses apprentis joueurs de rugby. Mais de qui parle-t-elle réellement ? Les piliers de comptoirs habitués de la Boucherie reconnaitront peut-être… Dans un voyage en absurdie Que je fais lorsque je m'ennuie J'ai imaginé sans complexe que… …par un bel après-midi ensoleillé de fin d'été, j'attends mes petits, excitée à la perspective de retrouver mes 2ème année et anxieuse de découvrir la nouvelle fournée. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Où va-t-on ? Bref, autant de questions existentielles que de ballons éparpillés autour de moi. Impatiente et nerveuse je scrute l'horizon, telle Ann O'Masseurane (célèbre 2ème ligne irlandaise). Ils arrivent, ils sont là. Je reconnais immédiatement Ronan grâce à sa blonde chevelure, notre Roro à nous, fier destructeur de défense ! Jean-Eudes est de retour également, bien dégagé autour des oreilles et du front et de la nuque aussi, arborant fièrement un maillot du RCT, souvenir d'un passage familial à Toulon histoire de saluer le grand Charles. Son crâne luisant attire déjà le regard énamouré de Mathou. Oui c'est elle, ma gracieuse est là, crampons roses et regard clair pétillant de malice et d'intelligence. Et de l'intelligence il va en falloir pour faire évoluer mon troupeau de microbes. Ma contemplation est interrompue par une vision étrange, car, parmi ce groupe de jeunes humains en short portant fièrement le maillot foncé du club, mon œil est attiré par un Objet Vraiment Mystérieux : un garçon aux cheveux bouclés, au visage poupin et vêtu d'un collant mauve. C'est un nouveau et son accoutrement pour le moins inhabituel a forcément focalisé tous les regards “Bonjour, comment t'appelles tu ?” “Erwan” me répond il d'une voix fluette mais assurée. De ce que je comprends Erwan est né à Paris mais ses Bretons de parents ont décidé de revenir au pays élever des choux fleurs bios ; il est inscrit au rugby afin qu'il prenne goût à la terre. A ces mots, Momo ne se sent plus de joie et le plaque au sol “Momo, carton rouge ! ça va pas la tête ?!” “Mais il a dit qu'il fallait qu'il goûte la terre, je lui rends service” “Arrête de te cacher derrière le grand Baptiste ; tu commences bien l'année toi !” Mais il est temps de rassembler ce petit monde et de passer à l'action. ” Vous avez tout le terrain, voici des ballons, une seule consigne : passer le ballon à quelqu'un en mouvement” Et voilà, c'est reparti pour l'évaluation diagnostique comme l'appellent les adeptes de la branlette intellectuelle. Aïe, premier bobo : Pilou aurait pris un coup au genou, il boite rapidement sécher ses larmes dans le giron généreux de Mme Renard, me laissant regretter de n'avoir pas opté cette année pour les testostéroneux -15 ans. Comme l'an dernier Marcello est installé dans un coin à tripatouiller la terre : sous ses doigts l'argile prend forme, l'homme de demain sera effectivement hors-normes s'il se trimballe l'appareil uro-génital délicatement créé par mon comique des bacs à sable ! Je repère aussi l'étrange manège de Damien : il court dans tous les sens, le ballon coincé sous le bras, une meute de followers à ses trousses l'implorant de passer son ballon. “Oh Damien, fais tourner un peu, tu n'es pas tout seul !”. J'espère qu'il ne va pas me refaire ce délire de l'an dernier où lors de chaque entraînement il aimait à changer de prénom, l'alibi pour ne rien écouter. Reprenons donc les bonnes habitudes: “Marcel, tu me feras 2 tours de terrain”. Ça n'est pas vraiment une punition pour lui ; je me demande même parfois s'il a un avenir dans le rugby, mais au moins les copains ont récupéré le ballon. Les nouveaux s'appliquent à faire des passes en arrière, mieux qu'à la télé, tandis que les anciens connaissant déjà bien la consigne se lâchent joyeusement en transmettant le ballon à l’Écossaise (marque déposée : college essay inefficace en match mais très joli à regarder). Évidemment Vincent, le fils du président et mini bogoss du club, vient me casser les orteils