Le Labo'ccitan analyse Toulouse-Trévise (35-14)
par Le Stagiaire

  • 14 January 2013
  • 14

Par Le Stagiaire

Contexte du match : 

Ca y est, c'est le retour de la Coupe d'Europe, cette compétition que même les pauvres, non abonnés à Canal, peuvent suivre sans se taper les angoisses du streaming foireux. Après une journée de Top 14 la semaine dernière, cet avant-dernier match de poule de H-Cup est responsable d'un enthousiasme à peine contenu chez tous les amateurs de rugby. Allez, avouez. 

THE EVENT OF THE YEAR OF THE 2013 !
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Pour l'occasion, la Boucherie réitère son opération “Marquage pour tous”, suivie avec succès par Clermont et Toulon notamment. Comme toujours dans ce genre de manifestations, il y a quelques débordements, constatés cette fois-ci du côté de Biarritz, où Bosch (par deux fois !) et Benoit Baby se sont incrustés à la fête. Avant le match de Toulouse, c'est environ 24 essais selon l'ERC (le triple selon France Télé) qui sont inscrits par des équipes françaises. Et pour clôturer ce beau week-end, quoi de mieux qu'un match Stade Toulousain-Trévise ? Non, ne répondez pas c'était une question rhétorique, on va y passer la nuit sinon. 

Alors qu'il le réclame depuis des années, Guy Novès va enfin pouvoir offrir à son public une équipe italienne en spectacle. Imaginez donc ma surprise quand j'ai réalisé qu'on ne leur faisait même pas l'honneur de jouer au Stadium ! Pire que ça, les travées d'Ernest Wallon sont à peu près aussi remplies que celles de Colombes un jour d'entraînement public. Pour compenser, le Stade Toulousain how to get viagra illegaly a bombardé les écoles de rugby des alentours d'invitations. La moyenne d'âge avoisine donc les14 ans, ce qui, à titre comparatif, est 5 fois plus jeune qu'à la Manif' Pour Tous.

Alors que les Trévisans sortent d'un match où ils ont encaissé 40 points en Ligue Celte contre Glasgow, le grand Stade Toulousain est aussi à la peine. Accroché contre Mont de Marsan, incapable de mettre son jeu en place, on va pas se mentir, le Stade Toulousain, à l'image du rugby ou de la Boucherie Ovalie… c'était mieux avant. Cette saison, le roi Arthur du rugby ressemble plus à la version comique d'Alexandre Astier qu'à Sean Connery. En cette période de Noël, j'ai même cru les reconnaître en tombant (de manière toute à fait inopportune) sur Sissi Impératrice. Belle sur le papier mais en fait capricieuse, lunatique (en un mot chiante), cette équipe n'en finit pas de décevoir et ne fait plus peur à grand monde. Comme un symbole, Ovalion a, depuis son lifting de l'an dernier, de plus en plus la gueule d'une peluche porte-clés qu'on achète pour le Téléthon.

Le Téléthon ferait bien plus d'argent en vendant des petits Alexis Palisson.
Le Téléthon ferait bien plus d'argent en vendant des petites peluches d'Alexis Palisson.

Le grand manitou du Stade Toulousain a donc décidé de sortir l'artillerie lourde puisqu'il faut bien en profiter, avec les doublons qui arrivent ma bonne dame, c'est pas demain la veille qu'on en aura à nouveau l'occasion. Exceptés quelques joueurs ménagés et déplacés du terrain jusqu'au banc de touche (Maestri, Fickou, Nicolas), c'est l'équipe type qui se présente face aux Italiens. Des Italiens qui pourraient bien foutre leur équipe C sans que je m'en rende compte puisque de toute façon j'en connais pas la moitié. On notera tout de même l'absence de Burton (le Barbieri de Fleet Sreet), remplacé à l'ouverture par Morisi, international moins de 9 ans.     
Enfin, dernier point intéressant à relever avant le coup d'envoi, la nouvelle fantaisie de Cédric Beaudou à la réalisation du match pour France 2. Après les improvisations visuelles, voilà qu'il nous change la musique de fond lors de la présentation des compositions d'équipe. Imaginez un featuring entre Tchaikovski et Hans Zimmer avec pour résultat une musique d'ambiance parfaite pour une scène où Casse Noisette se battrait en duel avec Jack Sparrow. 

