Le menu du week-end du 4-5 et 6 janvier
par Ovale Masque

  • 04 January 2013
  • 18

Par Man’s

Le Meuh ! nu du week-end du 4 au 6 janvier 2013.

Tous les vendredis, Man’s vous mijote une rubrique pour vous permettre en un coup d’œil de connaître les réjouissances télévisuelles de votre prochain week-end ovale. En raison de ses affinités écologiques et son humour médiocre, Man’s est d’ailleurs surnommé « le mi-drôle vert ».

Bon, pas de chichis entre nous, on va pas commencer à s’embrasser, s’effuser ni se souhaiter l’impossible pour 2013, réaliser un doublé ou même un simplet (Pierre Salviac le fait très bien). Toutes les intentions, toutes les incantations, toutes les résolutions ne serviront à rien. Toulouse sera encore champion en jouant comme Castres ’93 et Mourad criera au complot, à l’injustice et à l’ostracisme anti-varois.

Commençons plutôt l’année par un éveil musical. Pack Dequinz, fidèle lectrice, inventrice du « Téléraman’s » et Catalane bâtée, répète souvent qu’ « on ne devrait donner le droit de vote qu’à ceux qui apprécient Jacques Brel ». J’approuve totalement cette sentence et vous propose d’illustrer les matchs du week-end avec des chansons du grand Jacques, ce qui permettra aux plus jeunes de découvrir ce génie intemporel, et à Ovale Masqué et Damien Try de se rappeler « le temps d’avant, comme quand on était beau, comme quand c’était le temps d’avant qu’on soit poivrots ».

Oui Brel, trop tôt disparu, mais qui a eu le temps de livrer à l’Humanité conquise la marque inexorable de son message d’amour insensé : « Mourir d’amour ce n’est mourir qu’à moitié, je veux mourir ma vie avant qu’elle ne soit vieille, entre le cul des filles et le

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cul des bouteilles ».

VENDREDI

Biarritz – Agen (C+Sport – 20h45) – Les Vieux

Un vendredi soir. Un match opposant deux pauvres équipes au jeu chancelant, au teint gris pâle, à l’état grippal. Deux équipes en repli, qui se recroquevillent, qui ne bougent plus. « Leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit, du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil, et puis du lit au lit ». Oui, allez savoir pourquoi, l’idée de passer un vendredi soir au coin du feu à contempler le spectacle désolant de deux équipes avachies tournées vers leur passé me fait penser aux « Vieux », « vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois, en pluie et en chagrin, traverser le présent en s’excusant déjà de n’être pas plus loin ».

Cette séquence était sponsorisée par les couches Confiance.

SAMEDI

ClermontPellier (Canal+ – 15h00) – Une Île

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Jacques Brel ramenant aux Marquises du Whisky de Clermont-Ferrand

Là oui, voilà un match qui aurait mérité une tête d’affiche, un prime-time, une lumière, un éclairage. Peut-être même la chaude et éclatante luminosité des îles Marquises, là où repose le poète, l’archipel où il s’exila pour jouir de la vie et terminer sa course. Un Clermontpellier, c’est une promesse. « Une île, une île au large de l’espoir, où viagra or cialis les hommes n’auraient pas peur ». Une empoignade Cudmore / Gorgodzilla au détour d’un ruck, attendue comme « une île, espérante comme un désert qu’un nuage de pluie caresse ». Une relance de l’en-but FTD – Nagusa – Combezou relayée par Fufu c’est le « satin couché sur le velours », une attaque plein champ Sivivatu – Malzieu – Fofana – Buttin – Naliaga « sommeillait dans nos yeux, depuis les portes de l’enfance ».

« Voici venu le temps de vivre, voici venu le temps d’aimer ».

 

Perpignan –

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Bègles (Rugby+ – 18h30) – L’homme de la Mancha et Ces gens-là

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A Clermont, Debaty s’entraînant avec Lavillenie

Perpi, même si c’est plus vraiment ce que c’était, mais que ça pourrait quand même le redevenir avec ce petit pas grand-chose qui permet de basculer de l’autre côté du miroir, l’USAP donc, me fait penser à ce cavalier bravache et fou, ce héros romantique et suicidaire, le rêveur fier et susceptible, un Don Quichotte catalan, chanté par Brel dans « l’Homme de la Mancha » : « Vous les dragons, les sorciers, les sorcières, Votre règne se meurt aujourd’hui, Regardez-moi, La vertu flambe dans ma bannière, Regardez-moi, Un Chevalier vous défie, Oui c’est moi, Don Quichotte, Seigneur de la Mancha ».

Et en face d’eux ils vont trouver ceux qui, au soir d’une victoire de raccroc contre des Toulousains en goguette, se sont rêvé un destin national, se sont choisi un entraîneur de renom mais sans aucune expérience pour remplacer Marc Delpoux revenu sur ses terres, pensant que des sélections et un statut de consultant télé suffisait à faire un manager qualifié (bon, ce ne sont pas les seuls à le croire, Agen a fait pareil). Bordeaux c’est celui « Qu’aimerait bien avoir l’air, Mais qui n’a pas l’air du tout, Faut pas jouer les riches, Quand on n’a pas le sou ».