en me faisant remarquer que c'est pas comme ça qu'on doit faire les passes au rugby, que ça n'est pas constructif et que c'est sûrement pas ainsi qu'on finira champion régional. Béatrice Odile prend immédiatement ma défense en argumentant que c'est le début de la saison, qu'il faut prendre en compte le niveau de forme de chacun et d'abord créer un groupe qui saura être fort dans l'adversité. Je l'aime beaucoup, non pas parce qu'elle est la fille de l'entraineur de la 1, mais parce que quoiqu'il arrive elle reste fidèle à ses convictions. Elle pourrait être capitaine si ce rôle n'était pas dévolu de facto (ou de fisico) à un garçon. En effet, pour éviter toutes contestations et ne pas me faire chauffer les oreilles à longueur de temps, le capitaine est celui qui fait pipi le plus loin. Ça se joue au talus du fond, par-dessus le fossé. Le vainqueur est Capitaine pour l'année et cette méthode a l'avantage d'asseoir sa légitimité. De toute façon les filles sont suffisamment intelligentes pour arriver à s'imposer grâce à leur finesse, délicatesse et subtilité. Mais ils sont chauds à présent. J'attrape Damien avant qu'il n'entame son 5ème tour de terrain et c'est parti pour le placage. On commence doucement en rappelant où on plaque puis comment à l'aide d'une jolie démonstration hyper convaincante où Kévin, 24 kg soit 4 packs de lait, plaque Bouboule, 7 ans de mac do. Ils travaillent 2 par 2, dans un premier temps sur la poussée puis ensuite à plaquer. Je décolle Pilou de Mathou et le colle à Damien en interdisant à ce dernier de s'échapper. Un petit rappel des 10 commandements du joueur de rugby (à venir un jour, peut-être) et c'est parti pour le “match” de fin d'entraînement. Alors autant l'échauffement est de type “libre” autant le match est de type “encadré”, non pas par amour du beau jeu (rappel : pour être efficace on ne peut pas jouer à l’Écossaise, ou alors à l'Edimbourgeoise) mais parce que je ne suis pas sponsorisée par l'hôpital local, que des parents reviennent un peu plus tôt pour voir “comment ça se passe” (c'est soit des papas, soit des mamans et au final certains ne regardent même pas leur môme) alors je préfère éviter le carnage devant témoins. Déjà Kévin qui hurle “fouyayayaya” quand il marque un essai, ça fait plus annexe des Papillons Blancs que club local formateur alors il n'est même pas envisageable un tiers de seconde de laisser venir le temps des cathédrales.Car, entendons-nous bien, la sécurité prime sur tout : le CD (Comité Départemental et non crétin débile) en la personne de son très AS (Aimable Salarié et non abruti assermenté) nous l'a fermement rappelé 1 semaine après avoir ramené 3 blessés (sur 7 joueurs, joli score n'est-il pas ?). Comme à l'accoutumée ce match est un moment de tension extrême, où chaque joueur a à cœur de montrer le meilleur de lui-même, c'est-à-dire de s'emparer du ballon et l'aplatir dans l'en-but, seul et contre tous de préférence, voire même de ses partenaires. C'est un combat acharné d'une violence incroyable que je préfère ne pas décrire afin de ménager vos âmes sensibles. Amen. Et là je me dis que si on ne sait pas voir plus loin on pourrait penser que la concurrence sera plus rude sur le banc des remplaçants que sur le terrain ! Mais le grand sage a dit qu'il fallait être patient (il a aussi des trucs plus constructifs mais je ne me souviens plus bien). Et… … et le téléphone sonne, me tirant brutalement de ma rêverie. “Zorbtruc industrie, can I help you ?” Je pose le téléphone et me replonge un instant dans mon songe d'une nuit d'été : mes “petits” deviendront grands mais s'accrocheront-ils, sauront-ils un jour partager l'amour du rugby ? Évidemment il s'agit d'une pure fiction, puisque je n'ai jamais encadré de – 9 ans, ou alors il y a longtemps, ou alors je ne me souviens plus. De plus, toute ressemblance avec des personnages réels existants ou ayant existé est purement fortuite ou alors je ne me souviens plus. zp8497586rq
