Le Catalabo analyse USAP – LOU (34-22)
par Gregory Le Mormeck

  • 09 May 2012
  • 12

Par Gregory Le Mormeck

 

Le Contexte

S‘il y a des week-ends à retenir dans la vie d’un supporter, alors celui-ci en fait partie, à n’en pas douter. Samedi à 14h15 on jouait l’avant-dernière journée du Taupe 14 à Aimé Giral.

L’USAP reçoit le LOU dans le match de la survie. Les Lyonnais déjà promis à la descente viennent en Pays Catalan avec l’unique espoir d’y faire bonne figure, l’enjeu pour les Catalans est tout autre, acquérir ce p***** de maintien dont on nous parle depuis déjà trop longtemps. Ce match est très particulier dans son enjeu mais surtout dans son contexte. C’est le point final d’une saison trop longue, trop difficile, trop épuisante nerveusement et physiquement. Bref c’est le point final qui reste à mettre à une saison compliquée. C’est aussi le match des dernières. Dernière apparition pour l’USAP à Aimé Giral de quelques joueurs, certains qui prennent une retraite bien méritée, d’autres qui partent vers d’autres horizons, c’est un peu de l’âme Catalane qui s’apprête à quitter cette équipe.
C’est donc avec beaucoup d’émotion que l’USAP se présente sur le terrain, prenant le soin de laisser rentrer Freshwater et Olibeau en premier sur la pelouse pour un hommage du public.
La composition de l’équipe ne laisse aucun doute sur les intentions Catalanes, celle de Lyon non plus d’ailleurs.

 

Le Film du match

D’entrée de jeu, après une première pénalité de Tomamichel pour le LOU, James Hook commence son festival. Il crochète un adversaire, accélère, retrouve les gros à quelques mètres de l’en-but. Sur le renversement, Marty se souvient qu’il a bien une passe et ajuste une quadruple sautée qui atterrit en bout de ligne dans les bras d’Adrien Planté qui n’a plus qu’à couvrir les 5 mètres qui le séparent de la ligne Lyonnaise pour aplatir le premier essai du match. On se dit alors que l’après-midi risque d’être long pour le LOU. Malgré cela, les Lyonnais envoient du jeu et arrivent à trouver des failles dans la défense Catalane. A la 11ème minute de jeu, ils trouvent l’intervalle et manquent de revenir au score, un en-avant viendra entacher l’action. Jusqu’à la 20ème minute, le jeu s’équilibre et le score est de 10 à 9. Le tournant du match se situe à la 22ème minute. A la suite d’un ruck anodin, Guilhem Guirado va se laisser emporter par son élan et réaliser un formidable geste défensif. Il soulève le joueur pour lui laisser négligemment entrevoir le haut du Canigou avant de le ramener sur la terre ferme afin qu’il n’oublie pas que la Catalogne est un bien joli pays mais que lui n’est pas venu pour faire du tourisme.

« Franchement Mr l’arbitre ? »

 

Après concertation de “l’excellent” Mr Attalah avec son juge de touche, la sanction tombe : CARTON ROUGE. Le stade est en feu, le public félicite comme il se doit l’arbitre d’avoir osé prendre cette décision et le jeu reprend. Depuis le début du match, la Barbamêlée Catalane subit la loi du LOU et jouer à 14 ne va pas améliorer sa performance. Les sanctions sont logiques et le score est de 12 partout après la première demi-heure de jeu.
Le jeu s’emballe, les Lyonnais ont des espaces et profitent de toutes leurs attaques pour occuper le camp de l’Usap. Chaque point d’impact est l’occasion pour les joueurs bien excités de prouver que le « pas vu, pas pris » fonctionne encore, les esprits s’échauffent. Les Catalans n’abdiquent pas, ils envoient du jeu au large, Mermoz attaque la ligne, franchit et retrouve Marty (enfin) arrivé à hauteur pour un essai magnifique. 20 à 12, le score gonfle, tout comme les joueurs du LOU. Sur chaque ruck, c’est la piscine mais Mr Attalah n’ayant pas passé son Brevet de Sauveteur avant le match ne se donne pas le droit de sanctionner. Il faudra alors la grande intelligence du troisième ligne du LOU, Léguizamon, qui va mettre une belle manchette, par derrière au numéro 9 Catalan, pour que Mr l’arbitre sorte le sifflet et le carton jaune. La mi-temps est sifflée sur le score de 23 à 12, il était temps.

Quatre bières plus tard, le jeu a déjà repris et Henry Tuilagi aussi. Depuis le début du match, Riton est survolté et il place des charges plein axe avec l’élégance et la vitesse d’un 38 tonnes lancé sur l’autoroute. Il fait mal à la défense mais les attaques n’aboutissent pas. Au contraire, sur chaque turn-over les joueurs Lyonnais sont dangereux sur les extérieurs et avancent. Julien Candelon, le jockey de l’USAP nous montre alors tout son talent de air plaqueur à quelques reprises.

