Le XV de France des invités surprises (2/2)par La Boucherie 19 May 2015 11 Après avoir sélectionné les arrières-surprises, voici les avants-surprises… 1 – Jefferson Poirot (choisi par Thomakaitaci) Parce qu’il n’y a pas que le football qui a le droit de faire découvrir au monde entier des types aux noms pourris (coucou Jean-Eudes Maurice et Jean-Kévin Augustin), PSA va prouver que le rugby peut rivaliser. Et de quelle manière ! Jefferson Poirot, la synthèse parfaite entre un nom de président américain et celui d’un détective belge à moustache. Tel la femme à barbe ou l’homme à deux têtes dans les foires à Freaks du 19e siècle, Jefferson Poirot a aussi le droit à son quart d’heure de gloire (de préférence, le dernier quart d’heure de la finale de la Coupe du monde, pour l’Histoire). 2 – De Pénalité (choisi par Capitain A’men’donné) C’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes. Or, en matière de marmites comme en soupe de rugby, De Pénalité s’y connait. Ce terrible joueur, transparent tout le long du match mais toujours là pour marquer l’essai de la gagne est aux avants ce que Vincent Clerc est aux lignes arrières. La France ne pourra rien sans ce match-killer impitoyable et expérimenté. Boudé par Philippe Saint-André depuis le début de son mandat, viré du Stade Toulousain au profit de Tialata de manière incompréhensible, le vétéran a retrouvé une nouvelle jeunesse du côté d’Aurillac en ProD2, où, on le sait, l’âpre jeu d’avants est encore pire qu’en Top14 (au regard des critères d’Amnesty International en tout cas). Alors, certes, un tel joueur n’est pas de nature à provoquer la pâmoison du grand public. Mais contrairement à un Teddy Thomas ou un Yoann Huget, celui-ci est toujours à l’heure aux rendez-vous. Rarement blessé, discret sur et en-dehors du terrain, De Pénalité c’est la force tranquille qui portera le XV de France au sommet. Soyons lucides, pour pallier ce déficit de classe il faut que je m’inspire de ce qui ce fait de mieux. Je vais me laisser pousser la barbe comme Steve Walsh 3 – Le pilier mystère (choisi par L’Affreux Gnafron) Il est désormais de coutume de faire appel au talent des participants des réseaux sociaux pour tout un tas de causes plus ou moins farfelues (design d’une pizza, slogan d’une chaîne de supermarché, interview d’un ancien président de la République). Vu la pénurie de joueurs français au poste de pilier droit, pourquoi ne pas lancer une grande campagne de recrutement via le célèbre réseau Twitter ? Ainsi, si votre IMC se révèle indécemment élevé, que vous êtes ce que l’on appelle communément “un bon gars” (vous connaissez l’intégrale des chansons de Patrick Sébastien) et que vous n’avez rien de prévu entre le 6 juillet et le 31 Octobre (sauf vos actualisation Pôle Emploi mensuelles), postulez au poste de pilier de l’équipe de France via le hashtag #PilierDuXvDeFrancePourLaCDM. Un tirage au sort parmi les participants vous permettra en 2015 d’entrer dans la peau du Fabien Barcella de 2011. Passion IMC 4 – Arnaud Méla (choisi par Le Stagiaire) Pour que l’équipe de France remporte une Coupe du monde en Angleterre, il faudra sans aucun doute faire quelques sacrifices et s’asseoir sur quelques valeurs. Exit le fair-play, le french flair et la convention de Genève. Le XV de France part en guerre et le résultat risque davantage de ressembler à une session bien sale de Call of Duty qu’à une partie de Risk. Pour s’en sortir, il va donc falloir y aller avec des soldats très particuliers, type réformés P4 ou candidats à l’intégration du “Suicide Squad”. Bref, il faut des hommes de caractère, pas des starlettes. Et s’il est bien une personne dans le Top14 qui correspond à ce profil, c’est le deuxième ligne et capitaine briviste. Leader sur le terrain, l’homme qui porte le CAB à bout de bras depuis le début de la saison, a cette capacité géniale de terrifier ses adversaires tout en transformant ses coéquipiers en kamikazes. S’il fut un temps où son tempérament impulsif pouvait coûter des points à son équipe, Arnaud Méla a atteint le fameux “stade de la maturité”. Un âge où on a été pénalisé tellement de fois qu’on connaît les règles mieux que l’arbitre et où on a accumulé