Le Rugby et les filles… C’est quoi une fille ? Par Kig Ici il n’est pas question de pourquoi les filles aiment le rugby, sport viril pratiqué par des bipèdes tout aussi virils avec des muscles, plus ou moins de poils et finalement plus ou moins de muscles quand on n’a pas la chance de pouvoir mater du haut niveau. En Honneur c’est assez du style du poil pas très entretenu et du muscle pas très entretenu non plus. Bref, ici ça cause chiffons et astuces pratiques pour et par les filles qui tâtent régulièrement du ballon. Parce que NOUS même si nous ne jouons pas vraiment ou alors qu’on n’apparaît même pas dans les résultats hebdomadaires de la FFR (mais bon, avec 1 match amical de démonstration sponsorisé par Monsieur Propre c’est pas étonnant) on s’entretient ! Que les choses soient bien claires, je ne connais pas la lessive qui lave plus blanc, ni celle qui enlève le mieux les traces de boue, d’herbe, de sang, de rouge à lèvres, de vin rouge et de cassoulet 100% graisse de canard. Mesdemoiselles, Mesdames vous tâtez du ballon très occasionnellement: Evitez les couleurs claires, c’est du bon sens mais il est souvent bon de le rappeler. Si vous avez un tâtage régulier d’autres précautions s’imposent. Les ongles. Le rugby est une catastrophe pour les ongles ! Un ballon mal réceptionné et même sans en-avant vous voilà écourtée de l’index. L’arrêt en plein milieu de l’activité pour courir chercher votre lime et tenter de réparer les dégâts est souvent mal vécu dans ce monde qui, reconnaissons le, reste majoritairement masculin. Vous pourrez peut être compter sur un soutien féminin sauf si vous êtes coincée avec 30 morveux en plein milieu d’un terrain alors que les soldes viennent de débuter. La solidarité féminine a des limites… Autre souci: la terre; ce n’est pas sale. Enfin normalement, si le terrain est bien dog proof, ce qui est rarement le cas. Quand bien même la terre serait stérile, elle conserve néanmoins la faculté de se nicher sous vos ongles et de laisser une trace marron en lieu et place du blanc attendu, french manucure oblige. Solutions: se ronger les ongles: euh je vous remets une couche sur la stérilité de la terre et la vie animale (le bipède crache) ? De plus, soyons claires, les doigts machouillés c’est moche. Coupez les relativement courts vous-mêmes, n’attendez pas un accident bête. réclamer une séance hebdomadaire de manucure à votre responsable de l’école de rugby. Vous pouvez. Perso j’en n’ai même pas eu une pour mon annif. D’un autre côté j’ai été discrète sur mon annif… le vernis à ongle: voilà LA soluce idéale à mes yeux. De plus, la palette des teintes étant quasi infinie vous pouvez conjuguer le camouflage de vos ongles et l’esprit club en choisissant d’arborer à vos doigts les couleurs de votre club ! Un alibi béton pour justifier d’avoir les ongles bleus. Si vous pratiquez, de nouvelles précautions s’imposent. Même si vous jouez dans l’anonymat le plus total dans les classements FFR il n’empêche que vous pratiquez. Vous avez une licence, la plupart du temps un joli short et des chaussettes assorties, enfin au moins pour la photo*. Cette licence vous offre également une assurance. Mais que ce soit à nouveau bien clair entre vous et moi, le rugby n’est pas un sport dangereux, se casser un ongle ne nécessite aucunement la visite des urgences ou d’un médecin. Néanmoins, soyez prévoyantes ! Une entorse à la cheville est vite arrivée (je sais de quoi je parle). Qui dit entorse à la cheville dit radio, qui dit radio dit enlevage de chaussettes et donc exposition à nue de votre jambe, pardon demi-jambe… Vous voyez où je veux en venir ? Peut-être allez-vous rencontrer le Docteur Ross ! Pour le Docteur House, faut pas rêver, une banale entorse ne suffit pas. Eh oui, il sera trop tard pour se rappeler que vous aviez un truc super méga important à faire mais que vous avez zappé: le rendez vous chez l’esthéticienne ! Vous craignez qu’on vous appelle Monsieur ou pire, qu’on