« Henry Tuilagi au repos »

Les avants Lyonnais font souffrir leurs homologues, en mêlée fermée, mais aussi dans le jeu. Ils négocient de belles séances de pick and go dans les 22m Usapistes et obtiennent des pénalités. 26 à 15, le jeu continue, les mauvais gestes aussi. Grégory Le Corvec est encore sur le banc, il n’y a donc pas de justice, pour son dernier match devant son public, je me demande bien s’il pourra encore nous montrer tout son talent et envoyer quelques chifarnasses. Je suis énervé et le pack Catalan aussi. A la sortie d’une mêlée, Nicolas Mas en profite pour montrer qui est le patron dans un fabuleux geste à montrer à tous les piliers du monde.

« Celle là tu l’as pas vue venir mon cochon »

Comme tous les grands, ce n’est pas lui que l’arbitre verra, mais plus le geste malheureux de Tchalé Watchou(tchoutchou). Carton jaune, l’Usap va maintenant jouer à 13 contre 15. C’est le moment que choisissent Goutta et Manas pour remplacer Freshwater et le faire sortir sous une ultime ovation, merci MONSIEUR FRESHWATER. Le temps que je remette le facteur sur le vélo en buvant une autre bière, Grégory Le Corvec fait son entrée sur le terrain.
La mêlée de l’Usap est vraiment en difficulté, Mas est très actif dans le jeu et y laisse beaucoup de gaz, sa tenue s’en ressent. Un deuxième guerrier quitte le terrain avec l’hommage auquel il a droit, merci MONSIEUR OLIBEAU. Rentré en seconde barre quelques minutes plus tôt, Tao se met tout de suite au boulot et avance comme d’habitude sur chacun de ses impacts. On joue la 66ème minute de jeu, mêlée introduction Catalane dans leurs 40m. Chouly se lève et démarre balle en main, il raffûte un défenseur et envoie une course de 30 m avant de servir Boulogne devant un ultime défenseur, qui aura la pudeur de lui redonner le ballon pour l’essai libérateur. A ce moment-là du match, l’Usap a le point de bonus et son maintien en Flop 14.

Mais l’histoire ne va pas s’arrêter là. Il reste 10 minutes à jouer, les Lyonnais ont le monopole du ballon et enchaînent une belle série de « à toi à moi » le long de la touche ce qui fait bien rire les défenseurs Catalans. Les défenseurs rient de moins en moins puisque cette petite série va se terminer derrière leur ligne ; 34 à 22, l’Usap n’a plus rien. L’orgueil, la fierté, toutes ces valeurs sont communes au rugby et les Catalans n’en ont pas le monopole.

Le jeu est débridé, les joueurs aussi. Le long de la touche, David Marty va recevoir un énorme placage cathédrale qui restera non sanctionné. Le public chante une sympathique balade Catalane, traduit par « L’arbitre enculé, l’arbitre enculé », du grand Mayol, Aimé Giral pardon.

 

« Non, rien »

Le banc Catalan éclate, une personne du staff ou de la buvette on ne sait pas trop, agrippe un Lyonnais sur le bord de la touche, les joueurs s’y mettent, on s’attend à une fin de match de type 4ème série. Il n’en sera rien, le jeu reprend, les ambitions Catalanes sont intactes et les gros ont du coeur. Ils s’organisent et forment un maul pour tenter un ultime assaut. Ils obtiennent une pénalité rapidement jouée par les ¾, le ballon est capricieux et finit en touche. Fin du match le score est de 34 à 22, la nouvelle tombe, le CAB a perdu chez lui sans point de bonus et file tout droit en pro D2, laissant le club Catalan au taupe 14. Le destin est scellé au terme d’une saison à vite oublier.

 

Les Joueurs

Perpignan

Olivier OLIBEAU, Marius TINCU, Perry FRESWATER, ceux-là étaient sur le terrain : MERCI

Les autres, grosso merdo : MAS, énorme dans le jeu, en difficulté en mêlée. GUIRADO, merci d’avoir pris ce carton ça a donné le jus nécessaire à l’équipe pour continuer à se battre, pareil pour TCHALE WATCHOU. CHOULY, merci à toi mais viens pas te plaindre quand t’auras perdu 8 finales d’affilée. TUILAGI, c’est du matos militaire. HOOK, non rien. MERMOZ et MARTY, bon ensemble. PLANTE, tranchant, décisif. CANDELON, air plaqueur hors pair sur ce match mais n’a pas touché beaucoup de ballons. MICHEL, c’est de la bonne.

Lyon

TOMAMICHEL et RATUVOU, ce sont les deux seuls noms que j’ai pu entendre.

 

Les déclarations

A la mi-temps au micro de canal : Nicolas Laharrague : « J’ai envie de rester à l’Usap »
Le public : « Pas nous ! »
Perry Freshwater : « Moltes gracies per tot » dans un anglais impeccable.
Gregory Le Corvec : « AAAAAAAAAAAAARRHH à tous »
Paul Goze : « Merci à cette équipe valeureuse, qui a su redonner à l’Usap tout son lustre d’antan, vraiment merci aux Brivistes. »
La serveuse : « Ca te choque pas de me pisser sur le bar ? »
Moi :  « Non, vraiment, non »

Désormais, il reste un match à l’Usap pour prouver à Marc Delpoux qu’il a bien fait de signer pour l’année prochaine.

Crédits photos : Merci à Gilontano de créer ses gifs que je lui pompe honteusement sur le forum sans même lui demander l’autorisation