Le film du match : 

Dès les premières minutes du match, on ne peut que se rendre à l'évidence : ce match a tout pour être chiant. Il pleut des cordes, Luke Burgess est titulaire, Matthieu Lartot compte déjà le nombre d'essais manquants pour avoir le point de bonus offensif et les Italiens ont décidé de ne pas se laisser faire. Pire que ça, ils se permettent même d'imposer leur rythme à des Toulousains qui les contiennent comme s'ils jouaient déjà la soixante-dixième minute de jeu et qu'ils avaient

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trente points d'avance. Vincent “Badass” Clerc ne peut pas, une nouvelle fois, s'empêcher de se battre sur le bord d'un ruck et après une faute au sol de Kakovin, Botes ouvre le score et permet aux Italiens de mener 3-0. Vite oubliées, les bonnes résolutions de Jean Dridéal qui avait déjà fait des accrochages tout en empoignades et en gros yeux une spécialité en 2012. M'enfin, mieux vaut qu'il fasse ça sur le terrain qu'en rentrant chez lui avec sa femme, sinon c'est un coup à finir obèse et au Stade Français dans deux ans, avec les posters du Monde du Rugby comme seuls souvenirs de sa gloire passée. 

Il faut quelques minutes pour que les Toulousains remettent la main sur le ballon. Le huit de devant emporte tout sur son passage et Ô miracle, Jauzion prend même un intervalle. Malheureusement un Italien vient se jeter dans son déambulateur et Papy Jauzy s'écroule dans les 22 adverses. Le talent de Burgess fait le reste. Le demi de mêlée australien tente un départ au ras et perd le ballon dans la foulée. Heureusement, Wayne Barnes pénalise les visiteurs et après avoir fait mumuse avec la première ligne adverse et échoué à quelques mètres de l'en-but, Botha finit par relever et réussir à aplatir le premier essai de la rencontre. Oui oui Mathieu, plus que trois avant le point de bonus offensif. 

Quelques instants plus tard, les champions de France sont de retour dans les 22 adverses avec une touche qui, première surprise, est lancée correctement par le Servat Du Pauvre et, deuxième surprise, va aboutir à une tentative d'attaque en première main. Mc Alister court en travers sur quinze mètres et, après avoir feinté la croisée avec la moitié de la ligne de trois quarts et l'arbitre de touche, balance un parpaing que n'aurait pas renié Bardy à Yannick Jauzion. Le pauvre Yannick n'a pas les réflexes d'antan et est bien incapable de maîtriser la balle. Un Italien qui passait par là ne se fait pas prier, la ramasse et lance une contre-attaque de 80 mètres. Il joue bien le 3 contre 1 et Bienvenuti dépose Vincent Clerc à la course pour aller inscrire le premier essai de l'équipe italienne. Vous ne m'empêcherez pas de penser que si l'ailier toulousain mettait autant d'enthousiasme à plaquer ses adversaires qu'à retweeter les messages d'amour de ses groupies, il aurait pu faire autre chose que tenter vainement de s'accrocher au short de son adversaire.

En plus d'être systématiquement pénalisés en mêlée, les Trévisans vont être injustement la cible de Wayne Barnes, notamment sur une action où Gary Botha, alors au sol, va nous gratifier d'une très jolie imitation de David Marty refusant de lâcher sa balle. Liane Foly n'aurait pas fait mieux. Probablement séduit par la performance du talonneur sud-africain, l'arbitre du match décide même de rendre la balle aux Rouge et Noir. 

