Pierre Villegueux revient sur Italie – France
par Pierre Villegueux

  • 15 March 2011
  • 4

Si vous avez raté la première partie…

Enfin laissons le Top 14 de coté et parlons maintenant du sujet qui fâche, « LA » défaite. Honnêtement, je ne pensais pas connaître ça de mon vivant. Quand mon foie a failli me lâcher il y a de ça trois ans, je vous le dis, j’aurais préféré y rester. Perdre contre les ritals… déjà que j’avais du mal à supporter la défaite en Coupe du Monde en 2006. Et pourtant je ne peux pas piffrer le football. La faute à une équipe de branleurs qui a voulu jouer à la baballe et qui n’a pas respecté l’adversaire. Je n’aime pas trop les Italiens, qui mettent trop de gel, ouvrent trop leurs chemises et ont une sale tendance à nous piquer nos meufs. Mais je dois avouer que leur équipe de rugby, et notamment leur pack, est largement respectable. C’est pas les Fidji, quoi.

Je ne reviendrai pas sur le match qui se résume finalement assez facilement (les uns avaient envie, les autres non) mais pire encore que la défaite, c’est le discours du Lapinou post-match qui m’a fait marrer. Notre clown national a en effet qualifié ses joueurs de « lâches » dimanche matin. Ce même Lapinou qui la veille, avait avoué qu’il ne leur avait pas parlé à la fin du match… pour mieux les démolir publiquement en conférence de presse quelques minutes plus tard. J’ai ouïe dire que ce matin, il n’était même pas présent à l’entraînement qui a suivi l’annonce de la composition d’équipe. Une belle leçon de courage en effet. Mais ce n’est pas la peine de te fatiguer à essayer de te dédouaner Marco, avec la bande de bureaucrates couilles-molles qui peuplent les bureaux de la FFR, tu ne risques pas de perdre ta place. Tu ne seras pas non plus menacé par tes joueurs qui ont tous trop peur de perdre une occasion unique de passer 3 semaines de vacances à l’oeil en Nouvelle-Zélande. Tu as été le premier entraîneur à prendre 40 pions contre les 4 nations du Sud en un seul mandat, le premier à changer la moitié de ton équipe après un Grand Chelem, le premier à perdre en Italie. Es-tu capable d’être le premier à se faire sortir des poules en Coupe du Monde ? A priori non, quand même pas… mais on sait qu’avec toi, « tout devient possible », alors j’ai envie d’y croire.

Les branleurs :

Nicolas Mas /5
Encore un match moyen pour le soit disant meilleur pilier droit du monde, mais aussi et surtout le plus gentil et le moins vicieux.

William Servat /5
Match correct sans plus pour Servat. On est tellement habitué à mieux qu’on serait tenté de dire qu’il a été mauvais, mais faut pas déconner non plus, surtout quand on voit la différence avec Pizzado.

Sylvain Marconnet /4
Lapinou sait qu’il va affronter la meilleure mêlée du Tournoi, il sort donc son meilleur pilier pour faire jouer un skieur bedonnant sur le retour. Il aurait été plus intelligent de faire tourner pour le match face aux Gallois, actuellement privés de leurs seuls piliers potables, Gethin Jenkins et Adam Jones…. mais peut être que le Lapinou et sa bande ne regardent pas les matchs des autres équipes. Probable même.

Julien Pierre & Lionel Nallet /4,5
Deux poteaux téléphoniques plantés au milieu du terrain. Solides dans le combat mais c’est tout. Pendant ce temps en Angleterre on a Palmer et Lawes… que nos secondes lattes n’aient aucune mobilité, ce n’est pas nouveau. Mais en plus maintenant, ils sont gentils. Est-il trop tard pour naturaliser Jamie Cudmore ? Ou au pire, rappelons Arnaud Mela. Notre XV manque définitivement de testostérone.

Julien Bonnaire /6,5
On dit souvent de lui que c’est un joueur de devoir. Peut être parce qu’il a une tête de prof de maths. En tout cas, il a été bon, comme d’hab. Rien à lui reprocher, si ce n’est ce charisme irradiant qui le caractérise si bien.

Thierry Dusautoir /5
Toujours un bon joueur. Toujours pas un capitaine, aussi.

Sebastien Chabal /4
Le rugbyman préféré de ta grand mère savait que de nombreux journaleux avaient un fusil de sniper braqué sur lui pour ce match. A donc refusé de jouer les ballons pour être sûr de ne pas faire de conneries et de ne pas reculer à l’impact. Enfin sorti du groupe et remplacé par Lapandry. On se retrouve donc avec une troisième ligne de flankers et aucun joueur capable d’avancer. On est bien.

Parra /4
Mon chouchou avait une occasion inespérée de prouver qu’il était meilleur que Yachvili. Il a malheureusement surtout prouvé qu’il était plus lent, ce qui est un exploit en soi mais pas forcément une bonne nouvelle pour le XV de France. Je n’aime pas les éjecteurs et les chiens fous, et je préfère encore revoir Tillous Bordes plutôt que Dupuy, mais au bout d’un moment, faut pas déconner non plus. Ajoutons que la plupart des parpaings qu’il a balancé à Trinh-Duc nous ont forcé à jouer à l’arrêt.

