Mise en bière, journée 2
par Ovale Masque

  • 22 November 2011
  • 7

Par Ovale Masqué & Capitaine,

 

Le matchs :

ASM – Aironi (54-3)

Les Clermontois n’ont pas le droit à l’erreur ce soir et doivent prendre le bonus offensif s’ils veulent un bel avenir européen. L’intelligent Vern a fait tourner le 5 de devant en espérant une motivation certaine dans les phases de combat. Les Italiens savent qu’ils vont faire des erreurs et n’espèrent rien au niveau européen. Le début du match s’annonce prometteur avec des intentions de jeu et une bonne défense des deux côtés. On doit attendre la 8ème minute pour que Julien « Jesaistoutfaire » Bonnaire parte petit côté, se défasse d’un adversaire, tape par dessus et mette la pression sur le dernier défenseur. Malheureusement à Clermont, il y en a qu’un à la fois sur le terrain qui est bon. Alors l’action sera avortée par une pénalité pour plongeon. Mais tout ça est oublié quelques minutes plus tard quand Lee « la » Burne vient inscrire le premier essai après un 720° air-ground.

Clermont aime la faire à l’envers alors c’est le talonneur qui tape à suivre pour le demi-d’ouverture. Jaloux, son coéquipier Naikitichi ou quelque chose comme ça, vous savez l’ailier fidjien au nom d’électroménager japonais, va vouloir mettre son essai après avoir tapé au pied. Hélas c’est un en-avant, on ne vient pas tous des îles pour faire ce qu’on veut avec un ballon. Après du jeu envoyé de tous les côtés, Julien Bonnaire prends une touche et marque après le maul, comme s’il faisait ça tous les jours, tranquille. Puis il prend un café et lit un chapitre de physique quantique. Ensuite ils déroulent, ils combinent en touche pour balancer Bardy dans un trou béant. Buttin rentre, Buttin marque, il nous énerve ce petiot… Cette fin de match est anecdotique tant les Clermontois ont bien combiné et les Italiens ont été en-dessous du niveau européen ; on notera quand même une fin de match énorme de Debaty.

 

Northamtpon – Scarlets (23-28)

Putain de gallois. Les Poireaux sont sur leur dynamique de la Coupe du Monde et ne se sentent plus : ainsi les Scarlets, petite équipe sympa et joueuse mais pas bien sérieuse (la preuve, le Stade Français et l’USAP avaient réussi à les éliminer lors des deux dernières éditions) a accompli l’exploit de cette journée en allant gagner avec le bonus offensif chez le vice champion d’Europe. Largement dominés, les Saint sont parvenus à accrocher un bonus utile en marquant deux essais dans les 13 dernières minutes du match, dont un par l’international samoan George Pisi, ancien clermontois dont personne ne savait qu’il avait signé à Northampton. A noter aussi la touche internationale de Saints qui alignaient l’ailier russe Artemiev et sur le banc, un seconde ligne américain portant l’hilarant nom de Samu Manoa. Samu Manoa… vraiment ?!

 

Edimbourg – Racing Métro 92 (48-47)

Les ciel et blancs se rendaient en terre écossaise pour décrocher un BO indispensable pour espérer quelque chose. Le problème c’est qu’une fois qu’ils l’ont eu ils sont rentrés au vestiaire, laissant Edimbourg gagner le match. Retour sur le film du match le plus hilarant de l’histoire de… cette journée uniquement, faut pas déconner. Le match commençait mal pour Jacky et ses amis ; une relance et un coup de pied à suivre auront suffit à mettre le premier essai du match dès la première minute de jeu. En pleine confiance, Edimbourg poursuit ce qui marche 7 minutes plus tard : coup de pied à suivre, mauvais rebond, essai. Enfin dominés, les Racingmen vont pouvoir se reprendre et marquer un essai après un joli mouvement collectif et la vitesse de Saubade pour finaliser. Dans le même style de jeu de passe, ils vont envoyer Imhoff, l’argentin pas le russe, applatir. Le troisième essai francilien sera conclu au large par l’arrière Wvisniewfsksy, une nouvelle recrue à l’arrière venu de proD2 apparemment.

Chavancy continue la marche vers la victoire peu après avec une feinte de passe-rafut parfaitement exécuté. On ne reconnaît pas le Racing dans cette première mi-temps : ils font des passes, marquent des essais et jouent bien. Au retour des vestiaires le Racing ne veut pas perdre le rythme alors envoie à nouveau Chavancy entre les perches après un contre sur une offensive écossaise. Ils mènent à la 53ème minute de jeu 44-20 et se disent que ça suffit, ils rentrent alors tous au vestiaire. Seulement les gunners Talei, Brown, Grant et Visser en profitent pour filer dans l’en-but et leur faire un bon gros doigt d’honneur. Seul Qovu, qui était resté sur la pelouse, a tenté de défendre seul, et s’est pris un jaune à la 69ème, on pense que c’était volontaire. Ainsi Edimbourg revient au score et mène d’un petit point, Hernandez qui en avait marre d’être bon continue d’être nul depuis 2-3 ans et tente un drop en pensant fort à James Hook. Ils perdent d’un point après avoir mené de 24, MEGALOL.

