Heinekid Cup, journée 2
par Capitaine

  • 22 November 2011
  • 7

Par Capitaine (beaucoup) Ovale Masqué (un peu) et Marcel Caumixe (pour l’excellente illustration),

Les poules de Amlin Cup c’est un peu la réserve d’histoire drôle du rugby européen. Soit on se matte un match entre un club pro et une équipe espagnole, italienne ou roumaine, soit on se tape un match de Top14. On va pas en dire plus, on vous a assez parlé la première journée alors on vous explique ce qui s’est passé :

 

Top 14 bis = Bayonne – Union Bordeaux Bègles (20 -3)

Bayonne sourit large en alignant le demi de mêlée le plus aigri de la coupe du monde : Mike Phillips ; avec sur l’aile, enfin en titulaire, après un voyage à pied de 5 mois vers la France, Joe Rokocoko. En face, l’Union aligne toujours des joueurs inconnus par le public bien que réputés à l’étranger, bref la légion étrangère des vignerons est toujours là. Dès le coup d’envoi, les Bayonnais se mettent en difficulté et concèdent une pénalité face aux poteaux. Vexé de cette facilité, le buteur bordelais s’empresse de frapper le poteau. Les Bordelais veulent une victoire méritée on dirait. Le début de cette première mi-temps fait vaguement penser à un Perpignan-Biarritz avec son lot de drops ratés et d’en-avants. Enfin une action intéressante (20ème) quand Mike Phillips exécute son 12543ème départ après feinte de passe de sa carrière et retrouve à hauteur Gerber qui transmet à… Adams, le Bordelais. La mêlée à 5 m qui suit donnera un essai de pénalité sans même un avertissement. Craig Joubert n’arbitrait pourtant pas ce soir. 13-0 à la pause pour Bayonne.
Le retour des vestiaires est rythmé des deux côtés sans réussir à trouver la faille. C’est après un magnifique plongeon du seconde ligne bordelais, qui engendrera un carton jaune, que la mêlée bayonnaise enfonce les vignerons et va trouver le chemin de l’en-but sur un départ de Sione Lauaki, qui retrouve son flanker intérieur. Plus tard, une tentative de décapitation réduit les Bleus et Blancs à 14. L’immense Heymans rentre sur la pelouse pour le dernier quart d’heure, moment d’émotion. Dernier quart d’heure où il ne se passera rien. On notera que Mathieu Clarkin n’est pas le frère de Superman. Bayonne qu’on retrouvera en ¼ de finale contre les Wasps donc.

 

Les pro de Newport recevaient les espagnoles de Perpignan : (23-13)

Putain de gallois. Effet Coupe du Monde oblige, les ploucs de Newport (qui n’avaient même pas Lydiate et Charteris, leurs seuls joueurs un minimum connus avec Faletau), équipe habituée à prendre sa race tous les ans en H-Cup, semble s’être métamorphosée comme par magie en outsider de la Challenge Cup. Enfin, on parle quand même d’une compétition où le Connacht a fait une demi-finale y’a deux ans, alors bon… en pratiquant un jeu typiquement gallois (envoyer bêtement la balle à l’aile pendant 8 minutes) les Dragons – l’USAP se faisant battre par des Dragons, notez l’ironie qui réjouira les treizistes – ont fait tourner la tête de la défense catalane et tomber celle du pauvre Jack Motherfuckin Delmas. Une victoire sans bonus à domicile contre Exeter, une défaite sans bonus à l’extérieur contre Newport, ça commence un peu à sentir mauvais pour les Arlequins, qui ont tout de même fait honneur à leur statut de losers magnifiques en marquant un très bel essai inutile à la 80ème minute.

 

Le Stade de France accueille les Gipsy King ou Charlety les Bucarest Wolfes : (43-9)

Le Stade Français reçoit les gitans de Bucarest alors il n’hésite pas à mettre Byron Kelleher en demi de mêlée. En même temps, les cheveux gominés, une boucle d’oreille, un petit chapeau noir, une clope, une guitare dans le dos et Byron a sa place dans n’importe quelle caravane d’Europe de l’Est. Sur un début brouillon, les Roumains se voient prendre un essai au bout de trois minutes. On imagine alors le Stade Français en mettre 8 de plus dans la rencontre. On se dit qu’on est dans le juste quand 12 minutes plus tard, Francis Fainifo (excellent remplacement d’Ollie Phillips : bon en attaque, à chier en défense, super sympa en dehors du terrain) vient marquer sur un retour intérieur de cadet qui enrhume 2 Roumains. Rebelote 5 minutes plus tard après une mêlée enfoncée et Byron qui n’a plus qu’à applatir ce qui devrait être le dernier essai de sa carrière professionnelle. On espère alors plus rien question suspense, mais on espère un coup de génie d’un joueur roumain : fourchette, placage haut ou encore machouillage d’oreille, n’importe quel attentat pouvant égailler la soirée. Une douce musique me réveille, c’est la pub de la mi-temps. Les deux équipes reviennent pour continuer cette mascarade de match européen. Et c’est Plisson qui ouvre le bal en se faisant retourner sur le premier ballon, merci. Après ça, un essai refusé aux Roumains et une équipe du Stade Français qui s’amuse comme contre son équipe Crabos. Quand on sait que Bucarest a pris le BO contre Parme, on espère qu’il y aura un autre match à voir quand les Français s’y rendront.

 

Top14bis, Le Matmut stadium assure le match Lyon – Toulon : (19-26)

Le match d’inauguration du stade au nom le plus moche du monde nous aura fait peur. On a tous cru qu’on allait voir un match ignoble mais non, ça allait. On aura eu le plaisir de suivre le nouveau numéro 8 toulonnais Senatore aller et venir sur le terrain pour saignement : on a tous fini par souhaiter qu’un Lyonnais l’achève. Dans un début de match pourtant plaisant à voir, ce sont les buteurs qui font tourner le score. Le combat en mêlée est équilibré et pour une fois qu’il n’y a pas d’Argentins dedans on peut apprécier cette phase de jeu à sa juste valeurs. Les Lyonnais ont de bonnes intentions mais n’arrivent pas à trouver la solution, contrairement à Toulon qui va utiliser Loa-Lomuh au sommet de son art, à la fois puissant et technique, l’ailier aura fait gagner son équipe en offrant tout d’abord un essai et en allant marquer le sien plus tard. Lyon n’aura su trouver le chemin de l’en-but qu’en fin de match sur un maul après une touche à 5m pour remporter un bonus défensif qui s’avérera certainement inutile. Toulon continue sa marche en avant avec cette victoire 26-19.

 

ProD2 bis, Agen reçoit Brive: (8-29)

On a pas été assez maso pour regarder celui-ci, mais à la vue du score on constate qu’Agen, qui joue les 6 premières places en Top 14 (non sans déconner, regardez, c’est vrai) se fout totalement de la Heinekid Cup. Comment les blâmer. Les brivistes eux, jouent le coup à fond pour renouer avec leur glorieux passé européen. Ils feraient peut être mieux de penser à leur maintien. A noter l’énième carton jaune de Julien Caminati, qui est allé se bagarrer avec un pilier (normal, pour un arrière…) du nom de Sheklashvili, sans doute un cousin lybano-géorgien de Michael Cheika.

On vous passe les résultats des autres équipes, tout ce dont vous avez besoin de savoir c’est que comme nous, les anglais ont mis des taules aux italiens et aux tiers-mondistes. Pour quelques bonnes vidéos (si on en trouve) revenez plus tard. Oui, on vous fait lire le même article deux fois pour truquer nos stats.