 

Stade Français – Bayonne (Rugby+ – 18h30) – Knokke le Zoute Tango

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Les vestiaires de Charléty après un match du SF

Depuis le départ de Max Guazzini (et même un peu avant pour être honnête), le Stade Français c’est le séducteur « espagnol, petites fesses, grande bagnole », celui qui croit que les équipes adverses vont toutes « passer à la casserole ». Les débuts de saison sont flamboyants, pleins de promesses, de conquêtes à venir, de boucliers à faire succomber, « je glisse de palace en palace, pour y dénicher le gros lot, qui n’attend que mon coup de grâce ». Et puis on désillusionne : « ce soir, y’a pas d’Argentines, y’a pas d’espoir, et y’a pas de doute non, ce soir il pleut sur Knokke le Zoute. Ce soir comme tous les soirs je me rentre chez moi, le cœur en déroute… et la bite sous le bras ».

Bon là, sur un malentendu, les Parisiens pourraient quand même bien réussir à se mettre quelque chose sous la dent, Bayonne est quand même une fille facile.

 

Grenoble – Castres (Rugby+ – 18h30) Voir un ami pleurer

Ça y est, on l’a, on y est arrivé, grâce à Rory Kockott on a enfin dans notre beau sport trouvé un joueur qui fait sa diva et se lance dans un bras de fer avec son club actuel pour être libéré avant la fin de son contrat. Ça nous manquait, ça… encore un truc dont on ne pourra bientôt plus se vanter, en montrant fièrement nos Valeurs © à nos amis footeux, le respect du maillot, du contrat, l’honneur du joueur de rugby, toussa… j’en pleurerais.

« Bien sûr il y a les guerres d’Irlande,

Et les peuplades sans musique,

Bien sûr tout ce manque de tendre,

Et il n’y a plus d’Amérique

Bien sûr l’argent n’a pas d’odeur

Mais pas d’odeur vous monte au nez

Bien sûr on marche sur les fleurs

Mais voir un ami pleurer. »

Pour moi la plus belle chanson qu’il ait écrite.

 

Mont de Marsan – Toulouse (C+Sport – 20h40) Ne me quitte pas

Même si on sait pertinemment que les Montois sont condamnés, même si on sait que leurs chances de survie sont aussi faibles qu’un festayre affamé au petit matin, on a envie de leur dire : « Ne me quitte pas ». Et quelque chose me dit, vu le niveau de jeu moyen des Toulousains en ce moment (encore que McAllister devrait jouer), et la frustration énorme engrangée par les Landais après leur défaite d’un fil et quelque peu litigieuse contre le Bého, quelque chose me dit qu’un exploit est possible. Parce que « on a vu souvent, rejaillir le feu, de l’ancien volcan, qu’on croyait trop vieux… Et quand vient le soir, pour qu’un ciel flamboie, le rouge et le noir ne s’épousent-ils pas ? ».

 

DIMANCHE

Toulon – Racing (C+ – 21h00) Les Bourgeois

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Le Président de la LNR et Mourad Boudjellal en réunion de la LNR

« Le cœur bien au chaud, les yeux dans la bière, chez la grosse Adrienne de Montalant, avec l’ami Jojo et avec l’ami Pierre, on allait boire nos 20 ans ». Mourad Boudjellal est là, dans cette gargote chantée par Brel, à s’enivrer de sa fougue et de sa jeunesse, à éructer son envie de bouffer le monde et collectionner les titres, et le soir, quand les gros pardessus de la FFR ou de la LNR passent, avec son ami Altrad de Montpellier, ils montrent leurs culs et leurs bonnes manières en leur chantant : « les bourgeois c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient bête, les bourgeois c’est comme les cochons, plus ça devient vieux plus ça devient… »

Et puis le temps passera, Toulon, c’est certain, va récolter des titres et des honneurs, le stade Mayol va peu à peu remplacer ses supporters fougueux et exubérants par des VIP avachis et digérant la « collation » d’avant-match, s’ennuyant ferme pendant 80 minutes, regardant leur Rollex entre deux olas dans l’attente de la réception où ils pourront faire les beaux et se faire prendre en photo avec les joueurs.

Et Mourad aussi va prendre de l’âge, recevoir des médailles, des accolades, des adoubements de la part des grands de ce monde. On va l’aseptiser, l’intégrer, le désintégrer, et ils iront, avec Paul Goze, tous deux bedonnants et repus, se plaindre à la maréchaussée, en sortant de l’hôtel des Trois Faisans : « c’est en sortant vers minuit, Monsieur le commissaire , que tous les soirs de chez la Montalant, de jeunes peigne-culs nous montrent leur derrière en nous chantant : les bourgeois c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient bête, disent-ils monsieur le commissaire, les bourgeois plus ça devient vieux et plus ça devient…

Bonne dégustation !