Le Lab'ougnat revient sur ASM-RCT (24-21)
par Pastigo

  • 12 November 2012
  • 14

Par Pastigo,

 

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ine;”>Le Contexte :

Des semaines que ça dure. On nous annonce la rencontre des Titans, le Choc. Enfin surtout celui du RCT d’ailleurs, le sympathique et attachant Auvergnat redevenant vite ce gros con anachronique sitôt l’Amour est dans le Pré terminé. L’élu est là et l’heure de faire tomber les jaune et bleu le nez dans leur propre sillon de bouse est arrivée, et avec ça punir leur affront au bon goût vestimentaire. L’équipe de mercenaires malpolie -quand elle rencontre les Parisiens ou Toulouse- devient alors l’étendard de Canal+, L’Equipe et Rugbyrama réunis. Je n’ai pas consulté Doctissimo mais je ne serais pas surpris qu’ils aient profité de l’occasion pour concocter quelques hors-séries sur l’obésité morbide ou « La sodomie, ciment du couple ? ».

La forteresse imprenable. Tranquille, sereine, décontractée.

 

Mais dans l’ombre de l’affiche, loin des micros et des flashs, un fait divers se déroule dans l’indifférence. Quelque part dans le petit appartement de sa grand-mère, cerné de centaines de boites de préservatifs encore emballées « parce qu’on ne sait jamais, sur un malentendu », toute la semaine durant notre ami Pilou fomente son suicide social. Je le dis, je suis le seul à lui avoir tendu la main. Le supplier de faire appel à la raison, de faire preuve de retenue, mais rien n’y fera et le public gloussera de ce navrant spectacle d’un homme seul face à ses derniers gestes désespérés.

Aujourd’hui il vous dira qu’il s’agissait de l’illustration des traditionnelles sodomies arbitrales toulonnaises. Nous savons tous qu’il parlait des jeunes paysannes auvergnates à consoler. Le voilà errant, les yeux vides et boitant. Le vent s’engouffre et résonne dans son anus trop ouvert, telle une porte des étoiles qui ne transporte que vers un monde de désolation. Toutes nos pensées vont vers sa famille, ses amis, ses ex imaginaires.

Le contexte est cependant prompt à l’excès de confiance. Le RCT détruit à peu près tout là où il veut et l’ASM se voit amputé de son équipe A, partie au Stade de France pour voir France-Australie. C’est à dire qu’obtenir des billets à si bas prix et si bien placés pour un match international, c’est une aubaine à ne pas rater.

Le film du match :

Dès le coup d’envoi effectué par Roger Bacon Wilkinson (blague pour rentiers et CSP+) les jaunards s’emparent de la gonfle sans toucher Bastareaud (blague pour con moyen). S’en suit une relance depuis leurs 22 et une percée démoniaque de Sivivatu remontant tout le terrain. Devant la ligne Masoe sauve l’essai sans détruire qui que ce soit et en ne s’aidant que de son index. T’as changé Chris.
C’est passé tout près (donc ce n’est pas passé) l’ASM veut marquer les esprits et prouver à son public qu’il va être très énervant. D’ailleurs pour montrer à quel point il est colère, James claque un drop et ouvre le score. Ce n’est pas évident mais ça reste toujours moins risqué que de claquer Botha.
Un plaquage un peu haut de Sivivatu, donc mi-cuisse mi-genou, permet à Jojo de se payer une petite pénalité de 50 mètres avec prise d’appui sur la transversale pour le style.
Le match démarre vraiment sur un rythme soutenu, ça envoie des deux côtés et on se prend déjà à s’exalter avec un peu de honte devant un match de Top 14. Sympa d’ailleurs d’avoir programmé BO-USAP juste après, c’est bien cruel, un peu comme déchirer un ticket gagnant de l’Euromillions devant un ouvrier de Candia.
Quelques fautes plus tard, WillSmith&Wesson permet à son équipe de prendre l’avantage et c’est pénible. A ce sujet, Bardy est génial. C’est un super joueur vraiment prometteur en plus d’avoir un vrai potentiel boucher. Cependant il me fait un peu penser à un jeune qui vient d’avoir son permis sans passer le code, je t’invite mon jeune ami (remarque ma retenue, nous n’habitons pas loin) à potasser un peu les règles. Alors je sais, c’est chiant, et de toute façon même les arbitres ne les connaissent pas. Mais lis au moins les titres et les trucs en gras quoi.

