Le Lab'Occitan analyse Toulouse-Montpellier (27-9)
par Le Stagiaire

  • 11 November 2012
  • 11

Par Le Stagiaire


Le contexte :

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style=”font-size: small;”>A Toulouse, c’est période de chaos et de désolation. Le couvre-feu est de rigueur passé 20h30 et les consignes sont claires : restez chez vous et évitez de sortir si vous n’avez pas raisons particulières de le faire.

Oui, en ce moment, c’est la période des doublons et comme tous les ans, on a droit à la même rengaine, une prophétie apocalyptique qui annonce tantôt la fin du Stade Toulousain, tantôt la fin du rugby français, tantôt la fin du rugby tout court, et parfois même le prochain album de Zebda. Car oui, admettons-le, bien souvent, les doublons c’est avant tout et surtout une occasion de se dédouaner de toutes les misères de l’univers, voire mieux, de les anticiper.

8 internationaux absents côté toulousain, 4 côté montpelliérain, à écouter les différents acteurs, on a presque l’impression que les spectateurs auraient une certaine légitimité à demander à être payés pour aller voir un match pareil. Un match du vendredi soir un week-end de doublons, faut reconnaitre que c’est peut-être pas l’occasion idéale pour traîner votre copine au stade pour la première fois. Vous me direz, j’ai bien un pote qui a amené sa copine voir Bordeaux-Grenoble en foot le soir de la Saint-Valentin et ils sont encore ensemble. Comme quoi, l’amour c’est vraiment n’importe quoi.

Enfin bon, personne n’est dupe, tout le monde en rajoute un peu autour de ces doublons, ça handicape tout le monde, ça fait chier tout le monde mais puisque ça fait des années que ça dure et qu’au final tout le monde joue quand même, il serait peut-être temps d’arrêter de pleurnicher ou de vraiment faire quelque chose. Pour ce match en tout cas, on se permet de nourrir quelques espoirs puisque les deux équipes qui s’affrontent ont la chance d’avoir un effectif assez riche et donc de belles solutions de rechange pour palier les absences.

Du côté de chez Airbus, on peut compter sur Big Mac, Poitreval et Servat pour mener les troupes ainsi que sur le retour de Fickou et Doussain, renvoyés de la Marcoussis Académie après trois jours seulement de participation. Le petit Jean-Marc a l’habitude des trajets pour rien et c’est sans doute parce qu’il ne passe pas beaucoup de temps sur les terrains qu’il prend autant son temps pour jouer une fois qu’il y est.
Chez les visiteurs du Groupe Nicollin, on déplore l’absence du Capitaine Fulgence et FTD, qu’on remplace par autant d’Argentins sortis d’on ne sait trop où. On accumule les Fernandez et les Bustos, et comme le dit le proverbe, si ça gagne pas, ça fera toujours chier le quatrième arbitre.

Le film du match :

Deuxième minute de jeu, paf une touche perdue par Montpellier, paf pénalité pour Toulouse sur la mêlée qui suit et pastèque ça fait 3-0. Bon là je vous retranscris ça pêle-mêle mais c’était pas très intéressant de toute manière. Comme le résume bien Bertrand Guillemin, Toulouse vient d’ouvrir le score sans rien faire ou presque. Étonnant que ça le surprenne puisque ça fait trois ans que ça dure mais bon. Dans la foulée, après une belle relance de Fickou et un relai de Poitrenaud, le stade frissonne à l’idée de voir Maxime Médard (titularisé à l’aile) toucher son premier ballon depuis 9 mois mais il n’en est rien, l’arrière toulousain est poussé en touche tout seul comme un grand avant d’avoir pu servir Wolverine. Comme pour tous les joueurs qui reviennent d’une longue blessure, le suspens demeure plus sur le fait de savoir si son genou va tenir que sur son véritable niveau de jeu et je me surprends donc à surveiller son premier contact pour voir si ça va faire “crac”. Oui c’est salaud mais je préfère y voir là la marque d’une curiosité médicale que le plaisir sadique d’un risque bien réel.

Toi aussi, cours avec un montpelliérain accroché au cul pour te sentir comme Yann David

Que dire sur ce qui suit… Montpellier domine “à l’écossaise”, se fait des passes, avance à une allure de 10 mètres par quart d’heure et re-perd le ballon à chaque touche ou mêlée. Le score évolue peu, Bustos Moyano répond à Mac Alister et au bout de 35 minutes de jeu, le score est de 9 partout. Le tournant du match (le premier) intervient vers la 35ème minute lorsque sur un renvoi, Thibaut Privat se troue complètement. Le ballon passe entre les jambes de Nagusa (personne n’avait réussi ça depuis Marc Andreu), ce qui aurait déjà fait une mauvaise action à la tomate, mais qui a des conséquences encore plus terrible dans le match de rugby du jour. Médard, toujours sur ses deux jambes, qui trainait par là, n’a plus qu’à pousser le ballon au pied et aplatir dans la foulée. Premier ballon en 9 mois, premier essai. Et puis un bien dégueulasse en plus. REP A SA VINCENT CLERC !

