Le Lab’ougnat analyse Harlequins-ASM (13-16)par Pastigo 17 January 2014 7 Par Pastigo Nous voilà arrivés à l’épilogue, le dénouement dans cette poule « relevée » mettant fin au suspense concernant son élu. Relevée, c’est la presse qui le dit. Un peu comme l’enrobage d’une boîte de chocolats toute en dorures et rubans afin de vendre des saloperies à la liqueur. Pour dire, ils ont même tenté de nous fourguer le Racing en guise de sérieux prétendant. Mais venons-en aux faits ! Le match date presque une semaine et il faut faire vite. (Ce qui présente deux avantages : écrire en retard et écrire vite). Pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Goethe, Harlequins signifie Arlequins en anglais. Oui voilà, comme l’USAP en roux. Ça impressionne. C’est pourtant un adversaire réputé coriace, leur point fort étant principalement de pouvoir supporter le maillot au mariage de couleurs le plus dégueulasse au monde. Cette vilaine copie Desigual des marchés a depuis longtemps séduit LE leader boucher tout aussi répugnant de cette équipe, Joe Marler. Joe Marler, c’est le type qui vient chercher un coup de tronche et regarde l’arbitre tout sourire quand il l’a pris. C’est aussi un style, une sorte d’incarnation du cauchemar de toute mère, bien servi par une audace capillaire seule à même de rendre anodin ce maillot immonde. Le punk à chien des piliers, celui qui te taxe une clope tous les matins et qui fait que tu fumes encore de peur de prendre une tarte qui pue. Sauf que Joe, il ne fume pas, il ne perd pas de temps en politesses. D’un point de vue boucher c’est évidemment la star de cette équipe, nous ne pouvions rester insensibles au charme d’un type qui plonge la tête dans les rucks pour y gerber sa 8-6. Pour saisir toute la teneur tactique de ce match il faut bien comprendre comment fonctionne un match de H Cup. Globalement celui-ci oppose deux équipes, rarement plus, parfois moins quand on joue des Italiens. Chaque équipe dispose dans un temps imparti de 80 minutes de 4 tentatives chacune qu’elles peuvent lancer quand elles le souhaitent, le reste du temps est consacré à faire de violents tas. En fonction de l’adversaire l’équipe peut se voir attribuer 5 tentatives. C’est souvent le cas contre les Italiens qui vendent de toutes façon les leurs. Une équipe qui reçoit l’USAP, le SF ou le Racing se voit même attribuer 6 tentatives. On ne sait pas pourquoi mais c’est une tradition. C’est important puisque l’ASM choisira dès l’entrée du match de jouer coup sur coup deux de ses tentatives. Fort jolies dans l’idée, elles finissent lamentablement sifflées par l’arbitre qui signale deux en-avant. N’est pas Yoann Huget qui veut. A l’extérieur, se retrouver avec seulement 2 tentatives disponibles au bout d’un quart d’heure contre 4 pour l’adversaire, ça pue. Et en effet, l’Anglais fourbe qu’est Dany Care nous sort une chistera d’équilibriste qui envoie Hopper, le policier de la série télé, derrière la ligne d’essai. A la pause l’ASM est passée de « faire un gros coup pour se qualifier » à « le bonus défensif c’est bien aussi». Pourtant on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a la place. Les avants marchent bien, la conquête est pas mal, les combinaisons s’enchaînent. Buttin ne pense qu’à percer, mais c’est normal à son âge. Fritz Lee n’aime pas perdre son temps et viole la défense régulièrement. De sorte que l’ASM joue dès le retour des vestiaires sa troisième tentative cette fois-ci réussie par Nalaga. Le schéma tactique désormais classique de l’ASM fonctionne toujours aussi bien. On attend 40 minutes, de toute façon on foire tout ce qu’on tente si on s’y met trop tôt, on les laisse s’épuiser sur la défense et on fait rentrer le banc. Ca marche à tous les coups, sauf quand on foire aussi tout ce qu’on tente quelle que soit l’heure. De sorte qu’après une longue série de tartines près de la ligne il n’y a plus qu’à écarter à l’aile face à une troupe de zombies asthmatiques pour envoyer Sivivatu marquer sur la dernière tentative. Bingo ! Une pénalité plus tard de James (qu’il ratera en finale contre Toulouse pour perdre 9 à 6) et l’ASM s’impose de 3 points chez les Britons qui n’ont plus qu’à regarder le classement du Racing pour retrouver goût à la vie. Et voilà ! Comme l’an passé on n’a jamais été aussi bien placés pour perdre une H Cup ! Premiers du championnat, qualifiés avant la dernière rencontre, ça doit rendre jaloux des petites équipes comme Castres qui n’ont pas les moyens de rêver à un titre. Si on se démerde bien on peut probablement envisager un ¼ à domicile, donc probablement à Montpellier, Nantes ou Lille. Ou peut être quelque part en Irlande au final c’est plus simple. A bientôt mes biquets.