Présentation Taupe 14 : Stade Françaispar Ovale Masque 09 August 2012 31 Après vous avoir offert la fiche du promu grenoblois, nous envisageons actuellement de mettre à jour toutes nos fiches de club avant le début du Taupe 14 (en langage boucher, comprenez par là que vous en aurez 3-4 au grand maximum). Ovale de Grâce étant perdue dans une grotte quelque part dans le Périgord, c'est donc Ovale Masqué qui se chargera cette année de mettre à jour la vieille fiche du Stade Français, ce dernier étant vaguement parisien (meme s'il préfère se dire du 93 pour sa “street credibility”). Si vous parvenez jusqu'au bout de l'article, vous aurez le droit à un bonus “zizis”. Oui c'est pour toi, Jacky Lorenzetti. En hommage à Rodrigo Roncero, les joueurs simulent une générale sur la photo officielle. Devise : « Pink is beautiful », « Pink is not dead », « Life is life, lalala », « Stade Français, not to lose » ou encore « Un pour tous, et fourchette pour Stephen Ferris », le Stade Français ne manque pas de slogans débiles sortis du cerveau fécond de Max Guazzini. On peut y ajouter celui de la ville de Paris, « Fluctuat nec mergitur », qui signifie en latin « Le bateau tangue mais ne sombre pas, DNCAG tu peux pas test ». La Ville : Plutôt qu'une photo de l'Arc de Triomphe, on vous fait découvrir le charme désuet du 13ème arrondissement. Si Toulouse est (soit disant) la capitale mondiale du rugby, la ville de Paris, elle, est tout simplement le centre de l'univers, la capitale du monde libre et de ses alentours proches, le dernier joyau de la civilisation. Paris ville lumière, Paris ville de l'amour ! Bon évidemment tout ça, c'est un peu comme le jeu à la toulousaine : on continue d'en parler mais ça n'existe plus depuis longtemps. Dans les faits, Paris ne ressemble pas exactement à la version fantasmée que vous pourrez voir dans les films américains, ou encore dans Amélie Poulain : et oui, personne n'a frotté les murs avec du curry à Montmartre pour obtenir cette teinte jaune dégueulasse chère aux films de Jean-Pierre Jeunet. Paris en vrai c'est aussi le gris, les ordures, les Pakistanais qui vendent des Tour Eiffel, les mendiants, le prix des loyers indexés sur le salaire de Zlatan, la ligne B du RER, les pigeons, les odeurs suspectes dans le métro, et surtout, les Parisiens. Les Parisiens c'est un peu comme les Bretons : les vrais sont rares, mais beaucoup de cons font semblant d'en être. Et ce n'est pas beau à voir. Vous l'aurez donc compris, si vous n'êtes pas nés à Paris et que vous n'avez pas l'habitude de toutes ces conneries, c'est une ville au moins aussi agréable à vivre qu'un week-end à la mer avec Pierre Berbizier. Mais heureusement, Paris c'est aussi et surtout une ville où vous pourrez trouver un bar à chaque coin de rue, pour tenter d'oublier que votre vie est merdique et sans aucun sens. N'hésitez d'ailleurs pas à visiter la rue Princesse (ou Rue de la Soif) dans le Quartier Latin, où vous ne manquerez pas de croiser des joueurs du Stade Français dans un état franchement déplorable. Par contre, attention, le dernier métro est à 1h. Ainsi, si vous n'avez pas de quoi vous payer le taxi, il est probable que vous passiez une nuit à décuver sous un pont en ma compagnie. Le club : L'histoire, vous la connaissez. En 1883, Max Guazzini débarque dans sa Dolerean, en compagnie de quelques copines comme Blanche de Castille, Pascal Nègre et Dalida. Au programme : shopping, visite du Paris d'avant guerre, et bien sûr, soirées en boîtes. Il y rencontre plusieurs étudiants du lycée Saint-Louis, à qui il propose de monter une équipe de rugby, pour pouvoir prendre des photos d'eux dans les vestiaires. Max repart dans le futur quelque temps après mais l'idée fait son chemin, le Stade Français est créé. Le club remporte 8 titres de champion de France dès ses premières années, avant que Toulouse ne soit autorisé à casser les couilles au reste de la France. Le dernier date de 1908. Après cela, le club va lentement disparaître et sombrer dans l'anonymat. Heureusement, en 1992, Max Guazzini reprend le club qu'il avait fondé lors d'un de ses voyages dans le temps. En une poignée de saisons, le club monte les échelons du rugby français un à un et remporte son 9ème titre dès sa première année dans l'élite, en 1998. Grâce à un savant mélange de rugbymen étrangers (la fameuse filière italo-argentine) et de joueurs français revanchards (des ringards comme Moscato, Simon, Dominici, Comba…), Max pose les bases de l'équipe qui régnera sur le rugby français pendant une décennie. Après le 13ème et dernier Bouclier de Brennus glané en 2007, l'entraîneur Fabien Galthié quitte le club, et c'est le début des emmerdes. Point culminant de cette période noire, le rocambolesque épisode de la FACEM, qui a bien failli enterrer le club pour de bon. Guazzini