vous redirige vers la clinique vétérinaire. Ce qui est valable pour la cheville l’est aussi pour un hématome à l’aine… Mais je m’adresse à des personnes de sexe féminin et ça n’est pas pour rien qu’on dit UNE organisation et UN vrai bazar. D’autres détails sont à soigner : Les cheveux: je ne sais pas comment ça se passe chez vous mais par ici on a du vent donc à moins de se casquer la tête de laque il faut bien se dire que le brushing ne va PAS tenir. En hiver le problème se règle facilement à l’aide d’un bonnet et en été à l’aide d’un parapluie. Si vous êtes sur le terrain avec les morveux une casquette fera l’affaire. Ne PAS la retirer à la fin de l’entrainement, attendre d’être à l’abri des regards, pas loin de la baignoire/sèche cheveux & co (je rappelle que l’utilisation du sèche-cheveux dans la baignoire a un effet désastreux sur les cheveux cf Claude François). La casquette permet également de se protéger du soleil donc d’éviter d’avoir le nez rouge mais aussi de se faire fracasser ses jolies lunettes de soleil. Si vous jouez, les chouchous sont vos amis. Les prendre toujours aux couleurs du club, ça fait un alibi du tonnerre pour ne pas avoir l’air ridicule, enfin toujours un peu mais moins quand même. Sinon la coupe très courte offre de plus l’avantage de pas être embêtée par le lavage/rinçage, spécialement en hiver quand les vestiaires ne sont pas chauffés et que la température des douches peine à atteindre les 38°. J’espère que ces quelques conseils vous seront utiles. Comme l’avenir du rugby féminin passe par le partage et l’entraide, n’hésitez pas à partager vos astuces ! Car le rugby n’est pas que viril même s’il est souvent question de poils… * on a fait la photo: à céder short bleu roi. Pour tout renseignement et offre laissez un commentaire. Merci
Le monde à l’envers… Aujourd’hui c’est jour de Tournoi… Je suis Bretonne et en tant que telle j’aurais du aimer le foot et le cyclisme. Sauf qu’en tant que Bretonne j’ai également hérité du légendaire esprit de contradiction si bien que je me suis tournée vers le rugby. Mais comme le sport c’est fatigant et qu’il faut pas que déconner dans la vie j’ai décidé d’en faire faire aux autres. C’est comme ça que je me suis retrouvée il y a quelques temps déjà à encadrer en école de rugby, que ça me plait suffisamment pour continuer à investir dans des crampons et dans l’intégrale de Guy Cotten. Mes victimes de prédilection sont les -11 ans. C’est d’ailleurs en leur cherchant une recette qui tient au corps que je suis tombée sur la Boucherie Ovalie. L’aventure du jour, car le rugby est une aventure, relate des faits réels qui sont survenus en réel lors d’un tournoi réel. Toute similitude avec des personnages existants serait évidemment peu fortuite. Episodes précédents : Le très sérieux sujet du recrutement chez les – 11 ans Le geste, la parole et la tenue vestimentaire Pendant qu’il fait beau sur la pointe bretonne alors que les Néo Zélandais connaissent une marée noire, pendant que le président de mon club est en Nouvelle-Zélande parti assister aux demi-finales et à la finale, nous, nous entrons enfin en compétition. Tout comme Lapinou, nous voici à trembler devant la feuille blanche. Celle de la compo de l’équipe. Tout comme Lapinou, nous voici à tenter des associations inédites et surprenantes. Mais contrairement à Lapinou, nous, nous n’avons pas sélectionné nos joueurs… On a pris le classeur des licences à jour et le dernier listing de l’intranet de la FFR. On s’est posés en avance (enfin mes collègues, moi j’ai eu du mal à trouver où était le terrain) sur le parking et on a observé avec anxiété les voitures qui arrivaient et surtout qui en descendait: “super Bidule est venu”, “ah, pas de bol, Machin a soigné sa laryngite “, “Bouclier de Brennus, tu as le fils mais aussi la mère !”