Clermont – Northampton : le CRpar Pastigo 09 April 2015 14 Par Pastigo, Un volcan s’éteint, un être s’éveille. Depuis samedi ma bite est un volcan et l’Anglaise dort d’un œil sur le dos. Il n’est guère d’expression française pour nommer le spectacle de samedi, XV de France oblige. Sans les traduire, préservant ainsi les valeurs de bienséance de notre site, les Anglais parleront de « double anal ». La première leçon à tirer de cette rencontre, et qui n’a rien d’encourageant, c’est que les Anglais se font plier quand ils n’ont pas une coupe de merde. La Coupe du monde approche, et l’image d’une première ligne Marler-Hartley-Cole en sosies de Vanilla Ice est insoutenable. Ce sera là la seule ombre au tableau d’une tournante des plus joviales. Pour bien comprendre ce qu’il s’est passé samedi, enfin pour comprendre tout court comment une équipe qui se fait fesser par le Stade Français retourne le champion d’Angleterre la semaine suivante, il faut remonter à l’avant-match. Nous sommes le 18 juin 1815 et Napoléon 1er voit ses Jiff se faire vaporiser au nord de Waterloo. Allemands, Néerlandais et bien évidemment Anglais sont déjà en train d’acheter des chambres d’hôtes devant des troupes françaises bien esseulées, Teddy Thomas ayant oublié de se lever. C’est alors qu’Azema le Catalan hurle à ses troupes « POUR LA RECONQUÊTE ! », lève un glaive rageur, laisse ses troupes s’élancer comme des bourrins et recule en tribune. Ils parcourent dix mètres, pris par l’ambiance, puis mesurent les risques d’un trop plein d’enthousiasme. Comme un réflexe salvateur, Azema hurle ces mots : « THIS IS NOT A FINAL ! » dans un catalan impeccable. Il n’en faut pas plus pour transformer ces faiblards troupiers en Gaulois meurtriers, la suite appartient à l’histoire. -What are they lauching ? -I don’t know. It’s look a Vincent Deba[PAF !] La stratégie est d’entrée de jeu bien définie et tient en deux consignes claires : – ils ont le ballon : on les démonte. – on a le ballon : HARLEM GLOBE TROTTERS BABY ! C’est à peu de choses près la stratégie mise en place pour chaque match de l’ASM et qui ne marche pas, sauf le jour où ils en ont envie. Brock James, second couteau en l’absence de Camille Lopez, aura la lourde charge de faire oublier l’absence du maître à jouer auvergnat. Il marque les premiers points de son équipe à la cinquième minute, ce que n’avait pas réussi Porcinet depuis septembre. 80 minutes plus tard, on se souviendra à peine de Camille Lopez comme d’un mauvais sosie de la chanteuse. Clermont hésite en début de match entre les prendre par le flanc et les défoncer droit dans la gueule, dans le doute ils font les deux. Les Anglais alternent donc courses latérales et verticales, une fois sur les côtés, une fois sous la pelouse, en réussissant à reculer même enterrés. L’armée française en profite pour organiser un surnombre à l’aile, qui n’annonce rien de bon chez les Britons vilains, quand Nakaitaci décide qu’il n’a pas besoin d’une équipe pour coller six Anglais sur le cul et y va tout seul plein axe. Cette cascade est réalisée par un professionnel, ne réalisez pas ça chez vous si vous êtes un Jiff quelconque. En temps normal, quand l’ASM marque un essai elle en prend un derrière, Rado appelant immédiatement le groupe pour faire un selfie dans les vestiaires. Renaud Lavillenie étant retenu par deux remplaçants sur le banc, les Auvergnats peuvent derechef repartir de plus belle. Les pouvoirs de Philippe Saint-André devenant inopérants à plus de 200km d’une conférence de presse, les internationaux auvergnats redeviennent immédiatement géniaux et Fofana enchaîne les toupies. A peine plus vite et il pouvait bifler les Anglais en cassant leurs plaquages. Le public est en transe comme jamais et hurle GNIIII GNIIII BAAAAAWAWA ! (ici, ici, c’est Montferrand). Les Auvergnats restent calmes et nuancés en jouant comme des All Blacks sous coco, les Anglais rédigeant l’épitaphe à leur mère laissent alors passer Nakaitaci pour un doublé dès la 31ème minute. A cet instant, mieux vaut être endetté les pieds dans la bouse dans les Combrailles que revendre des salariés thaï à la City. Brock James transforme tout, désormais à l’abri d’une sélection en équipe de France. Conscient que Nakaitaci est bien parti pour finir homme du match à sa place, Abendanon décide de prendre le match à son compte, de moins en moins à l’abri d’une sélection en équipe d’Angleterre. En toute humilité d’abord, ridiculisant la défense anglaise pour servir Fofana qui s’en va marquer à son tour. Il prépare son coup fétiche, enfile sa cape et cherche un lapin, pour vivre ses rêves de magicien, profession qui lui fut interdite par sa mère car jugée trop violente. Alors que les Anglais pensent assez bêtement avoir une chance de s’en sortir, Abendanon surgit face à Burrel et l’hypnotise. Il sort un mouchoir, fait un nœud, souffle dessus, et dans un nuage de fumée s’empare de la balle. Il galope 80 mètres jusqu’à l’essai comme un ado derrière un scoot volé. Nick Abendanon, jetant son sort d’interception. Les Anglais sont confiants mais commencent à se demander si ça ne va pas être compliqué. Bonnaire, qui ne supporte pas l’injustice, décide de se sanctionner lui-même en s’infligeant un carton jaune, comme si signer au LOU ne suffisait pas à laver son âme. L’Auvergnat joue avec les nerfs british, en les laissant approcher pour mieux les écraser contre les panneaux publicitaires. Ce serait presque cruel si ce n’était pas des anglais. A ce stade, on ne se demande plus qui va gagner, ni comment, tout l’enjeu tient dans le ZÉRO affiché sur le tableau de score. Il doit rester tel quel, pour que tous les culs de France soient tournés vers l’Angleterre comme des paraboles. Évidemment il fallait que quelqu’un gâche la fête, et comme par hasard c’est un Anglais. Waller marque les seuls points de son équipe, la France range son séant et se contente de pisser contre quelques Mas du sud annexés. Abendanon sera fort justement élu Homme du Match, au regret de Nakaitaci qui s’en veut de ne pas avoir tenté un 1 contre 12. L’Auvergne jouit, la France est fière jusqu’à Paris, le match du Racing n’ayant lieu que le lendemain. C’est ainsi que l’ASM, une nouvelle fois, devient l’immense et l’inégalable Champion de Rien. Cette page d’histoire étant désormais revisitée comme il se doit, nous nous reverrons très bientôt pour redécouvrir la folle épopée gauloise. Nous tenterons donc d’expliquer comment Vercingétorix, l’idole locale, s’est retrouvé en slip devant César après avoir pourtant dérouillé l’armée romaine. S’il semble délicat d’expliquer l’inexplicable, l’Auvergnat moyen en a de tout temps une vague idée.