quitte finalement le navire, mais Pink is not dead, grâce à la bienveillance du nouveau président Thomas Savare, un homme visionnaire et au charisme hors du commun. Le Stade : Un toit transparent, à l'image des finances du club. « Et toi, vieux Gitan, d'où viens-tu ? Je viens d'un pays qui n'existe plus » chantait notre icone éternelle Dalida. Et bien pour Paris c'est un peu pareil : le Stade Jean Bouin étant en travaux depuis deux ans, le Stade Français s'est transformé en club itinérant. Le 13ème arrondissement, Saint-Denis, Le Mans, bientôt Le Havre… une sorte de tournée mondiale des bidonvilles. Mais d'un coté, ça reste toujours moins pire que Colombes. En fin de saison, un stade “sexy leopard” devrait être livré. Un stade financé à 100% par la ville de Paris, pour un club qui joue le maintien en Top 14. La moindre des choses serait donc qu'il y ait une tribune nommée Bertrand Delanoé. Les Bouchers : Avec la perte de Marconnet, Roncero et Leguizamon ces dernières années, le club commence sévèrement à manquer de bouchers. Bien sûr, on peut citer Julien Dupuy, qui a abandonné la fourchette, mais qui continue à pourrir les arbitres à longueur de match. Tout comme Sergio Parisse, un capitaine qui pleurniche beaucoup, dans la plus belle tradition italo-argentine. Mais surtout, le grand espoir de la saison sera le sud-africain Gerhard Mostert, 15 matchs et 3 cartons jaunes la saison passée. On croirait presque retrouver Pascal en plus jeune. Gerhard, avec John Smit à un concert d'AC/DC. Les joueurs clefs : Les mêmes que l'année dernière : le gang de la calvitie Parisse-Dupuy-Contepomi. Tout simplement les trois cerveaux de l'équipe (même si celui du Dr Maboule connait parfois de sérieux bugs). Si un seul d'entre eux est absent, ça commence un peu à être la merde. Dans le pack, c'est bien sûr le Président Papé qui fait autorité. Jadis, il collectionnait les pains et les cartons jaunes, maintenant ce sont les étoiles dans le Midol et les interviews cultes dans Jour de Rugby. Citons aussi David Attoub, solide depuis des années et qui accède enfin à la reconnaissance internationale, ou encore Pierre Rabadan, qui est un peu le Jean Bouilhou de Paris : on n'est pas bien sûr de son utilité dans le jeu mais bon c'est un leader. Et là c'est le drame : Felipe a repéré Isabelle Ithurburu dans la salle de presse. Les recrues : La recrue star de la saison est indéniablement le Petit Fantôme d'Aimé Giral, Jérôme Porical. En retraite méditative dans les montagnes du Canigou depuis le titre de l'USAP en 2009, Jérôme a donc décidé de faire un come back à la Michael Phelps et de reprendre le rugby en signant à Paris. Une recrue plutôt étrange pour les Roses : on peut se demander quel est l'intérêt de recruter le seul joueur capable d'être plus mauvais en défense que Camara et Gurruchaga. Le gars a certes quelques qualités de buteur, mais avec Dupuy, Contepomi, Fillol, Bézy, Gurruchaga, Paul Williams ou Pascal Papé (vous l'ignoriez ?) c'est pas vraiment ce qu'il manque à Paris. Il faut donc espérer qu'il retrouve son niveau d'il y a 3 ans, à une époque où il savait également être un arrière complet, capable de relancer des ballons de temps en temps. Interrogé sur le sujet, notre chroniqueur catalan Gregory Le Mormeck nous a juste répondu « lol ». Geoffrey Doumayrou est la recrue surprise de l'inter-saison : le Stade Français a l'habitude de faire les poubelles du RCT et de recruter des sauvageons inconnus de la Pampa, mais beaucoup plus rarement de jeunes espoirs français ayant vaguement un avenir international. Le centre de 22 ans est en effet passé par toutes les sélections de jeunes, et a déjà signé quelques coups d'éclat à Montpellier (un hat trick contre Toulouse en 2010, un doublé contre le BO la saison passée – ok ce n'est pas un exploit). Mais son irrégularité a poussé Fabien Galthié à le mettre sur le banc pendant une partie de la saison. Les signatures des centres Hape et Carraro n'étant pas très bon signe pour lui non plus, notre ami a décidé d'aller voir ailleurs. Paris étant une équipe qui fait du jeu (même n'importe comment) et avec plein d'Argentins, il ne sera pas trop dépaysé. Bon choix en tout cas pour le SF qui n'avait pas vraiment de centre créateur dans son effectif. Autre recrue de choix, la star des nuits montpelliéraines Olivier Missoup. Parisien de naissance, il revient dans sa région d'origine, où le rugby n'intéresse absolument personne, ce qui devrait bien le changer de Toulon. Troisième ligne honnête, il était barré par les Barbarians Toulonnais à son poste. A Paris, il y a du monde aussi, mais il devrait pouvoir tirer son épingle du jeu grâce au turn-ovaire indispensable dans le but de réaliser le doublé Top 14 / Heinekid Cup (ne rigolez pas). Il vient avec dans ses bagages Jérémy Sinzellecialis online