Bernard Lapasset, la bio interdite
par Ovale de Grace

  • 04 January 2012
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“C’est à quel nom ?”

Par Ovale de Grace,

Tout juste réélu président de l’International Rugby Board, autant dire « Maître de l’Univers Ovale », Bernard Lapasset a été unanimement salué par le monde médiatique, sportif et politique. Mais nous, à la Boucherie, l’unanimité, on trouve ça louche…

 Sa bio synthétique : 

Bernard Lapasset est né en 1947 au sein du puissant comité « Armagnac Bigorre », un 20 octobre, comme Christophe Colomb, dont il partagera plus tard les velléités internationales ou Snoop Dogg dont il partage… pas grand-chose , même pas la pipe à crack.
Bernard Lapasset est un bon gars, il naît donc sous le signe du simple 6 « ce qui révèle un destin marqué par un vif désir d’amour, de conciliation, d’harmonie. Vous vous sentez porté par un idéal de perfection qui motive les attitudes responsables, le dévouement à un groupe, une famille, la patrie… ». C’est dit, il fera de la politique !

Le jeune Bernard se pique rapidement de responsabilités collectives et de contrôle, c’est naturellement qu’il choisit de devenir fonctionnaire au service des douanes. Dans les Hautes Pyrénées, quand on a des cannes, et il en a, il faut savoir choisir son camp : soit on est douanier, soit on est contrebandier, et quel que soit le côté qu’on choisit,  le bien le plus précieux n’est pas celui qu’on passe de nuit, sous le manteau, c’est celui qu’on passe en arrière à son copain. Et la balle, Bernard aime la passer.
En 1967, doué, il devient champion de France junior Reichel avec l’US Agenais.

Il monte à Paris, qui n’est pas l’endroit où il y a le plus de douanes à surveiller, mais où il brille en corpo et grimpe les échelons des instances nationales.

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Le dirigeant :

Aux douanes on est filou, on sait démonter mais aussi monter des filons et des courants. Pragmatique et charismatique, Bernard Lapasset prend la tête du comité Ile-de-France en 1988 et ne cesse de gravir les échelons internes aux appellations tout aussi khrouchtchéviennes.
Secrétaire général de la FFR quelques mois, il succède à Albert Ferrasse à la présidence à l’automne 1991. « O tempora, O mores ! », la fédération passe de l’ère des dirigeants au leadership un tantinet autoritaire teinté de paternalisme à celle des gestionnaires.
La Fédé regrette la forte personnalité du patriarche Ferrasse, mais se repose après 23 ans de règne de « Bébert la godasse ». Lapasset, c’est le gars qu’on pense grège, mais qui gère. Sous les airs bonhommes du type qui ne se fâche jamais avec personne, ce qui marque une différence notable avec son prédécesseur, émerge un dirigeant qui fait avancer le schmilblick à un rythme qui ne bouscule quand même pas trop l’apparatchie ovale. Il se fait un nom du point de vue international où il rassure, accompagne la création de la Ligue et les remous de l’entrée dans le professionnalisme.
En 17 ans, Lapasset , avec quelques réussites et notamment l’organisation de la Coupe du Monde de rugby en 2007 ou des pronostics politiques plutôt visionnaires, devient le symbole de la réforme calfeutrée sous l’édredon. Mais un édredon aux vertus ascensionnelles puisqu’il le mène en octobre 2007 à prendre la tête de l’International Rugby Board, au moment même où un autre Français est placé à la direction d’une autre instance internationale, le FMI.

L’un doit faire sortir le monde de la crise, l’autre le faire entrer dans un olympisme plus complet, puisqu’assorti de valeurs ovales. Tous deux ont à cœur de faire peser un peu plus les nations du sud dans les processus décisionnels et d’élargir l’assiette démocratique de leurs instances, tous deux y parviennent dans un mandat triennal. Les comparaisons s’arrêtent là, bande de chenapans !

Sans scandale, sans polémique, sans même l’once d’une aspérité, mais grâce à un lobbying efficace, Bernard Lapasset, qui maîtrise parfaitement l’art du paradoxe, parvient à se faire réélire à la tête de l’IRB au terme de son mandat, au nom du renouveau, ce qui est probablement un des plus beaux exercice dialectique de l’Histoire !

Au moins un français aura touché la coupe...