CO, c’est dur, c’est grave ?par La Boucherie 05 December 2014 11 Par Fidel Castro l’Impie, Aussi inattendu qu’un drop de Mathieu Bastareaud, Fidel Castro l’Impie revient avec un nouvel article sur le Castres Olympique, afin de tenter de comprendre la dernière place d’une équipe championne de France il y a deux ans à peine. Bien sûr, plusieurs penseurs catalans de tendance Martyste ont apporté des éléments de réponse à ce mystère métaphysique, mais le cas castrais semble plus dur – à appréhender – que le cas catalan. « Quand tu baises une laide et qu’un jour, tu baises une belle, tu penses que tu ne vas baiser que des belles. Ça a dû t’arriver, ça m’est arrivé, et tôt ou tard, tu repasses au ragoût ». Cette réplique mythique de Bernie le dingue, aussi légère qu’une charge de Capo-Ortega, illustre malheureusement le début de saison du C.O. Deux ans après avoir touché le Saint Graal, le C.O se retrouve dans une position aussi inconfortable que le pauvre mec qui, arrivant au stade, se rend compte qu’il va passer le match assis à côté de Gérard Cholley. « Ah salut Philippe. Je vais pas te faire un dessin, mais j’ai dû m’étaler un peu. Je t’ai quand même laissé un demi-siège pour ton p’tit cul de gazelle. – T’inquiète pas Gégé, j’ai pris l’habitude cet automne avec Blanco. Et puis, tu sais, je suis sur la sellette depuis 2 ans, alors un demi-siège, c’est grand confort pour moi. » Des symptômes inquiétants mais un diagnostic rassurant Vous l’aurez compris, ça ne va pas fort pour le Castres Olympique, bon dernier du meilleur produit de l’univers. Une place acquise brillamment après la défaite contre le club des anciens du CO Racing, qui rentrait à peine d’un stage éreintant à Hong Kong, où le levage de coude a été la combinaison la plus travaillée à l’entraînement. Même l’étourderie du buteur ciel et blanc, qui avait visiblement oublié ses lentilles de contact, ses crampons et son tee dans le bus, n’a pas suffi pour éviter ce naufrage. Des ballons rendus plus vite – mais moins bruyamment – que la pizza de Gavin Henson sur la banquette d’un train, des sorties de balle aussi rapides qu’Andy Powell sur l’autoroute, des joueurs aussi réactifs et vivaces que Mike Phillips devant un McDonalds : autant de symptômes qui font du CO la brebis Galleuse du championnat. « Mais quelles sont les causes de ces symptômes Michel ? – Eh bien ma chère Marina, il semblerait que cette équipe souffre d’une petite proctite. Mais la situation n’est pas désespérée, il faut tout simplement que les joueurs se sortent les doigts du cul. » « Vous voyez Marina, ça va tout de suite beaucoup mieux » Des joueurs parfois imbibés et souvent inhibés Oh surprise ! Les joueurs auraient donc une part de responsabilité dans ce fiasco ? Bien sûr, les mecs ne tombent pas des ballons exprès, ne se font pas bouger en mêlée exprès, ne ratent pas des plaquages exprès. Malheureusement, l’arbitre ne peut demander la vidéo que pour juger l’intention de faire mal, pas encore l’intention de mal faire. 9e journée, UBB-CO : Malgré ses santiags de deux kilos, Blair Connor arrive à se frayer un chemin entre deux défenseurs Castrais. Le problème est avant tout mental. Pourtant, à l’image de ce que l’on peut voir le Samedi soir au Pop Art, l’ambiance dans le groupe est bonne. Sur le terrain, plusieurs joueurs surnagent : Capo Ortega, Gray, Beattie, Kockott ou Lamerat, pour ne citer qu’eux. En même temps, j’aurais du mal à en citer d’autres. Trop de joueurs, parmi les cadres censés jouer le rôle de moteur de l’équipe, ne sont pas à leur niveau. Il paraît difficile de remettre en cause leur attachement au club, mais leur manque d’initiative et de confiance est criant. Et, sur ce point-là, les entraîneurs ne sont pas exempts de tout reproche. Quand Sivi va, tout va, mais quand ça commence à tanguer, il ne semble plus y avoir de capitaine(s) à bord pour recadrer les matelots. Sans moteur et sans capitaine, on rame en Aveyron. En plus d’être inexact géographiquement, ce jeu de mot est totalement pourri. Ce qui donne deux bonnes raisons à Fabien Galthié de préférer les vannes de Mathieu Lartot. Des entraîneurs encore plus dépressifs que Ouin-Ouin ? Oui, oui, c’est possible. Il est vrai que voir Sergio et Darri respirer la joie de vivre sur leur banc, tel un François Trinh-Duc à la veille de l’annonce des sélectionnés par PSA, ça ne doit pas être super motivant pour les joueurs. En