N'arrivant pas à choisir pour qui siffler, Wayne Barnes décide de faire un entre deux. L'occasion pour Lamboley de rouver qu'il peut être utile.
N'arrivant pas à choisir pour qui siffler, Wayne Barnes décide de faire un entre deux. L'occasion pour Lamboley de prouver qu'il peut être utile.
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S'en suit un festival de touches ratées, de fautes italiennes sur mêlée et plusieurs pénalités manquées. Quelques unes réussies aussi. Après un énième travail de sape (éléments de langage journalistique) des avants, Albacete s'en va inscrire le deuxième essai toulousain. Mais la botte du buteur adverse, qui porte donc bien son nom, permet aux Italiens de rester à flot (élément de langage journalistique, deuxième) et les joueurs rentrent aux vestiaires sur le score de 14 partout.

Guy Novès sur le bord du terrain, semble bien sceptique. A noter qu'il a sorti, en ce jour de grand froid, la panoplie complète : polaire Quechua, grosse doudoune, écharpe rouge de Christophe Barbier. Il ne lui manque plus que les moon-boots et les moufles (apparemment prêtées à Luke Burgess) et on pourrait penser qu'il est venu directement à ski. 

Si vous avez lu jusqu'ici, sachez que l'idée de devoir raconter la deuxième mi-temps m'est aussi très douloureuse et pénible. Je tâcherai donc d'être bref. 

La touche étant catastrophique, Novès décide de faire rentrer Christopher Michelangelo Tolofua au talon. Le pack toulousain ne perd en tout cas pas au change en puissance puisque le huit de devant va continuer à marcher sur son adversaire. Les Italiens ne savent pas quoi faire pour arrêter la progression et sans les conneries de Burgess, la sanction serait tombée depuis bien longtemps. 

De bonne humeur après la pause, l'arbitre décide de gracier le pilier italien tout juste rentré et l'envoie sur la touche à l'abri 10 minutes. Avec les conditions climatiques et le niveau de ses trois quarts, Toulouse décide de ne pas changer une stratégie qui gagne et persiste dans sa version “New Generation” du jeu à la toulousaine. On s'attend d'ailleurs à un nouvel essai à zéro passe ou au moins un petit show de De Pénalité pour régaler le public. Finalement, Burgess décide d'ouvrir à dix mètres de l'en-but et Mc Alister dépose le ballon d'une passe au pied dans les bras de Vincent Clerc qui n'a plus qu'à aplatir. Ca tombe bien c'est ce qu'il fait encore de mieux et c'est toujours ça de plus que Yoann Huget. De plus, Lartot trépignait d'impatience à l'idée de nous faire un nouveau point “X-essai-avant-le-bonus-offensif” et de sortir sa calculette pour nous étaler les impressionnantes stats de Jean Dridéal. En même temps il est vrai qu'une personne qui commencerait à s'intéresser au rugby depuis six mois serait surprise d'apprendre qu'un ailier du Stade Toulousain a eu l'occasion de marquer 35 fois en Coupe d'Europe. 

On assiste ensuite à une quinzaine de minutes d'une purge que j'ai subtilement résumée sur ma (fausse) prise de note en “45-60ème : On se fait chier”. C'est dans les environs qu'Albacete se décide à montrer comme il a de grandes jambes. Il remonte le terrain, cassant les fausses tentatives de plaquages de pauvres Italiens qui se trouvent sur sa route. Burgess, avec l'enthousiasme qu'on lui connait, sort la balle et sert Mc Alister qui, effrayé à l'idée de transmettre le ballon à Jauzion, préfère balancer une longue passe sautée directement sur l'aile. Et contrairement à ce que la logique rugballistique® voudrait, ce n'est pas cette fouine de Vincent Clerc qui attendait tranquillement de pouvoir s'accaparer la gloire et un point de plus dans sa note du Midol, mais Florian Fritz qui plonge avec grâce et élégance derrière la ligne. Le point du bonus est dans la poche, la victoire est presque acquise, on a donc plus aucune raison de s'infliger ce match de merde… ce que je vais pourtant faire, plus par flemme de chercher ma télécommande que par conscience professionnelle.

Très belle tête de Gaël Fickou au deuxième poteau
“Très belle tête de Gaël Fickou au deuxième poteau !”