. Bref, c’est la loterie. En attendant que tous les joueurs arrivent et qu’on nous attribue un vestiaire, trop petit pour notre cheptel, on fait des équipes types. Petit problème de mathématiques: – en posant A le nombre de licenciés à jour, B les poussins 2ème année qui étaient déjà bons l’année dernière, C les nouveaux, C’ ceux qui viennent de monter, C” ceux qui débutent, C”‘ ceux qui jouent comme s’ils débutaient, C”” ceux qu’on reconnait pas leur tête sur la photo de leur licence – et X’ et X” les entraineurs des poussins de l’an dernier, sachant que X”‘ n’a pas pu venir, et que Y’, Y” et Y”‘ sont des éducateurs débutants sur cette catégorie et n’ont pas forcément suivi les entrainements vous me ferez une équipe 1 forte, une équipe 2 légèrement plus forte que l’équipe 3, chaque équipe devant compter un minimum de 9 joueurs, mais prévoir des remplaçants est fortement recommandé. Mais pas trop quand même, sinon c’est dur à coacher. Vous imaginez bien que vu ce contexte, les états d’âme des journalistes sportifs et les jérémiades de Guy Novès nous font doucement rigoler. Bande de chiffes molles ! Nous prenons place dans le vestiaire, trop petit, nous comptons les présents et là, damned, on en a 26 ! A priori je ne suis pas la seule à avoir galéré pour trouver le terrain puisque quelques retardataires finissent enfin par nous rejoindre. On refait les équipes, pour de vrai ce coup ci, nos pronostics, à l’instar de certains à propos de la coupe du monde, étant foireux. On distribue les maillots (“non toi c’est le bleu, pas le noir”), on rejoint les terrains et c’est parti mon kiki ! Enfin presque: “j’ai oublié mon protège-dents mais j’ai mon casque et j’ai pris ma gourde, mais je n’ai pas mis d’eau dedans”… Voix ON “le casque tu n’en as pas besoin ” voix OFF “vu que tu n’as rien dans la tête” voix ON:” tu retrouves ton protège-dents et pour ton cerveau, pardon ta gourde, on va voir si on peut faire quelque chose “. C’est l’heure du rassemblement de l’équipe, quand on se concentre, quand on donne les dernières consignes: “aujourd’hui, 2 choses: du slip et 1 porteur de balle 1 soutien de chaque côté”. Comme les joueurs de l’EdF, Guy Môquet eux aussi ils s’en foutent et pareil, faut faire simple, faut rester sur les fondamentaux, c’est-à-dire ce qui a été vu depuis la rentrée, soit pas grand-chose… Comme la plupart des supporters de l’EdF à la veille de la rencontre contre l’Angleterre, je m’étais préparée à un carnage, à un bazar monstrueux, à du grand n’importe quoi et à des raclées magistrales. Et pareil que pour France/Angleterre j’ai vibré, j’ai crié de plaisir, pour les guider, pour les soutenir, les encourager et les féliciter. Le slip il y en a eu, plein, le soutien un petit peu. Mais ils ont joué, tenté, avancé; ils avaient envie, ils n’ont rien lâché, surtout pas le ballon, même pour un partenaire… D’ici le prochain tournoi on va avoir du boulot: là l’objectif prioritaire est de boucher les trous avec l’aide des copains. Tout un programme…
Le geste, la parole et la tenue vestimentaire … Une histoire de slip. Mais pas que. Je suis Bretonne et en tant que telle j’aurais du aimer le foot et le cyclisme. Sauf qu’en tant que Bretonne j’ai également hérité du légendaire esprit de contradiction si bien que je me suis tournée vers le rugby. Mais comme le sport c’est fatigant et qu’il faut pas que déconner dans la vie j’ai décidé d’en faire faire aux autres. C’est comme ça que je me suis retrouvée il y a quelques temps déjà à encadrer en école de rugby, que ça me plait suffisamment pour continuer à investir dans des crampons et dans l’intégrale de Guy Cotten. Mes victimes de prédilection sont les -11 ans. C’est d’ailleurs en leur cherchant une recette qui tient au corps que je suis tombée sur la Boucherie Ovalie. Le rugby est un sport dont le langage est imagé voire fleuri. En ces temps de jeux de maux (maux étant bien entendu le pluriel de mâââle sous entendu viril avec du poil et tout et tout), de jeux de mots (de plus ou moins de bon goût) et de logorrhée analystique (plus ou moins objective, plus ou moins technique, plus