Médard est content, il vient de retrouver le bout du genou de Julien Saubade dans la pelouse. Ca peut toujours servir…

C’est la débandade à Montpellier qui perd son empereur Kuzco Moyano et Tulou dans la foulée. Heureusement, la mi-temps arrive et ainsi, Super Mario et Droopy peuvent pousser leurs joueurs à continuer leurs efforts et ne pas baisser les bras. Ce qu’ils font plutôt bien, on peut pas leur reprocher. Sauf que ça paye pas plus et pire que ça, Mac Alister va même aggraver le score avec une nouvelle pénalité. Dans la foulée, les rouge et noir réalisent leur combinaison préférée, celle où William Servat humilie son adversaire en mêlée et obtient une pénalité, que l’ouvreur toulousain ne réussira cette fois pas. On notera aussi que Sylvain Nicolas ne va rien trouver de mieux à faire que défier la mort en voulant se battre avec Gorgodze. En même temps, le pauvre ne joue que tous les cinq ans et si personne ne l’a prévenu, il pouvait pas deviner.

Quelques instants plus tard, nouvelle mêlée, nouvelle pénalité pour les champions de France en titre. Sur son banc, Guy Novès effectue la seule chorégraphie plus populaire que le Gangnam Style à Toulouse en ce moment (on annonce un flashmob place du Capitole pour Noël) et tend frénétiquement ses trois doigts vers le ciel. Big Mac transforme et Toulouse compte 11 points d’avance. Grégory Lamboley fait ensuite sa faute syndicale et donne l’occasion à Paillaugue de réduire l’écart. Malheureusement, le demi de mêlée du MHR a la force de frappe du mini poussin dont il a l’air et son coup de pied passe à peine la ligne de 22 mètres. Quelques instants plus tard, c’est Fernandez qui sonne la rébellion avec une jolie “Mc Alister”, soit un petit coup de pied par dessus pour lui même. Il y a du monde à

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la réception, notamment Poitrenaud qui s’est cette fois un peu trop approché de la zone d’action et qui finit à moitié assommé. Lui qui venait de faire un beau plaquage sur Nagusa est donc puni pour avoir tenté de mettre à mal notre running gag sur ses performances défensives.

Bien conscient qu’une victoire facile ne l’aidera pas dans sa guerre contre les doublons, Guy Novès décide de filer un coup de pouce à Montpellier en faisant successivement sortir Servat et rentrer Jauzion et Burgess. Mais rien y fait, le réalisme toulousain n’a pas de limites et sur un ballon de récupération, Mc Alister décale Fickou qui fixe pour Poitrenaud qui n’a plus qu’à fixer à son tour pour Matanavou. L’ailier accélère dépose tout le monde et va marquer le deuxième essai toulousain. Il reste aux joueurs 7 minutes pour aller chercher le point de bonus offensif. Guy Novès, bien décidé à ne pas se laisser faire, fait rentrer les petits jeunes Guillamon et Pujol. Sur une dernière mêlée, Maka ramasse le ballon, fait un trou et accélère comme s’il avait l’inspection du travail au cul. Il finit par s’empaler sur un joueur montpelliérain probablement mort sur le coup. Le jeu rebondit et un ultime en-avant de Papy Jauzion (qui était à deux doigts de se faire un lumbago sur la passe sur le pas en question) met fin au match et au suspens. Ouf, Toulouse manque le point de bonus offensif, ce qui va permettre à Guytou d’avoir encore un peu de quoi maugréer la semaine prochaine.

Mesure drastique de la sécurité routière : Matanavou est maintenant obligé de porter des bandelettes réfléchissantes pour jouer la nuit.

Les joueurs :

Devant, William Servat a encore été monstrueux. En s’entretenant à coup de quatre matchs par an, il sera toujours le meilleur talonneur en 2015. Pas de nouvelles de Virgile Lacombe qui va devoir sérieusement envisager de se réabonner à Canal pour la fin de la saison. Le reste du pack a fait le boulot et a pu compter sur la nullité en conquête de leurs adversaires du jour, qui avaient décidé de jouer sans touche et sans mêlée. Montpellier, fournisseur officiel de joueurs pour les JO de rugby à 7 en 2016 ? Derrière son pack, Paillaugue aura été plus en vue que Doussain, mais en même temps son équipe aura eu la balle la majorité du temps. Mac Alister a été très bon comme d’habitude, même s’il aurait pu faire un effort et aller marquer l’essai du bonus lui même. Attention à ne pas se reposer sur tes acquis Luke… Fickou a lui aussi été très en jambes. Pire, il a joué comme un vrai premier centre et même au bout de plus d’un mois, on arrive toujours pas à s’y faire. Médard et Matanavou ont fait un 10/10 sur l’échelle de Vincent Clerc avec un essai par ballon touché. Comme dirait un communiste en parlant des élections sous l’URSS “100%, personne n’a jamais fait mieux”. Poitrenaud a été solide, pas de boulette, sûr sous les coups de pieds, bien présent en défense, tout ça pour nous embêter. Mais on t’a à l’œil Clément, on sait que ça ne durera pas éternellement.

Du côté des visiteurs, on notera une paire de centres Combezou/Hape intéressante. Hape s’est par ailleurs distingué par un plaquage haut sur Yann David. J’espère qu’il fera des excuses publiques sur Twitter. Van Vuuren a encore été le meilleur trois quart et a été plusieurs fois au bord de marquer son essai habituel. Reste plus qu’à lui apprendre à lancer en touche et pousser en mêlée et on aura le nouveau Keith Wood. C’est pas pour demain donc.

Enfin, saluons la belle performance d’Alexandre Bias, le Lance Armstrong du rugby. Comme l’Américain, ils ont en effet tous les deux vaincu un cancer. Sauf qu’Alexandre Bias ne s’est pas dopé et jouait donc encore à Brive la saison dernière. Et ça, même s’il le souhaiterait sûrement, personne ne lui enlèvera.