 

Biarritz – Saracens : (15-10)

Comme tous les ans depuis 3 ans, le Bého nous refait le numéro de l’équipe complètement à la ramasse en Top 14 et étrangement performante en Coupe d’Europe. Cette fois ils n’ont même pas l’excuse d’avoir une poule facile, puisque les Ospreys, les Saracens et les pénibles italiens du Benetton Trévise (d’ailleurs auteurs d’un nul face aux gallois, ça c’est pour toi Guytou) c’est quand même pas des cadeaux. Ainsi, après avoir décroché un précieux bonus défensif à Swansea, les biarrots ont triomphé petitement des champions d’Angleterre. Après une première mi-temps absolument immonde (0-0 !!) un Bého pas tellement inspiré a inexplicablement réussi à marquer deux très beaux essais. Le premier d’Imelon Harinordoquy, suite à une magnifique passe au pied d’Haylett-Petty, vous savez, cet australien qui joue 15, 10, 12 et 13 à la fois au vu la misère du jeu offensif biarrots. Moins de dix minutes plus tard, c’est NGwenya qui double la mise avec son exploit annuel où il enrhume 4 défenseurs fingers in the nose. Hélas pour la Blanco Familia, les Saracens vont arracher un point de bonus crucial à la dernière minute, sur un essai d’Alex Goode, oui, le type qui présente la météo sur M6. Bon, c’est quand même moins la honte que si ça avait été Andy.

 

Castres-Munster (24-27)

Je verse une larme pour les courageux castrais tombés au champ d’honneur ce week-end. Les pauvres, ça aurait été le Stade Français, Toulon ou encore le Racing je dis pas, ils méritent, mais Castres ! Une équipe de joueurs attendrissants, comme Capo Ortega, Chris Masoe ou Robocop, une équipe qui gagne tout sauf des titres, une équipe qui mérite mais non. Quand on joue contre le Munster, ça ne suffit pas, surtout quand ils décident de gagner tous leurs matchs sur drop dans les arrêts de jeu pour se venger de leur élimination de l’année dernière. Pourtant le CO commence bien en gérant son début de match parfaitement et en menant rapidement 11-0 au bout d’une vingtaine de minute. Mais les Irlandais se rosbeefent et mènent plusieurs temps de jeu jusqu’à l’en-but sans trembler. Les Français n’abdiquent pas et envoient l’inconnu Pierre-Gilles Lakafia marquer un essai décisif ! Décisif, non, car en en bon double champions d’Europe, le Munster revient, grapille et même marque grâce à un mauvais dégagement de l’ouvreur castrais (on ne citera pas son nom pour ne pas compliquer plus la vie sentimentale d’Ovale Masqué, fiancé à une Rochelaise) contré par… Ronan ! Le même terrible Ronan qui viendra pourfendre les espoirs castrais d’un terrible drop dans les arrêts de jeu, comme une histoire de déjà-vu. La Red Army a répondu à l’appel de la H-Cup, ils sont bien là cette année.

 

Connacht – Toulouse : (10-36)

Enième insulte faîte aux toulousains : les obliger à jouer contre le Connacht, au fin fond de l’Irlande, dans le comté de Galway, dont la population est constituée de 50% de pêcheurs alcooliques et de 50% de moutons, et dont les fameux Lac du Connemara n’abritent même pas de dinosaures… révoltés, certains stadistes comme l’ancien All Black Luke McAlister, refusent d’aller disputer cette rencontre indigne de leur standing. Ce fut donc l’occasion de retrouver pour la presque première de la saison Lionel Beauxis titulaire à l’ouverture. Toujours en pleine forme physique, il est apparu livide comme un zombie sorti d’un George A. Romero et complètement essoufflé au bout de 15 minutes de jeu. Mais c’est pas grave, on ne lui demande pas de courir, juste de passer des coups de pied, ce qu’il a bien fait. Pour le reste, Luke Burgess a une nouvelle fois permis aux commentateurs de s’astiquer pendant 80 minutes, tandis que Florian Fritz s’est appliqué à gâcher toutes les occasions d’essais toulousaines, en ne passant pas, ou en passant horriblement mal. Merci Florian d’entretenir si bien le suspense. Tant pis par contre pour le bonus offensif par contre : avec seulement trois essais à un, les rouges et noirs ne repartent qu’avec 4 points du traquenard irlandais. C’est déjà pas mal.