ou moins lisible et digeste) j’apporte ma pierre à l’édifice. Ma pierre concerne l’école de rugby bien sûr, les fondations, la base, le début, par là où ça commence car en Ecole de Rugby aussi on utilise des images pour expliquer les règles et les exigences. Ainsi ce qui deviendra la quête du Graal commence souvent par une histoire de châteaux forts que l’on construit, que l’on détruit, que l’on assaille. Le terrain est une île sacrée entourée de mer peuplée de crocodiles mangeurs de ballon. Oui je sais, il n’y a pas trop de crocodiles dans la mer mais s’il vous plaît, ne m’enlevez pas ce plaisir d’entendre les tout petits s’écrier “attention les crocrodiles” lorsqu’un joueur flirte avec les lignes de touche. A mesure qu’ils grandissent et avancent en âge le vocabulaire se fait plus théorique mais il reste néanmoins de la place pour la rhétorique. Ainsi mes – 11 ans ne sont pas surpris quand ils entendent leur éduc leur crier qu’elle veut voir du slip. Rien à voir avec la fête d’Heaslip et patientez un peu avant d’appeler la maréchaussée. “Je veux voir du slip” concerne LE geste technique qui est la marque de fabrique du rugby: le placage. Je vous sens perplexe et dubitatif … Et pourtant c’est simple: quand on plaque on colle son oreille sur le short, on met son épaule sur le short, on met les bras autour du short, on serre fort comme si on voulait baisser le short. Mais ça fait long à dire à l’instant T, alors on va à l’économie. On reprend à “comme si on voulait baisser le short” et on ajoute “pour montrer la couleur du slip” qui pour des raisons d’espace/temps est devenu “je veux voir du slip” voire “du sliiiiiiiiiiiip” tout court. C’était pas si compliqué, il y avait un raisonnement logique derrière. Mais s’il/elle porte un boxer/une culotte/un sous short on garde quand même “slip”. Mais pourquoi ne pas garder le mot “short” ? Parce que slip est plus drôle, tout simplement, que ça les marque (ah la marque du slip) et que je vois beaucoup moins de placages hauts ! Si c’est rigolo en général ils en font profiter leurs parents … qui, évidemment, ont un moment un peu difficile et demandent des explications à leur progéniture. Les enfants l’expliquent TRES bien, si bien que les parents trouvent cette image pas mal du tout. Ce mot est un élément essentiel de la guerre psychologique, froide et non sanguinaire. Lors des tournois ça déstabilise l’adversaire, les éducs des adversaires, les parents des adversaires, bref toute personne qui n’a jamais assisté aux entraînements chez nous. En – 11 ans je m’arrête à ça, le discours habituel sur celui qui recule je laisse ça aux catégories supérieures, les miens ne connaissant pas le moindre frémissement de poussée de testostérone et j’ai pas du tout envie d’avoir à leur expliquer pourquoi les petites abeilles et les gros bourdons . Et souvent quand je regarde des matches de haut niveau je me dis que si les joueurs avaient entendu parler de slip tout au long de leur formation on verrait peut être moins de cravates … Kig Bonus slip français : Merci à Florent dans les commentaires.
Le très sérieux sujet du recrutement chez les – 11 ans. France 4 a l’Ecole du Rugby, on a encore mieux… On accueille aujourd’hui une nouvelle nouvelle venue : Kig. Kig a la particularité d’être bretonne, ce qui fait donc immédiatement d’elle la nouvelle chouchoute d’Ovale Masqué. D’ailleurs, Kig, ça veut dire viande en breton, vous le saurez. Mais elle est aussi et surtout entraîneuse (elle préfère ce terme car éducatrice, c’est trop rigide… nous aimait bien, on l’imaginait avec des petites lunettes et tout, mais bon…) d’une équipe de rugby des – de 11 ans. Pour sa première sur le site, elle nous raconte donc son travail… et nous présente donc le genre d’individus qu’elle est amenée à rencontrer dans son quotidien. Et c’est pas banal. Mais on la laisse se présenter elle-même : Je suis Bretonne et en tant que telle j’aurais du aimer le foot et le cyclisme. Sauf qu’en