Jo Maso : La biographie bouchère non autorisée
par Ovale de Grace

  • 21 October 2011
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Depuis que la vague est black et le monde ovale, bien avant les temps crypto-pompidoliens qui entendirent mes premiers vagissements, la présence spectrale de bouclettes folles et de ratiches aérées qui virent nider plus d’un kiwi hante les stades par delà les barres transversales et les océans.

De cet ancien adolescent à l’évanescence préraphaélite, promu à l’obscure fonction de “manager général du XV de France”, que sait-on? Et d’ailleurs, existe-t-il vraiment?

Qui se souvient d’avoir vu un jour jouer Jo Maso ?

Au risque de faire diagnostiquer un alzheimer chez les grands anciens qui n’ont qu’une vague notion de ses 25 sélections, Jo Maso aurait été joueur de rugby, on nous dit même depuis le début de cette coupe du monde qu’il est une légende en Nouvelle Zélande, la preuve, son nom est même inscrit au très mystérieux Temple International de la Renommée du Rugby, au même titre qu’André Boniface ou Jean-Pierre Rives… Même pas un Spanghero dont chacun des frères aura marqué les mémoires des amateurs de viande fraîche! C’est dire comme il est balaise le Jo! A moins bien sûr que ce temple ne soit une société secrète aux moeurs bien étranges, pour entrer dans laquelle il faut subir mille sévices, un peu comme pour devenir membre de la boucherie, où il faut regarder la tenue des arbitres du top 14 pendant plus de 6 mn sans cligner des yeux en écoutant le disque de l’oval’aid !
Mais bon, une légende n’a pas besoin de se justifier, car, comme disait Engels “La preuve du pudding, c’est qu’on le mange”, et du Jo, on en bouffe!

La traversée du désert/ les années Koh Lanta

Après avoir officiellement raccroché les crampons, en 1977, Jo Maso disparait de la circulation.
On murmure qu’il se serait caché sur une île de Mélanésie occidentale, vivant en pagne (avant d’inspirer les calendriers qu’on sait à une de ses connaissances rencontrées au milieu des 70’s à un concert de Dalida), se nourrissant du gobage des cerveaux d’aventuriers échoués sur l’île. De leur crâne il fit des ballons et entraîna les locaux à un sport aussi divertissant que sanglant précédé d’un rituel étrange où ils se tapaient sur les cuisses en roulant des grands yeux tout ronds.
C’est ainsi qu’à partir des années 80, des rugbymen de provenance inconnue firent les beaux jours d’une équipe néo-zélandaise friande de ces facétieux bouchers!

Le retour de l’enfant prodigue : 

Les années 90, retour sur le plancher des vaches. Chirac est toujours maire de Paris et la mode est aux emplois fictifs. Notre ami Jo, qui préfère largement le confort de l’alpaga coupé sur mesure décide de se lancer en politique et se lance à la conquête des suffrages de la FFR. Son directeur de campagne, de l’époque, Jean Pierre Rives témoigne :

Quand nous avons été élus au Comité Directeur de la FFR, Jo Maso m’a dit : “Je crois que je vais proposer de ne rien faire”. Et moi j’ai répondu : “Je crois que je vais proposer de t’aider.”

Depuis, Jo Maso n’a cessé de ne rien faire, mais il le fait si bien!…

Manager Général du XV de France : 

En 1995, Pierre Villepreux n’enchante pas encore les plateaux télés de son humour zozottant, Jean-Claude Skrela est déjà le père de qui vous savez, qui n’est pas encore qui vous savez. André Herrero (qui ça?) démissionne de son poste de manager général du XV de France (quoi ça?) pour être remplacé par Jo Maso (qui ça?).

Sa principale motivation pour tenir ce poste est de «faire passer un message sportif au niveau de (sic) l’équipe» …

Pour faire passer le “message sportif”, Jo Maso a besoin de se mettre “au niveau”, et c’est pourquoi il porte un jogging, même si il n’a pas dû approcher une pelouse depuis que le tournoi ne se joue plus à quatre nations.

Au duo Villepreux Skrela succèdent Bernie le Dingue et Lapinou le chafouin, de l’un et l’autre on peut tout craindre sauf qu’ils aient eu besoin de qui que ce soit pour délivrer quel que message que ce soit à qui que ce soit…

Alors à quoi sert Jo Maso? Même la page Wikipedia à sa gloire ne porte aucune mention de ces bientôt 16 ans, toutes les hypothèses sont donc ouvertes :
– A offrir des cadeaux aux arbitres double nationaux qui nous permettent de passer des matchs ingagnables?
– A rabattre de girondes tables de nuits pour égayer des soirées bien arrosées?
– A corrompre la presse sportive pour qu’elle vexe le XV de France au point d’en faire des revanchards sanguinaires?
– A recruter des soigneurs capables de transformer 30 éclopés en finalistes d’une CDM?
– A trouver les idées les plus connes pour motiver les joueurs (Lettre de Guy Môquet, rafting au Chambon sur Lignon… nous suggérons de l’accrobranche au Neuhoff pour le prochain stage)?

Il a survécu à deux présidents de la FFR, il va accompagner son 5è sélectionneur du XV de France, et pourtant, le mystère Jo Maso reste entier.
On ne sait de lui que ce physique de  Darry Cowl sympathique et joufflu, ses grands yeux ronds qui se transforment en soucoupes hallucinées dès que la température monte dans le bocal, et qu’un jour il faudra se défaire de son omniprésence.

Et si ce jour ne venait pas? et si Jo Maso était indestructible? et si… il succédait finalement à Pierre Camou (qui ça ?) ?

Ovale de Grace