Top 14 2018/2019 : Présentation du Castres Olympiquepar La Boucherie 13 August 2018 8 Avant-propos: cet article a été rédigé par “Fidel Castro L’impie” , qui effectue son retour à la Boucherie après avoir publié son premier article en 2012, et son deuxième en 2014 — une régularité digne des performances de Jules Plisson. La rédaction de la Boucherie Ovalie décline toute responsabilité pour ce choix de pseudonyme douteux et présente ses excuses pour la publication de cet article qui traite du Castres Olympique. Note : vous retrouverez les présentations des 13 autres clubs du Top 14 si quelqu’un se motive pour les écrire. Donc ne comptez pas trop dessus. Après ce flirt de quelques semaines avec un sport étrange où l’équipe de France arrive à soulever un trophée en battant l’Australie et l’Argentine, les amateurs de commotions et d’arcades éclatées se retrouvent bien seuls face au vide rugbystique de l’été. C’est l’occasion de prendre un peu de recul pour s’attarder sur cette rumeur persistante, selon laquelle le Castres Olympique serait champion de France. Suivez le guide pour une enquête en immersion chez les Castrais, casse-bonbons officiels des grosses écuries du Taupe 14. Le club en un tweet Le petit club gallo-aveyronnais qui résiste aux envahisseurs tout-puissants, malgré ses moyens limités. D’ailleurs, pour aider le club à survivre, n’hésitez pas à envoyer vos dons à : Pierre-Yves Revol Stade Pierre (Antoine) Fabre 12100 Castres L’équipe pour le Taupe 14 2018/2019 Un groupe stable emmené par le rudoyant Urios, le vaillant Capo Ortega et le fulgurant Babillot. En renfort, des recrues qui ont les crocs (sans chaussettes) : — Des joueurs de Pro D2 et Fédérale 1 revanchards : le 3e ligne Kevin Gimeno, les piliers Tapu Falatea et Wilfrid Hounkpatin, sans oublier Paea Fa’anunu, qui est passé en deux mois de serveur à la buvette de Dax à joueur décisif en finale du Top 14. — Des joueurs confirmés revanchards : Camille Gérondeau, fraîchement renvoyé de Clermont pour des raisons aussi claires que le plan de jeu du XV de France, Yann David, qui on l’espère viendra avec ses genoux, ses épaules et ses chevilles, et un ancien d’Oyo, Marc Clerc, pilier robuste et dur au mal, soit les deux qualificatifs les plus utilisés pour décrire un pilier quand on ne sait pas trop ce qu’il vaut. — Un patriote revanchard : Scottie le Frenchie, qui après avoir été débouté par tous les organes d’arbitrage et de justice du pays, rejoint Kockott et Kotze pour peaufiner son accent Afrikaans du Sud-Ouest. — Un Espoir revanchard : Martin Laveau, jeune ailier prometteur de 21 ans qui a la haine contre son ancien club, estimant avoir été pris pour un jambon par les dirigeants bayonnais. Au rayon des départs, un seul titulaire s’en va, en la personne d’Afusipa Taumoepeau. Une petite déception pour les supporters, mais un grand soulagement pour le Speaker du stade. Yann David, c’est quand même bien plus facile à prononcer. Autre coup dur, l’arrêt de carrière de Damien Tussac, solide alternative à Kotze durant les deux dernières saisons. Les autres départs concernent des joueurs peu utilisés ou en fin de carrière (Lazar, Bias, Bérard, Sione), bien compensés par les arrivées. Sans doute le départ le plus préjudiciable est-il celui de Yohan Montès, véritable talisman pour les clubs où il a (peu) joué : avec 5 titres, il est le joueur en activité ayant remporté le plus de boucliers de Brennus. À votre place, je miserai une petite pièce sur le SUA cette saison. Heureusement, tel le légendaire Pierre-Gilles Lakafia, Ludo Rado, double champion de France en titre, sera toujours là pour veiller sur la bonne étoile du CO. Le geste de la saison passée qu’on aimerait revoir cette année Sans discussion possible, le magnifique crochet du doigt d’Urios à Fabien Galthié. Sauf que cette année, sur le banc du RCT, il y aura un certain Patrice Collazo. On ose à peine imaginer ce moment, qui ferait instantanément tomber le combat Ali – Foreman aux oubliettes. Rumble in the Jungle of Aveyron Le fou Dans une interview, Benjamin Urdapilleta se définissait lui-même comme étant « plus fou que Kockott ». Et quand on le voit, avec ses 80 kg tout mouillé, plaquer plus que toute sa troisième ligne réunie, on comprend mieux. Peut-être le meilleur ouvreur du Top 14, mais toujours boudé par sa sélection nationale. En finissant tous ses matchs en sang et le visage tuméfié, il détonerait quand même un peu au milieu des danseurs de tango gominés qui œuvrent dans les lignes arrières des Pumas. Le fou furieux Aussi indécis que le résultat d’une tournée d’été du XV de France en Nouvelle-Zélande, ce titre tant convoité revient à Julien Caminati, dit Bob l’éponge, pour sa propension à porter le bob et sa capacité à bien absorber certains liquides. Le Jean Dridéal Choix difficile entre Armand Batlle LE CATALAN, élève modèle et chouchou du professeur Urios, Christophe Samson, allumeur de mèches sur le terrain mais pompier volontaire dans le civil, et Loïc Jacquet, chantre de la non-violence. Une mention spéciale pour ce dernier, qui n’a pas hésité à prévenir et protéger ce jeune fan devant la violence de ce sport assez proche du MMA, célèbre acronyme de Maltraitance du Montpellier d’Altrad. – Ca va Manu ?