 

Bath-MHRC : (16-13)

Les Montpellierains avaient surpris de part leur niveau de jeu contre le Leinster. Il fallait désormais confirmer et gagner contre Bath. Cette affiche avait du potentiel entre le défi des canards : Donald contre Trinh-Duck ou encore la titularisation de Flatman à la pile. Le match est plaisant, les deux équipes jouent bien et Bath marque après une longue passe sautée, c’est propre, c’est net, rien à redire. Derrière, second essai de Bath, sur contre, Montpellier s’enterre, la cabane est tombé sur le chien. Mais le chien n’est pas mort et part quelques pénalités et un essai, offert à Moyano par une passe de Privat-le-troll, revient au score. Cela ne suffira pas, le MHR s’incline 16-13.

 

Les autres matchs : Pas de grosses surprises dans les autres rencontres, si ce n’est la victoire des Harlequins à Gloucester (9-28). La bande à Nick Evans s’affirme donc comme le plus redoutable rival des toulousaingues, qui eux avaient eu bien plus de mal à battre les Cherry & White. Cardiff confirme en gagnant à domicile contre les London Irish (24-18) et se retrouve en position super-favorable pour se qualifier. A noter aussi,le nul de Trévise à domicile contre les Ospreys (26-26) qui fait les affaires du Bého, la bonne victoire de Leicester contre l’Ulster (20 à 9) ou la branlée passée par le Leinster à Glasgow (38-13).

 

L’homme de la semaine : Ronan O’Gara

Deuxième semaine de suite pour L’homme a la tête de Haricot. Difficile de trouver joueur plus décisif sur cette deuxième journée en même temps : un contre qui emmène le second essai du Munster, un drop à la 80ème (comme la semaine passée) Ronan est on fire et Jonathan Sexton n’a plus qu’à aller prendre sa pelle et son seau.

 

L’EPIC FAIL de la semaine : Toute l’équipe de Northampton

Un véritable festival. A 1 minutes 10 de cette vidéo, on ne sait pas si c’est un fail de l’arbitre qui ne voit pas les 15 gallois hors-jeu sur le coup d’envoi, ou de Northampton qui se prend l’essai le plus con du monde, mais ce qui est sûr c’est que cette action Benny Hillesque permet à Shingler de marquer un essai capital. A 2 minutes, vous avez un deuxième fail avec une air-réception de George Pisi, suite à une superbe chandelle de Priestland, qui peut nous rappeler que cette arme dont certaines équipes abusent (*tousse* Racing *tousse*) peut également être esthétique quand elle est bien réalisée.

Et enfin le chef d’oeuvre,  à 2 minutes 20, Ryan Lamb (sorte de Michalak anglais, talentueux à la main mais moins adroit que Romain Milo-Chluski au pied. Alors que leur second ouvreur Stephen Myler, c’est plus le Fançois Gelez anglais) réussi à trouver le poteau à 20 m en face des perches. Sur l’action qui suit, énorme en-avant de Chris Ashton sur un surnombre offensif. Les gallois poussent au pied, George North prolonge on ne sait comment avec un tacle improbable qui n’envoie pas le ballon sur la lune, et Priestland va marquer l’essai du bonus. Après le drop de la mort d’O’Gara la semaine passée, Northampton a décidément du mal à se débarrasser de son karma de la finale 2011 : les voilà quasiment éliminés.

 Vidéo Rugbydump

 

Le Grand Prix Movember de la semaine

On va y avoir droit pour un moment, alors autant récompenser les plus méritants. Cette semaine, le demi de mêlée remplaçant du Connacht Frank Murphy, pour ses belles bacchantes façon les Brigades du Tigre. Merci à Tom Jems pour la photo.

 

Le Grand Prix “What the fuck happened” de la semaine

11 essais et un scénario qui les créatifs sous coke de Lost n’auraient pas osé imaginer : le match entre Edimbourg et le Racing fut légendaire. Enfin une pointe de romantisme dans les Hauts de Seine, où l’on est habitué à une froide maîtrise à des victoires 6 à 3 lors du match du vendredi soir. A noter la grosse partie de l’ailier Tim Visser, que personne ne connait mais qu’Ovale Masqué vous avait conseillé de surveiller lors son numéro de l’Immonde du Rugby consacré à la H-Cup. Comme quoi en fait il s’y connait un peu en rugby.

Vidéo du Racing Métro 92 si si la famille
 

Le Boucher de la semaine :

Il s’appelle Steven Shingler (comme le chanteur d’Aerosmith me souffle le stagiaire : je lui ai mis une gifle) il joue aux London Irish et c’est le frère d’Aaron Shingler, auteur d’un essai gaguesque contre Northampton. Auteur d’un spear tackle (avouez que c’est moins joli que plaquage cathédrale…) sur Dafydd Hewitt, il a pris un carton rouge. Une action qui a du rappeler de bons souvenirs à Sam Warburton, présent dans les rangs gallois ce soir là.

 Vidéo Rugbydump

 

Les essais de la semaine :

Deux pour le prix d’un, on vous met les deux essais du Bého contre les Saracens. C’est tout ce que vous devrez retenir de ce match, croyez-nous.

Vidéo de nous, oui, des fois on fait des efforts aussi