Le match est toujours « lancé comme un frelon » et pour défier Wilkinson et sa transversale James se tape un poteau. Du coup Wilkinson c’est un peu une princesse anglaise qui aurait réussi.
Clermont vient régulièrement mettre à mal Toulon sur ses points forts, à savoir le bourrinage dans les rucks, les décalottages sur placage et une mêlée franchement efficace qui sert pourtant d’habitude aux entraînements en opposition. On ne fait même plus attention aux en-avants devant ce match agréable, et l’arbitre non plus.

Nalaga s’offre une « percée tout droit » en se débarrassant de deux défenseurs, comme un Bastareaud mais en mouvement. L’ASM met la pression devant la ligne adverse et Chaume dans un mouvement d’une rare élégance au ras n’aplatit pas. James utilise ses pouvoirs Jedi pour faire éjecter la balle en arrière dans les bras de Nalaga qui s’en va marquer sans trop comprendre. L’arbitre accorde 5 points ésotériques et James rajoute 2 points gravure de mode.
Très croyant, Nalaga y voit un puissant signal divin et ne se sent plus de sorte qu’on le voit partout. Il vient même mettre une grosse pression sur Armitage en faisant « BOUUUUUH », ce dernier dégageant son camp comme il peut pour pouvoir se mettre en PLS.

Les Clermontois monopolisent le ballon et envoient du jeu, mais les Toulonnais défendent bien et tentent des contres. Si le score avance peu d’un côté comme de l’autre, c’est un bon exercice de cardio-training.
Et comme un Clermont-Toulon c’est quand même pas un bal des débutantes, les premières sorties sur décès arrivent rapidement. Stanley remplacé par King d’abord, puis Martin par Lapeyre. Un hipster d’un coté, un ragondin de l’autre.
De pénalité en pénalité (sans S, y’en a que deux) la mi-temps approche sur un score serré de 13 à 9. L’initiative est clairement auvergnate, mais cette saleté de Varois se défend évidemment bien. Le public fait du bruit mais avouons que ça ne fanfaronne pas trop.

Mourad a préféré regarder ce match à la maison.

 

Et il a bien raison. Pourtant le début de la seconde mi-temps est encore à l’avantage des rugueux montagnards, conclu par un bel essai de King. Celui-ci échappe au non-placage de Giteau et s’en va aplatir devant un Bastareaud les bras en l’air. Ce dernier ne pouvait rien faire, puisque King est passé en mouvement à plus de 25cm de ses bras, il préfère alors signaler un écran de Rougerie. Peut-être qu’il y a écran d’ailleurs, mais comme la question ne se poserait pas si Giteau ne s’était pas complètement troué… 18 – 9, on commence à être pas mal. Ca tombe bien, c’est quand on se sent bien qu’on décide généralement de se laisser piner. Toulon reprend doucement l’initiative et va finir par monopoliser la balle. Ils en veulent les cochons, et savent provoquer les fautes des défenses adverses. Ca sentait bon l’insouciance et le printemps et voilà que ça commence à sentir le vieux pigeon dégueu, ils percent de plus en plus et nous malmènent. Le Clermontois, qui n’a pas le budget ni le banc du RCT, souffre physiquement et commence à s’énerver. C’est en général le moment où Canal+ fait des gros plans sur Cudmore, comme un journaliste de BFMTV qui serait au courant de l’imminence d’un tremblement de terre. Sans craquer, les jaunards enchaînent pourtant les fautes et Toulon se rapproche dangereusement. Dans un ruck, Rougerie tente de gratter un ballon en restant bien sur ses appuis. Comme c’est parfaitement interdit, il écope d’un carton jaune. (Ceci EST une sodomie arbitrale, mais nous y reviendrons tout à l’heure). Wilkinson en profite pour égaliser. 18 – 18, il reste 5 minutes et on joue à 14. Au loin j’imagine déjà Pilou chercher le meilleur bouli de taupe à défleurer. 21 – 18, 21 – 21, je n’ai même plus envie de gagner ce match, je veux juste que Pilou décède.