– Euh… Oui Monsieur Jacquet, merci bien. Le mec avec qui tu partirais bien en vacances Dur de faire un choix tellement #legroupevitbien. Mais on serait quand même bien content de partir avec Thibault Lassalle. Enfin, à la condition qu’il embarque son père avec lui. Imaginez un instant le départ en vacances avec les Lassalle, entonnant des chants béarnais les vitres de la C6 baissées et la bouteille de Jurançon sur l’accoudoir du milieu… Alors non, vous n’aurez pas beaucoup de place pour les jambes, mais avouez quand même que ça promet de beaux moments. Le mec que tu n’aimerais croiser ni dans une ruelle sombre, ni sur un boulevard en plein jour Bien qu’il ait l’air fort sympathique, le « petit » nouveau Wilfrid Hounkpatin a de quoi effrayer par son physique. Des mensurations impressionnantes (1,92m, 132kg) et surtout un taux de masse graisseuse plus proche de Chris Froome que de Mathieu Bastareaud. Mais ce qui fait le plus peur, ce sont les mots du boucher émérite Méla, empreints d’admiration et de terreur, qui un jour a vu ce mec au physique « phénoménal déblayer un type d’une seule main sans bouger ». Wilfrid Hulkpatin Le mec qui jouait déjà à l’époque du Burger Quiz Saison 1 A l’heure où la France découvre le Burger Quiz, célèbre jeu où les questions ne portent pas sur la vie de Jacques Burger, le jeune Rodrigo Capo Ortega pose ses valises en terre castraise. Si les débuts ne sont pas faciles, avec notamment quelques kilos en trop, celui qui partage ses initiales avec son futur club de toujours troque bientôt son amour de la mayo pour celui du maillot. Quand on regarde ses performances à 37 ans après 16 années passées au club, où il aura toujours été incontournable malgré la concurrence des Papé, Nallet, Gray, Tekori ou Colin Gaston, on comprend mieux l’adoration que lui vouent les supporters castrais. Le jeune Français prometteur qui a montré toute sa polyvalence à la fois en tant que porteur d’eau et coupeur de citrons Après trois saisons prometteuses à Biarritz, qui l’ont vu notamment intégrer la liste développement du XV de France, Yohan le Bourhis arrivait à Castres avec l’ambition de franchir un cap. Mais point de cap, ni de cape, hormis peut-être celle d’invisibilité, pour celui qui n’est ni le frère, ni le cousin du grand Felix. En ayant joué un total d’une heure en Top 14, il est en revanche le joueur au salaire horaire le plus élevé de l’effectif. Grandisse ou saucisse, on espère le voir jouer plus souvent cette saison pour pouvoir juger. Le lauréat du trophée « J’ai dit mate » du mec qui veut toujours attirer l’attention Si vous avez, dans votre entourage, une personne qui vous insupporte, ayez une pensée pour les arbitres du Top 14 qui doivent se farcir le Kockott tous les week-ends. Les bras plus souvent en l’air qu’un agent de circulation, il possède ce don de faire dégoupiller tout le monde, que ce soit l’arbitre, ses adversaires, et même ses coéquipiers. À la mi-temps d’un match l’année dernière, un arbitre, n’en croyant pas ses yeux, était allé raconter à Urios que Kockott et Urdapilleta avaient passé toute la première mi-temps à s’insulter. Chouchou du public castrais, sa grande gueule ne ferait pas de mal à une certaine sélection en manque de leaders. Closer qui confond Omar Sy et Kockott, mais où va le journalisme d’investigation ? Le mec qui a creusé le trou de la Sécu à lui tout seul La palme revient au malchanceux Geoffrey Palis, qui aura joué 140 minutes en Top 14 cette saison, soit 20 minutes de moins qu’avec le XV de France durant le 6 Nations. Sans doute la politique de l’homme en forme. Désormais spécialiste du système ligamentaire du genou après ses deux ruptures, on espère le revoir au plus vite sur les terrains, ou a minima dans le staff médical. Le mec que tu pensais membre du staff tellement tu l’as vu sur le banc et qui a aujourd’hui le niveau d’un All Black (pas en pré-retraite) Sans doute le meilleur arrière du championnat la saison passée, Julien Dumora a surpris pas mal de monde, à commencer par Urios, qui a récemment confié cette anecdote à propos du Béarnais : « Quand il jouait à Lyon, il y avait de grosses oppositions face à Oyonnax. Et nous, à Oyo, nous étions contents quand il était en face ». Mais ça, c’était avant que le mayonnaise ne prenne avec Dumora. Le mec qu’on t’a vendu comme Beauden Barrett mais qui s’avère être son cousin, Bedaine Barrett Un temps spécialité locale avec Frank Bunce voire Sivivatu, le recrutement de stars à la condition physique douteuse n’est plus en odeur de sainteté sur les bords de l’Agoût. Impossible, donc, de trouver une grosse déception dans l’effectif qui a ramené le Brennus, même si on attendait mieux de la part de Robert Ebersohn, vice- capitaine en début de saison et tombé dans la hiérarchie des centres aussi vite qu’un ballon des mains de Bernard Le Roux. Bedaine Borat Un bel effectif, donc, qui pourrait permettre au CO de finir dans le ventre mou du championnat, voire d’accrocher une 6e place qui lui donnerait le droit de se faire laminer par les grandes écuries en phases finales. C’est en tout cas ce que les « spécialistes » annoncent chaque année, donc on va leur faire confiance, une fois de plus. Et malgré la décision de Christophe Urios de quitter le club en fin de saison, on va espérer jusqu’au dernier moment qu’il ne trouve jamais l’unique départementale qui lui permettrait de s’enfuir vers des contrées lointaines, où l’herbe et les billets seraient plus verts.