La Nouvelle-Zélande destituée de son titre de championne du monde
par Damien Try

  • 17 September 2013
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Par Damien Try

 

Les temps sont durs pour les arbitres. Dans un sport si policé en ce qui concerne le respect de l’homme au sifflet, les affaires se succèdent au sein de l’IRB.
Premier acte ce dimanche, avec le désaveu de l’IRB subi par Romain Poite, aussi connu sous le sobriquet de « classy Frenchman ». Dans un communiqué de presse, l’IRB a indiqué explicitement qu’il était « incorrect de la part de l’arbitre Romain Poite de donner un carton jaune à Bismarck du Plessis à la 17ème minute ». Le pacifique Bismarck devra tout de même passer en commission de discipline ce mercredi 18 septembre, mais gageons que celle-ci devrait se montrer clémente.

Le précédent étant établi, l’IRB s’est sentie obligé d’appliquer la même politique à des matchs antérieurs. De la même façon que le vidéo-arbitrage remonte désormais jusqu’à 2 temps de jeu avant l’essai, il a été nécessaire de gratter plus loin dans le temps afin de réparer les injustices arbitrales.

C’est ainsi que le coup de tonnerre a retenti ce matin : après moult re-visionnages attentifs de la finale de Coupe du Monde 2011, l’IRB n’a eu d’autre choix que de retirer le titre aux Néo-Zélandais. En effet, à la lumière de la fameuse vidéo Youtube « Autopsie d’une finale » et des messages sur le forum Rugbyrama, il apparait clair que l’arbitrage de Craig Joubert, qui comme Romain Poite est humain et donc faillible, fut bien trop indulgent envers la troisième ligne All Black dans les rucks, et que la pénalité de Stephen Donald n’est probablement pas passée.

La joie fut de courte durée dans le camp français, puisque la commission s’est ensuite penchée sur la demi-finale France – Pays de Galles. Ses conclusions sont sans appel : l’arbre généalogique d’Alain Rolland a troublé son jugement et l’a fait injustement sanctionner d’un carton rouge le capitaine Sam Warburton. L’infériorité numérique durant la majeure partie de la rencontre a donné un avantage déloyal à l’équipe de France, et celle-ci voit la victoire lui échapper. C’est donc le Pays de Galles qui est sacré champion du monde 2011, deux ans après la finale, ce qui est toujours plus rapide que la détermination définitive d’un classement du Tour de France.

Ces nouvelles mesures ne font pas l’unanimité, qualifiées par certains de « révisionnistes ». Elles ont cependant un fervent supporter en la personne de Pierre Berbizier, qui « a voué sa vie à rétablir la vérité à propos d’un certain match de 1995 ».