Le Labougnat analyse Munster-ASM (9-16)
par La Boucherie

  • 12 December 2014
  • 17

Par Thomakaitaci

Peut-on rêver mieux pour un premier compte-rendu sur un site aussi illustre que la Boucherie-Ovalie ? Une victoire de Clermont sur les terres du Munster, un instant proche de l’extase et c’est peu dire. Surtout quand on sait que c’est un exploit gratuit, que tout le monde aura oublié en avril quand l’ASM se sera faite éliminer en quart au Leinster, en demi par les Harlequins ou mieux, en finale par Toulon. Une gloire éphémère donc, un petit peu comme ce compte-rendu finalement.

L’avant-match

Les remous du Nouveau Classcio © Boudegello-Canal +, Toulon-Clermont se sont fait encore sentir toute la semaine en Auvergne et la question “Nalaga est-il un traître ?” a largement supplanté celle du match de toute façon, perdu d’avance. Il faut dire qu’on les connait par cœur ces matchs à Clermont, où l’ASM domine les débats, brille de mille feux de son jeux de passes et de combinaisons pour prendre des essais en contre. L’art de perdre de façon toujours plus débile est largement institué dans la région. Donc, c’est bien les attaques du vil vendeur de BD de la rade envers l’ailier fidjien qui ont pris la place la plus importante. Les masques Nalaga et les pétitions sont déjà en cours d’élaboration. D’autant plus que c’est Madame Nalaga qui semble se faire du mouron dans un pays civilisé et souhaite revoir sa nature sauvage natale (Point Pierre Villepreux).

Mme Nalaga veut voir la mer. C’est sûr, à Toulon, elle est directement dans la rue.
Mme Nalaga veut voir la mer. C’est sûr, à Toulon, elle est directement dans la rue.


Au niveau des équipes, Azema LE CATALAN a décidé de ruser en titularisant Camille Lopez LE CATALAN et Sébastien Vahamaahina LE CATALAN, tout juste revenus de leur stage rugbymen anonymes à Marcoussis. Tactique perspicace, le Munster n’y a vu que du feu en pensant jouer l’USAP, comme la saison dernière et ainsi réédité la promenade de santé (36-8). Ce qui se confirme dans la composition d’équipe mise en place par Anthony Foley : le technicien irlandais ayant décidé d’envoyer son meilleur atout, Nigel Owens, en week-end dans le centre de l’Angleterre et de titulariser Pat Howard, l’ancienne star de l’ASM (dont l’association de feu avec Laurent Soucaze et Sébastien Kuzbik reste un souvenir mémorable). Certains ont voulu nous faire croire que c’était un jeune du centre de formation, mais ce sont les mêmes qui affirment que Castres n’est pas dans l’Aveyron. Nous ne sommes pas dupes !

 

 Les supporters du Munster provoquent Cudmore dès le bistrot. Habile.

Les supporters du Munster provoquent Cudmore dès le bistrot. Habile.

 

Le stade est rouge vif. La Red Army est chauffée à blanc… par la sono du stade (quelle invention utile, n’est-ce pas les Montpelliérains ?) Ils sont tout rouge des pieds à la tête. Même leur peau et leurs cheveux sont teints… (On me dit dans l’oreillette que c’est naturel, désolé). Clermont a remis son beau maillot blanc-CGI des grandes occasions, le maillot du mensonge ©, prêt à se faire maculer de boue, de sang et de larmes, tant la défaite annoncée sera une nouvelle fois cruelle.

Le Match

Début de match en fanfare © – je dirais même plus en fanfare Lady Gaga – des Auvergnats dans ce derby international paysan. (Oui parce que Limerick c’est aussi développé que Brive, faut le savoir). Un essai de Fritz Lee d’entrée, des passes en veux-tu en voilà, des gestes techniques à tire-larigot, comme on dit chez nous, un essai de Fofana après un raffut nalgesque et surtout – ce que personne n’a vu mais qui est le vrai geste intelligent qui permet à l’action d’aller au bout – le leurre de Nakaitaci. Bref, tout concordait pour une défaite avec les honneurs ©. D’autant plus que l’on pouvait déjà voir les signes de la défaite, savamment disposés : la cagade de Nalaga devant la ligne d’essai, les tentatives brockjamiennes de Camille Lopez devant le but. Non, encore une fois, on allait assister à un chef d’œuvre de lose, à un monument de défaite imméritée de la part de Clermont.
Et d’un coup, cette belle mécanique s’emballe. Pas de la faute de Clermont, non, mais de celle des Irlandais. Pas forcément alertés par le début de match, les Munstermen pensent encore qu’ils affrontent l’USAP. Alors, ils s’en donnent à cœur joie dans les choix douteux, les maladresses, les erreurs techniques. La tactique est simple, elle est copiée sur celle du XV de France : ne pas faire de passes, foncer tout droit ou taper tout droit.

 

 Keatley, on dit comment « Tape aussi fort que t’es con » en irlandais ?
Keatley, on dit comment « Tape aussi fort que t’es con » en irlandais ?

 

Impossible de perdre dans des conditions pareilles. Azema tente tout en laissant Rado sur le terrain jusqu’au bout, et en faisant rentrer Jonathan Davies. Mais non rien à faire. Les Irlandais attaquent avec un QI de poule. Vers la 60ème (je dis ça pour faire beau, en fait je sais plus), les Rouges trouvent enfin une combinaison qui leur permet d’avancer : le retour intérieur de Keatley sur Zebo, David Skrela’s Style. Du coup, il la tente toutes les trois minutes, jusqu’à la fin du match.

Devant tant d’inaptitude à marquer, l’ASM prend les choses en main et commet des fautes, afin de donner l’occasion, enfin, aux Irlandais d’avancer. Ces derniers obtiennent une dernière touche, à 5 mètres de la ligne, mais, tel Guillaume Guirado dans ses meilleurs jours, le talonneur irlandais Duncan Casey envoie son lancer directement dans les bras de Capt’ain Chouly. Désespérés par ce refus obstiné de la victoire, les Clermontois mettent fin au match.

 

 C'est trop facile.
C’est trop facile.

Le bilan :

Nouvelle déception donc pour Clermont qui avait mis tout en place pour perdre de la plus belle des manières. Ils sont tombés cette fois-ci sur plus forts qu’eux dans ce domaine. Cet échec doit alerter le staff du club auvergnat et poser la question d’Azema. Après un tel début de championnat raté (trois victoires à l’extérieur maîtrisées, un jeu spectaculaire, des compositions d’équipe neuves et rajeunies) et la concurrence de plus en plus grande dans le domaine de la lose (ici le Munster, mais on pense bien évidemment à Toulouse, au Racing ou à Montpellier), il est difficile d’imaginer un effondrement final du même niveau que celui de 2014 et surtout celui de 2013. Il est donc urgent de remettre tout ça en ordre, et ce, dès dimanche prochain, en s’inclinant comme il se doit à domicile.