tant que Bretonne j’ai également hérité du légendaire esprit de contradiction si bien que je me suis tournée vers le rugby. Mais comme le sport c’est fatigant et qu’il faut pas que déconner dans la vie j’ai décidé d’en faire faire aux autres. C’est comme ça que je me suis retrouvée il y a quelques temps déjà à encadrer en école de rugby, que ça me plait suffisamment pour continuer à investir dans des crampons et dans l’intégrale de Guy Cotten. Mes victimes de prédilection sont les -11 ans. C’est d’ailleurs en leur cherchant une recette qui tient au corps que je suis tombée sur la Boucherie Ovalie. Plusieurs cas de figures : Papa a fait du rugby… … ou “tu feras du rugby comme moi mon fils”. Là parfois ça passe, parfois ça casse dans le sens où on récupère des gamins qui accrochent, qui sont motivés ou alors l’opposé : des mômes qui viennent semi-contraints et forcés. Vous imaginez ceux que l’on préfère… Dans les cas où ça passe il faut se méfier du papa à fond dedans qui vient hurler sur les bords de terrain. Stop ! C’est MA prérogative et je ne veux aucune concurrence en la matière, surtout quand c’est pour uniquement se concentrer sur son fils. Je suis meilleure, je hurle sur tout le monde et plus fort que lui ! Junior mate avec papa tous les matchs à la télé, possède une collection incroyable de maillots et on doit souvent le calmer sur le terrain “ého, t’es pas à Canal + ici !” Dans les cas où ça casse, à nous de faire preuve de la plus grande diplomatie pour convaincre les parents, pardon le papa, que Junior il n’accroche pas trop, que c’est un môme sympa/gentil/intéressant mais que c’est flagrant que ce n’est pas sa cup of tea. On négocie un arrêt momentané en arguant que maintenant il connait un peu et sans doute reviendra-t-il au rugby plus tard. Sachant que plus tard avec un peu de bol Junior se sera affirmé et pourra décider/imposer son choix de sport “non je veux faire du taï chi”. Papa n’a pas fait de rugby, maman fait du taï chi et ils militent pour la non-violence. C’est la panique dans la famille, le stress, l’angoisse mais comme ce sont des parents modernes à l’écoute des désirs de leur enfant, ils accompagnent fébrilement Gandhi aux 1ers entraînements. Eux ils posent plein de question: “On trouve des armures à Décathlon ?” -> peut-être à celui du Puy-du-Fou mais ici la spécialité locale c’est le foot et le cyclisme alors… “Comment ça le casque et les protections d’épaules ne sont pas obligatoires *? Mais on peut si on veut ?” -> en bonhomme Michelin ils perdent en habilité/mobilité vous savez. “Vous conseillez plutôt l’hôpital Velpo ou la clinique ?”-> je connais pas bien le chemin d’ici. “Vous avez souvent des blessés ?” -> non “Graves ?” -> non plus. Eux au bout de 3 semaines où on leur rend Gandhi en entier + un grand sourire (“oué aujourd’hui j’en ai plaqué 3 c’était trop bien”) c’est réglé, ils se détendent et finissent souvent par accompagner lors des déplacements à s’occuper des bouteilles d’eau et du relaçage des chaussures. Il faut reconnaître que la présence d’une femme, qui plus est maman et qui au 1er abord à l’air saine d’esprit, rassure. Chuuut, ne leur dîtes pas tout de suite pour le coup de voir du slip ! Gandhi lui s’éclate, progresse, on n’a jamais de souci avec lui, il a compris qu’il valait mieux être discret, vu qu’on a déjà eu assez à faire à convaincre ses parents. “Le médecin a dit qu’il devait faire un peu de sport” Je vous présente Bouboule: le foot il n’a pas voulu, il faut courir, pis d’abord au foot quand ils l’ont vu arriver ils ont fermé la porte. Bouboule a un gabarit hors norme, il fait partie du pourcentage d’enfants en surpoids voire obèse. Des Bouboule y’en a 2 sortes: – ceux qui ont tellement souvent entendu “fais attention” qu’ils sont complètement annihilés sur le terrain: ils ne veulent pas toucher les autres de peur de leur faire mal. En général on arrive facilement à leur enlever cette peur et à profiter de leur gabarit, à