Après cet éclair de génie de Pato (qui n'a pas été attaquant au Milan AC pour rien) et cet essai à trois passes qui a permis de libérer tout un peuple (mais pas l'otage en Somalie, on peut pas tout avoir), nous pouvons donc retourner à notre niveau de jeu à peine plus élevé que sur n'importe quel terrain de fédérale. La fédérale, ce niveau qui, s'il apprenait à lancer à peu près correctement, irait si bien à Christopher Tolofua, coupable d'un plaquage haut et sanctionné logiquement d'un carton jaune. Trois cartons en deux matchs contre des Italiens, avec des stats pareilles, heureusement qu'il ne joue pas à Biarritz sinon ça serait un coup à ce que ça se finisse en incident diplomatique tous les ans.

Par respect pour les familles des victimes, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de revenir en détails sur l'essai de Yoann Huget dans les dernières secondes. Contentons-nous d'être beaux joueurs et de le féliciter. Le sourire sur son visage et la danse de ses bouclettes au moment d'aplatir suffit à nous faire relativiser ce qui est, au final, un non-évènement. Il fallait bien que ça arrive. 

Les joueurs : 

Le pack aurait difficilement pu dominer plus, sauf peut-être en faisant pousser les Italiens contre leur propre camp. La touche a été catastrophique et il aura fallu l'entrée de Tolofua pour remettre un peu d'ordre. Pour vous dire. Derrière, Burgess justifie à lui tout seul la préférence de ses compatriotes pour le foot australien et comme tous les ans à cette période, Mc Alister se contente du service minimum, concept qu'il a dû découvrir avec joie lors de son arrivée en France. A chaque balle touchée, Jauzion semble lancer un vibrant appel à nos responsables politiques pour mettre sur la table le débat de l'euthanasie et même Fritz ne semble plus avoir le courage de se battre pour deux. Clerc aura encore fait de jolies conneries, compensées par un essai qui les fera oublier avec autant d'efficacité qu'une photo de lui avec un petit enfant hospitalisé. Huget a l'air content d'être là. Personne ne sait pourquoi pas mais du coup on est content pour lui aussi. Après tout, comme le disait Prévert : “Et si on essayait d'être heureux ? Ne serait-ce que pour montrer l'exemple”. Poitrenaud a été bon sous les ballons hauts (comme d'habitude) et n'a pas fait de conneries (pas comme d'habitude).

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“Merci Christopher, à l'année prochaine. William ? William ?”

 

Conclusion :

Encore un match où, bien caché derrière un score illusoir et flatteur, le club va pouvoir se trouver mille excuses pour justifier le niveau de jeu exécrable qui sévit au Stade Toulousain depuis quelques semaines et, soyons réalistes depuis deux ou trois ans maintenant. Les Italiens étaient valeureux, ils pleuvaient, on avait des absents, on va monter en puissance

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pour les phases finales et j'en passe. Foutaises. Le fait est que Toulouse se repose sur des individualités et un pack énorme. Incapable d'aligner trois passes derrière, pas un essai sur lancement de jeu depuis des lustres et surtout une nonchalance et une résignation sur le terrain qui font mal, mal, mal comme une chanson de Christophe Maé. Les joueurs semblent tout simplement se faire chier. Et nous donc ! 
Peut-être que quand “René La Taupe Bouscatel” aura fini de lorgner sur la mairie de Toulouse et de faire des sonneries de téléphone portable, il aura le temps de jeter un coup d'oeil sur le terrain et de voir que le niveau de jeu de son club empire match après match.
Quelque chose semble clocher dans ce groupe et à moins d'en faire partie, difficile de dire à quel niveau. Et quand on voit le niveau des autres équipes européennes et françaises, on se rend compte que le seul suspense du match à Leicester sera de savoir contre qui Toulouse va s'incliner en quart de finale, s'il parvient à se qualifier bien sûr. 
Dur dur à accepter quand on connaît l'histoire et les capacités de ce club, mais cette saison pourrait bien être une saison blanche pour les Rouge et Noir. 

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