Le XV des connards, première partiepar La Boucherie 07 November 2011 16 Par Pilou, un nouveau garçon boucher qu’on applaudit chaudement, même si il est toulonnais. Il est de coutume après une journée du Top 14 (et non taupe malgré l’omniprésence parfois de pick and go et autres joyeusetés au sol) ou une semaine de Tournoi international de dresser un XV type. Le XV qui va suivre s’adresse aux esthètes du gros mot, aux défenseurs du coup bas, aux amateurs de la vilénie et aux spécialistes de l’embrouille (non ils ne sont pas tous anglais). En effet, il est des joueurs de rugby à XV qui ont participé à cette Coupe du Monde 2011 en traînant derrière eux un passif digne d’anecdotes que se racontent les dockers et autres chauffeurs poids-lourds après une bonne bagarre, en vidant des pleins fûts de bière. Démonstration : 15. Delon Armitage Une soirée comme une autre chez les frères Armitage Le poste d’arrière étant l’un des postes clés dans une équipe de rugby, il nous fallait un vrai client pour débuter ce XV type. Le beau gosse des lignes arrières du XV d’Angleterre, et anciennement joueur du Nice Rugby Côte d’Azur (oui il y a bien un club de rugby à Nice), avait déjà loupé le Tournoi des VI nations pour avoir bousculé un officiel chargé d’un contrôle anti-dopage, en prenant huit semaines de suspension. Le 23 avril 2011, Armitage frappe fort (c’est le cas de le dire). Son coup de poing sur Stephen Myler, l’arrière de Northampton, lui permet d’empocher trois semaines de vacances, ratant ainsi la rencontre entre les Barbarians et l’Angleterre à Twickenham, mais pas la Coupe du Monde. Se tenant plutôt tranquille (les anglais ayant d’autres candidats à faire valoir pour ce XV), l’arrière arrive frais, dispo et plein d’entrain pour un Angleterre – Ecosse qui, même s’il s’annonce sans surprise, augurait quelques belles empoignades. Armitage n’a pas trahit nos attentes en tentant de décapiter (juste avec ses mains) Chris Paterson. Un vrai bad-boy dont on attend avec fébrilité le prochain attentat ou scandale. 14. Sonny Bill Williams SBW, trop racaille même en pyjama Jeune monstre physique de 26 ans qu’on ne présente plus ou presque (les plus jeunes toulonnaises se pâment encore à l’évocation de son nom), il devient célèbre en Europe, en signant au RCT et en marquant, dès son premier match, un essai casquette face à Clermont. Avant de devenir une des pièces maîtresses de l’armada de Graham Henry, SBW a quelque peu défrayé la chronique australienne. Ainsi, l’abandon du rugby à XIII pour jouer à XV, qui plus est en France, lui a valu d’être élu l’homme le plus détesté d’Australie en 2008. Plusieurs fois arrêté pour des incidents mineurs (alcool au volant, etc.), il fut aussi surpris par un appareil photo dans les toilettes d’une boîte de nuit en compagnie de Candice Falzon, une sorte de pseudo mannequin, plutôt canon au demeurant. La photo publiée dans le site web du Daily Telegraph, a entraîné de plates excuses de Sonny Bill à sa femme. Boxeur à ses heures perdues, face à des adversaires fantoches, Williams (qui arbore, en toute humilité, son nom tatoué en grandes lettres dans le dos) s’est engagé, depuis sa parenthèse toulonnaise, à soigner des problèmes d’alcool dont il aurait pris conscience et à se racheter une conduite. Outre sa pige à l’aile durant cette Coupe du Monde, il est placé à ce poste dans ce XV car des joueurs plus talentueux occupent le centre. 13. Manu Tuilagi Trop classe, Manu a un tatouage de Sheraff. Tu connais pas Sheraff ? C’est un groupe ils étaient number one… Amateur de bourre pifs en tout genre (http://www.lerugbynistere.fr/videos/manu-tuilagi-assomme-ashton-et-fait-scandale.php) le tout jeune Manu (20 ans et déjà 112 kilos) est le petit dernier d’une famille de désosseurs, aussi à l’aise sur un terrain de rugby que dans un abattoir, à tuer des ânes à coups de poings. Même si le comportement du joueur en lui-même n’est pas toujours répréhensible, hormis sur ses plaquages plus que limites, Tuilagi entre dans ce XV grâce à sa magnifique démonstration de brasse coulée dans la baie d’Auckland. Au moins un anglais s’est marré dans ce Mondial. 