EXCLUSIF! La colère d’Aurélien Rougerie.
par Pastigo

  • 16 January 2014
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Par Pastigo,

 

Ca n’aura échappé à personne, Julien Bonnaire s’est blessé lors de la dernière rencontre de Top14 contre Toulouse. Pour ceux à qui ça aurait échappé quand même, ou qui ne regardent pas les matchs de Toulouse et n’y connaissent donc rien au rugby, il s’est gentiment fracturé l’avant-bras en début de rencontre.
S’il en avait profité pour balancer des grands coups de boule à son bourreau on en aurait sûrement parlé à la Boucherie, mais ce moine trappiste a préféré tendre l’autre joue et disputer toute la seconde mi-temps avec le bras comme un fond de paquet de chips.
D’un point de vue boucher, c’est clairement une attitude de fiotte. En revanche la presse traditionnelle s’est montrée unanime en louant le courage et la force de caractère de Jubon, comme le surnomment tous les gens qui ne le connaissent pas mais s’imaginent être son pote quand même.
Nous sommes les seuls à avoir douté de sa bonne foi dans ce diktat de louanges. Si nous sommes restés silencieux jusque-là, ce n’est pas tant sous la menace et la pression des Illuminatis de la LNR que par flemme, parce que c’est chiant de mettre en page un texte.
Nous n’en avons pas encore la preuve mais nous savons que Bonnaire est la réincarnation de Gandhi qui a pris possession du corps d’un criminel nazi. Ce type dit “s’il vous plait” quand il arrache un ballon, “pardon” s’il réussit moins de 50 placages par mi-temps, c’est dégueulasse.
Et surtout, relayer ses blessures dans les média le met à l’abri d’un rappel de PSA, qui assure que Jubon a triché sur le décompte de ses points retraite.
C’est pas vrai, mais on le comprend.
 

Pourtant une voix s’élève au milieu des éloges. Aurélien Rougerie nous a contactés, exaspéré par la situation, trouvant chez nous le seul écho de son mécontentement. Il nous a donc accordé un court entretien que voici.
 

Boucherie Ovalie : Bonjour Aurélien, tu semblais passablement énervé quand tu nous as contactés, peux-tu nous expliquer pourquoi ?
 

Aurélien Rougerie : Plus que les faits, c’est l’attitude de Julien qui m’a blessé. Jouer les héros pour justifier un arrêt de travail alors que l’équipe a plus que jamais besoin de tous me déçoit. Ok il a un bras pété, mais depuis quand ça empêche de courir ? On plaque très bien avec un bras et plonger la tête dans un ruck toutes les 7 secondes n’est pas si difficile si on serre un peu les dents. Des fractures du bras j’en ai eu 17 dans ma carrière, je n’ai jamais laissé tomber le groupe.
 

BO : Tu penses que cela traduit un manque d’investissement ?
 

AR : Certains joueurs ne se donnent pas à 100%, ça m’ennuie. Ce match contre Toulouse on a les moyens de le perdre de peu, mais on se contente de le perdre tout court. Il faut apprendre à faire preuve de don de soi, parce qu’on a bientôt une très grosse échéance contre le Racing à domicile. Certes on est qualifiés et ils sont nuls à chier, mais on met en péril la philosophie du club si on n’est pas en mesure de gagner de 60 points un match qui ne sert à rien. Quand je vois qu’à côté de ça on bat de justesse les Harlequins dans un match essentiel, je crains pour les valeurs de notre équipe.
 

BO : Ce n’est pourtant pas le seul blessé, alors pourquoi prends-tu la parole cette fois-ci ?
 

AR : Là c’est trop. J’ai eu tort de me taire, j’ai laissé s’installer cette tendance à glander à l’infirmerie et ce n’est pas l’attitude d’un vrai capitaine. Comme personne ne dit rien les mecs saisissent l’aubaine. Lacrampe nous fait le coup à chaque match maintenant, il joue 20 minutes et fait exprès de décéder en déclenchant une tentative de meurtre de l’adversaire. C’est un peu facile ! Moi des décès sur le terrain j’en ai eu 13 dans ma carrière, 10 minutes plus tard j’étais sur le pré après avoir été réanimé par le Samu. Quand on m’a retiré la colonne et que Vern m’a bricolé un tuteur avec des palettes, j’ai assumé mes responsabilités en amenant le club vers sa 8ème finale perdue. On a rien sans rien.
 

BO : Vous en avez parlé avec les joueurs ?
 

AR : Oui, je leur ai calmement fait part de ma déception. Ce fut difficile de garder son sang froid vues les circonstances. En sortant je me suis décoiffé de rage, j’ai sauté dans ma bagnole et j’ai mis un Sardou bien violent pour calmer mes nerfs. J’ai douté aussi, est-ce que je vaux vraiment mieux qu’eux ? Pour m’en convaincre je me suis déboité l’épaule contre un pilier du stade et j’ai fait une heure de contact avec Zirak’. Après m’avoir frappé les côtes avec une bûche pendant l’heure suivante, nous en avons conclu que j’étais prêt.
Pour me calmer je suis aller vérifier les comptes de mon restaurant.
 

BO : Espères-tu encore des résultats cette année ?
 

AR : Franchement c’est pas trop mal. La « Patate de Noël » a bien marché, c’est une patate avec du fromage dessus, mais servie à Noël. Les chiffres sont bons.
 

BO : …
 

BO : Et pour l’ASM ?
 

AR : Si chacun prend conscience du travail à fournir et accepte de voir flétrir un de ses organes vitaux de temps en temps sans pleurer, on est capables d’atteindre le doublé de défaites H-Cup/Championnat. On a l’effectif, reste à donner à chacun l’amour du maillot.
 

BO : Merci Aurélien, bonne chance pour le Racing.
 

AR : A bientôt, et j’espère qu’on aura 5 blessés au moins sur ce match, pour l’exemple, qui boiteront le front fier dès le prochain match à enjeu.