Si les clubs du Top 14 étaient des mecs en soirée…
par Le Stagiaire

  • 13 April 2015
  • 18

Par Le Stagiaire,

 

Pourquoi la règle du plaqueur plaqué ? Pourquoi poster ses pots de protéines sur Instagram ? Pourquoi Jacques Delmas ?

La capacité de la Boucherie à se poser des questions complètement connes n’est plus à prouver. Ce qui ne nous empêche pas d’en faire une nouvelle fois la démonstration avec cet article qui a pour but d’imaginer à quoi ressembleraient les clubs du Top 14 s’ils étaient des mecs en soirée. De celui qui pense que décapsuler une bière avec un briquet impressionne encore quelqu’un en 2015 à celui qui met sa playlist Deezer alors qu’il n’a pas pris d’abonnement premium (ce qui fait que l’on entend plus de pubs que de musique durant la soirée), il faut reconnaître à l’alcool cette faculté implacable de révéler la part du con qui est en nous. Une nouvelle preuve, s’il en fallait une, qu’on boit beaucoup trop à la Boucherie.  

 

Bayonne : Il a longtemps vécu dans l’ombre de son voisin, plus riche et plus beau que lui. Mais à force de raconter les mêmes histoires, d’user des mêmes techniques de drague et de traîner avec les mêmes ringards, ce dernier a fini par saouler tout le monde et plus personne ne veut l’inviter. Une chance inespérée pour son ancien ennemi !

Malheureusement, malgré la générosité de son tonton qui lui a permis de faire de grosses dépenses en shopping, il a vite fallu se rendre à l’évidence : non seulement il a toujours des goûts de chiotte mais la disparition de son ancien rival ne l’a pas fait devenir un expert de la danse et de la tchatche pour autant. Condamné à faire profil bas, certains n’hésitent pas à dire que le seul moyen pour les deux ennemis jurés de braquer enfin les projecteurs sur eux serait probablement de se mettre ensemble.

 

Bordeaux : Jamais à court d’une bonne musique à proposer, bon danseur, toujours de bonne humeur, c’est sans aucun doute l’un des invités les plus populaires de chaque soirée. Il met l’ambiance, s’entend bien avec tout le monde et a presque réussi à faire oublier son cousin idolâtré par toute une génération de fêtards. Pour tirer son épingle du jeu, il sait cependant qu’il faudra plus que des sourires et des tapes dans le dos. Car s’il a le talent pour viser très haut, il a aussi le profil classique du mec gentil et naïf qui se rend compte à 2h du mat’ qu’il s’est en réalité fait friendzoner trois heures plus tôt.

 

Brive : Il y a quelques années, c’était le prince de la ville. Beau gosse, populaire, barbu et viril à 15 ans, il avait tout pour lui. Malheureusement, le temps l’a rattrapé et a décidé de le punir pour son insolence. Début de calvitie, cicatrices apparentes, séquelles physiques et psychologiques due à la prise précoces de drogues en tout genre, s’il est encore invité c’est avant tout parce qu’il fait peur à tout le monde. Et, si la soirée se termine en baston, tout le monde conviendra qu’il vaut mieux l’avoir à ses côtés. Un raisonnement mis à mal quand on finit par se rendre compte que 95% des générales, c’est en fait lui qui les déclenche.

 

Castres : Personne ne sait qui c’est, mais il est toujours là et il est même régulièrement parmi les derniers encore présents à 4h du mat’. Pire que ça, la légende raconte qu’il s’est tapé la plus jolie fille d’une soirée au nez et à la barbe de tous les beaux gosses qui tentaient de la séduire. 

De plus en plus surveillé par ses concurrents, sa technique du mec mystérieux ne semble plus vraiment faire son effet auprès des filles. Les organisateurs des soirées se méfient et briefent même les videurs pour qu’ils ne le laissent plus rentrer. Sa seule solution pour ne pas se retrouver blacklisté serait de prendre les devants en organisant à son tour des soirées chez lui. Mais pour ça il faudrait déjà que quelqu’un sache où c’est.