partance à la fin de la saison, le duo aurait d’ailleurs proposé ses services à l’ONU pour résoudre le conflit israélo-palestinien. En effet, leur méthode permettrait d’annihiler toute agressivité et forme de violence, même chez les combattants les plus extrêmes. Darricarère, dit « le Darri Cowl triste », ici en transe pour remobiliser ses joueurs Pourtant, Milhas et Darricarère ont fait de belles choses l’année dernière, notamment Darri, qui a réussi à mettre en place un jeu d’arrières à plus de cinq passes, chose que l’on avait rarement vu sous les Lolos. Certes, ils ont profité de la vague du titre, mais même avec la plus belle vague du monde, si tu ne sais pas surfer, tu peux finir entre deux rouleaux, les cervicales en vrac. Autre hypothèse pour expliquer la finale de l’an dernier : le coup de Miaou énorme. Au vu de leurs choix cette année, on peut légitimement se poser la question. Comment expliquer que le premier samedi du mois, on décide d’allumer plus de chandelles qu’il n’y a de cierges à Notre-Dame, alors que le week-end suivant, on relance tout, tel Patrick Bruel tentant le coup de bluff de la dernière chance ? Comment expliquer que pendant un mois, on n’ait eu aucun numéro 9 remplaçant légalement en âge de jouer ? Comment expliquer qu’on voie si rarement, et seulement en Coupe d’Europe, des mecs comme Rallier, Babillot, Kirkpatrick, Dumora ou Evans, qui s’y sont pourtant toujours filés ? Bien sûr, il serait stupide de brûler les idoles qui nous ont apporté tant de joies ces quatre dernières saisons, et là n’est pas le sens de mes propos. Bien au contraire, cela serait sans doute judicieux de faire souffler les Talès, Cabannes, Caballero ou Mach pour quelques semaines, le temps qu’ils se remettent la tête à l’endroit. Plus facile de mettre la tête de l’adversaire à l’envers que de remettre la sienne à l’endroit Le salut du CO dans l’élite passera par des changements dans son train-train quotidien. Le choix – respectable et peut-être judicieux – de ne pas faire de révolution à la mi-saison n’empêche pas une révolte de la part des hommes en place. L’hécatombe de blessés et le recrutement, aussi léger que Cédric Garcia revenant d’une grève de la faim, compliquent la chose, mais c’est maintenant que le groupe doit se ressaisir. « Un recrutement un peu descendu en quantité, mais on a voulu insister sur la qualité pour jouer sur les deux tableaux » La nouvelle cellule de recrutement du CO après le départ des Lolos Ceci n’est pas une blague, mais une phrase prononcée il y a 6 mois par le Manager du CO, Mathias Rolland. OK Beattie, c’est du niveau de Claassen. Mais bon, il est la moitié de l’année avec l’Equipe d’Ecosse. OK Dumora, c’est pas mal pour remplacer Dulin (ou Talès), mais il faudrait penser à le faire jouer. OK Montès. OK Sivivatu, tout le monde le bade déjà ici, mais il ne remplacera jamais Pierre-Gilles Lakafia. OK Paea Fa’a Nonu, tout le monde pensait que c’était le cousin espagnol de Ma’a Nonu. En qualité, pas grand-chose à dire donc. Mais en quantité… on a fait signer le fils Whetton juste histoire de se mettre un petit handicap et atteindre le quota de non-JIFF plus vite. Cela semble la théorie la plus plausible, puisqu’on ne l’a plus jamais vu après son premier match prometteur. Du coup, quand Beattie part en colo avec ses potes à Murrayfield, on joue sans aucun 8 de formation. En premier centre, derrière l’excellent Lamerat, on est passé de Baïkenuku à Bahyawalou. Et en demi-de-mêlée, c’est vrai qu’il fallait être voyant pour soupçonner la sélection de Kockott avec les Bleus. Ça aurait été stupide de recruter un troisième 9 expérimenté dans ces conditions, n’est-ce pas Messieurs les dirigeants ? « Merci Serge, ça fait toujours plaisir d’avoir les conseils d’un expert pour le recrutement ! » Opération maintien : du sang, de la sueur et, espérons, des sourires Une remise en question à tous les échelons du club est ainsi nécessaire. Le maintien est loin d’être impossible mais il faudra se battre pour aller le chercher. Pour finir sur une note d’optimisme, j’aimerais vous dire que le C.O va se maintenir parce que… … un même groupe de potes a réalisé des trucs incroyables il n’y a pas si longtemps …les avant-bras de Rodrigo …c’est pas en jouant contre [club du ventre mou de Pro D2 de ton choix] qu’on va remplir les nouvelles loges …un mec fan de la Boucherie ne va pas se laisser abattre.