Trinh-Duc /6
En début de match, Donald Duc a fait ce qu’il faut en alignant les chandelles. Les Italiens étaient plus agressifs et il fallait inverser la pression. Hélas, personne n’était sous ses coups de pied. Il n’a compris que trop tardivement que ça ne servait à rien de passer le ballon à ses incapables de coéquipiers et qu’Orquera était une vraie passoire en défense. La seule fois qu’il a essayé de prendre une intervalle, ça a donné un essai… dommage. Donald Duc est toujours un centre contrarié avec une vision du jeu douteuse, mais quand on voit la gueule des ouvreurs français, on se dit que c’est pas si mal.

Vincent Clerc /6
Jean Dridéal semble confirmer que sa blessure aux ligaments croisés est désormais loin derrière lui. Il a retrouvé du punch et marque un essai de frimeur. C’est bien pour lui.

Yannick Jauzion /4
Yannick Jauzion a fait ce qu’il fait depuis 2 ans en Equipe de France : rien, en espérant qu’un con de journaliste écrive le lendemain « Ah ce Jauzion, si discret mais indispensable ! ». Loupé, Jauzy le Grand Fantôme ne fait plus vraiment illusion et cela fait trop de matchs qu’il se fait constamment trouer en défense. Sa dernière sélection ? Peut être pas, puisqu’il a la chance d’avoir Damien Traille comme unique concurrent.

Aurélien Rougerie /4
Si c’est pour avoir un mec lent, maladroit et qui défend n’importe comment, autant prendre Bastareaud. Lui n’a pas besoin de prendre 10 mètres d’élan pour réussir une bonne percussion.

Yoann Huget /4,5
Tente une nouvelle fois d’exister en jouant beaucoup de ballons et en ratant presque tout ce qu’il tente. Au moins il ne se planque pas comme certains. Et par principe, je préfère un gros poilu barraqué qu’un petit merdeux qui s’épile comme Alexis Palisson.

Maxime Médard /5
Mad Max n’a pas brillé, il n’a pas été spécialement nul non plus, ce qui le place donc au dessus de Poitrenaud. Mais est-ce vraiment un compliment ?

 

Les remplaçants :

Guilhem Pizzado : sera encore la mascotte de la Boucherie Ovalie pour longtemps. Cela fait maintenant plus de 3 ans qu’il est considéré comme le troisième talonneur de France. Une impressionnante imposture, digne du personnage de Di Caprio dans Arrête moi si tu peux.

Luc Ducalcon : Rincé par la mêlée italienne, mais pas entartré. Une vraie machine. Il a tellement donné qu’il est ressorti tout blanc.

Jerôme Thion : Voir Nallet et Pierre. A sûrement connu sa dernière sélection. En même temps, il a déjà eu de la chance d’être rappelé sous l’ère Lièvremont…

Damien Traille & Imanol Harinordoquy : Leurs entrées n’auront rien changé, mais ils n’ont pas non plus eu l’occasion de se ridiculiser, ce qui n’est pas si mal. Surtout pour Traille.

Julien Thomas : Fabien Galthié et Eric Béchu peuvent dire merci à Marco, ça valait le coup de venir.

Clément Poitrenaud /10
Impeccable sur ce match. Surtout, continue comme ça.

Romain Poite /3
Pour une fois qu’un arbitre français arbitre un match important, c’était une très bonne idée de se claquer comme un cadet en plein match. Bravo l’image de la France, carton complet ce week end.

Marc Lièvremont /98%
Comme les probabilités pour qu’il soit interné avant la fin de la Coupe du Monde. On a trouvé un mec plus instable psychologiquement et encore moins solidaire de ses joueurs que Bernard Laporte. Mais comment font-ils ?

 

Les étrangers :

Martin Castrogiovanni : Il paraît que chacune de ses entrées en mêlées ont provoqué un nouveau séisme au Japon. De retour à son meilleur niveau.

Fabio Semenzato : Le meilleur 9 rital depuis Troncon. En même temps, c’était pas difficile…

Mirco Bergamasco : Si on m’avait dit il y a 2 ou 3 ans que le bouche trou du Stade Français, le type qui était surtout là pour le calendrier, mettrait 17 points au pied contre nous, dont la pénalité de la victoire, j’aurais sûrement eu envie de me suicider. Et bien voilà, j’ai envie de me suicider. Il manque plus qu’Alexis Palisson nous marque l’essai de la victoire en finale de la Coupe du Monde…

Tommaso Benvenuti : Pas mal le gamin, même si ça reste un ailier. Reste à voir s’il va signer au Stade Français ou au Racing maintenant…

Masi : Je n’ai jamais trop compris à quoi servait ce joueur, ouvreur, centre, arrière, et surtout cireur de banc à Biarritz et au Racing. Aujourd’hui, il a montré qu’il était pas mal à l’arrière. Sur son essai, il a envoyé valser Parra dans une galaxie lointaine, et pour ça nous pouvons lui dire merci.

C’est tout pour cette semaine. Je ne suis pas sur de venir vous faire un compte rendu du match France – Pays de Galles, puisque je compte prendre quelques jours de repos dans un pays où on sait encore jouer au rugby, l’Argentine.  Je vous tiens au courant.

Pierrot.