 

Clermont : Il ne paie pas de mine, il est mal habillé et il est trop radin pour payer des coups. Cependant, tout le monde l’admire pour son abnégation et sa technique. Ambitieux, il vise toujours la plus jolie fille et sans relâche, va la travailler toute la soirée. Loin d’être ridicule vu de l’extérieur, il s’en sort même très bien, sous le regard surpris de ses concurrents d’un soir. Une à une, il franchit les étapes et se rapproche de son objectif. À 22h, elle rit. À 23h30, ils dansent et se dévorent du regard. À 1h du matin, ils flirtent franchement. À 2h, ils s’embrassent langoureusement sur la piste. À 3h du matin, il pousse la porte de chez elle. À 3h10, payant cash les 8 pintes qu’il a bues pour tenir jusque-là, il lui vomit sur les genoux. 

Enfin, à 3h16, alors qu’il déambule comme un figurant de Walking Dead dans la rue pour rentrer chez lui, il se fait cette éternelle promesse : « La prochaine, c’est la bonne ! »

 

Grenoble : Premier sur place, premier sur la piste de danse, c’est le mec que tout le monde remarque en arrivant. La plupart des invités n’ont pas posé leur manteau qu’il est déjà en train de mettre l’ambiance, de chanter et de discuter avec tout le monde. Sympa, déluré, et involontairement drôle avec ses trois grammes à 21h30, il disparaît en général environ une heure plus tard, non sans avoir raconté à la moitié des convives l’histoire de cette meuf de 22 ans (née en 1993) qu’il s’est un jour fait souffler par un laideron aidé des videurs. Son absence finit par se remarquer, étonne souvent, inquiète parfois, mais au final personne ne semble vraiment surpris quand quelqu’un le retrouve la tête dans les toilettes du premier étage, endormi dans son propre vomi. Bien souvent, la fin de sa soirée fait office de lancement pour celle des autres.

 

Lyon : C’est le petit nouveau. Fraîchement arrivé, il s’est vite fait remarquer avec une langue bien pendue et une certaine assurance. Malheureusement pour lui, la réalité l’a vite rattrapé et après s’être imaginé comme le nouveau roi de la fête, le mec indispensable à inviter, il se rend bien compte qu’il passe finalement ses soirées seul dans son coin, à regarder le fond de son verre en espérant que quelqu’un vienne lui faire la conversation.

 

La Rochelle : Lui aussi fraîchement débarqué dans la région, il n’a qu’une philosophie : « être accepté comme je suis ». Pas seulement inspiré par Amel Bent, il cite aussi volontiers Oscar Wilde, Lao Tseu et son idole, Bob Marley. Nonchalant, toujours en tongs ou pieds nus, il préfère les soirées « barbecue » aux virées bling bling en boîte de nuit. Toujours avec sa guitare sur le dos, il a un peu de mal à s’adapter aux différentes situations. Très à l’aise lorsqu’il organise une soirée chez lui, il vit mal les soirées chez des tiers, qu’il agace parfois un peu trop avec son attitude sans-gêne. Trop je m’en foutiste pour se faire de vrais amis, il va finir par ne plus être invité nulle part. Et attention, car dans les contre-soirées moins fréquentables sur lesquelles il risque de devoir se rabattre, on cite davantage Mike Tyson que Cioran.

 

Montpellier : Le succès de ses soirées est toujours étroitement lié à un élément bien particulier : la présence au bar de son alcool fétiche (un petit jaune). Sans lui, point de salut. Tel Astérix sans sa potion magique, James Bond sans son Martini ou Ovale Masqué sans sa Smirnoff Ice, un verre lui manque et c’est tout son mojo qui s’évapore. Loin du fêtard incontrôlable et du séducteur indomptable qu’il peut être dans ses grands jours, il devient alors apathique, hésitant, pour ne pas dire franchement chiant. Complètement dépendant, il surveille son verre toute la soirée, de peur que quelqu’un ne le casse ou pire… ne le lui vole (comme quand il était plus jeune et que le gros dur de la récrée lui avait piqué sa carte Pikachu). 