les valoriser. Ils se décoincent, prennent confiance en eux et arrivent à s’affirmer. Pour une fois qu’ils arrivent à rentrer leur lard dans celui des autres… – puis il y a aussi ceux, comment dire, qu’on n’arrive pas à bouger. On a eu un beau spécimen l’an dernier et nous avons été durs avec lui : on lui à demandé de courir, à son rythme mais sans s’arrêter, de se rendre utile là où il voulait/pouvait, selon ses moyens, de lacer seul ses chaussures et en plus, quand il discutait avec tout le monde, on lui a demandé d’arrêter de déconcentrer les autres! Oui nous sommes ignobles. Mes collègues, qui ne le connaissent pas, me disent d’être patiente, qu’il se révèlera plus tard. Peut-être en vétéran ? Oui, l’espoir fait vivre… ** “Il a besoin de se dépenser” ou “Kévin descend immédiatement de cet arbre”. Lui c’est l’opposé de Bouboule, une centrale nucléaire à lui tout seul que même après qu’il t’ait cassé les pieds pendant 1h30 d’entraînement tu as de la compassion pour ses parents et tu culpabilises de le leur rendre ! ” Ca doit être bien quand il dort non ?” “Il s’arrête parfois ?” “Désolée, il n’a pas l’air fatigué”. En général Kévin est un excellent joueur, qui sait faire ses lacets seul, qui n’a peur de rien ni de personne même si la plupart du temps il est épais comme un bâton à sucette. Résultat : chaque entraînement et à fortiori chaque tournoi est une mise à rude épreuve des nerfs de son éduc’, une éventualité quasi certaine qu’on va finir aux urgences. Mais non, Kévin défie allégrement les lois de la résistance osseuse aux impacts. Kévin est incassable, jamais malade et toujours assidu. Les parents de Kévin adorent quand le club part 3 jours en vadrouille tournoi avec les “petits” et nous on trouve pas mal de rentrer et rendre Kévin à ses parents après 3 jours de tournoi… “Il ne restait que ça qu’il puisse faire…” Dans notre société actuelle où prévaut le système économique et le culte de la performance, les parents exigent du rendement de la part de leur progéniture qui est incitée dès son plus jeune âge à rejoindre l’élite. Mais voilà, entre les scouts, les cours de violoncelle et de karaté il ne restait que les horaires du rugby à rentrer dans l’emploi du temps. En fait si, le foot c’était possible aussi mais absolument inconcevâââble. Charles Hubert est bien élevé, il remercie quand il reçoit la balle, est attentif aux autres, il fait tout bien, surtout les lacets de ses petits camarades. Mais 2 problèmes apparaissent rapidement: – dès novembre Charles Hubert est sur les rotules mais est néanmoins consciencieusement conduit 2 fois par semaine à l’entraînement par sa maman car dit-elle “vous comprenez, il s’est engagé donc il doit assumer” – le crucifix qu’il porte autour du cou et qu’il ne veut sous aucun prétexte retirer. “Je comprends mais tu sais, accidentellement tu pourrais le planter dans le cœur d’un camarade, ça ferait un peu Hellfest non ?” Pour le club c’est un bon plan puisqu’il y a de fortes chances pour que les 5 autres frères soient licenciés dans les années à venir tandis que les sœurs iront grossir les rangs du cours de danse classique. Variante: “on l’a mis au rugby pour pas en faire une tafiole”. S’ils savaient ! “J’ai vu de la lumière …” “… Et vous êtes juste à côté du centre commercial”. Là c’est alerte maximale, tout le monde aux abois et sur le rond-point quand les terrains sont interdits ou qu’il n’y a pas entraînement suite à des gastros collectives d’éducateurs après une soirée cohésion. L’objectif étant d’empêcher le largage rapide et sournois de Louis par sa mère avant que cette dernière ne disparaisse pendant 2h30 dans le temple de la consommation. Louis aime bien le rugby c’est toujours le premier arrivé et le dernier parti … TOUS ces portraits s’inspirent de personnages réels, ayant existés et existant encore (je l’espère). Les prénoms ont néanmoins été changés. *Au club le protège dent est obligatoire. ** Bouboule a resigné pour l’année. Kig