assez d’expérience pour réaliser les mêmes coups de pute qu’avant sans jamais se faire prendre. Arnaud Méla, c’est le mec qui fait pleurer trois adversaires rien que dans le couloir qui mène au stade avant le coup d’envoi et qui n’hésitera pas à mettre un plaquage à retardement au Prince Charles si ça peut faire gagner un match. Il pourra de plus apporter toute son expérience au groupe (et oui, rappelons que cet homme compte déjà quatre sélections) et faire exploser les ventes de produits dérivés (qui ne rêve pas d’une poupluche Arnaud Méla, franchement ?). Bref, les Anglais sont prévenus, si un jour Arnaud Méla devait jouer le méchant dans James Bond, le film durerait 7 minutes et mettrait un terme à la franchise. MOI AUSSI JE VAIS LAISSER POUSSER LA BARBE ! 5 – Lionel Nallet (choisi par Capitaine A’men’donné) Regardons la réalité en face : le XV de France n’a rien à espérer de cette Coupe du monde. Aussi, en prévision de cela, le groupe aura besoin d’un spécialiste de l’échec. Et Lionel Nallet, c’est 38 ans d’expertise de la loose. Déjà, il est né à Bourg-en-Bresse. Ensuite, découvrant le haut-niveau avec Bourgoin, il perd 4 finales dans 4 compétitions différentes avec les Isérois. Il remporte enfin un trophée avec Castres, mais c’est le bouclier européen, une compétition tellement surréaliste que même Auch l’a gagnée. Puis il quitte prudemment Castres, avant que ceux-ci ne parviennent enfin à gagner un match de barrage. Idem avec le Racing Metro, qu’il quittera pour Lyon. C’est dans la capitale des Gaules qu’il remporte enfin le trophée qui couronne sa carrière : champion de France de ProD2. Classe. Heureusement, retour à la normale cette année avec une place de lanterne rouge pour le LOU. Avec un tel CV mêlant choix de carrière hasardeux et occasions ratées, nul doute que Nallet saura prévenir l’équipe de France de trop d’ambition dans cette Coupe du monde. Ainsi, celle-ci pourra se concentrer sur son seul objectif réaliste : le maintien. 6 – Raphaël Lakafia (choisi par Capitaine A’men’donné) En l’appelant à la surprise de tous en 2011, Marc Lièvremont avait invoqué l’un des plus puissant artefacts du rugby français : le Hau du Hakoga Lakafia. Hakoga, en Wallisien, c’est la lignée. Or, celle de la famille Lakafia est ancienne et puissante. Le Hau, c’est l’esprit et le pouvoir de cette lignée. Il se manifeste par le biais de complexes cérémonies de dons. En donnant une cape à un Lakafia, celui-ci se doit de la rendre, au risque de réveiller le mauvais esprit. Marc Lièvremont l’apprit à ses dépends contre les Tonga en le faisant jouer alors que celui-ci avait déjà joué contre le Japon. Ne le mettant plus sur les feuilles de matchs, Lapinou permit au XV de France d’atteindre la finale. C’est aussi comme cela que, sans jouer, Pierre-Gilles a permis à Toulouse et Castres de conquérir leurs derniers titres de champion de France -et a contrario, faire souvent jouer Raphaël a fait plonger le Biarritz Olympique l’an dernier. Ainsi, appeler un Lakafia et ne pas le faire jouer, c’est l’assurance d’un parcours réussi. 7 – Steffon Armitage (choisi par Ketchup-Mayol) On se souviendra aussi de PSA pour sa politique du “Si vous n’en voulez pas, moi, je veux bien vous débarrasser”, nationalisant quelques étrangers selon leur aptitude au funambulisme, leurs capacités lacrymales ou leur amoralité. Pourtant, il en est un que PSA ne peut pas laisser passer : Steffon Armitage, qui par un tour de passe-passe administratif aurait pu, dit-on, être sélectionnable. Si c’est le cas, comment pourrait-on se priver d’un des meilleurs plaqueurs-gratteurs du monde, qui peut vous mettre un mec en ITT de 45 jours juste en lui tombant dessus ? Et cerise sur le gâteau, ce serait la meilleure occasion de faire chier les Anglais depuis Jeanne d’Arc. Et au pire, même s’il n’est pas sélectionnable, on peut le faire rentrer en douce à la place de Mathieu Bastareaud. 8 – Gillian Galan (choisi par Peir Lavit) Parce que 2015, c’est clairement son année : série en cours de 1 match sans blessure, un slip tout neuf et un IMC à faire pâlir Maxime Médard Josua Tuisova. Pour Ouin-Ouin, le timing est idéal pour lancer le Toulousain dans le grand bain.