12. Mike Tindall L’élégance et le bon goût anglais, what else. Correction, deux anglais se sont au moins bien fendus la poire dans ce Mondial. Mike Tindall est un croisement entre un cannibal, une armoire normande et un frigo américain (je vous laisse le soin de découvrir duquel des trois, il se rapproche le plus). Reconnaissable entre tous avec son profil à la Jules César façon Rocky (j’arrête les jabs avec mon nez), Tindal fait déjà l’objet d’une attention toute particulière de la part des tabloïds anglais pour ses prestations extra sportive. Sa femme, Zara Philips (petite-fille de la Reine d’Angleterre) était déjà impliquée. Il réalise sa plus belle action, lors de cette Coupe du monde, puisqu’il s’est fait serrer en pleine tentative de ruck dans le décoletté d’une belle blonde dans un bar de Queenstown, le tout au milieu d’un concours de lancer de nains improvisé. Personne d’autre ne pouvait donc prétendre à ce poste dans notre XV. 11. Cory Jane Moi j’suis trop un ouf dans ma teutéh. Ailier ou arrière des Blacks depuis 2008, Jane pourrait passer pour un gentil garçon, si ce n’est sa prise de bec via Twitter à propos de l’arbitre de la rencontre Hurricane – Highlanders en début d’année. Mais le bougre au profil de Jean Dridéal, s’est vite rattrapé, en se faisant épingler après une escapade nocturne dans un bar de Takapuna, avec son ami Israël Dagg, à trois jours du quart de finale contre l’Argentine. Manque de chance, la police débarque dans le bar pour effectuer un contrôle de routine. Le patron cache les deux colosses dans la cuisine. Jane et Dagg ont eu chaud. Finalement, c’est le demi de mêlée Piri Weepu qui vient chercher les fêtards. A une heure du matin. Rien de facheux, même si cet évènement permet de mettre en lumière une récurrence à l’alcool chez les ailiers Blacks, puisque Zac Guilford a révélé avoir des problèmes d’alcool. 10. Quade Cooper G mi un bonet lol. Fô ke je le dis sur twitter mdr Quade Cooper est un enfant de Tokoroa, un Maori de la tribu Ngapuhi, obligé de quitter la Nouvelle-Zélande à l’âge de 14 ans pour suivre ses parents, partis chercher du travail à Brisbane. L’ouvreur aux bras tatoués n’est pas un personnage lisse, puisqu’il devient célèbre autant pour son jeu, que ses démêlées avec la justice. Après avoir déculotté le quinze de France (59-16) en 2010, James O’Connor, Kurtley Beale et Quade Cooper (les trois petits cochons diront certaines) vont faire la fête, et apparemment, ne trouvent rien d’autre à faire que déclencher une générale, mais entre eux. L’incident n’ira pas plus loin, puisqu’il aurait été problématique de punir trois des stars de la sélection australienne, un an avant la Coupe du Monde. Après sa double agression sur Richie Mc Caw, et en prévision de la Coupe du Monde, Cooper est hissé au premier rang des fléaux nationaux par le New Zealand Herald. Rien que pour ce geste, il mérite son poste d’ouvreur dans ce XV. 9. Mike Philips Cette fois ils pourront pas me refouler ! Le grand Gallois (par la taille) a pu, avant cette Coupe du Monde, faire le bilan de sa Gavin-Henson-Liste : Changer 4 fois de clubs ? Fait. Sortir avec une chanteuse célèbre ? Fait Se faire casser la gueule à la sortie d’une discothèque ? Fait aussi (remarquez que là, certains rugbymen cumulent ce fait d’armes). Afficher un niveau de jeu plus que moyen et penser malgré tout qu’on reste le meilleur à son poste ? Là aussi, Philips l’a fait. Tenter de forcer un McDonald au petit matin et partir quand même pour la Coupe du Monde ? Voilà le dernier fait d’arme d’un homme qui n’aura pas su profiter d’un tout nouveau terrain de jeu (la Nouvelle-Zélande) pour laisser son imaginaire s’exprimer et nous vendre du rêve en barres. A la place, le bougre s’est souvenu qu’il savait jouer au rugby et a fait mentir ceux qui pensent toujours qu’un demi de mêlé ne peut pas avoir le gabarit d’un flanker. Heureusement que d’autres Gallois relèvent le niveau de ce XV. Pilou La deuxième partie et les avants, ici.