Lors d’une ultime relance clermontoise après la sirène, Giteau plonge et éjecte le ballon en touche. Voilà, je me dis que c’est fini, et que finalement un nul ce n’est pas si mal.Quand tout à coup je suis pris d’un immense désir sexuel pour l’arbitre qui refuse que les forces du mal s’en sortent comme ça et siffle une pénalité pour Clermont. James approche, jette un regard au monde, s’élance et gagne. Puis il se retire comme un prince. De son coté Giteau s’est agité tant que possible pour expliquer qu’il n’a pas volontairement éjecté le ballon en touche et qu’il a tenté de s’en saisir. Bien.

Accordons lui le bénéfice du doute et analysons la situation : Il y a deux conclusions possibles. Soit Giteau est un vilain petit tricheur, soit c’est le plus gros débile du monde.
Imaginons que je sois un joueur professionnel, devant un ballon qui rebondit je vais :
-ne pas le regarder
-plonger pour m’assurer de n’avoir aucun appui, rappelons qu’au rugby le ballon est ovale
-tendre l’un de mes bras dans la direction opposée

Je pense que non. Je pense également que Betclic aurait proposé une cote de 40 contre 1 pour la réussite de cette manoeuvre. Et je pense que Giteau n’est pas un imbécile, mais bien un petit malin qui a tout mis en oeuvre pour faire passer un acte manifeste d’anti-jeu pour un émouvant geste de maladresse, puisque il était seul et qu’en contrôlant le ballon il prenait 3 clermontois sur la tronche (donc assurément la même pénalité).
Maintenant, s’il insiste pour dire que ce geste était tout à fait noble et dénué de mauvaise pensée, je lui rappelle qu’Aix En Provence serait ravi de faire signer un international de son niveau.
Ah oui au passage, cette vilaine faute permet de sauver le point de bonus défensif…

Voilà, je te laisse le choix très cher, soit tu acceptes de t’être fait chopper et on dit que c’est le jeu, soit tu cries au monde entier à quel point tu es débile et mauvais.

Voilà donc une victoire pas évidente, mais en tout cas un beau match. Évidemment il y a de quoi pourrir du Toulonnais pendant quelques jours et le chef ne s’est pas gêné pour rappeler que les Clermontois n’envahiront pas le terrain pendant le Clermont – Toulon des phases finales (Note du Stagiaire : En fait, ce tweet était de moi mais je suis flatté que tu aies pensé qu’il était d’Ovale). Mais en ces temps de crises il ne faut pas rater l’occasion de rigoler un peu, encore moins en Auvergne où nous en sommes encore à lutter contre l’exode rural des années 60.

Les joueurs:

Coté ASM, la première ligne pourtant annoncée comme une seconde main a fait très bonne impression face au monstre toulonnais, mention spéciale à Kotze qui sort un match énorme. Sivivatu et Nalaga sont en grande forme, King qui n’a pas toujours l’occasion de jouer, a marqué des points. Bonnaire fait du Bonnaire, donc un excellent demi de mêlée au jeu au pied précis, en plus de pouvoir jouer 3ème ligne avec aisance.

Pour le RCT, Shaw fait un excellent match. Une sorte de Botha mais en gentil. Bastareaud est presque inarrêtable si on lui laisse

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la minute trente nécessaire à prendre trois pas d’élan. Masoe commence à retrouver son rôle favori du gars qui sauve un match à lui tout seul. Bernard Laporte s’habille comme mon père qui jardine.
On a blessé Gunther, il est donc humain.