 

Oyonnax : Personne ne pensait qu’il viendrait, mais il est là. Il a fait 3h de route depuis sa mystérieuse demeure perdue dans la montagne pour rejoindre la fête. Dans son coin, verre à la main, il observe la soirée se dérouler sans rien dire. Quand quelqu’un vient lui faire la conversation, il répond brièvement, presque d’une injonction monosyllabique. Il sort depuis peu et pendant de nombreuses années, il ne restait jamais tard. Mais, avec le temps, il se montre de plus en plus à l’aise. Il ne se cache plus derrière les rideaux dès que son regard croise celui d’une jolie fille. Petit à petit, à l’image des a priori que les autres invités pouvaient avoir sur lui initialement, ses horaires de départ reculent. Encore quelque temps à ce rythme, et il pourrait presque être considéré comme un habitué. Mais attention tout de même, dans un élan de confiance, il pourrait oublier ce principe de base qui veut qu’avec les premières cuites, viennent aussi les premières gueules de bois. 

 

Racing : S’il est invité, c’est principalement parce que son père est richissime et qu’il va débarquer avec trois caisses de champagne haut de gamme. Chemise boutonnée jusqu’au col, nœud papillon, coincé comme le tableau d’affichage d’un match de Top 14  un vendredi soir, ce n’est clairement pas la personne la plus chaleureuse de la soirée. Il essaie désespérément de se lier d’amitié les personnes les plus en vues mais il a bien conscience que seule sa situation financière lui permet d’attirer leur attention. Dès qu’ils se retrouvent près de lui, les célébrités locales s’ennuient et s’échappent bien vite des ondes négatives qu’elles ressentent à ses côtés. Un désaveu total pour son paternel, qui, de son temps, était justement la référence absolue en matière de soirées et de popularité. 

 

Stade Français : Sa soirée commence à 17h, devant sa penderie. À 19h, il finit de repasser sa chemise rose préférée. À 19h30, il se remet du gel pour la troisième fois et à 21h30 il essaie d’accéder à la sono pour mettre sa playlist Youtube « Années 80 ». Beaucoup lui reprochent son excentricité, mais en apprenant à le connaître, la plupart finisse par admettre qu’« il est quand même sympa ». Cible fétiche des lourdingues en tout genre qui se moquent de son look et raillent sa prétendue homosexualité, il fait taire les mauvaises langues sur la piste, où son déhanché endiablé attire les filles avec autant d’efficacité que la pesanteur attire son idole Mike Brant vers le sol. Son seul point faible ? À partir d’un certain nombre de verres, il peut se laisser emporter et faire un trait sur sa dignité en enchaînant à la perfection des gestes témoignant son amour révolu pour la tektonik.

 

Toulouse : Il passe la soirée à se balader de pièce en pièce pour raconter ses anciens faits de gloire. Si vous faites l’erreur de lui prêter un peu d’attention, il vous montrera la liste de prénoms tatoués sur son bras. « Toutes mes conquêtes » vous avouera-t-il fièrement, avant de laisser échapper un soupir trahissant une certaine nostalgie. Ça fait plusieurs années que personne ne l’a vu rentrer accompagné, ce qui ne l’empêche pas de dénigrer tous les autres mâles dominants qui lui ont piqué sa place de bourreau des cœurs sans scrupule. Facilement reconnaissable, il commande ses shooters par trois et a pour principe de ne jamais draguer deux filles à la fois.   

 

Toulon : Ce n’est pas le plus beau ni le plus intelligent, mais grâce à l’argent de ses parents (des soixante-huitards permissifs) et aux nombreuses libertés qu’ils lui laissent, il a facilement pu se retrouver au milieu d’une bande de potes talentueux et populaires qui attirent des filles qui ne le sont pas moins. Profitant de leur aura (et de l’immense villa au bord de la Rade que lui laissent ses vieux tous les étés), il enchaîne les conquêtes, sans être toujours très regardant sur la qualité (il admet lui-même un petit faible pour les cougars sud-africaines). Malgré tout, la confiance accumulée lui permet petit à petit de soigner son palmarès. Grande gueule, dragueur insatiable, il n’hésite pas à jouer sur plusieurs tableaux en même temps, ne serait-ce que pour faire chier les spécialistes qui déclarent qu’en ramener deux est impossible.

 

USAP : Ah non c’est un article sur les clubs du Top 14, pardon.