Pourquoi on va piner les Blackspar Pastigo 07 November 2013 18 Par Pastigo, Si vous n’êtes un tant soit peu pas tombés sur ce site par hasard et que vous ne vivez pas en Corrèze, vous n’êtes pas sans savoir que ce samedi aura lieu le choc tant attendu entre La France (c’est nous) et la Nouvelle-Zélande (c’est moins nous et c’est souvent dommage). L’affrontement est attendu du monde entier, en tout cas toute la partie du globe entre Bordeaux et Grenoble trépigne. Les deux finalistes de la dernière Coupe du Monde se retrouvent enfin pour réécrire l’histoire au stylo bille. Et autant le dire tout de suite, l’issue de ce match ne laisse aucun doute quant à une victoire éclatante et nette de notre XV de France. Nous passerons rapidement sur les raisons les plus évidentes de cet enthousiasme. Tout d’abord, nous sommes les meilleurs. On pourrait presque s’arrêter là tellement c’est vrai, je ne sais même pas pourquoi on s’emmerde à acheter un ballon. Certes les esprits chagrins diront qu’on est effectivement les meilleurs, mais qu’on prend que des branlées. Alors, non. Pas que. Elles sont très ciblées et choisies par le XV de France en fonction de leur degré de romantisme. Et puis si ces négationnistes passaient un peu plus de temps à s’enfiler de la bière tiède ils feraient un peu plus honneur à l’optimisme et à la ferveur du Supporter Vrai. On va gagner parce qu’il n’y a rien à gagner. Et là on est bons. Les matchs à enjeu, les trophées dorés, c’est bon pour épater les pays pauvres. Dès que ça brille un peu ces cons-là sont sur le cul, et si on ne leur montre qu’en photo ils croient qu’on leur vole leur âme. Non. Là c’est typiquement le match qui sert à rien, l’antithèse de la finale perdue, celui où même un drop de Trinh Duc va passer sans qu’il ne joue. Mieux, il n’y a pas de bonus offensif donc on va nécessairement gagner avec 3 essais d’avance. Surtout que c’est une équipe qu’on connait bien, les parents des joueurs jouent presque tous à Toulon. C’est aussi pour ça que les All Blacks vont tout faire pour prendre une branlée mémorable. Briller en France quand on est All Black, c’est un coup à quitter le IV Nations pour se retrouver à perdre une finale contre Castres. Quand on a moins de 37 ans et qu’on a la vie devant soi, c’est chaud. Stratégiquement on est au poil. Déjà, Swrarswezweski devrait jouer. C’est bon ça, ça garantit des touches ratées et rendues aux Blacks. Parce que bon, physiquement vaut mieux qu’ils aient le ballon, les nôtres en Top14 on en perd 3 à chaque contact. Du coup là ils l’ont, on se jette dessus avant que les pieds touchent le sol histoire d’espérer les faire reculer un peu et on fait un tas avec au moins 8 joueurs. On attend. On attend. Quand l’arbitre commence à gueuler on sort la balle de la manière la plus dégueulasse possible pour s’assurer un en-avant avant que le 9 ne prenne un indigène sur la gueule. La touche sera donc la pièce maitresse de ce match, ça va être un peu chiant pendant 80 minutes mais généralement le public du Stade de France n’y connait rien et avec quelques références historiques appelant au souvenir d’une équipe morte personne n’y verra rien. D’autre part on a la charnière la plus rock’n’roll du monde. On envoie du nouveau, du jeune, du qui n’a surtout jamais joué ensemble. On apprend que Camille Lopez n’est pas Argentin et qu’un mec comme Talès (qui joue en Pro-D2 à Castres) a une licence. Les mecs ne se connaissent pas (au sens propre, Talès pensait que Lopez était une chanteuse R’n’B) et c’est de loin la meilleure façon de faire jeu égal avec les Blacks. Le rugby moderne, en tout cas chez eux, doit être dynamique et surprenant. On va tout miser sur le surprenant. Avec une charnière complètement perdue, les ballons vont partir dans tous les sens de manière totalement aléatoire et sans logique aucune. Ca va être spectaculaire, à gauche, à droite, chandelle dans la gueule, combinaisons surprises, passé le rire les Blacks seront complétement déboussolés. Ils en viendront même rapidement à se demander quelles sont les règles de ce sport méconnu, l’arbitre ne sachant plus quoi siffler tellement tout semble parfaitement con. Quelques Swarzswzertouches plus tard on fera place à la star du jour, le destructeur d’ailier fidjien, Wesley Fofana. « On a bien rigolé les gars. Mais maintenant c’est l’heure de vous la mettre. Vous voyez le mec là, il vient d’être élu meilleur joueur du Monde de France. Il a marqué des essais mémorables, écrasé tous les adversaires. Et vous savez pourquoi c’est aujourd’hui qu’il va vous piner ? Parce qu’il n’a jamais rien gagné. » Avec un match qui sert à rien comme ça, contre l’adversaire qui ne perd jamais, Fofana nous plante un triplé. Et Kayser les transforme. Globalement on va profiter de ces matches amicaux pour massacrer avec classe nos adversaires, car le temps presse et le VI Nations pointe déjà. Il faut profiter de ces moments privilégiés si on ne veut pas nourrir des regrets en perdant contre l’Ecosse.